• 29 mars 2013

    Chypre : y a-t-il encore une zone euro?

    Chypre : y a-t-il encore une zone euro?

    Alors que les banques chypriotes ont ré-ouvert sous un régime de strict contrôle, deux questions se posent : est-ce que le plan de renflouement de Chypre est le nouveau cadre dans lequel s’inscriraient les renflouements d’autres états de la zone euro ? Est-ce que la zone euro est encore une véritable union monétaire ? La réponse à chacune de ces questions est négative, à mon avis, mais mérite d’importantes qualifications.

  • 24 mars 2013

    Pourquoi Chypre menace la zone euro

    Pourquoi Chypre menace la zone euro

    Cela fait presque deux ans que l’on sait que Chypre se trouve dans une situation intenable. Malgré cela, la mise en œuvre du plan de sauvetage a été marquée par un extraordinaire degré d’improvisation. Les premières décisions ont été si manifestement inappropriées qu’il fallut immédiatement reprendre les discussions. Au passage, la crédibilité de la zone euro, déjà mal en point après tant d’erreurs précédentes, a encore baissé au point que la survie de l’euro devient de plus en plus menacée.

  • 22 mars 2013

    Le multilatéralisme en berne

    Le multilatéralisme en berne

    Tout le monde ou presque semble se réjouir de la perspective d'un accord de libre-échange entre les États-Unis et l’Europe. En revanche, personne ne semble se soucier des risques de voir s’éroder de plus en plus le multilatéralisme à mesure que se renforce la structure multipolaire du système international.

  • 7 mars 2013

    Zone euro : l’austérité et la panique

    Zone euro : l’austérité et la panique

    La politique de la zone euro semble être dictée par les humeurs du marché. La peur et la panique conduisent à une austérité excessive pour le sud, excessive et sans doute vouée à l’échec, sans pour autant permettre une relance dans le nord. La dérive déflationniste qui en résulte a produit une seconde récession après celle due à la crise financière des conséquences peut-être encore plus graves. Il devient évident que l’austérité produit des souffrances inutiles, et les habitants de l’Europe pourraient finir par demander, par millions, d’être libérés du « joug européen ».

  • 25 février 2013

    Banques : une réforme bien modeste

    Banques : une réforme bien modeste

    Le discours du Bourget nous l’avait appris : le seul véritable adversaire de François Hollande c’était la Finance. L’audace réformatrice de la gauche devait se manifester à cette occasion. La loi préparée de longue date ne souffrirait guère la comparaison avec la modeste Volcker-Rule, prohibant la gestion d’actifs pour compte propre (proprietary trading), l’investissement dans les hedge funds et le private equity. Elle irait plus loin que les réformes Vickers ou Likkanen qui se contentaient de cantonner les activités de banque de détail ou de banque de marché pour ne réserver la garantie publique qu’aux seules activités classiques de dépôt, de gestion des moyens de paiement et de crédit à l’exclusion de toute activité de finance de marché. Mais voilà…

  • 6 février 2013

    Comment (bien) découper les banques ?

    Comment (bien) découper les banques ?

    Si toutes les autorités, du G20 aux superviseurs nationaux, sont à peu près d’accord sur la nécessité d’obliger les banques à mieux circonscrire leurs activités pour compte propre, en opposition à leurs opérations pour compte de la clientèle, il apparaît que le passage à l’acte est problématique. Il n’est pas facile de découper les banques ! Les politiques voudraient bien compenser par des gestes symboliques forts les errements spéculatifs qu’eux-mêmes, ou d’autres avant eux, ont longtemps laissés prospérer. Quant aux économistes, ils en veulent aux politiques de ne pas mettre en place le monde rationnel idéal qu’ils ont abondamment mis en équation. Et chacun de se retourner pour les exercices pratiques vers les « experts bancaires », en dépit de la forte odeur de lobbyisme qu’ils traînent avec eux. Entre la brutalité maladroite et le raffinement cosmétique, une solution équilibrée paraît pourtant à portée de main.

  • 31 janvier 2013

    La réforme bancaire est-elle en perte de vitesse ?

    La réforme bancaire est-elle en perte de vitesse ?

    Au début du mois de janvier le comité de Bâle, qui donne le la des réglementations bancaires internationales, a présenté ses propositions concernant les exigences de liquidité des banques, lesquelles se sont avérées pour le moins compréhensives envers les établissements bancaires.

  • 29 janvier 2013

    Too big to fail : où en sommes-nous ?

    Too big to fail : où en sommes-nous ?

