Elie Cohen edit

Economiste, directeur de recherche au CNRS Site personnel de l'auteur Écrivez à Elie Cohen
  • 2 février 2010

    Nucléaire: l’ère du low cost

    Nucléaire: l’ère du low cost

    Rien n’y a fait. L’engagement militaire de la France au côté des Émirats Arabes Unis, la gestion du dossier par Claude Guéant, le renfort d’EDF, la baisse des prix. À l’arrivée c’est une société coréenne, Kepco, qui l’emporte au nez et à la barbe des champions du monde du nucléaire avec une offre ne présentant pas d’innovation technologique majeure. L’affaire qu’on ne pouvait pas perdre a donc conduit à rouvrir le dossier du nucléaire français. Après Pérol et Spinetta, François Roussely est appelé à se pencher sur le dossier : faut-il recomposer la filière ?

  • 15 décembre 2009

    Et si Sarkozy était à la remorque de Brown ?

    Et si Sarkozy était à la remorque de Brown ?

    Nicolas Sarkozy est fier d’avoir fait nommer pour la première fois depuis 50 ans un commissaire français au marché intérieur et aux services financiers. C’est assurément une performance surtout si on compare ce résultat à celui obtenu par Jacques Chirac dans la Commission sortante. Mais croit-on vraiment que c’est le commissaire Barnier qui va faire la régulation financière européenne ?

  • 28 octobre 2009

    Faut-il punir les banques ?

    Faut-il punir les banques ?

    Lorsque la crise se développe, que le chômage gagne en ampleur, que des PME disparaissent et que les banques sauvées par les pouvoirs publics reprennent leurs habitudes, on peut comprendre que des élus soient animés d’une volonté répressive. Il faut y résister car un enjeu plus important se joue, celui de l’invention d’une nouvelle régulation pour une finance complexe, interconnectée, globale et qui a révélé d’étonnantes fragilités dans un passé récent.

  • 24 septembre 2009

    Crise : tout a changé, mais rien n'a changé

    Crise : tout a changé, mais rien n'a changé

    Une multitude de rapports ont été produits cette année, pointant les failles du système qui avait mené à la crise et proposant des réformes plus ou moins audacieuses. Trois G20 ont été réunis avec des listes impressionnantes de réformes à mener en matière de régulation financière. Mais tout se passe comme si à la grande peur avait succédé le lâche soulagement. En outre trois écoles s’affrontent sur les solutions, celle des politiques français et allemands, celle des gouvernants européens et américains, celle des académiques.

  • 15 juin 2009

    L’État brancardier, made in USA

    L’État brancardier, made in USA

    Le sauvetage de General Motors au terme de longues négociations menées par l’Administration Obama avec les syndicats, les élus locaux, les créanciers et le management de l’entreprise fait irrésistiblement penser aux pratiques naguère décriées de l’État brancardier à la française. Pour comprendre la logique de l’intervention de l’Administration Obama, il faut répondre à trois questions. Pouvait-on faire autrement, la faillite était-elle une option ? Pourquoi n’a-t-on pas introduit des incitations au renouvellement du parc du type prime à la casse pour ranimer la demande ? Le montage retenu est-il viable ou ne s’agit-il que d’un compromis politique accompagnant le déclin industriel de l’automobile ?

  • 10 mai 2009

    Sarkozy ou l'échec du réformisme autoritaire

    Sarkozy ou l'échec du réformisme autoritaire

    Ce n’est certes pas pour ses qualités de gestionnaire des différents ministères qu’il a occupés que les Français ont porté au pouvoir Nicolas Sarkozy. Le bilan de son action à l’Intérieur fut au mieux mitigé. Quant à son action aux Finances, elle fut trop brève pour laisser dans les esprits plus que le souvenir de quelques bons rapports d’experts et des mesures ponctuelles. C’est au contraire sa volonté affirmée de rompre avec un modèle économique devenu ennemi de la croissance et un modèle social facteur d’inertie et d’assistanat qui ont conduit les Français à le porter au pouvoir. Sa présidence ne serait pas « fainéante » et ses priorités étaient simples : la réforme, la réforme et encore la réforme. C’est à cette aune là qu’il nous appartient de dresser un premier bilan.

