• 1 février 2011

    Banques centrales : une indépendance en question

    Banques centrales : une indépendance en question

    Durant les années 1990, on a assisté à un mouvement spectaculaire : pays après pays, les banques centrales ont acquis un statut formel d’indépendance à l’égard des politiques. Partie de Nouvelle-Zélande, cette vague s’est étendue à l’ensemble des pays développés puis aux pays émergents. Certes, il y avait déjà quelques banques indépendantes, en Allemagne et en Suisse, et leur succès, fait de monnaie forte et d’inflation basse, a joué un rôle important. Bien sûr, certains pays émergents n’ont pas suivi, en particulier la Chine où la notion même d’indépendance est séditieuse. Mais la conversion a été presque totale.

  • 18 janvier 2011

    Faut-il contrer la faiblesse du dollar ?

    Faut-il contrer la faiblesse du dollar ?

    Plusieurs pays sont confrontés à une appréciation substantielle de leur monnaie par rapport au dollar, voire à l’euro. Cela concerne d’abord les pays émergents, par exemple le Brésil dont les exportateurs souffrent de la forte montée du real par rapport au billet vert. Si d’autres pays comme la Chine connaissent une appréciation moindre, cela n’est dû qu’à leur intervention sur le marché des changes via des achats massifs de titres en dollar, avec à la clef des pressions inflationnistes. Les pays émergents ne sont pas les seuls dans cette situation. La Suisse connaît par exemple une forte appréciation du franc par rapport à l’euro, laquelle met à mal les exportateurs helvétiques.

  • 11 janvier 2011

    Dix raisons d’arrêter les plans de sauvetage

    Dix raisons d’arrêter les plans de sauvetage

    Pour éviter que la crise de la dette souveraine dans la zone euro ne connaisse une contagion auto-réalisatrice, les plans de sauvetage devraient s’arrêter à l’Irlande. Ils ne devraient pas toucher au Portugal, et encore moins à l’Espagne. Pourquoi ? On peut invoquer au moins dix raisons.

  • 9 janvier 2011

    Le dollar n’est pas près de perdre sa place

    Le dollar n’est pas près de perdre sa place

    Si la crise de l’euro a un côté positif, c’est qu’elle a détourné l’attention des risques pour le dollar. Il n’y a pas si longtemps, les observateurs unanimes prédisaient la fin imminente de son « privilège exorbitant » de principale monnaie internationale. Il y eut d’abord la crise financière, née aux Etats-Unis. Puis il y a eu la deuxième vague d’assouplissement quantitatif, qui semblait destinée à faire baisser le dollar sur les marchés des changes. Tout cela semblait rendre inévitable la perte de la prééminence du dollar.

  • 6 janvier 2011

    2011 : une bonne annnée pour l’Europe ?

    2011 : une bonne annnée pour l’Europe ?

    2010 a été une année terrible pour l’Europe. Il y a un an exactement, on avait de bonnes raisons de s’inquiéter de la Grèce et de ce que signifierait pour la zone euro une crise de sa dette publique. Pourtant, personne n’attendait réellement la fin d’année que nous avons connue. On pouvait envisager une contagion de la crise à d’autres pays de la zone euro dans des situations budgétaire difficiles, mais la vraie surprise a été sa mauvaise gestion. Aujourd’hui, l’architecture de la zone euro est en ruines. Les nombreux plans qui ont été avancés, annoncés sans avoir été élaborés soigneusement, se sont effondrés l’un après l’autre, et la fin n’est pas en vue.

  • 23 décembre 2010

    La BCE doit se préparer au pire

    La BCE doit se préparer au pire

    Dans le Financial Times du 17 décembre, Lorenzo Bini-Smaghi, membre du directoire de la Banque centrale européenne, a donné une défense magistrale, quoiqu’un rien condescendante, de la stratégie zéro-défaut actuellement menée par les autorités de la zone euro. Ses arguments sont que comme les titres de dette publique sont détenus par de très nombreux agents, un défaut nuirait aussi bien aux banques qu’aux citoyens européens, déclenchant probablement des paniques bancaires et forçant les gouvernements à prendre des mesures autoritaires analogues au corralito argentin de 2001 ; or comme les vraies démocraties ne s’autorisent pas ces pratiques on aurait donc une solution de fortune, aux conséquences bien pires que celles de politiques fiscales restrictives et de réformes structurelles.

  • 21 décembre 2010

    Mais qu’arrive-t-il aux Allemands ?

    Mais qu’arrive-t-il aux Allemands ?

    La gestion de crise par les autorités allemandes depuis un an ne cesse de surprendre : atermoiements permanents, initiatives à contretemps, déclarations brutales suivies de replis élastiques. Le résultat ? Une crise grecque qui s’étend aux pays périphériques, une crise des dettes souveraines qui devient crise de l’euro et débouche sur une crise du projet européen. Comment expliquer une politique aussi contre-productive ? Faut-il y voir les premiers pas, nécessairement maladroits, d’une nouvelle puissance affranchie des contraintes de l’après-guerre ? C’est la thèse de Jean-Louis Bourlanges. Faut-il y voir une manifestation de l’incompétence d’autorités allemandes d’envergure provinciale ?

