Agnès Bénassy-Quéré edit

Chef-économiste du Trésor (depuis juin 2020) Site personnel de l'auteur Écrivez à Agnès Bénassy-Quéré
  • 14 février 2023

    Gaz et pétrole: quelles pertes de revenu pour la France?

    Gaz et pétrole: quelles pertes de revenu pour la France?

    Sur l’ensemble de l’année 2022, les pays européens ont dû importer du gaz et du pétrole à des prix très supérieurs à leurs niveaux d’avant : le prix du gaz importé a été multiplié par sept en moyenne entre 2019 et 2022, et le prix du pétrole a, de son côté, augmenté de 80%. En payant plus cher l’énergie qu’elle importe, la France s’est appauvrie dans son ensemble. De combien? Et qui a supporté la perte?

  • 31 mars 2017

    Les trois piliers d’une union pour l’emploi

    Les trois piliers d’une union pour l’emploi

    Après l’union monétaire, l’union bancaire, l’union des marchés de capitaux, que manque-t-il à la zone euro pour bien fonctionner ? Une manière de progresser serait de placer la question budgétaire dans le cadre plus large d’une union pour l’emploi – une union pour le travail et l’opportunité professionnelle.

  • 11 juin 2012

    Euro: comment éviter la catastrophe?

    Euro: comment éviter la catastrophe?

    L’introduction d’un dispositif de type euro-obligation (ou eurobond), qui mutualiserait tout ou partie des dettes publiques de la zone euro  et en garantirait le remboursement, se heurte  à trois difficultés majeures, difficilement surmontables à court terme : (1) la solidarité entre Etats-membres implique une co-décision des politiques nationales, donc une forme intégration politique ; (2) une telle initiative suppose de modifier non seulement le traité européen (et sa règle de non-renflouement d’un Etat par ses partenaires), mais aussi les constitutions nationales (pour intégrer le niveau européen en matière décisionnelle et de solidarité) ; (3) le niveau de confiance entre Etats-membres est probablement trop faible aujourd’hui pour qu’une solidarité puisse s’exercer à grande échelle. Pour les opposants à l’euro-obligation, la mutualisation des dettes reviendrait à récompenser les mauvais élèves et à encourager les comportements dispendieux.

  • 11 janvier 2012

    TVA sociale ou dévaluation fiscale ?

    TVA sociale ou dévaluation fiscale ?

    La « TVA sociale » est de nouveau d'actualité. Le principe est simple : il s’agit de transférer quelques points de cotisations sociales (employeurs et/ou employés) vers la TVA ; d’abaisser le coût du travail et de reporter la charge fiscale sur la consommation. Le but est triple : stimuler l’emploi par une baisse des charges sociales ; redresser le solde commercial en améliorant la compétitivité-prix de nos exportations (soumises à la TVA de nos partenaires) tout en taxant pleinement nos importations (soumises à notre TVA) ; améliorer l’efficacité de notre économie en nous appuyant davantage sur un impôt réputé peu distorsif.

  • 28 novembre 2010

    Irlande : pourquoi les marchés ne se calment pas

    Irlande : pourquoi les marchés ne se calment pas

    Alors que l’Irlande a demandé l’aide européenne, les marchés ne se calment pas. Comment l’expliquer ? Cela tient en partie à des raisons propres à l’Irlande, mais également aux problèmes d’autres pays de la zone euro et, plus généralement, à la construction même de l’union monétaire. Les craintes qui se sont cristallisées avec l’appel au secours de l’Irlande portent davantage sur la façon dont la zone euro fait face à cette crise que sur les seules perspectives budgétaires d’un Etat représentant moins de 2% du PIB de la zone.

  • 17 novembre 2010

    G20 : le mistigri est passé à la France

    G20 : le mistigri est passé à la France

    Après un an d’échanges intenses et un sommet d’étape à Toronto en juin 2010, les chefs d’État et de gouvernement du G20 devaient se retrouver à Séoul en novembre 2010 pour sceller une sorte de pacte d’équilibre fondé sur des engagements nationaux solidement identifiés et quantifiés. Or si des engagements ont effectivement été pris en matière de politiques nationales, leur formulation assez vague ne permet pas d’évaluer véritablement la contribution de chaque pays à la croissance mondiale ni à la réduction des déséquilibres dans les années à venir. Comment mieux faire ?

