Réflexions sur l’aveuglement diplomatique edit

15 mai 2024

Un diplomate ne peut lire sans un serrement de cœur les derniers essais de Sylvie Kaufmann, Les Aveuglés, excellement analysé par Bernard Chapdelaine, et d’Elsa Vidal, La Fascination russe. La kyrielle des fautes, erreurs, maladresses, préjugés relevés dans ces deux ouvrages est consternante : complaisance, naïveté, arrogance, préjugés, inertie mémorielle, sentiment de culpabilité allemand, déclinisme français, intérêts, convoitises, voire corruption, et, bien sûr, mensonges, duperies, propagande du côté russe.

Ces méprises, cette myopie sont-elles rares ? Sont-elles accidentelles ? Nullement. L’histoire de la diplomatie en donne maints exemples. Et loin de ne toucher que les élites politiques ou diplomatiques, elles n’épargnent guère les experts, y compris les plus réputés. Francis Fukuyama pariait ainsi sur le triomphe inéluctable de la démocratie... à la veille du recul mondial des démocraties et des libertés fondamentales qui les fondent. Samuel Huntington, convaincu que le « choc des civilisations » allait se substituer aux guerres étatiques traditionnelles, prévoyait que, puisque l’Ukraine et la Russie appartenaient à une même civilisation, une guerre entre elles était exclue.

Aveuglements collectifs

La politique étrangère est-elle particulièrement propice aux illusions ? Il est vrai qu’elle pâtit d’un handicap de taille : « étrangère », elle est souvent perçue comme subalterne, sans utilité sinon pour justifier l’action d’un gouvernement, la légitimité d’un pouvoir ou la doctrine d’une élite influente. Elle souffre tantôt d’une sorte d’indifférence polie, tantôt d’une politisation gouvernée par les questions intérieures, qui la fait osciller au gré des alternances politiques.

Il est vrai que le monde des relations internationales est parfois pénible à observer. C’est une arène sans pitié, livrée aux passions, souvent sanglante. Les alliances y sont rarement durables, le droit n’y règne que par exception ; chaque État y est jugé à l’aune de sa puissance et de ses ressources. Machiavel y règne ; et la paix n’y paraît que lorsqu’un fragile équilibre des forces la soutient.

Par ailleurs, l’analyse des relations internationales est souvent humiliante pour les États dont la grandeur est passée ; elle est parfois repoussée, dédaignée, voire dissuadée. Quand la guerre menace, on est enclin à détourner les yeux ; et on est tenté de croire à une solution rapide là où il faudrait se préparer méthodiquement au pire.

La lucidité exige une liberté d’esprit ; les vues contradictoires doivent pouvoir s’exprimer et se confronter. Cela explique qu’elle soit si rare dans les régimes dictatoriaux. Mais le conformisme et l’ignorance touchent aussi les démocraties. Raymond Aron, dans ses « Méditations sur la défaite et sur la France[1] », remarquait en 1947 que les analyses des causes de la défaite française de 1870 par Ernest Renan, ou de celles de la débâcle de 1940 par Marc Bloch, différentes à certains égards, se rejoignaient pour pointer la sclérose intellectuelle des élites françaises de cette époque, leur ignorance des avancées des sciences, voire des sciences elles-mêmes.

L’aveuglement est la règle, non l’exception. Et, même pour des décideurs correctement informés, la prise de décision en univers incertain est entachée d’innombrables biais. Il y a deux grandes manières d’expliquer l’aveuglement collectif. La première part des erreurs individuelles et des mécanismes d’agrégation de ces erreurs ; la seconde, des grands facteurs collectifs, des rapports de force économiques, démographiques, sociaux qui contraignent les acteurs, bornent ou biaisent leurs vues. En pratique les deux se combinent et conduisent à cette impression de fatalité. Il y a deux mille cinq cents ans Thucydide expliquait déjà la guerre du Péloponnèse par la combinaison d’une cause profonde, les craintes des Spartiates face à la montée en puissance d’Athènes, et des erreurs commises par les médiocres successeurs de Périclès.