  • 7 avril 2009

    La valse des patrons

    La valse des patrons

    Depuis 18 mois c’est la valse des patrons. Patrons démis nuitamment comme Christian Streiff, sans même un communiqué d’éloges, patrons victimes de « board coups » au cœur du capitalisme de connivence comme Thierry Morin, patrons démis par l’État au nom de la crise et du principe de responsabilité comme Rick Wagoner de GM aux États-Unis, le phénomène est suffisamment massif et rare pour qu’on s’y arrête. S’agit-il d’une accélération justifiée par temps de crise ? Ou au contraire d’un phénomène générationnel, d’un passage de témoin classique ? S’agit-il enfin d’une évolution dans la corporate governance favorisée par l’arrivée des fonds activistes ?

  • 11 février 2009

    Plan auto : le pire des deux mondes

    Plan auto : le pire des deux mondes

    On croit rêver. Nicolas Sarkozy vient de déclarer au FT Deutschland qu’il faut produire en France les voitures achetées par des Français, comme il est légitime de produire en Inde les voitures achetées par les consommateurs indiens. La rumeur enfle, Sarkozy conditionnerait ses aides financières au secteur automobile à des décisions de relocalisation en France d’usines implantées en Tchéquie ou en Slovaquie. Cette « évidence de bon sens » qui est un immense lapsus protectionniste a été approuvée par M. Bayrou qu’on croyait sincèrement attaché au marché intérieur et, en tous cas, plus européen. Se sentant menacés les dirigeants slovaques ont répondu du tac au tac qu’on renverrait Gaz de France en France au lieu de lui confier la gestion de la distribution gazière en Slovaquie. La démonstration a ainsi été faite en temps réel, le protectionnisme appelle le protectionnisme, c’est un jeu à somme négative. À caresser les opinions publiques dans le sens du poil, on obtient le pire des deux mondes, celui de l’inefficacité économique et du discrédit politique.

  • 27 janvier 2009

    Faut-il nationaliser les banques ?

    Faut-il nationaliser les banques ?

    Où en est aujourd'hui le système bancaire français ? Les banques font la queue au guichet de l’État pour lever des capitaux frais, mais elles prétendent qu’elles sont correctement capitalisées. Cet apport de l’État est nécessaire à leurs yeux pour maintenir un rythme soutenu d’octroi de crédits nouveaux, mais elles affirment aussi que leurs encours de crédit n’ont cessé de progresser malgré la crise. Alors que les acteurs économiques, ménages et entreprises, dénoncent l’attrition du crédit et que le médiateur, M. Ricol, menace de dénoncer sur la place publique les banques inciviques, ces dernières protestent de leur bonne foi et assurent qu’il n’y a pas de risque de credit crunch en France.

  • 27 novembre 2008

    Faut-il sauver Detroit ?

    Faut-il sauver Detroit ?

    Le séisme industriel, social et politique que provoquerait une faillite des « big 3 » (Ford, GM et Chrysler) plaide pour un sauvetage urgent. Qui pourrait accepter d'un cœur léger la destruction à terme d'un million d'emplois, une perte de revenus de 150 milliards de dollars et une explosion du chômage dans le Michigan l'Indiana et l'Ohio ? Les dirigeants industriels et syndicaux font même valoir qu'au delà des pertes de revenus et d'emplois bien rémunérés et bien couverts socialement c'est l'ensemble du secteur manufacturier qui serait en péril. Et d'ajouter que pour un emploi manufacturier dans l'automobile, ce sont au total 10 emplois induits dans l'industrie, les services l'immobilier qui sont en cause. Mais avant donc de considérer ces retombées économiques politiques et sociales qui justifieront demain, sous une administration Obama, un sauvetage du secteur, arrêtons-nous un instant sur le dossier industriel proprement dit. Les big 3 méritent-ils d'être sauvés ?

  • 27 octobre 2008

    Pendant la crise financière Sarkozy fait (toujours) de la politique...

    Pendant la crise financière Sarkozy fait (toujours) de la politique...

    C’est une affaire entendue : cette crise met un terme à 25 ans de domination absolue du marché sur la politique, de la déréglementation sur la régulation, de la cupidité des financiers sur l’esprit du capitalisme entrepreneurial. Pour une opinion publique en prise avec le chômage, l’érosion du pouvoir d’achat et la peur de l’avenir, le spectacle de dirigeants faillis grassement rémunérés ne peut que nourrir un anti-capitalisme atavique que Nicolas Sarkozy a réussi à capter parfaitement, quitte à asphyxier un petit peu plus le PS. C’est une affaire entendue, sauf que dans le monde réel, les faits observés correspondent rarement aux idées reçues.

