• 19 novembre 2007

    « Je dois être le maître dans tout et surtout dans ce qui concerne les affaires de la Banque »

    « Je dois être le maître dans tout et surtout dans ce qui concerne les affaires de la Banque »

    « Je dois être le maître dans tout ce dont je me mêle et surtout dans ce qui concerne les affaires de la Banque, qui est bien plus à l'empereur qu'à ses actionnaires puisqu'elle bat monnaie », disait Napoléon. Aujourd'hui Nicolas Sarkozy n'est pas loin de penser la même chose. Sans la citer, le président a de nouveau épinglé la Banque centrale européenne, sur trois thèmes : il faut pouvoir débattre de tout, y compris de la politique monétaire ; l'Europe ne doit pas être la seule grande puissance économique à ne pas pratiquer une politique de change conforme à ses intérêts ; l'indépendance ne doit pas se confondre avec une "totale irresponsabilité". Quelle peut être la portée de ces déclarations ?

  • 12 novembre 2007

    Le libéralisme est-il de gauche?

    Le libéralisme est-il de gauche?

    L'Europe continentale est engagée dans un débat passionné sur la poursuite de réformes favorables à l’économie de marché et à un plus grand libéralisme économique. Chacun sait ce que cela signifie :  compétition, flexibilité du marché du travail, libéralisation des services, baisse des impôts, privatisations. Le débat traditionnel est le suivant : ces réformes sont des réformes de droite, elles peuvent aboutir à plus d’efficacité – et peut-être même à plus de croissance économique – mais elles ont aussi tendance à augmenter les inégalités et à se faire au détriment des plus pauvres. Donc, et ici se fait jour l’argument classique des Européens «socialement compatissants», on ne peut avancer que très prudemment dans cette direction : les gouvernements doivent procéder soigneusement et se tenir prêts à faire marche arrière à n'importe quel point. Or, une bonne partie de ce raisonnement est fondamentalement fausse.

  • 9 novembre 2007

    1,70 dollars pour un euro ?

    1,70 dollars pour un euro ?

    La baisse régulière du dollar ces dernières années tourne aujourd’hui à la chute libre. Le catalyseur immédiat de cette accélération est l’impression croissante que la crise du crédit a mis la Réserve fédérale américaine le dos au mur et que, dans un contexte politique tendu, elle choisira plutôt de prendre des risques avec le dollar qu’avec l'activité économique. Bien sûr, une partie de cette dynamique est due à l'incertitude et à une grande défiance mutuelle au sein du secteur financier ; le temps devrait réduire cette incertitude, mais entretemps les investisseurs opportunistes – plus communément appelés spéculateurs –  passent leur temps à attendre une politique qui inverserait la tendance et ils croient aujourd’hui voir venir le temps de ce changement.

  • 7 novembre 2007

    Le défi asiatique du développement durable

    Le défi asiatique du développement durable

    La phase actuelle de réchauffement climatique coïncide avec l’émergence économique et industrielle de vastes régions en développement. Il en découle une querelle autour de plusieurs malthusianismes. De la taille des populations en émergence naît une inquiétude dans les économies développées, et avec elle une vision antagonique de l’accès aux ressources. Légitimée par le maintien pour tous d’un environnement global, elle recouvre parfois une conception asymétrique des efforts de chaque nation. Ce sont les émergents qui perturbent le monde. A cette approche répond assez directement la position inverse : la défense d’un ambigu « droit au développement », souvent promue par les plus riches des pays concernés. Le risque majeur, dans un système de négociations articulées sur les relations internationales, est l’oubli de la nécessaire réflexion sur la réinvention du développement.

  • 5 novembre 2007

    Les superstars européennes

    Les superstars européennes

    L’essentiel du débat public sur les questions de mondialisation – incluant la question de l’agenda de Lisbonne – raisonne en termes de secteurs perdants ou gagnants. En réalité, c’est au sein des secteurs qu’il faut chercher gagnants et perdants. Il faut s’intéresser aux entreprises, plutôt qu’aux secteurs, comme vient de le montrer un groupe de chercheurs européens travaillant conjointement sur des bases de données nationales d’entreprises dans leurs pays respectifs, dont la France.

  • 25 octobre 2007

    Commerce : que faire avec l’Afrique ?

    Commerce : que faire avec l’Afrique ?