Mais un Périclès aurait-il fait la différence ? La rationalité individuelle ne garantit en rien la rationalité collective, moins encore le succès. Quand on relit les moralistes français du grand siècle, La Rochefoucauld, Retz, Saint-Simon, on est émerveillé par la prodigieuse finesse et la clarté d’esprit de bien des acteurs de ces temps, et accablé par l’effroyable désordre et toutes les atrocités qui en ont résulté.

Les psychologues contemporains, depuis les travaux de Kahneman et Tversky, ont montré combien les esprits les plus cultivés sont comme les autres affligés de biais cognitifs. Nous nous fions démesurément à nos intuitions aux dépens de l’examen empirique et rationnel, nous cherchons derrière tout événement des causes et des intentions cachées alors que le hasard y a souvent la plus grande part, nous croyons comprendre les sentiments, pensées et desseins des autres, qu’en vérité nous discernons très mal. Au-delà de ces biais systématiques, ils ont montré que nos jugements étaient d’une extrême variabilité dans le temps et l’espace ; nous sommes donc à la fois myopes, bornés et versatiles. Ces avancées rejoignent la fameuse remarque de Marcel Proust sur l’indépendance presque complète du monde des faits de celui de nos croyances, tous deux comme étrangers, et presque imperméables, l’un à l’autre. 

Sociologues et économistes ont montré que les effets sociaux étaient souvent fort éloignés des causes apparentes qui les produisent, du fait de la complexité des interactions humaines et de leur caractère « chaotique ». En matière sociale et économique l’effet est rarement proportionné à la cause ; une erreur minime d’appréciation d’une situation donnée peut facilement conduire à une erreur considérable d’appréciation de ses suites ; la prévision est donc très malaisée, voire irréaliste. Par ailleurs, ils ont bien établi que nous sommes naturellement enclins à juger les acteurs plutôt que le contexte dans lequel ils agissent, alors que, le plus souvent, le contexte importe bien plus que la nature des acteurs pour comprendre le cours d’une action. Ils nous ont aussi mis en garde contre les dangers des décisions collectives : celles-ci reflètent le plus souvent les voix les plus assurées, les personnes les plus charismatiques, les plus fortes, qui sont d’ordinaire les moins compétentes, car le savoir oblige au doute et à la nuance ; et elles sont souvent le fruit de préjugés dominants du moment ; en sorte que les myopies individuelles, fortement corrélées, au lieu de s’annuler, se renforcent. 

Enfin, notre vue de l’histoire est biaisée pour une raison bien mise en lumière par l’économiste Thomas Schelling. Nous voyons les événements qui sont arrivés mais, par construction, nous ne voyons pas la multitude de ceux qui auraient pu arriver, notamment les catastrophes qui auraient pu se produire et ont été évitées. Dans son discours de réception du prix Nobel, Schelling estimait ainsi que le plus grand événement de l’après-guerre avait été... l’absence de guerre nucléaire.

Toutes ces raisons pourraient expliquer que les plus fins politiques, les plus chevronnés, les plus roués, les mieux exercés à la «realpolitik », les plus exempts de toute illusion idéaliste, soient parfois sujets aux mêmes bévues que les plus ingénus. La fameuse formule de Marx, « les hommes font l’histoire, mais ne savent pas l’histoire qu’ils font », semble donc pleinement justifiée. Il serait aussi vain de croire connaître, par un examen approfondi du présent, le cours d’une négociation, que de prétendre être « du bon côté » de l’histoire. Raymond Aron se défiait, à juste titre, des « confidents de la Providence ». L’histoire n’est jamais écrite et, à supposer qu’elle ait un sens, il est visible que ce sens nous échappe. Qui peut prédire aujourd’hui lequel l’emportera du camp des démocraties occidentales ou de celui des autocraties ? Qui peut dire ce que l’intelligence artificielle fera de nos droits et de nos libertés ? Cependant, dans cinquante ans tout semblera clair et l’on s’étonnera de notre ignorance et de nos erreurs.

