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19 avril 2019
Quelle politique étrangère pour la Turquie?
La Turquie aborde une période de trois années sans élection pendant laquelle son président, qui concentre presque tous les pouvoirs, peut agir à sa guise. Le parti islamiste AKP, au pouvoir depuis 2002, a largement instrumentalisé sa politique étrangère à des fins électoralistes. Peut-on s’attendre à des inflexions majeures, compte tenu de l’isolement croissant du gouvernement d’Ankara et de la montée des difficultés économiques? lire la suite
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17 décembre 2018
Les relations Iran-Europe au défi de l’administration Trump
Alors que les relations transatlantiques traversent une nouvelle crise depuis l’élection à la présidence des Etats-Unis de Donald Trump, la gestion du dossier iranien est présentée par l’Union européenne comme un succès de politique étrangère pour les Européens. Néanmoins, il semble que la politique de changement de régime mise en place par l’Administration Trump place l’Europe face à ses contradictions… et à ses divisions. lire la suite
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14 septembre 2018
Bataille d’Idlib: que peut l’Europe?
Les principaux protagonistes de la guerre de Syrie sont à Idlib. Mais où est l’Europe ? Ni sur le terrain. Ni même à la table des négociations: lors du sommet de Tabriz, le 7 septembre dernier en Iran, Iraniens, Russes, Turcs et Syriens ont défendu leurs intérêts respectifs. lire la suite
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30 mai 2018
La dernière vague de la nouvelle judéophobie
Dans son nouveau livre tout juste paru, le philosophe français, politiste et historien des idées Pierre-André Taguieff met en évidence et analyse, dans un contexte de montée des passions antijuives meurtrières en France, le cœur de l’antisémitisme actuel, qui réside dans une islamisation croissante et un désir insatiable de voir Israël anéanti. lire la suite
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17 mai 2018
Démocratie illibérale, une leçon arménienne
Des manifestations qui rejettent un Premier ministre incarnant le système politique depuis plus d’une décennie, une rébellion plus générale contre des élites perçues comme corrompues, irresponsables et inefficaces: ni populisme ni révolution de couleur, l’Arménie tente à son tour de trouver son chemin de l’Etat de droit. lire la suite
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4 avril 2018
Dick Cheney, John Bolton, les traders et le prix du baril
Le 3 juillet 2008, le prix du baril de brut atteignait 145 dollars, un niveau que ne justifiait pas une économie mondiale déjà ébranlée par la crise des subprimes. Ce choc pétrolier allait contribuer à la récession mondiale. Dick Cheney était alors Vice-Président des Etats-Unis. Il n’avait jamais caché sa défiance vis-à-vis de l’Iran. Le 9 avril prochain, John Bolton devrait devenir le conseiller du Président Trump pour la Sécurité Nationale. Lui non plus, n’a jamais caché sa défiance vis-à-vis de l’Iran et son appétence pour des ‘solutions’ radicales. L’histoire pourrait-elle se répéter? lire la suite
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13 février 2018
Turquie: une politique étrangère aventuriste?
La politique étrangère turque n’est pas dépourvue de risques pour la Turquie elle-même. Elle en comporte aussi pour l’Europe et le Moyen-Orient. Parmi les composantes de l’action diplomatique en cours, nous distinguerons le rôle personnel d’Erdoğan de ce qui serait un repositionnement géopolitique de la Turquie, susceptible de survivre aux initiatives parfois intempestives de ses dirigeants actuels. lire la suite
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11 janvier 2018
Chiites et sunnites: un affrontement plus social et politique que religieux?