    En vertu des accords de Cotonou signés en 2000 et ayant permis à l’Union européenne et aux pays Afrique-Caraïbe-Pacifique (ACP) d’obtenir une clause d’exemption temporaire des règles de l’OMC en 2001, l’Union et les ACP sont tenus de conclure un accord de libre-échange d’ici le 31 décembre. Jusqu’à la fin de l’année, le régime douanier préférentiel accordé par l’UE aux ACP peut donc rester discriminatoire, contrairement aux règles multilatérales. Un pays aussi pauvre ou plus pauvre qu’un ACP n’a pas droit aux mêmes conditions d’accès au marché européen simplement parce qu’il n’est pas un ACP. Cela laisse quand même beaucoup de pauvres en dehors du dispositif de Cotonou (succédant aux accords de Lomé) censé promouvoir le développement. Et ceci même si deux dispositifs parallèles existent, le Système de préférences généralisé (SGP) et l’accord Tout sauf les armes (TSA) ouvert aux seuls Pays les moins avancés (PMAs).

  • 22 octobre 2007

    La croissance allemande est-elle durable ?

    Après presque une décennie de crise, l'économie allemande est finalement repartie. La croissance dépassera probablement 2,5% cette année, mettant un terme à la pire période de vaches maigres depuis les années 1950. Longtemps considérée comme l’un des « hommes malades de l'Europe », l'Allemagne a connu une croissance d’un tiers inférieure à la moyenne européenne ces dix dernières années. Beaucoup sont soulagés de voir repartir le moteur de l’économie européenne. La question est : pour combien de temps ? Ce regain de croissance est-il durable ?

  • 17 octobre 2007

    Pourquoi il faut renationaliser le Pacte de stabilité

    Pourquoi il faut renationaliser le Pacte de stabilité

    Le Conseil européen, qui se réunit le 18 octobre à Lisbonne pour finaliser le projet de Traité simplifié, ferait bien de se pencher avec un peu plus d’imagination sur la manière dont la zone euro est gouvernée. Lundi nous abordions la question de la place de la  BCE dans cette gouvernance. Aujourd’hui, nous abordons un second volet dans lequel nous proposons ni plus ni moins que la renationalisation du Pacte de stabilité et de croissance.

  • 15 octobre 2007

    Comment mieux gouverner la zone euro ?

    Comment mieux gouverner la zone euro ?

    Le Conseil européen se réunit le 18 octobre à Lisbonne pour finaliser le projet de Traité simplifié. Mais une des questions qui se posent concerne la manière dont la zone euro doit être gouvernée, une zone prise entre les impératifs d’indépendance de la BCE et les impératifs politiques de l’Eurogroupe. C’est un sujet sur lequel la France s’est souvent distinguée mais sans jamais convaincre ses partenaires. Les idées, pourtant, ne manquent pas. En voici quelques-unes concernant la question de l’indépendance de la BCE. Un deuxième article présentera mercredi d’autres idées concernant le Pacte de stabilité et de croissance.

  • 1 octobre 2007

    Londres : les leçons d'une semaine agitée

    Londres : les leçons d'une semaine agitée

    La troisième semaine de septembre 2007 restera dans les annales des crises financières : pour la première panique bancaire en Grande-Bretagne depuis plus d’un siècle ; pour l’expérience des limites des arrangements complexes en temps de crise ; et pour la défaite de la rigueur intellectuelle face au pragmatisme. Tout cela s’est passé en quelques jours. Voici les faits et les leçons qu’on peut en tirer.

  • 22 septembre 2007

    Pourquoi la BCE ne bouge pas ?

    Pourquoi la BCE ne bouge pas ?

    La banque centrale américaine a amorcé la décrue des taux d'intérêt, avec une baisse d'une ampleur (un demi pour cent) qui a un peu surpris. Est-ce un signal que vont suivre les autres banques centrales, dont la BCE ? C'est peu probable, à ce stade.

  • 6 septembre 2007

    Un ralentissement est inévitable, profitons-en

    Un ralentissement est inévitable, profitons-en

    M. Juncker comme M. Barroso ont raison de souligner la bonne tenue de nos fondamentaux économiques. Ils sont moins crédibles lorsqu'ils assurent que la crise financière ne touchera pas l'économie réelle. Mieux vaut dire la vérité : avec la crise de liquidité qui a déréglé certains marchés financiers européens, dont l'origine est la montée des défauts de paiements dans le marché hypothécaire à risque américain (subprime), le risque macroéconomique a fortement augmenté, y compris en Europe.