  • 19 décembre 2010

    Les eurobonds sont-ils une solution à la crise ?

    Les eurobonds sont-ils une solution à la crise ?

    Avec l’aggravation de la crise des dettes souveraines, la question des eurobonds se repose. Elle n’est pas nouvelle. Déjà sont communautarisées les émissions de la Commission et celles de la Banque européenne d’investissement. Allant plus loin, le Premier ministre belge Yves Leterme avait lancé l’idée d’une Agence commune de la dette. Le débat a été relancé ces derniers jours par le président de l’Eurogroup Jean-Claude Juncker et le ministre italien Giulio Tremonti. Ils ont proposé la mise en œuvre d’eurobonds à l’échelle européenne, faisant un grand pas en avant avec la possibilité de mutualiser dès aujourd’hui environ la moitié de la dette commune.

  • 3 décembre 2010

    Crise bancaire : les marchés comptent sur les États

    Crise bancaire : les marchés comptent sur les États

    L’agitation des marchés autour de l’Irlande est la conséquence directe des problèmes qui affectent son système bancaire et de la garantie que le gouvernement irlandais a consentie aux banques. Les États européens ont engagé beaucoup d’argent pour sauver leurs banques. Mais surtout, ils fournissent au secteur bancaire une garantie implicite, dont le niveau dépasse probablement les sommes explicitement engagées jusqu’ici. Cela apparaît nettement quand on observe le cours des credit default swaps (CDS) qui mesurent le risque de défaut évalué par les marchés. On remarque en effet un mouvement parallèle entre le cours des CDS des dettes publiques et du secteur financier.

  • 28 novembre 2010

    Irlande : pourquoi les marchés ne se calment pas

    Irlande : pourquoi les marchés ne se calment pas

    Alors que l’Irlande a demandé l’aide européenne, les marchés ne se calment pas. Comment l’expliquer ? Cela tient en partie à des raisons propres à l’Irlande, mais également aux problèmes d’autres pays de la zone euro et, plus généralement, à la construction même de l’union monétaire. Les craintes qui se sont cristallisées avec l’appel au secours de l’Irlande portent davantage sur la façon dont la zone euro fait face à cette crise que sur les seules perspectives budgétaires d’un Etat représentant moins de 2% du PIB de la zone.

  • 19 novembre 2010

    L’échec annoncé de la Présidence française du G20

    L’échec annoncé de la Présidence française du G20

    La réforme des retraites engrangée et le nouveau gouvernement en place, Nicolas Sarkozy va pouvoir élargir son horizon et déployer son énergie proverbiale à réformer le monde. Ce ne sont pas les ambitions qui lui manquent. Il a l’intention de reconstruire le système financier mondial, de réaliser un monde multipolaire, et de remettre à leur place les spéculateurs, sans compter les incendies qu’il devra éteindre, en partenariat ou concurrence avec DSK, si la crise économique et financière qui couve se déclare à nouveau. Et pourtant, il va droit à l’échec, parce qu’il n’a pas pris le soin de comprendre comment fonctionne le système monétaire international ni même à quoi sert la finance.

  • 17 novembre 2010

    G20 : le mistigri est passé à la France

    G20 : le mistigri est passé à la France

    Après un an d’échanges intenses et un sommet d’étape à Toronto en juin 2010, les chefs d’État et de gouvernement du G20 devaient se retrouver à Séoul en novembre 2010 pour sceller une sorte de pacte d’équilibre fondé sur des engagements nationaux solidement identifiés et quantifiés. Or si des engagements ont effectivement été pris en matière de politiques nationales, leur formulation assez vague ne permet pas d’évaluer véritablement la contribution de chaque pays à la croissance mondiale ni à la réduction des déséquilibres dans les années à venir. Comment mieux faire ?

  • 10 novembre 2010

    Les enjeux politiques du G20

    Les enjeux politiques du G20

    Le G20 est né d’une idée canadienne lancée en 1999, qui n’avait guère attiré l’attention sur le moment. Il s’agissait de mettre en place un forum de consultations au niveau des ministres des Finances. À l’automne 2008, lorsque le président en exercice de l’UE, Nicolas Sarkozy, a voulu organiser un sommet mondial pour gérer la crise financière, le concept du G20 s’est imposé par défaut. Une discussion franco-canadienne au Sommet de la francophonie à Québec l’a alors remis en selle, et alors que George W. Bush et Nicolas Sarkozy discutaient d’un simple G8 élargi à la Chine, à l’Inde, et au Brésil, il s’est vite avéré que l’exclusion d’autres pays serait mal appréciée. Bush et Sarkozy ont donc choisi de lancer le premier grand sommet des chefs politiques du monde en novembre 2008 sous l’étiquette du G20.

