
Éric Chaney edit
Économiste Site personnel de l'auteur Écrivez à Éric Chaney-
25 septembre 2008
La récession mondiale est-elle évitable ?
La réaction instinctive des marchés financiers à l’annonce d’un projet de plan de renflouage des institutions financières américaines, vendredi 19 septembre, était : « la vraie cavalerie arrive enfin, le futur est bon marché et la protection contre le risque trop chère ». Depuis, les marchés se montrent plus circonspects. Le plan Paulson, s’il parvient à passer l’épreuve de la négociation avec la majorité démocrate au Congrès, paraît impressionnant, à en juger par les sommes que le Trésor pourrait mobiliser, jusqu’à 700 milliards de dollars. Mais il y a loin de la coupe aux lèvres et son efficacité macro-économique est discutable. Les effets combinés de la hausse du prix des matières premières, de la montée de l’aversion au risque et son corollaire, la raréfaction du crédit, continuent à entraîner l’économie mondiale vers la récession. Est-elle évitable ? lire la suite
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21 mai 2008
Is Sarkozy’s Fiscal Policy Supporting reforms?
The ‘fiscal package’ passed on 21 August 2007 (known in France under its acronym ‘TEPA’) was sold by the new government as an important tool to bolster confidence and thus make reforms easier. Since then, it has become the main target of the government critics in the French political debate. When the project was made public, we had concluded that, from a strict economic angle, the fiscal side of the first reforms announced by PM Francois Fillon was ‘an unnecessary fiscal stimulus without long-term merits’. Real life has confirmed this diagnosis: the ‘fiscal shock’ was based on flawed economics, namely that fiscal stimulus generate high growth returns, and proved counter-productive in the French political debate. Yet, the new government’s fiscal policy is not as negative as some critics are saying, and it is not too late to re-design it so that budget decisions would support structural reforms. lire la suite
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21 mai 2008
Le budget est-il réformiste ?
Le paquet fiscal du 21 août 2007, alors présenté comme un important dispositif pour renforcer la confiance et ainsi faciliter les reformes, est devenu la principale cible des critiques de Nicolas Sarkozy, un an après son élection. Qu’en est-il en réalité ? La politique budgétaire française est-elle au service des reformes ? lire la suite
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21 mars 2008
La contre-offensive de la Fed commence à payer
La réaction des marchés à la baisse de 0,75 point du taux objectif des fonds fédéraux à 2,25% est intéressante. Il est probablement trop tôt pour annoncer le début de la fin de la crise financière, mais il semble tout de même qu'un pas critique a été franchi. Deux problèmes demeurent toutefois. lire la suite
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23 janvier 2008
Que sait la Réserve Fédérale que nous ignorons ?
Lors d’une conférence téléphonique convoquée d’urgence par son président Ben S. Bernanke, le comité de l’open market a baissé les taux directeurs de la Fed de 0,75 points, ce qui ramène le plus important d’entre eux, le taux auquel les banques peuvent se refinancer, à 3,50%, soit une baisse cumulée de 175 points de base depuis août dernier. Qu’a-t-il pu se passer pour que la Fed juge opportun de ne pas attendre la réunion prévue de longue date pour la semaine prochaine ? Ses dirigeants ont-ils connaissance de faits que nous ignorons ? lire la suite
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26 octobre 2007
Le pétrole à 100 dollars? Plus dure sera la chute
Dépassant les attentes, le cours du pétrole brut (Brent) a augmenté de 9% au troisième trimestre et continué à monter depuis, comme s'il n'y avait pas de limites dans ce marché. En fait, il y a des limites : la demande est sensible aux variations de prix, et une correction est maintenant due. La principale raison qui a convaincu les traders d’augmenter leurs positions longues est un mouvement contre-saisonnier dans les stocks. Alors que la plupart des experts escomptaient une augmentation saisonnière des stocks au troisième trimestre, avant la baisse traditionnelle due à la consommation de chauffage en hiver dans l'hémisphère nord, c’est exactement le contraire qui s’est produit. Selon le rapport d’octobre de l'Agence internationale de l’énergie, le total des stocks a diminué de 0,5 million de barils par jour (mb/j) au troisième trimestre, alors qu’on attendait une hausse de même ampleur. Toutes choses égales par ailleurs, c’est l’équivalent d’une baisse de la production de l’ordre d’un million de barils par jour. C’est ce qui a fait grimper les prix à 80 dollars, puis aux alentours de 90 dollars, l’approvisionnement de l'OPEP n'ayant pas été suffisant pour reconstituer les stocks. lire la suite
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25 octobre 2007
$100/bbl? The harder would be the fall
Contrary to our more bearish expectations, the price of crude oil (Brent) increased by 9% in the third quarter and has continued to rise since then, as if there were no limits in this market. In fact, there are limits, demand is sensitive to price changes, and a correction is now due. The main reason that convinced market participants to increase their long positions was a counter-seasonal move in inventories. While most experts were counting on a seasonal stock build in the third quarter, ahead of the seasonal stock draw caused by the rise of heating oil consumption in winter in the Northern hemisphere, exactly the opposite happened. According to the October International Energy Agency (IEA) report, total stocks dropped by 0.5mbd in the third quarter, versus expectations of a rise of about the same magnitude. Other things being equal, this was equivalent to a 1mbd production cut and this sent prices to $80, then to the vicinity of $90, as OPEC shipments were not sufficient to replenish inventories. lire la suite
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6 septembre 2007
Un ralentissement est inévitable, profitons-en
M. Juncker comme M. Barroso ont raison de souligner la bonne tenue de nos fondamentaux économiques. Ils sont moins crédibles lorsqu'ils assurent que la crise financière ne touchera pas l'économie réelle. Mieux vaut dire la vérité : avec la crise de liquidité qui a déréglé certains marchés financiers européens, dont l'origine est la montée des défauts de paiements dans le marché hypothécaire à risque américain (subprime), le risque macroéconomique a fortement augmenté, y compris en Europe. lire la suite
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2 juillet 2007
Réformes, oui, choc fiscal, non !
