Nouvelle-Calédonie: le complexe de l’assiégé vs. le pari sur l’intelligence edit

1 septembre 2025

L’Assiégé : c’est le titre étrange que Jacques Lafleur a donné à ses mémoires publiées en 2000[1], deux ans après l’Accord de Nouméa, quand il était encore au faîte de son influence politique. Assiégé par la montée, qu’il sentait inexorable, de la revendication indépendantiste kanak ; mais assiégé aussi par la distance, voire l’indifférence, de l’opinion publique et de la classe politique hexagonales – même chez ses amis politiques – envers le combat pour la « Calédonie française » dont il était le héraut.

Le « pari sur l’intelligence [2]», comme Jean-Marie Tjibaou avait qualifié les accords de Matignon, était, à l’inverse, une démarche conquérante, convaincue que la participation des Kanak à la gestion des institutions, au service de tous, finirait par convaincre une proportion suffisante de non-kanak du bien-fondé de l’indépendance. Certains jugeront que c’était excessivement idéaliste : mais pour construire un pays, aller vers les autres n’est-il pas préférable au repli sur soi ?  

Des verrous qui enferment

Quand on est assiégé et que tenter une sortie est impossible, on se barricade, on pose des verrous. Jacques Lafleur a longtemps été expert dans la pose de verrous : en enrôlant sous sa bannière les chefs et la grande masse de la communauté wallisienne et futunienne, en débauchant quelques anciens responsables indépendantistes, dont l’ancien président de la province Nord Léopold Jorédié, en bloquant les transferts de compétence prévus par l’accord de Nouméa dont il était pourtant signataire. Mais si les verrous protègent du dehors, ils enferment tout autant, et parfois ils étouffent : Jacques Lafleur avait cru verrouiller son pouvoir en instituant une « unité de commandement » des non-indépendantistes à partir de la province Sud qu’il présidait, sorte de centralisme démocratique à la mode coloniale, mais c’est cette tentative de verrouillage qui, en 2004, a provoqué l’éclatement de son parti le RPCR et in fine, sa chute.

Certains ont tiré les leçons de cette expérience et ont cherché à déverrouiller, sinon le système politique, du moins le système de pensée. S’affirmant souverainistes plutôt qu’anti-indépendantistes, ils ont pu dans certaines circonstances établir un dialogue et esquisser des convergences avec ceux qui, chez les indépendantistes, élaboraient un projet d’ « indépendance partenariale » avec la France. Souveraineté « dans » la France ou « avec » la France ? Où placer le curseur ? Un espace de discussion et de compromis pouvait en tous cas donner corps à un destin commun.

À l’inverse, la plupart des dirigeants non-indépendantistes actuels, qui se qualifient eux-mêmes de « loyalistes », ne sont pas sortis de ce complexe de l’assiégé et du syndrome du verrouillage. Leur horizon s’est même rétréci : Jacques Lafleur avait toujours veillé à promouvoir des Kanak non-indépendantistes dans le Nord et aux îles Loyauté. Aujourd’hui, hors de la province Sud, point de salut ! Toute la rhétorique politique qu’ils ont déployée au cours de ces dernières années allait dans ce sens : « hyper-provincialisation », « fédéralisme asymétrique », les concepts les plus improbables sortant du chapeau, souvent nourris de la rancœur et de la mentalité profondément coloniale de nostalgiques de l’Algérie française, pour aller vers une partition inavouée et transformer la province Sud en réduit blanc et européen. Comme si, un siècle et demi après avoir cantonné les Kanak dans des réserves, les chefs les plus radicaux des Européens non-indépendantistes voulaient fabriquer leur propre réserve pour se protéger des Kanak.