  • 20 octobre 2010

    Budget : faudra-t-il blâmer Bruxelles ?

    Budget : faudra-t-il blâmer Bruxelles ?

    Les gouvernements européens tout comme la Commission ont été prompts à tirer les leçons de la crise de la zone euro. La Commission a fait ses propositions le 15 septembre et le groupe de travail van Rompuy s’apprête à son tour à rendre sa copie. L’orientation générale est celle d’un renforcement de la surveillance et des sanctions en cas de dérapage budgétaire d’un Etat membre. Une orientation compréhensible dans le contexte actuel, mais qui ne facilitera peut-être pas la réappropriation, par les gouvernements nationaux, des ajustements budgétaires nécessaires indépendamment des risques que l’indiscipline fait peser sur la zone dans son ensemble.

  • 16 septembre 2010

    Is G20 economic coordination already passé?

    Is G20 economic coordination already passé?

    Since the G20 leaders first met in Washington in November 2008, much hope has been placed in this new coordination group for the global economy. The G20 summit meeting in London in April 2009 will especially go down in history as the moment when leaders from the world successfully united forces to ward off depression. But times have changed and after a rather disappointing summit meeting in Toronto last June, there are grounds to ask whether international economic coordination among G20 countries is already passé.

  • 16 septembre 2010

    Le G20 est-il déjà dépassé ?

    Le G20 est-il déjà dépassé ?

    Depuis la première rencontre des dirigeants du G20, qui s’est tenue à Washington en novembre 2008, beaucoup d’espoirs ont été placés dans ce nouveau groupe de coordination pour l’économie mondiale. Le sommet de Londres en avril 2009 restera dans l’histoire comme le moment où les dirigeants du monde ont uni leurs forces et réussi à éviter une dépression. Mais les temps ont changé et après un sommet plutôt décevant à Toronto en juin dernier, on peut se demander si la coordination économique internationale entre les pays du G20 n’appartient pas déjà au passé.

  • 15 octobre 2009

    Régulation financière : Tata ou Ferrari ?

    Régulation financière : Tata ou Ferrari ?

    Depuis le début de la crise, les sommets du G20 ont été dominés par le dossier de la régulation financière. Entre les sommets s’est développée une intense activité de rédaction de rapports officiels et de contributions de chercheurs aux Etats-Unis, en Europe et au sein des organisations internationales. Les pays du G20 non-membres du G7 ont été beaucoup plus discrets. Ainsi, les nouveaux principes sont bien adoptés par le G20, mais toujours à l’initiative des économies avancées. Ces principes sont-ils adaptés aux économies émergentes et en développement ? Ne faudrait-il pas adopter des règles différentes pour les Tata et pour les Ferrari ?

  • 26 septembre 2009

    Le G20 entre en scène

    Le G20 entre en scène

    Une conséquence frappante de la crise mondiale a été le remplacement du G7 par le G20 comme principale enceinte de coordination des politiques économiques au niveau international. Cette substitution est un peu paradoxale puisque l’ordre du jour des réunions du G20 s’est, jusqu’ici, concentré sur la régulation financière, thème qui intéresse bien plus les pays du G7 que les 13 autres pays du G20. Les communiqués du G20 ont ainsi été bien plus détaillés sur la régulation financière que sur le commerce international, les déséquilibres de balances de paiement ou la réforme des institutions de Bretton Woods, sujets sur lesquels le point de vue des grands pays émergents est déterminant compte tenu de leur vulnérabilité aux soubresauts du commerce mondial, de leur contribution aux déséquilibres et de leur sous-représentation dans les institutions de gouvernance, particulièrement au Fonds monétaire international (FMI).

  • 28 janvier 2009

    Illusory Virtue

    Illusory Virtue

    The European Commission has just released gloomy, updated macroeconomic forecasts, with Euro area GDP now projected to decline by 1.9% in 2009. In eleven out of 16 Member states, GDP is expected to fall in 2009, with an especially sharp decline in Ireland (-5%). Due to automatic stabilizers and fiscal stimulation plans, half of the countries are expected to run fiscal deficits exceeding the 3%-of-GDP red line. The European Commission forecasts very large deficits in Ireland (11% of GDP) and in Spain (6.2%). Strikingly, these two countries used to be part of the most virtuous members of the Euro area until 2007. Indeed, from 1999 to 2007, none of these two reached or even approached the 3% bound. General government budget was close to balance on average in Spain while Ireland ran a 1.6% surplus on average. All other Euro Members except Belgium, Finland and Luxembourg crossed the red line at least once, and five of them (France, Germany, Greece, Italy, Portugal) did it several times.