    C’est au moment où on a laissé une des banques dites « trop grosses pour faire faillite » mettre la clé sous la porte que la crise américaine des subprimes est devenue mondiale. Mais le « too-big-to-fail » est loin d'avoir disparu malgré les  efforts de réforme de ces dernières années. Il est important d’en être conscient. Et ce verdict, pessimiste, n'est pas simplement le mien. C'est aussi celui du marché.

  • 21 janvier 2013

    Economie : limites de vitesse, pare-chocs et ceintures de sécurité

    Economie : limites de vitesse, pare-chocs et ceintures de sécurité

    Les commentateurs qui, aujourd'hui, observent le monde au lendemain de la crise financière, nous prédisent un avenir de démondialisation. Ce qui est plus probable, tout comme les automobiles se sont adaptées aux risques d'accidents, c'est que la mondialisation va se poursuivre, mais avec l'équivalent économique des limites de vitesse, des pare-chocs et des ceintures de sécurité. Dans ce monde, les niveaux de vie ne pourront progresser que si tous les pays exploitent à fond leur potentiel, tout en s'intégrant dans l'économie mondiale de façon ordonnée.

  • 17 janvier 2013

    Réforme bancaire : indispensable mais improbable

    Réforme bancaire : indispensable mais improbable

    Au cours des dernières décennies, les régulateurs et les superviseurs bancaires n’ont pas réussi à faire leur travail. L’absence de volonté politique a permis aux acteurs du marché de poursuivre leurs mauvaises pratiques. Quelle feuille de route pourrait-on donner pour une vraie réforme ? La mise en œuvre d’un programme marqué par la simplicité est dans l’ordre du possible, et elle permettrait d’éviter une grande partie des dommages collatéraux causés par les centaines de pages de règles complexes, coûteuses et peu judicieuses qui servent de substitut à la réforme. Surmonter le manque de volonté politique, cependant, reste un défi.

  • 18 décembre 2012

    La Fed se fait enfin comprendre…

    La Fed se fait enfin comprendre…

    Tout le monde connaît cette boutade d'Alan Greenspan à propos de la politique monétaire américaine : « Si vous m’avez compris, c’est que je me suis mal exprimé. » Les intentions de la Fed devaient rester frappées au sceau de l’incertitude ou de l'ambiguïté. Son successeur agit différemment en recherchant de nouveaux modes de stimulation économique dans un contexte de taux d'interêt presque nuls. Outre le lancement d’un nouveau programme de rachats d’obligations du Trésor américain à long terme, son comité de politique monétaire (FOMC) a décidé de lier le maintien de son taux d’intérêt directeur à trois conditions : maintien du taux de chômage au-dessus de 6,5%, perspectives d’inflation à moyen terme ne déviant pas de plus d’un demi-point par rapport à son objectif de 2, % fixé par le Comité, attentes inflationnistes à plus long terme stables. La surprise a été que Ben Bernanke, le président de la Fed, conditionne désormais le relèvement du taux directeur à l’évolution des conditions économiques plutôt qu’à une date de référence : mi-2015.

  • 21 novembre 2012

    La France est-elle vraiment l’homme malade de l’Europe ?

    La France est-elle vraiment l’homme malade de l’Europe ?

    L’hebdomadaire The Economist l’a dit, la presse et les milieux économiques allemands en débatent quotidiennement, le FMI s’en inquiète ouvertement. Après l’Espagne ce sera l’Italie, et après l’Italie c’est la France qui entrera en crise de la dette publique. Ce pourrait être alors la fin de l’euro, parce que la France, c’est trop gros, et parce que la France pourrait entraîner l’Allemagne si d’aventure elle essayait de sauver la France. Que penser de cette montée d’angoisse ?

  • 26 octobre 2012

    Peut-on superviser les banques sans argent ?

    Peut-on superviser les banques sans argent ?

    Avec quel budget l’Autorité bancaire européenne (ABE) – European Banking Authority – a-t-elle fonctionné depuis son entrée en fonction en janvier 2011 ? La réponse est : 20 millions d’euros, soit à peu près 8 fois moins, par exemple, que le budget de l’Autorité de contrôle prudentiel française (ACP). Force est de constater que l’ABE n’a guère eu les moyens de sa mise en route alors même qu’il lui fallait asseoir sa crédibilité pour pouvoir incarner le gendarme du secteur bancaire européen. Certes, c’est à la BCE que l’Union européenne s’apprête à confier la surveillance des banques. Or, cette fonction aurait sans doute mieux convenu à l’ABE qu’à la BCE.