  • 9 novembre 2010

    G20 : le casse-tête des soldes extérieurs

    G20 : le casse-tête des soldes extérieurs

    À l’approche du sommet de Séoul, le Secrétaire américain au Trésor Tim Geithner a récemment proposé que les pays du G20 « mettent en œuvre des politiques en accord avec la réduction des déséquilibres externes en-dessous d'un certain pourcentage du PIB » (il envisageait 4%). Les pays qui enregistrent des déficits persistants devraient stimuler l'épargne, et les pays en excédent persistant « stimuler les sources internes de croissance et soutenir la demande mondiale ». Le Fonds monétaire international serait chargé d'évaluer les efforts, de suivre les progrès en direction des objectifs fixés, et de vérifier la cohérence de l'ensemble.

  • 29 octobre 2010

    La nouvelle politique monétaire chinoise

    La nouvelle politique monétaire chinoise

    Le 19 octobre, la Banque centrale chinoise a annoncé une série de hausses de taux. Même si depuis plusieurs mois, de nombreux économistes plaidaient pour un durcissement de sa politique monétaire, ce mouvement a été une surprise pour les marchés. Comment interpréter cette nouvelle politique monétaire ?

  • 15 octobre 2010

    Sortie de crise : le travail n’est pas terminé

    Sortie de crise : le travail n’est pas terminé

    Assurer une « reprise mondiale forte, équilibrée et durable», ainsi que le demandait le G20 à Pittsburgh, est un défi de taille pour les décideurs. Deux axes doivent être privilégiés : un rééquilibrage interne – en substituant aux dépenses publiques la demande du secteur privé – et un rééquilibrage externe – en s’attaquant aux déséquilibres mondiaux entre pays exportateurs et importateurs. Mais sur ces deux points nous allons trop lentement.

  • 11 octobre 2010

    Globalisation financière : le temps du reflux ?

    Globalisation financière : le temps du reflux ?

    Un des bouleversements de l’économie mondiale durant la crise est le coup d’arrêt marqué des flux financiers internationaux. La globalisation financière avait procédé à un rythme rapide depuis le milieu des années 1990, principalement sous la forme d’investissements croisés entre pays : le pays A accumulait des créances substantielles sur le pays B, lequel accumulait de son côté un montant similaire de créances sur le pays A. La globalisation a donc pris la forme de diversification de portefeuille, où chaque pays accumulait des actifs à l’étranger tout en accroissant ses dettes envers les investisseurs internationaux, plutôt que de prêts unidirectionnels où des pays étaient débiteurs et d’autres créditeurs.

  • 6 octobre 2010

    La Suisse recadre ses grandes banques

    La Suisse recadre ses grandes banques

    L’importance du secteur bancaire pour la Suisse n’est plus à démontrer, le bilan de l’ensemble des banques représentant cinq fois la valeur du PIB annuel. Une caractéristique centrale du secteur est le poids dominant des deux grandes banques, UBS et Crédit Suisse, avec des bilans équivalents à près de trois fois le PIB. Le poids de ces géants a donné bien des sueurs froides aux Suisses lors de la crise. Les pertes massives d’UBS aux États-Unis ont conduit les autorités à injecter des fonds dans la banque et sortir les actifs les plus problématiques du bilan à l’automne 2008 afin d’éviter une faillite.

  • 5 octobre 2010

    La guerre des devises aura-t-elle lieu ?

    La guerre des devises aura-t-elle lieu ?

    La « guerre des devises » évoquée par le ministre des Finances brésilien présente des dangers énormes pour le commerce mondial et les systèmes financiers. Peut-on l’éviter ? Oui, si les États-Unis, le Japon et l’Union européenne s'engagent ensemble dans une politique d’assouplissement quantitatif, de façon à ce que chacune des trois grandes économies puisse exporter davantage vers les autres. Pour les marchés émergents, le risque réside dans l'inflation, la formation de bulles, et la tentation de prendre des mesures de rétorsion. Pour protéger leurs secteurs clés, ils devraient encourager la demande intérieure de produits manufacturés.

  • 16 septembre 2010

    Le G20 est-il déjà dépassé ?

    Le G20 est-il déjà dépassé ?

    Depuis la première rencontre des dirigeants du G20, qui s’est tenue à Washington en novembre 2008, beaucoup d’espoirs ont été placés dans ce nouveau groupe de coordination pour l’économie mondiale. Le sommet de Londres en avril 2009 restera dans l’histoire comme le moment où les dirigeants du monde ont uni leurs forces et réussi à éviter une dépression. Mais les temps ont changé et après un sommet plutôt décevant à Toronto en juin dernier, on peut se demander si la coordination économique internationale entre les pays du G20 n’appartient pas déjà au passé.