Le programme économique sur lequel Nicolas Sarkozy a été brillamment élu ne cachait pas son drapeau : il est résolument réformiste et l’est en profondeur. L’objectif est de relever le potentiel de croissance de la France en lui faisant retrouver sa compétitivité perdue et en allant vers le plein emploi. Accessoirement, il n’est pas de meilleur remède pour rétablir l’équilibre de long terme des finances publiques. C’est une question d’actif-passif : en renforçant le potentiel de l’économie, les réformes augmentent l’actif public (le flux des revenus futurs) ; en nous faisant revenir au plein emploi et en réduisant le poids des dépenses publiques, elles diminuent le passif. lire la suite
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13 février 2007
Pendant la campagne ne jouons pas avec les chiffres !
Trois thèmes économiques semblent émerger des débats électoraux en France : le revenu, l'emploi et les finances publiques. Des sujets que les économistes mettraient au premier plan, comme les engagements sur les retraites non financés ou les dépenses de santé laissent le public plus indifférent, soit qu'il y ait consensus, soit que les principaux candidats ne souhaitent pas s'y appesantir. Mais il ne faut pas faire la fine bouche : les sujets débattus sont des vrais sujets de politique économique, cruciaux pour l'avenir de notre pays, et le débat est plus riche qu'en 2002. Or sa qualité dépend en partie du degré d’accord sur l'état des lieux. De ce point de vue, je crains qu'un débat creux et potentiellement dangereux sur la qualité des statistiques publiques ne rende les choses plus difficiles. lire la suite
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30 novembre 2006
A Stronger Euro Would Not Help Reforms
As currency markets start to question the soft landing scenario for the US economy and are impressed by growth prospects in Europe, the volatility of exchange rates is increasing and the euro is on the rise, both on a trade weighted basis and against the US dollar. Whether the rally will last or not is a relative issue. Assuming that the US housing market downturn remains contained and does not spread over the whole US economy, markets should be mostly sensitive to the news flow from Europe. In this regard, the latest batch of business surveys, starting with the Ifo index, was bullish for the European currency. So was the conspicuous silence of ECB's President Jean-Claude Trichet who, although repeating that Asian currencies should be more flexible, has not commented on the recent strength of the euro. lire la suite
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26 octobre 2006
Arrêtons de taper sur l'Italie !
L'abaissement de la note de l'Italie par deux agences de notation financière va sans doute redonner de la vigueur à une théorie qui connu un certain succès sur les marchés, à savoir que l'Italie pourrait bien être la première victime d'une union monétaire mal conçue lire la suite
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26 octobre 2006
Enough Italy Bashing
The downgrade of Italy by two credit rating agencies is likely to re-invigorate a theory that has some popularity in the financial markets, namely that Italy could well be the first casualty of an ill-conceived monetary union. The rationale: Italy has suffered from a huge loss of competitiveness, its productivity is at a standstill and its public debt is running out of control. Real life has demonstrated that the country cannot compete with her neighbours on a level playing field, i.e. not without the repeated 'shots in the arm' provided by devaluations. According to this line of reasoning, investors should ultimately impose a higher risk premium and, as debt servicing becomes more costly, their pessimism would turn into a self-fulfilling prophecy: Italians would start dreaming of a 1992-style devaluation as the only way to bail out their flagging economy, at the expense, of course, of their main trading partners. lire la suite
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6 octobre 2006
Le budget 2007 : un honorable compromis
Le cru budgétaire 2007 devrait être plutôt bon pour l'économie française, si l'on prend en compte les exceptionnelles circonstances électorales du printemps prochain. On aurait pu s'attendre à ce que le gouvernement augmente la dépense, quitte à laisser à son successeur le soin d'apurer les comptes. Les détails du projet de loi de finances montrent pourtant que ce ne sera pas le cas. Par conséquent, il me semble que c’est un honorable compromis entre les contingences électorales et la nécessité impérieuse de rationaliser la dépense publique, de simplifier le système fiscal et de réduire le poids de la dette. D'ailleurs, la dette publique brute devrait diminuer, en pourcentage du PIB, pour la première fois depuis 2001. Le prochain gouvernement aura encore du pain sur la planche en matière budgétaire : il devra réduire les effectifs dans la fonction publique et réformer plus radicalement l’assurance maladie et les régimes de retraite, deux sujets économiquement et politiquement explosifs ;mais en matière de fiscalité directe, ce gouvernement aura fait du bon travail dans l'ensemble. lire la suite
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6 octobre 2006