Éléments de méthode

À l’aune de ce qui précède, on peut poser que l’exercice d’analyse et de prévision diplomatiques requiert une curiosité, une ouverture d’esprit et une rigueur exemplaires. Mais la méthode n’est pas tout. Il y a aussi des enjeux plus « politiques », au sens où ils engagent une dynamique de groupe et s’insèrent dans le jeu des décisions politiques. Cela amène à pointer deux éléments.

Tout d’abord une bonne prévision exige un examen des erreurs commises, ce qui suppose de les avouer ; or cette difficulté s’accroît quand c’est un groupe qui est concerné, le biais du group thinking se durcissant alors. Dans le cas d’une institution, la ressource d’un écosystème d’entités indépendantes peut se révéler utile pour aiguiser la capacité d’autocritique et la qualité de la délibération.

Ensuite, l’exercice d’analyse et de prévision diplomatiques ne peut se développer que dans une grande indépendance à l’égard du politique, mais aussi avec une grande confiance de ce dernier. Le commanditaire de ces études doit être assez humble pour solliciter une expertise extérieure, consentir à être contredit par elle, et assez sûr de lui pour la suivre, même quand elle défie aussi l’opinion et sa tendance partisane. Et, comme le monde est en constante et rapide évolution, il devrait pouvoir s’ajuster sans cesse, au risque de se contredire et d’égarer son opinion publique. On voit toute la difficulté de la chose ! 

À l’opposé de cet idéal, des spécialistes de la prise de décision collective comme Paul Nutt et Steve Johnson[2] ont montré les déficiences de la plupart des organisations, privées ou publiques. La phase de délibération y est fort courte ; quand elle existe, peu de scénarios de substitution sont envisagés ; l’hypothèse d’un échec et ses conséquences est rarement examinée ; la consultation de ceux qui sont chargés de mettre en œuvre les décisions examinées est souvent minimale. Beaucoup de fiascos s’expliquent ainsi, et le domaine diplomatique n’y échappe pas.

L’aveuglement, bien sûr, n’est jamais complet. L’enjeu est donc de corriger la myopie et de réduire les angles morts, bref de gagner en acuité et en lucidité. Pourrait-on alors s’inspirer de la lucidité de certains analystes, en commençant par se demander d’où vient cette clairvoyance, et même cette prescience si surprenante, chez certains penseurs. Françoise Thom nous a mis en garde contre la réalité et les périls de la dictature de Vladimir Poutine dès son accession au pouvoir. Simon Leys, à l’heure où nos intellectuels s’abandonnaient à l’illusion maoïste, avait parfaitement perçu les horreurs de la révolution culturelle. Raymond Aron avait précocement rompu avec la gauche française précisément parce qu’elle avait elle-même rompu avec ses propres idéaux en soutenant aveuglément la tyrannie stalinienne et le communisme soviétique.

Philip Tetlock[3] soutient que les meilleurs prévisionnistes politiques ou économiques se distinguent par un mode de pensée, une démarche intellectuelle spécifiques : une analyse dépourvue de passion, très empirique, fondée sur des données méticuleusement recueillies, une grande ouverture d’esprit, puisant à des sources très diverses plutôt qu’à une doctrine centrale et unique, le recours à des disciplines scientifiques et des données étendues et variées ; une bonne connaissance des probabilités, qui permet d’éviter les erreurs classiques en la matière, comme la confusion entre corrélation et causalité, et de distinguer plus finement les scénarios en leur affectant des degrés de probabilité ; une volonté de creuser les raisons possibles d’erreur et les moyens de réfuter leurs propres prédictions. Et, surtout, une grande souplesse d’esprit et l’absence de toute doctrine préétablie ; cela permet des révisions constantes des données et des prévisions, et donc une plus grande justesse. Cette analyse est éclairante ; et son extrapolation à l’art diplomatique n’est pas dénuée de sens. Et cependant, cette thèse ne me semble lever qu’une partie du voile.