Une nouvelle réalité politique

Mais le 13 mai 2024, la réalité a rattrapé les illusions : s’ils sont plus de 60% dans la ville de Nouméa, les Européens ne représentent qu’un tiers de la population de la province Sud, les Océaniens (Kanak et Wallisiens, principalement) plus de 40% et, avec ceux qui se disent métis ou « autres », y sont probablement majoritaires. À la différence de ce qui s’était passé dans les années 1980 où la révolte se manifestait en brousse, aux abords des tribus, c’est dans l’agglomération du Grand Nouméa que s’est exprimé l’an dernier le soulèvement d’une proportion importante de cette jeunesse kanak et océanienne, notamment celle laissée pour compte du développement économique et social. Le complexe de l’assiégé des Nouméens d’origine européenne s’est ainsi trouvé renforcé par la prise de conscience de leur minorité démographique dans la province Sud.

Mais, paradoxe de la période écoulée depuis l’Accord de Nouméa, on peut se demander si le complexe de l’assiégé n’a pas aussi gagné par contagion certains dirigeants indépendantistes. Jean-Marie Tjibaou, tout en sachant que les Kanak n’étaient pas majoritaires dans l’électorat en 1988, avait accepté que le référendum d’autodétermination prévu dix ans plus tard soit ouvert à tous les électeurs présents lors de la signature des accords de Matignon, espérant rallier suffisamment de non-kanak au projet d’indépendance tout comme, lors de la grande manifestation de Mélanésia 2000 en 1975, il avait à la fois affirmé la culture kanak et l’avait proposée en partage. Ses successeurs, ou du moins une partie d’entre eux, semblent avoir raisonné sur une autre base, essentiellement ethnique, cherchant à mobiliser le plus grand nombre possible de Kanak pour « l’avènement de Kanaky » plutôt que de convaincre des non-kanak de participer à la construction d’un pays indépendant. Du même coup, la restriction du corps électoral devenait un verrou essentiel.

Il y avait assurément des raisons objectives à cet état d’esprit. Après tout, les Kanak n’étaient-ils pas assiégés sur leur terre depuis 1853 par le fait même de la colonisation ?  Et puis, ils ne voulaient pas être voués à la disparition sous le poids du nombre, comme les aborigènes australiens, ils avaient en mémoire les restrictions apportées, jusqu’à la loi Defferre de 1956, à leur citoyenneté, et nul chez eux n’avait oublié la fameuse circulaire Messmer de 1972, qui affichait sans vergogne que « la revendication nationaliste autochtone ne sera évitée que si les communautés non originaires du Pacifique représentent une masse démographique majoritaire » et encourageait donc les pouvoirs publics à organiser un peuplement de substitution.

La restriction du corps électoral était légitime et justifiée, en 1988, par le compromis des accords de Matignon reconnaissant une double légitimité en Nouvelle-Calédonie, mais uniquement pour ceux qui étaient présents à la date des accords. Elle était tout aussi légitime et justifiée, en 1998, pour définir les contours de la citoyenneté calédonienne  créée par l’Accord de Nouméa. Qui plus est, les élections provinciales étaient déterminantes dans la mise en œuvre des scrutins d’autodétermination prévus à la fin de la période d’application de l’Accord de Nouméa. Mais avec le temps, le gel du corps électoral est devenu, pour l’Union calédonienne et le FLNKS, un verrou écartant les non-kanak du suffrage. Elle a conduit à la scission, au sein du camp indépendantiste, avec ceux qui, comme à l’Union nationale pour l’indépendance (UNI),  s’attachaient à définir un projet d’ «indépendance partenariale » avec la France pour apporter aux non-kanak (mais aussi aux Kanak) des garanties essentielles. Édifier une société nouvelle sur la base de 50 et quelques pour cent des suffrages rassemblés sur une base principalement ethnique était évidemment un pari hasardeux : mais pour la majorité des dirigeants indépendantistes, c’était la dynamique la plus simple, la plus compréhensible par la base et la plus rassembleuse.