French Budget: Walking the Fine Line
The 2007 budget should be a decently good vintage for the French economy, given the extraordinary electoral circumstances that will prevail in 2007: Presidential election in May, followed by general elections in June. Against this backdrop, one would have expected the incumbent government to flatter the electorate by injecting some growth boosters by means of budgetary stimulus, leaving to its successor the task to clean up the fiscal mess. My reading of the draft budget as it is now in the hands of the National Assembly is that it is a fair compromise between electoral contingencies and the imperious necessity to rationalize public spending, streamline the tax system, and cut the ballooning public debt. Actually, the public debt should decline already this year, as a percentage of GDP, for the first time since 2001. lire la suite
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7 septembre 2006
Europe : renaissance de la productivité
Un élément a échappé à l'attention des analystes concernant les statistiques récentes de PIB : la productivité du travail. Ce facteur clé du bien-être économique et ce catalyseur des performances boursières a sérieusement accéléré. La raison de cet aveuglement est la médiocre qualité du système statistique européen : très peu de pays fournissent des données de qualité dans des délais raisonnables, concernant la productivité par employé, sans même parler de la productivité horaire. Inutile de s'en prendre à Eurostat, l'Office européen des statistiques, qui ne peut pas inventer des données qui n'existent pas dans plusieurs grands pays européens. Toutefois, ce n'est pas parce que la productivité est aussi mal mesurée qu'il faut s'en désintéresser. Selon nos propres estimations, la productivité par salarié dans le secteur marchand, qui avait crû au rythme annuel de 0,7% de 1999 à 2005, a atteint 2,0% en rythme annualisé au premier semestre, avec même un pic à 2,4% au second trimestre. lire la suite
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6 septembre 2006
Euro-zone: The Revival of Productivity
One thing has escaped analysts' attention about euro area GDP data so far this year - labour productivity. This key ingredient of economic welfare and catalyst of stock market performance has accelerated significantly. The reason for this oversight, unfortunately, is the poor performance of the European statistical system: very few countries produce timely and reliable data on productivity per worker, not to mention productivity per hour. Don't blame Eurostat for this woeful situation: this small EU Directorate cannot invent data that do not even exist at the national level of several large European economies. However, just because productivity is measured poorly, doesn't mean it should be overlooked. According to our tentative measurements, productivity per worker in the business sector, which grew on average by 0.7% from 1999 to 2005 on OECD estimates, reached 2.0% (annualised rate) in the first half of this year, peaking at 2.4% in the second quarter. lire la suite
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31 mai 2006
Les turbulences des marchés peuvent-elles faire dérailler la reprise ?
La forte baisse des marchés d’actions et la remontée des primes de risque posent trois questions : quelle est la cause du changement d’humeur dans les marchés ? Ces décodeurs collectifs d’information nous disent-ils sur l'économie réelle quelque chose que nous ne voyons pas ? Enfin et quelles qu'en soient les causes, les turbulences financières peuvent-elles compromettre la reprise ? La réponse à cette dernière question est à mes yeux négative – à moins d’une série, peu probable mais pas impossible, de graves erreurs de politique économique. lire la suite
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12 avril 2006
Un euro fort ne favorise pas les réformes
La récente appréciation de l'euro vis-à-vis du dollar résulte d'un double changement de 'rating' sur les marchés des changes : pessimisme accru quant aux perspectives à court terme de l'économie américaine, et optimisme renforcé quant à la croissance européenne à moyen terme. Cela soulève deux questions. L'une conjoncturelle : l'euro continuera-t-il à être la seule variable d'ajustement face à la dépréciation cyclique du dollar ? L'autre structurelle : un euro fort est-il un moyen de pression efficace pour les réformes de fond dont l'Europe a tant besoin ? lire la suite
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19 mars 2006
Pourquoi le CPE n'est pas la solution
Les politiques ont la mémoire courte. Il y a presque exactement treize ans, un gouvernement fraîchement désigné a tenté de changer les règles du salaire minimal pour que les jeunes sans qualification puissent être embauchés à moindre coût. Le « Smic jeunes », comme on l’a vite surnommé, a envoyé des milliers d'étudiants et de lycéens dans la rue, avant d’être retiré par le Premier ministre d’alors, Edouard Balladur. On tourne actuellement à Paris une nouvelle version de ce mauvais film : Dominique de Villepin voit se dresser contre son CPE une nouvelle génération d'étudiants. Le film pourrait bien finir de la même façon. lire la suite
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