  • 22 juin 2012

    G20 : peut mieux faire !

    G20 : peut mieux faire !

    On s’attendait au pire avec le G20 de Los Cabos. Ce ne fut pas le cas. Mais cette édition ne laissera pas de souvenir impérissable.

  • 18 juin 2012

    G20 : ce que chacun doit faire

    G20 : ce que chacun doit faire

    On a beaucoup travaillé depuis la première réunion des chefs d’Etat du G20 à l’initiative de la France et du Royaume-Uni en 2008. On a entrepris des réformes de fond touchant à la régulation des banques et des marchés financiers. Mais les fruits de ces réformes, politiquement et socialement coûteuses, pourraient tourner à l’aigre si l'asymétrie monétaire n'était pas traitée. Les Etats-Unis, la zone euro et la Chine ont chacun leur rôle à jouer pour le réduire et ainsi parvenir à un équilibre plus stable.

  • 14 juin 2012

    Comment faire le ménage dans les banques ?

    Comment faire le ménage dans les banques ?

    En Grèce, le problème c’était un Etat insolvable, qui mettait les banques à genoux. En Espagne, le problème ce sont désormais des banques insolvables, qui mettent l’Etat à genoux. Pour ces deux problèmes une solution européenne s’impose. Oui, mais laquelle ?

  • 11 juin 2012

    Euro: comment éviter la catastrophe?

    Euro: comment éviter la catastrophe?

    L’introduction d’un dispositif de type euro-obligation (ou eurobond), qui mutualiserait tout ou partie des dettes publiques de la zone euro  et en garantirait le remboursement, se heurte  à trois difficultés majeures, difficilement surmontables à court terme : (1) la solidarité entre Etats-membres implique une co-décision des politiques nationales, donc une forme intégration politique ; (2) une telle initiative suppose de modifier non seulement le traité européen (et sa règle de non-renflouement d’un Etat par ses partenaires), mais aussi les constitutions nationales (pour intégrer le niveau européen en matière décisionnelle et de solidarité) ; (3) le niveau de confiance entre Etats-membres est probablement trop faible aujourd’hui pour qu’une solidarité puisse s’exercer à grande échelle. Pour les opposants à l’euro-obligation, la mutualisation des dettes reviendrait à récompenser les mauvais élèves et à encourager les comportements dispendieux.

  • 3 décembre 2011

    Zone euro : l’intergouvernemental ne marche pas !

    Zone euro : l’intergouvernemental ne marche pas !

    Le traitement de la crise de la zone euro ne s’adresse pas à la zone euro dans son ensemble. Au contraire, chaque étape de résolution de la crise depuis deux ans s’est attachée à distinguer les situations : d’abord parce que chaque traitement d’éruption de crise est fait au cas par cas national, ensuite parce que le mode de gestion de la crise revient sur la méthode communautaire pour privilégier l’intergouvernemental.

  • 1 décembre 2011

    Madame Merkel, écoutez monsieur Monti !

    Madame Merkel, écoutez monsieur Monti !

    La vertu des crises aigues est de simplifier les termes du débat. Quand les banques peinent à se refinancer et contractent l’offre de crédit, quand des États notés AAA ont du mal à réussir des placements limités de dettes, quand la récession s’installe et que les investisseurs américains ou asiatiques se défont de leurs actifs en euros il n’est plus temps de tergiverser. Pour éviter un enchaînement fatal à l’euro, les Européens doivent aujourd’hui abattre leurs cartes. Pour madame Merkel, la solution réside dans la création rapide d’une union budgétaire qui deviendra un havre de stabilité. Cette annonce devrait selon elle produire un choc de confiance et faire reculer la spéculation contre les dettes souveraines européennes, même si la réalisation pratique de cette union peut prendre du temps.

  • 29 novembre 2011

    Europe : l’heure de vérité ?

    Europe : l’heure de vérité ?

    C’est entendu, l’Union européenne ne fonctionne pas et il faut la réformer. Mais si on veut prendre au sérieux cette proposition, on ne peut plus se contenter de formules ambigües qui permettent de ne pas choisir, comme « gouvernement économique » ou « fédération d’États nations »… Il ne s’agit plus de trouver des mots mais bien de se poser la seule question qui vaille : quelle souveraineté est-on prêt à abandonner à l’Europe ? Avec en corolaire, la question de savoir quel mécanisme de contrôle démocratique permettra de justifier ces transferts de souveraineté.