Cette stratégie a rencontré un certain succès : lors du référendum d’autodétermination de 2018, là où beaucoup d’observateurs s’attendaient à un score de plus de 60% pour le « non » à l’indépendance, quand tombent les résultats, 43,3% pour l’accession à la pleine souveraineté, 56,7% contre, c’est la douche froide pour les non-indépendantistes. Alors qu’ils auraient dû se réjouir du résultat, il les inquiète. Inversement, le camp indépendantiste voit dans cet échec un demi-succès. La participation a été élevée (81%), et le clivage ethnique nettement marqué : 75% pour le « oui » en province Nord, 82% aux îles Loyauté, et inversement 74% pour le « non » en province Sud. Plus de 80% des votants kanaks se sont prononcés pour l’indépendance (et les analyses postélectorales montrent que la jeunesse intégrée n’y a pas dérogé), 90 % des non-kanaks ont voté contre. Le deuxième référendum, en octobre 2020, renforce cette tendance : 46,7% de « oui », contre 53,2% de « non », avec une participation en hausse, à 85,7%. Et le troisième référendum, s’il avait été organisé dans les mêmes conditions que les deux premiers, aurait pu permettre au « oui » de franchir la barre des 50%.

Colère et refus

Aussi, quand en 2024 le gouvernement a présenté un projet de loi constitutionnelle qui faisait sauter le verrou de la restriction du corps électoral provincial, le complexe de l’assiégé a déclenché, chez les militants indépendantistes du FLNKS, colère et refus. En l’absence de tout projet global d’avenir de la Nouvelle-Calédonie après l’accord de Nouméa, le syndrome de la circulaire Messmer est revenu au premier plan, faisant redouter une dilution complète, à terme, de l’électorat kanak et partant, de son identité même. Cette crainte existentielle a été décuplée dans une part significative de la jeunesse kanak, souvent en perte de repères entre l’univers traditionnel de la coutume et la société urbaine qui la tient à l’écart, combinant mobilisation politique et révolte sociale. Pendant ces journées, ou plutôt ces nuits, d’émeutes ou d’insurrection, la dualité du complexe de l’assiégé s’est matérialisée par les barrages ou barricades dressés, dans les quartiers Sud de Nouméa pour se protéger de l’incendie ou du pillage par les jeunes kanak, dans les quartiers populaires et dans le grand Nouméa pour se protéger des forces de l’ordre et des milices organisées par certains anti-indépendantistes. Ces deux communautés humaines mutuellement assiégées par la peur qu’elles avaient l’une de l’autre résumaient d’une certaine manière l’impasse calédonienne.

Les destructions provoquées par ces moments insurrectionnels de mai et juin 2024 ont fait reculer de plus de dix ans la Nouvelle-Calédonie sur le plan économique et social : plusieurs centaines d’entreprises ont été détruites ou gravement dégradées, avec des pertes estimées à environ deux milliards d’euros ; les secteurs du commerce, de l’industrie métallurgique et du secteur du nickel ont été particulièrement touchés ; plus de 13 000 emplois dans le privé ont été détruits, soit environ 20% des salariés du secteur privé, avec une baisse notable dans le secteur du tourisme, du commerce et de la métallurgie. De nombreux médecins et d’autres catégories de soignants ont quitté le territoire et l’accès aux soins est devenu très difficile dans certaines zones du territoire. D’une intensité sans précédent, elles ont mis le pays à genoux et, par l’effet paradoxal mais toujours vérifié des conséquences de la radicalité, l’ont rendu encore plus dépendant de la France pour son redressement. Malgré, ou peut-être à cause de, cette dépendance accrue, le complexe de l’assiégé s’est considérablement aggravé chez les plus radicaux des dirigeants non-indépendantistes dans la deuxième moitié de l’année 2024  : ainsi, on a vu la présidente de la province Sud, qui avait pourtant siégé dans un gouvernement de la République, dire que si la France n’aidait pas assez la Nouvelle-Calédonie, il faudrait peut-être se tourner vers d’autres, mentionnant l’Australie voire les États-Unis de Donald Trump ; tandis que le député de la première circonscription, du parti du président de la République, se mettait en scène avec l’ambassadeur d’Israël à Paris, pour expliquer que, si Israël avait été victime du Hamas, les Calédoniens l’avaient été des indépendantistes kanaks aiguillonnés par l’Azerbaïdjan !