Simon Leys, si lucide, si pénétrant, était critique littéraire et sinologue. Joseph Roth, qui dénonça avec une véhémence, une prescience et une clarté d’esprit étonnantes le nazisme dès sa naissance, était un être de passion, d’une grande profondeur spirituelle, mais à mille lieux de l’impartialité du statisticien moderne. Sebastian Haffner n’était ni scientifique, ni écrivain ; il comprit fort tôt, et fort jeune, lui aussi, la réalité du nazisme, sans accès à la moindre information privilégiée. Et l’on se souvient qu’André Gide, profane en relations internationales comme en économie ou en sciences, n’eut besoin que d’un seul voyage en URSS pour comprendre et dénoncer l’imposture soviétique.

En sens inverse, l’une des causes de l’aveuglement américain sur la réalité des rapports de force au Vietnam fut le recours abondant à des données statistiques biaisées, qui grossissaient artificiellement les pertes du Viet-Cong. Paradoxalement, il semble que l’appétit de rigueur formelle de Robert McNamara l’ait conduit à une fausse impression de maîtrise, une assurance excessive, et une déconnexion des réalités du terrain. Ces chiffres fallacieux contribuèrent à voiler les faiblesses de la stratégie américaine, et à renforcer l’engrenage fatal d’un engagement qui rendait chaque jour un retrait plus difficile[4].

Difficile lucidité

On peut donc s’interroger sur le rôle réel de la culture scientifique et de l’information. Les dirigeants occidentaux modernes, formés au droit, à la gestion, à l’économie, aux sciences politiques ont-ils été plus lucides sur le poutinisme que leurs prédécesseurs des années 1930 sur le nazisme ? Ils étaient aussi sevrés d’informations internationales que nous sommes aujourd’hui submergés par elles : mais cette surabondance n’est guère plus aisée à maîtriser que l’était cette pénurie.  

La pratique de la négociation diplomatique révèle d’ailleurs combien les deux formes d’esprit extrêmes de la froideur cérébrale calculatrice et de l’intuition sont presque aussi inefficaces que dangereuses : l’une, faute d’empathie, est incapable de bien sentir les émotions humaines qui dominent souvent les protagonistes ; l’autre, par manque de recul, de questionnement, d’écoute, se hâte, s’impatiente, abat ses cartes trop tard ou à contretemps, et se laisse piéger.

Il est visible aussi que les experts, qu’ils aient vu juste ou faux, avaient à leur disposition des informations assez voisines. La différence a moins tenu à ce qu’ils savaient qu’à ce qu’ils voulaient voir ou ignorer, et aux conclusions qu’ils en tiraient.

Au reste, quand on lit les pensées si pénétrantes des Simon Leys et des Françoise Thom, on est moins frappé par la puissance de l’imagination ou de la raison que par la simplicité et l’évidence du propos. Et quand on relit les écrits des dissidents de l’époque soviétique, on voit qu’ils témoignent de leur stupeur face à l’aveuglement occidental sur la nature de la peste totalitaire. Peut-être est-ce aussi une illusion rétrospective. Mais on repense immanquablement à la distinction de Pascal entre l’esprit de finesse et l’esprit de géométrie : il s’agit moins de raisonner « sur des principes inaccoutumés » que « d’avoir bonne vue ». L’art de déduire est moins en cause que celui d’observer, de sentir, de peser et soupeser ; les plus brillants échafaudages de l’esprit ne valent que ce que valent leurs hypothèses, qui, elles, ne peuvent être déduites par le calcul. Et il arrive que le désir de briller par la subtilité d’une analyse éloigne de la simple et grossière réalité. « La vérité n’est pas relative ; par sa nature même, elle est à la portée de tous ; elle est simple et évidente – souvent même d’une façon qui fait mal », écrivait Simon Leys[5].

