• 22 novembre 2011

    Pour une Caisse européenne d’amortissement de la dette

    Pour une Caisse européenne d’amortissement de la dette

    Le sigle Facilité européenne de stabilité financière a en lui-même de quoi faire fuir le lecteur. Apposer ce sigle sur un titre obligataire serait-il néanmoins de nature à attirer l’investisseur ? On n’en prend guère le chemin. Il est vrai que la mouture actuelle du European Financial Stability Facility n’est guère encourageante. Ses tentatives de levée de fonds ont été jusqu’ici anecdotiques et ses efforts pour démultiplier sa capacité d’intervention dérapent en circonvolutions dignes de la saga des subprimes. Essayons d’être un peu plus ambitieux.

  • 14 novembre 2011

    Italie : faut-il brader les bijoux de famille ?

    Italie : faut-il brader les bijoux de famille ?

    Il circule ces jours-ci une idée fascinante : un programme de ventes massives d’actifs publics pour réduire la dette et améliorer la perception des marchés sur sa soutenabilité. Il n’est pas si facile de vendre les participations et les actifs immobiliers de l’État, mais le problème est surtout que les rendements sont trop faibles. Il serait préférable d’en confier la gestion à une société publique, sous la supervision de l’Union européenne, avec pour objectif de valoriser ces actifs et d’affecter les résultats à la réduction de la dette publique. La loi de stabilité proposée ces jours-ci, cependant, repose une fois de plus sur de l’ingénierie financière.

  • 8 novembre 2011

    Plan Fillon : triple A ou triple 0

    Plan Fillon : triple A ou triple 0

    Le deuxième plan d’austérité est un contresens économique dramatique. Tout le monde à Paris semble convaincu que c’est le prix à payer pour éviter de perdre le AAA. C’est en fait le meilleur moyen d’y arriver. D’ailleurs les marchés n’ont pas réduit les primes de risques sur la dette française après l’annonce de ce plan.

  • 6 novembre 2011

    G20 : Sarkozy a marqué des points, la gouvernance mondiale aussi

    G20 : Sarkozy a marqué des points, la gouvernance mondiale aussi

    Le G20 de Cannes a permis d’avancer sur bien des points, même si les résultats ne sont pas forcément spectaculaires. On revient de loin ! Au départ l’ambiance était morose. Un délégué rappelait que le travail des sherpas mercredi soir s’était trouvé entièrement dominé par l’annonce folle du référendum grec au pire moment possible. Une déléguée non-européenne pouvait ainsi dire : « Nous sommes devenus les spectateurs involontaires de la saga européenne – les Européens devraient se comporter de façon plus responsable et prendre conscience de l’impact immense de leurs actions sur le reste du monde. » Jeudi, on se demandait encore : le G20 a-t-il encore un sens ? Est-il devenu un immense théâtre grec ?

  • 3 novembre 2011

    La puissance américaine piégée par la dette

    La puissance américaine piégée par la dette

    Arrivant à Cannes ce 3 novembre pour le sommet du G20, le président Obama est conscient de ce que la crise de l’euro dominera les débats et qu’il n’a guère de cartes en main alors pourtant que l’enjeu est décisif pour le sort de l’économie américaine. Mais par son ampleur, cette crise en éclipse une autre, celle de la dette souveraine des États-Unis.

  • 2 novembre 2011

    Référendum grec : une irresponsabilité choquante

    Référendum grec : une irresponsabilité choquante

    Après être parvenus de justesse à s’entendre jeudi à l’aube sur un plan destiné à sortir la zone euro des turbulences – le troisième en un peu plus de six mois – les Européens viennent de voir le Premier ministre grec Andreas Papandreou prendre le risque de réduire à néant leurs efforts en soumettant à un référendum le compromis en question.

  • 25 octobre 2011

    Zone euro : comment arrêter la contagion ?

    Zone euro : comment arrêter la contagion ?

    Le Conseil européen du 21 juillet dernier a confié au Fonds européen de stabilité financière (FESF) la mission d’intervenir sur les marchés obligataires pour protéger la zone euro contre le risque de contagion de la crise de la dette. Cette approche pose deux problèmes importants : le FESF n’a pas les ressources suffisantes pour mener à bien sa nouvelle mission ; et ses modalités d’interventions n’ont pas été précisées. Nous proposons ici un cadre de référence conceptuel pour ces interventions, ainsi que des pistes pour garantir la force de frappe du FESF.