Pourtant, là aussi, en juillet 2024, la réalité a rattrapé les illusions. Lors du second tour des élections législatives consécutives à la dissolution de l’Assemblée nationale, avec un corps électoral dépourvu de toute restriction et une participation élevée, les deux candidats indépendantistes ont totalisé environ 10 000 voix de plus que les deux candidats non-indépendantistes. Mieux encore, alors que le découpage concocté en 1986 par Charles Pasqua était considéré, dans les deux camps, comme un « verrou » destiné à prévenir l’élection d’un député indépendantiste, Emmanuel Tjibaou triomphait, le 7 juillet 2024, avec plus de 57% des voix dans la deuxième circonscription, où les Kanak représentent moins de 42% de la population : c’est donc qu’il a su convaincre une proportion significative de non-kanaks et probablement de non-indépendantistes. Homme engagé, mais se tenant à l’écart des appareils politiques, il a mené une campagne de terrain et de dialogue, centrée sur la construction du « nous » calédonien. Assistait-on au retour du pari sur l’intelligence ?

« Tout ça pour ça », constatait après les élections législatives Milakulo Tukumuli, le chef de file de l’Éveil océanien, formation créée en 2019 pour émanciper la communauté wallisienne et futunienne de la tutelle pesante des non-indépendantistes et la rendre « capitaine de son propre destin ». En quelques années, en effet, des verrous majeurs dont les acteurs des deux camps pensaient qu’ils étaient l’armature de la vie politique calédonienne avaient sauté : en 2019, alors que la répartition entre les provinces des sièges au Congrès était censée prévenir une majorité indépendantiste, les non-indépendantistes, en raison de leurs divisions, se retrouvent avec un siège de moins que les indépendantistes, lesquels, s’alliant avec l’Éveil océanien, parviennent à faire élire Roch Wamytan président du Congrès, à deux reprises. En 2021, la même « majorité océanienne » porte un indépendantiste, Louis Mapou, à la présidence du gouvernement, une première depuis Jean-Marie Tjibaou en 1982. Déjouant la plupart des pronostics et en dépit de l’opposition virulente des non-indépendantistes, mobilisant sans vergogne leurs relais dans le monde économique, le gouvernement de Louis Mapou tiendra trois ans. Et en 2024, alors que le pays venait de connaître six semaines d’affrontements dirigés contre le dégel du corps électoral, dont les Kanak redoutaient qu’il ne leur ferme la possibilité d’accéder à la pleine souveraineté, les élections législatives démontrent que, même avec un corps électoral complètement ouvert, les indépendantistes pouvaient être majoritaires dans le pays et faire élire un député, avec une confortable majorité, pour la première fois depuis Roch Pidjot en 1986…

La France aussi, en 1939, avait développé derrière les verrous de sa ligne Maginot le complexe de l’assiégé. On sait ce qu’il en est advenu. Et, pour le meilleur ou pour le pire, on a vu, en 2017 avec l’élection d’Emmanuel Macron, ce que valent les verrous en politique, quand la mobilisation de l’électorat et l’aspiration au changement se rejoignent.

Le compromis de Bougival

On aurait donc pu espérer que, lorsque début 2025 Manuel Valls a renoué avec la méthode du dialogue, de l’impartialité de l’État et de la recherche du consensus qu’il avait apprise de Michel Rocard et Lionel Jospin, les acteurs calédoniens se défassent de ces faux-semblants et s’inscrivent plutôt dans la trajectoire du pari sur l’intelligence. L’architecture du compromis de Bougival pouvait s’y prêter, dans la mesure où elle modifiait le paradigme qui, depuis trente-cinq ans, avait fait dépendre la question de l’accession à la pleine souveraineté d’une réponse par « oui » ou « non » pour lui substituer une réponse par « quand et comment ». Contrairement aux aspirations d’une partie des indépendantistes, cette trajectoire n’apportait pas une garantie d’indépendance – pas davantage, d’ailleurs, que le référendum binaire – mais elle fixait les modalités pour y parvenir.