Mais les faits parfois se dérobent, et l’analyse empirique connaît ses limites là où l’on en aurait le plus besoin : l’une des raisons pour lesquelles le brutal effondrement de l’URSS, et, dans une certaine mesure, les « Printemps arabes », n’ont guère été anticipés, tient à la nature même de ces régimes : l’absence de liberté réelle d’expression, la fausseté de la plupart des données statistiques, entraînaient une grande opacité et désarmaient la science rigoureuse. L’évolution, les revirements, les soubresauts de l’opinion passèrent souvent inaperçus ; ils ne pouvaient éclater que par une révolution. Et la crainte entravait toute expression de désaccord avec le pouvoir, empêchant aussi toute tentative de prévoir le pire.

Même dans nos démocraties, l’opinion véritable des citoyens est difficile à cerner : les réponses qu’on obtient dépendent de la formulation des questions, du contexte, du moment, des circonstances, de leur degré « d’acceptabilité sociale » ; leur cohérence est faible ; leur pertinence est souvent liée à la compétence politique du répondant ; elle est sujette à toutes sortes d’interprétations et de manipulations ; le poids véritable que les citoyens attachent sincèrement à leur avis, donné gratuitement, sans enjeu immédiat pour eux, est mal estimé. Il serait donc presque aussi déplacé et vain de se fier entièrement aux analyses quantitatives des sciences humaines que de les négliger.

Une part du mystère de l’aveuglement diplomatique subsiste donc. Peut-être faut-il chercher ailleurs. L’instruction, les sciences, la culture ne sont, après tout, qu’une mince couche, un vernis de civilisation. Le fond de l’humanité, à savoir la conscience, n’en est qu’en partie affecté ; et il est peut-être ce qui compte le plus, y compris dans l’art de bien juger d’une nation et de l’évolution d’un peuple.

Qu’ont en commun les quelques penseurs cités ici ? Je crois qu’ils ont en partage une curiosité inlassable, une exigence de vérité, qui suppose un mélange de probité, de courage, de persévérance, d’humilité. Ils ont voulu savoir, envers et contre tout ; ils ne se sont laissés ni divertir, ni intimider par les vents contraires, l’opinion majoritaire du moment, les intérêts, les rapports de force, parfois à leurs dépens. Ils ont consenti à cette solitude intellectuelle à laquelle l’impartialité condamne ordinairement. Leur force tenait peut-être moins à leur science ou à leur expertise spécialisée qu’à leur conscience.

Emmanuel Berl évoquait la mélancolie de ceux qui préfèrent la vérité à l’opinion : « Ceux qui ne suivent pas le nouveau cours du monde, même quand ils font bien de ne pas le suivre, deviennent facilement amers. C’est le cas d’Alceste[6]. » La gloire des Cassandre est souvent tardive, parfois posthume. Peut-être la clairvoyance diplomatique est-elle aussi à ce prix.

[1] Raymond Aron, « Méditations sur la défaite et sur la France », Critique, 12, mai 1947, republié dans Commentaire, 124, 2008/4.

[2] Paul Nutt, Why Decisions Fail: Avoiding the Blunders and Traps that Lead to Debacles, Berrett-Koehler Publishers, 2002; Steve Johnson, Farsighted: How we Make the Decisions that Matter the Most, Riverhead, 2018.

[3] Philip E. Tetlock et Dan Gardner, Superforecasting: The Art and Science of Prediction, Crown, 2015.

[4] Cf. la belle analyse de Jean-Philippe Baulon, « Les trois guerres de Robert McNamara au Vietnam (1961-1968) et les errements de la raison dans un conflit irrégulier », Stratégique, 2009-1.

[5] Simon Leys, « Vérité », Commentaire, 121, 2008/1. 

[6] Emmanuel Berl, Prise de sang, 1946, réédition Les Belles Lettres, 2020, p. 125.