  • 5 septembre 2007

    GDF-Suez : Un problème chasse l’autre

    GDF-Suez : Un problème chasse l’autre

    S’il fallait une preuve nouvelle de l’exception industrielle française, on la trouverait dans le dénouement provisoire de l’affaire GDF-Suez. La négociation a été menée personnellement par le Président de la république qui tel un PDG lançant une OPA amicale a traité avec le PDG de la proie, M. Mestrallet, et négocié directement avec les actionnaires de contrôle de Suez.

  • 11 juin 2007

    Face aux Etats-Unis le déclin européen est bien réel

    Face aux Etats-Unis le déclin européen est bien réel

    Les comparaisons économiques internationales sont invariablement fondées sur l'analyse du PIB par habitant. L'idée du déclin économique récent de l'Europe continentale trouve ainsi sa raison dans le fait que, depuis le début des années 1990, l'écart de PIB par habitant avec les États-Unis a recommencé à croître. Cet écart était resté à peu près constant depuis le début des années 1970, après avoir décru pendant le « miracle économique » de l'après-guerre, dans les années 1950 et 1960. Mais le PIB ne présente qu'une image assez pauvre, parce qu'il ne prend pas en compte deux aspects importants : la production familiale, c'est-à-dire les marchandises et les services produits hors du marché, et les investissements immatériels, c'est-à-dire l'accumulation de connaissances qui augmente les profits et la productivité futurs. Qu'advient-il des comparaisons si nous considérons ces deux éléments ? Doit-on réviser à la hausse les performances économiques européennes par rapport à celles des Etats-Unis ?

  • 30 mai 2007

    Union européenne : pourquoi Sarkozy accélère

    Union européenne : pourquoi Sarkozy accélère

    Un des premiers gestes du nouveau président, après la visite rituelle à Berlin, a été de se rendre à Bruxelles où il s’est entretenu avec le président José Manuel Barroso et la Commission. C'était une première significative dans la politique française : M. Sarkozy entendait de la sorte indiquer que « la France était de retour en Europe ». Pourquoi celle-ci mérite-t-elle tant d'attentions ? Cela s'explique par deux séries de facteurs.

  • 21 mai 2007

    EADS : l'atterrissage post-électoral de M. Sarkozy

    EADS : l'atterrissage post-électoral de M. Sarkozy

    A peine intronisé, Nicolas Sarkozy s'envolait pour Toulouse rencontrer les syndicats d'EADS. Avec ce dossier, le nouveau chef de l'Etat a trouvé un chantier à la mesure de son zèle et de son ambition. Pourtant au terme de sa visite à Toulouse trois remarques s’imposent : les engagements de campagne connaissent une obsolescence rapide, dans le domaine industriel Nicolas Sarkozy est bien un président activiste, et enfin il ne craint pas le bras de fer avec nos partenaires allemands, ce qui l'obligera à d’amples compromis.

  • 18 mai 2007

    Vers un marché des titres intégré

    Vers un marché des titres intégré

    Près de huit ans après l'introduction de l'euro, la zone euro ne dispose toujours pas d'une infrastructure de traitement des titres efficace et intégrée. En juillet 2006, après plusieurs années d'analyse de cet échec, la BCE et la Commission européenne ont décidé d’intervenir. Le Conseil Ecofin vient enfin d’adopter la directive sur l’espace unique de services de paiements. Le marché financier européen est en passe de devenir un véritable marché domestique, n'engendrant aucun coût supplémentaire pour le règlement-livraison transfrontalier.

  • 5 avril 2007

    L'Europe dans la campagne

    L'Europe dans la campagne

    L’Europe n’est pas vraiment un sujet chaud de la campagne. Question inintéressante ou trop délicate ? Il est difficile de croire que les Français se désintéressent de l’Europe et que les candidats n’ont rien à leur dire sur la question. Il est probable qu’ils évitent un sujet qui fâche. Mais à ne pas parler des questions importantes, on ne fait guère avancer les choses. Il ne faut pas s’étonner, dès lors, que la France, autrefois à la pointe de la construction européenne, ait beaucoup perdu de son influence. La raison ? Deux profonds malentendus aux effets désastreux qu’il serait bon d’aborder.

  • 28 mars 2007

    Back to Rome ?

    Back to Rome ?

    Les institutions européennes sont nées dans des conditions économiques aujourd'hui dépassées. Faut-il pour autant un nouveau Traité de Rome ?

  • 26 mars 2007

    Le paradoxe historique du Traité de Rome

    Le paradoxe historique du Traité de Rome

    Il est peu probable que de nouveaux Traités de Rome voient le jour, en Europe ou ailleurs. Et cependant, les nations prennent de plus en plus conscience que le contrôle de leur destin ne peut que passer par la coopération internationale.