  • 11 septembre 2008

    La politique industrielle prend la mer

    Nicolas Sarkozy vient de prononcer un discours programme de politique industrielle à Saint-Nazaire. Il y théorise la méthode qui, d’Alstom aux Chantiers de l’Atlantique, a permis de sauver des joyaux de l’industrie française malgré les prescriptions concurrentielles européennes et les normes internationales de libre circulation des capitaux.

  • 9 mai 2008

    Les trois erreurs de Sarkozy

    Les trois erreurs de Sarkozy

    Brillante à bien des égards, la stratégie réformatrice de Nicolas Sarkozy est pourtant en passe d'échouer. Il a en effet commis trois erreurs dont les effets cumulés le privent progressivement de toute marge de manœuvre.

  • 11 février 2008

    L’erreur industrielle de Nicolas Sarkozy

    L’erreur industrielle de Nicolas Sarkozy

    Affirmant sa volonté de sauver l’usine de Gandrange en s’appuyant sur le précédent d’Alstom, Nicolas Sarkozy veut une fois de plus montrer que le volontarisme étatique n’est pas un vain mot. Mais si le parallèle peut frapper les esprits il reste illusoire tant les situations sont différentes. Le président de la République fait fausse route.

  • 25 janvier 2008

    Fonds souverains : restons calmes !

    Fonds souverains : restons calmes !

    Dans le bestiaire imaginaire des Français les fonds souverains sont en passe de rejoindre les fonds de pension. Dotés de ressources illimitées, ils seraient soit les acteurs d’une nationalisation rampante des joyaux industriels et financiers du monde développé, soit des flibustiers fondant sur des proies industrielles pour des bénéfices financiers à court terme. Sont-ils une menace dont il conviendrait de se protéger ?

  • 4 décembre 2007

    Les leçons de Galileo

    Les leçons de Galileo

    Le spectacle donné par la Commission, le Conseil et le Parlement européens pour boucler le financement de Galileo fait irrésistiblement penser aux marathons agricoles. Tout y est : les négociations de la dernière heure qui durent des années, les ultimatums non suivis d’effets, les tractations infinies avec tel ou tel ministre national agrippé à son drapeau et aiguillé par son lobby catégoriel favori et à l’arrivée l’horloge arrêtée pour passer les derniers compromis qui dénaturent le projet initial. Et pourtant s’il est un projet qui incarnait le meilleur de l’esprit européen c’était bien Galileo. Pourquoi donc ce projet emblématique de la stratégie de Lisbonne s’est-il mué en symbole des impuissances européennes ?

  • 19 octobre 2007

    Faut-il brûler les stock options ?

    Faut-il brûler les stock options ?

    Le scénario est immuable en France : un patron avide commet un excès financier, les médias le dénoncent vigoureusement, des parlementaires proposent de faire un exemple, un rapport de la Cour des Comptes publié au même moment justifie une nouvelle taxation, le gouvernement en catastrophe décide de légiférer.

  • 5 septembre 2007

    GDF-Suez : Un problème chasse l’autre

    GDF-Suez : Un problème chasse l’autre

    S’il fallait une preuve nouvelle de l’exception industrielle française, on la trouverait dans le dénouement provisoire de l’affaire GDF-Suez. La négociation a été menée personnellement par le Président de la république qui tel un PDG lançant une OPA amicale a traité avec le PDG de la proie, M. Mestrallet, et négocié directement avec les actionnaires de contrôle de Suez.

  • 21 mai 2007

    EADS : l'atterrissage post-électoral de M. Sarkozy

    EADS : l'atterrissage post-électoral de M. Sarkozy

    A peine intronisé, Nicolas Sarkozy s'envolait pour Toulouse rencontrer les syndicats d'EADS. Avec ce dossier, le nouveau chef de l'Etat a trouvé un chantier à la mesure de son zèle et de son ambition. Pourtant au terme de sa visite à Toulouse trois remarques s’imposent : les engagements de campagne connaissent une obsolescence rapide, dans le domaine industriel Nicolas Sarkozy est bien un président activiste, et enfin il ne craint pas le bras de fer avec nos partenaires allemands, ce qui l'obligera à d’amples compromis.

  • 6 mars 2007

    Airbus : les politiques dans les nuages

    Airbus : les politiques dans les nuages

    L'affaire Airbus montre qu'il n'est plus possible, à l'heure de la mondialisation, de penser une entreprise sur le modèle politique des rapports franco-allemands.