  • 16 octobre 2011

    La deuxième mort de Dexia

    La deuxième mort de Dexia

    La première mort de Dexia illustrait l’hybris de banques européennes parties à la conquête de l’Amérique et qui investirent les métiers mal compris et mal maîtrisés de la finance de marché. Le démembrement de Dexia, sa deuxième mort, résulte du choc entre un modèle économique basé sur le financement à court terme d’un portefeuille obligataire théoriquement sans risque et l’incapacité des dirigeants européens à éviter la contagion de la crise des dettes souveraines. Mais la naissance même de Dexia, fruit d’un rapprochement franco-belge, illustre les illusions formées au moment où on libéralisait les marchés financiers et où se préparait le passage à l’euro : l’avènement de banques européennes devait faire reculer les patriotismes bancaires et contester l’hégémonie américaine dans les activités de marché.

  • 10 septembre 2011

    Sauver une banque peut être rentable

    Sauver une banque peut être rentable

    La crise actuelle a vu une forte intervention des gouvernements afin de prévenir la chute des banques qui auraient entraîné le reste de l’économie avec elles. Si les spécificités de ces interventions diffèrent entre les pays, leur ampleur est importante et soulève la question de savoir si ces sauvetages ne représentent pas un coût excessif pour le contribuable. Alors que Christine Lagarde souligne le besoin d’injections supplémentaires de fonds dans les banques européennes, la question du coût d’éventuels soutiens reste pertinente.

  • 30 août 2011

    Le renforcement de la BCE est inexorable

    Le renforcement de la BCE est inexorable

    Dans une remarquable tribune du 18 août sur VoxEU, Paul de Grauwe notait l’étroite similitude entre le déroulement des crises bancaires et celui du marché de la dette des États au sein d’une zone monétaire. C’est une clé importante pour comprendre les responsabilités nouvelles de la BCE.

  • 26 août 2011

    Crise des dettes publiques : toujours pas de stratégie en France

    Crise des dettes publiques : toujours pas de stratégie en France

    Les mesures budgétaires annoncées par le Premier ministre le 24 août sont désespérantes. Elles confirment, s’il en était besoin, que le gouvernement n’a pas pris la mesure de la difficulté de la situation et des défis qui nous attendent. Les chiffres sont homéopathiques, les mesures vont dans le mauvais sens et les prévisions restent trop optimistes pour être crédibles.

  • 25 août 2011

    Eurobond : la solution miracle ?

    Eurobond : la solution miracle ?

    La zone euro semble être dans une impasse : les solutions mises en œuvre pour contrer une crise dans les petits pays de la périphérie atteignent leurs limites avec la contagion à l’Espagne et l’Italie. C’est que ces solutions ne s’attaquent pas aux racines du problème : le non respect d’une certaine discipline fiscale depuis la mise en œuvre de l’euro, en partie à cause de la faiblesse du cadre de surveillance européen. Dans ce cadre, l’eurobond ne peut être une solution à la crise que s’il est accompagné d’un meilleur cadre de surveillance fiscal et de croissance. Pour émettre en commun, il faut que chaque partenaire de l’eurobond ait confiance en ses autres partenaires. Comment les pays dits « vertueux » pourraient-ils accepter de garantir les autres sans contrepartie ?

  • 12 juillet 2011

    Les crises favorisent-elles les réformes ?

    Les crises favorisent-elles les réformes ?

    Même si la réponse politique initiale à la crise de 2007-2008 fut mieux coordonnée et plus importante que lors des crises précédentes, ce qui se passe en Grèce et en Europe suggère qu’il peut falloir plus d’une crise grave pour mettre en œuvre les réformes structurelles nécessaires à la remise en marche de l’économie. Pourquoi ? Pour le comprendre, il faut revenir sur quelques points de théorie, qui demandent à être réinterprétés.

  • 1 juin 2011

    Où en est la politique monétaire américaine ?

    Où en est la politique monétaire américaine ?

    Le Réserve fédérale arrive au terme de sa politique de Quantitative Easing 2 (QE2) qui a consisté à acquérir pour 600 milliards de dollars de dette du Trésor depuis octobre. Cette politique représente le dernier épisode en date des mesures exceptionnelles prises par la banque centrale américaine depuis le début de la crise, lesquelles ont fait passer son bilan de 900 à 2800 milliards de dollars. De nombreux analystes estiment que la bonne performance des marchés financiers depuis l’automne 2010 reflète en grande partie la politique de QE2, et craignent que la fin annoncée de ces achats ne conduise à un coup d’arrêt sur les marchés.

  • 27 mai 2011

    Grèce : dernière ligne droite avant le rééchelonnement ?

    Grèce : dernière ligne droite avant le rééchelonnement ?