Malheureusement, les réflexes des assiégés des deux bords ont refait surface. Les dirigeants non-indépendantistes ont multiplié auprès de leurs électeurs l’argumentation selon laquelle ces modalités ne pourraient jamais être concrétisées et constituaient donc des verrous pour arrimer « définitivement » la Nouvelle-Calédonie dans la France. Ceux des indépendantistes qui ne raisonnaient qu’en termes de corps électoral fermé pour « verrouiller » une majorité en faveur de l’indépendance se sont emparés de cette argumentation pour rejeter le compromis. Une phrase du communiqué de l’Union calédonienne du 31 juillet est révélatrice de cet état d’esprit : « autrement dit, ce sont les non-indépendantistes qui auront le pouvoir de nous autoriser – ou non – à demander la souveraineté ». Sans doute la radicalisation de certains dirigeants non-indépendantistes, les rancœurs accumulées depuis quelques années, les peurs aussi – toujours à l’œuvre – rendent-elles illusoire à courte échéance un changement de posture. Mais qu’en sera-t-il dans quatre ou cinq ans ? D’autre part, s’il paraît difficile aujourd’hui d’atteindre la majorité qualifiée prévue par le compromis de Bougival pour déclencher le transfert des compétences régaliennes, il faut rappeler qu’en 2019 seuls deux Kanak sur trois avaient voté aux élections provinciales. Qu’en serait-il avec une mobilisation analogue à celle des référendums de 2018 et 2020 ou des législatives de 2024 ?

L’idée même qu’il soit possible de convaincre des personnes, au départ opposées ou réticentes à l’indépendance, de changer d’avis et de considérer que les conditions en sont désormais réunies, est absente de ce raisonnement. Pourtant, lors des deux premiers référendums, on avait observé un courant d’opinion croissant pour dire : « l’indépendance ? oui, mais pas maintenant ». Depuis trente-cinq ans, l’acceptation de la perspective d’indépendance a progressé dans la population non-kanak, même s’il ne faut pas négliger les traumatismes – profonds – et les blessures – encore à vif – provoqués par les émeutes de mai 2024. La dépendance accrue de la Nouvelle-Calédonie à l’égard de la France pour sa reconstruction doit également être prise en compte. D’ailleurs, ceux qui réclament un transfert sans délai des compétences régaliennes ne disent ni comment ils comptent les exercer, ni comment ces charges nouvelles s’articuleraient avec celles de la reconstruction. 

 Il n’en reste pas moins que le compromis de Bougival a acté le principe d’accession à la pleine souveraineté et en a déterminé les conditions et modalités.

Jean-Pierre Chevènement disait autrefois : « c’est avec des civils qu’on fait des militaires, et réciproquement ». Ceux qui ont signé le compromis de Bougival pensent que c’est avec des non-indépendantistes d’hier ou même d’aujourd’hui qu’on peut faire des partisans de l’indépendance demain ou après-demain. C’était en tous cas le sens du pari sur l’intelligence. Est-il vraiment encore hors de portée ?

[1] Jacques Lafleur, L’Assiégé, 25 ans de vie politique, une histoire partagée avec la Nouvelle-Calédonie, Paris, 2000, éditions Plon.

[2] Et non pas « pari de l’intelligence », comme des citations approximatives le disent parfois, ce qui eût été pécher par orgueil ; « pari sur l’intelligence » est au contraire altruiste et bienveillant, comme l’étaient le rire communicatif et la joie de vivre de Jean-Marie Tjibaou. On raconte même qu’un jour où ce dernier exposait son raisonnement à Nouméa, Jacques Lafleur lui aurait répondu : « D’accord, mais moi je m’occupe des cons, il y en a plus de mon côté »…