  • 28 janvier 2009

    Une vertu en trompe-l'œil

    Une vertu en trompe-l'œil

    La Commission européenne a récemment révisé à la baisse ses prévisions de croissance. Elle prévoit désormais une contraction du PIB de la zone euro de 1,9% en 2009. Onze des seize États-membres de la zone seraient ainsi en récession en 2009, la baisse du PIB pouvant aller jusqu'à -5% en Irlande. Sous l'effet des stabilisateurs automatiques et des plans de relance, la moitié des États-membres de la zone euro pourraient afficher en fin d'année un déficit budgétaire supérieur au seuil de 3% du PIB. La Commission prévoit des déficits particulièrement importants en Irlande (11% du PIB) et en Espagne (6,2%). Comment des pays aussi vertueux que l'Irlande et l'Espagne ont-ils pu soudainement sombrer dans des déficits abyssaux ?

  • 14 novembre 2008

    Régulation financière : et si on regardait du côté de l’OMC

    Régulation financière : et si on regardait du côté de l’OMC

    Bretton Woods ou pas, l’enjeu de la réunion du G20 qui s’ouvre le 15 novembre est bien celui du multilatéralisme financier. Normes comptables, agences de notation, paradis fiscaux et réglementaires, coordination des superviseurs, marchés dérivés, hedge funds, codes de conduite, les sujets ne manquent pas. L’idée est de s’entendre sur quelques principes qui, espère-t-on, éloigneront le spectre d’une nouvelle crise financière à grande échelle. En admettant que les vingt grandes nations (ou tout autre nombre compris entre sept et vingt) s’entendent sur un « plus petit commun dénominateur » de la régulation, qui sera chargé de superviser les superviseurs nationaux ? Cette question n’est pas posée clairement aujourd’hui parce que la définition de règles communes paraît déjà un objectif extrêmement ambitieux. Il n’existe pas aujourd’hui d’institution pouvant jouer un rôle d’arbitre de la finance internationale, mais un tel arbitre existe bel et bien dans le domaine commercial.

  • 11 octobre 2008

    Crise financière : qui va payer ?

    Crise financière : qui va payer ?

    Au plus fort de la tourmente financière, les gouvernements européens multiplient les annonces à plusieurs dizaines de milliards d'euros, voire plusieurs centaines de milliards dans le cas des garanties publiques des dépôts. Le Pacte de stabilité est mis en veilleuse et les règles européennes relatives aux aides publiques aux entreprises sont interprétées avec bienveillance par la Commission européenne. Aux Etats-Unis, le plan Paulson finalement adopté conduit à transférer à l'Etat fédéral un risque de 700 milliards de dollars, auxquels s'ajoutent 150 milliards de baisses d'impôts. Mais d'où vient donc soudainement tout cet argent public, et qui paiera la note finale ?

  • 5 juillet 2006

    Impôt sur les sociétés : consolidons les assiettes avant qu'elles ne se cassent

    L'Allemagne, la Belgique, l'Espagne, la France et l'Italie forment avec Malte le club très particulier des Etats membres de l'Union européenne dont le taux de l'impôt sur les sociétés dépasse 33%. Il y a dix ans, ce club comptait dix-sept des vingt-cinq pays aujourd'hui membres de l'UE. En moyenne depuis 2006, les taux d'impôt sur les sociétés ont diminué d'un point de pourcentage par an, aussi bien dans les pays de l'UE15 que dans les nouveaux Etats membres. Si cette tendance se prolonge, le taux moyen dans l'UE25 passera de 26% aujourd'hui à 12% en 2020 et 0% en 2032.

  • 12 avril 2006

    Europe: l'impôt sur les sociétés est-il condamné ?

    Europe: l'impôt sur les sociétés est-il condamné ?

    La possible harmonisation des bases de l'impôt sur les sociétés était à l'ordre du jour de la réunion des ministres des Finances de l'Union européenne (UE), vendredi et samedi derniers à Vienne. Elle a donné lieu à une passe d'armes entre partisans et adversaires d'une telle harmonisation. Les crispations ont pour origine l'intensification de la concurrence fiscale entre Etats membres, induite notamment par l'élargissement de 2004.