    Rien ne va plus dans la zone euro. La Grèce est sur la sellette un an après avoir sauvée par le programme concocté par le FMI et la Commission européenne. L’Espagne tangue et l’Italie a été placée sous surveillance par Standard and Poor’s. Les députés de la CDU sont en rébellion contre Angela Merkel, qui subit défaite électorale après défaite électorale. Son ministre des Finances, qui avait secoué les marchés financiers en évoquant publiquement un rééchelonnement de la dette grecque, vient de changer d’avis. Jean-Claude Trichet rabroue Jean-Claude Juncker qui envisageait de « re-profiler » cette dette grecque et menace de ne plus alimenter les banques grecques. Une responsable de ce pays indique que, dans ce cas, il faudrait quitter la zone euro. Voici, en gros, l’état des lieux qui résulte de la remarquable solidarité européenne promise par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy. Il y a de quoi se poser des questions.

  • 19 avril 2011

    Le risque-pays victime des révolutions arabes

    Le risque-pays victime des révolutions arabes

    Le printemps arabe a exprimé l’aspiration des populations à une plus grande liberté politique, leur exaspération face à la montée des inégalités sociales dans un contexte d’inflation ; enfin, leur volonté de déloger du pouvoir ceux qui s’étaient emparé de l’Etat pour en confisquer les ressources. Cela modifie-t-il notre perception du risque dans ces pays ?

  • 17 avril 2011

    Comment discipliner les finances publiques ?

    Comment discipliner les finances publiques ?

    Un débat s’est ouvert sur les leçons à tirer des crises de dette au sein de la zone euro. Pour certains, l’affaire est entendue : il faut renforcer les sanctions, et les rendre automatiques. Pourtant l’échec du Pacte de stabilité n’est pas seulement celui des procédures et sanctions européennes. C’est d’abord le résultat d’un défaut de conception et d’un manque d’appropriation des disciplines européennes par la plupart des États. Le Pacte n’aura représenté qu’un garde-fou, une barrière européenne de plus, négligée par la plupart. Beaucoup d’États se sont achetés un certificat a minima de santé de leurs finances publiques, mais ne se sont pas saisis du Pacte pour assurer la viabilité de long terme de leurs finances publiques.

  • 12 avril 2011

    Le problème avec le Mécanisme européen de stabilité

    Le problème avec le Mécanisme européen de stabilité

    La guerre en Libye et les terribles catastrophes japonaises ont détourné l’attention du public des conclusions du dernier Conseil européen (24 et 25 mars 2011). La plupart des commentateurs ont souligné la portée limitée des décisions. Beaucoup de bruit pour rien, serait-on tenté de dire avec Shakespeare. Malheureusement, les décisions concernant le nouveau Mécanisme européen de stabilité ne sont pas rien, et elles pourraient nuire à la stabilité de la zone euro. Voici pourquoi.

  • 7 avril 2011

    Et de trois ! Le Portugal suit le mouvement

    Et de trois ! Le Portugal suit le mouvement

    À son tour le Portugal demande l’aide du FMI et de l’Union européenne. Cela faisait des mois que la manœuvre était devenue inéluctable, des mois durant lesquels le gouvernement portugais a expliqué que le Portugal n’est pas la Grèce (irresponsable) ni l’Irlande (avec sa bulle immobilière). Mais le Portugal est comme tout le monde. Si les marchés financiers ont conclu que le gouvernement portugais ne peut pas emprunter ce dont il a besoin, il ne pourra pas financer ses déficits et, comme il lui est impossible de les éliminer, il ne lui restait plus qu’à aller obtenir un financement au FMI et au Fonds de l’UE. C’est aussi simple que cela.

  • 22 février 2011

    G20 : la Chine acteur pivot

    G20 : la Chine acteur pivot

    Le G20 a du mal à s’affirmer comme instance politique capable de résoudre énergiquement les risques systémiques, notamment financiers, et déçoit donc ceux qui en espéraient le plus. En même temps, force est de constater que le G20 ministériel de samedi dernier à Paris a réussi là où Séoul avait échoué : l’élaboration d’indicateurs communs pour le suivi des déséquilibres économiques internationaux, notamment en séparant les composantes du compte courant et en évitant le suivi direct des réserves de change. Cette petite victoire est essentielle. Elle désamorce la tension sino-américaine autour du renminbi et permet d’ouvrir le jeu aux autres sujets essentiels du G20 en 2011 : gestion des risques systémiques financiers et agricoles, revue du système monétaire international, et normes sur les contrôles de capitaux. Cette situation met la Chine en situation de pivot, alors même que les Chinois sont des acteurs totalement nouveaux sur la scène de l’économie mondiale et qu’ils n’appartenaient pas au G8.