Il y a deux points intrigants dans l’affrontement entre les chiites et les sunnites: leur haine viscérale, et le développement si différent des sociétés arabes et iranienne : alors que les sociétés arabes sont en déliquescence, la société iranienne est tranquille et se modernise semble-t-il sans difficulté majeure malgré la dictature religieuse qu’elle subit. Qu’est-ce qui explique ces deux faits à la fois convergents et contradictoires, porteurs d’un avenir différencié? lire la suite
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7 novembre 2017
La fabrique de l’ennemi au Proche-Orient
Après la chute de l’Etat Islamique, de nouvelles figures de l’ennemi réapparaissent au Proche-Orient, notamment en Turquie. La lutte contre l’EI avait généré jusqu’ici une sorte de consensus face à un ennemi commun. Mais la guerre a contribué à renforcer l’islamisation de la Turquie, faisant émerger de nouveaux ennemis – après ceux du passé, les Arméniens et les Grecs. Qui sont-ils aujourd’hui? lire la suite
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27 juin 2017
Le vilain petit Qatar excommunié
Le blocus récemment infligé au Qatar par l’Arabie saoudite et ses clients émirati et bahreini a surpris par sa vigueur. Si les pauvres travailleurs immigrés sont souvent victimes d’expulsions en bloc, c’est rarement le cas de riches privilégiés comme les Qataris. Les membres du Conseil de coopération du Golfe, pour n’être pas toujours en accord, ne sont pas coutumiers de mesures aussi extrêmes entre eux. lire la suite
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4 mai 2017
Etats-Unis - Russie: de la collusion à la collision en Syrie?
Depuis plusieurs mois, nombre d’acteurs américains dénoncent ce qui est perçu comme une collusion entre le candidat désormais président Donald Trump et le camp de Vladimir Poutine. La guerre en Syrie nous fera-t-elle passer en un temps record de la collusion à la collision? lire la suite
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12 janvier 2017
2017, année russe?
Un Européen averti en vaut deux : 2017 sera l’année de la Russie. Plus précisément, en 2017, la Russie tentera de passer définitivement du statut d’outsider incontrôlable à celui de puissance globale dans les relations internationales. Elle bénéficiera en effet de plusieurs fenêtres d’opportunité et d’un tempo favorable. Pour l’Union européenne, cette année de la Russie comportera de nombreux risques. Mais aussi plusieurs opportunités à exploiter rapidement. lire la suite
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26 mai 2016
Sykes-Picot un siècle plus tard: mythes et réalités
La doxa énonce que toutes les frontières de l’Orient ont été tracées par les puissances européennes sur les décombres de l’empire ottoman, ce qu’illustrerait l’accord secret Sykes-Picot de 1916. En lui accordant, en 2016, une importance qu’il n’a pas, ce rappel sert la cause des partisans d’un remodelage de l’Orient, comme solution aux tensions politiques internes. Or la formation des frontières actuelles de l’Orient ne lui doit pas grand-chose. lire la suite
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26 février 2016
Poutine: demi-échec en Ukraine, succès en Syrie
En Syrie, la Russie a réussi la démonstration qu’elle n’a pu mener à bien en Ukraine. Elle donne un coup d’arrêt à la politique du changement de régime mise en œuvre en Irak puis en Libye. Elle montre aux dirigeants contestés qu’elle est une alliée fiable. Elle sort de l'isolement où les Occidentaux voulaient la confiner. Elle jette le trouble dans l’Otan en profitant de la tension avec la Turquie. Elle participe à la déstabilisation de l’Union européenne. lire la suite
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20 novembre 2015
La synthèse russe du président Hollande
Vladimir Poutine effectue un retour en grâce remarqué en France : après avoir courtisé l’extrême-droite et accueilli Nicolas Sarkozy à Moscou, il devient lors du discours du President Hollande à Versailles un partenaire incontournable dans la lutte contre Daech. Pour ce dernier, il s’agit moins d’une conversion inattendue que d’un triple exercice de synthèse. lire la suite
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9 septembre 2013
Égypte: retour sur l'éviction de Morsi
Le président Morsi n’a pas été renversé à la suite d’un coup d’Etat ourdi solitairement par les militaires afin de préserver leurs seuls intérêts ou, pire encore, de s’arroger le pouvoir. Ce coup est, tout d’abord, et principalement, la conséquence inéluctable d’une série d’erreurs politiques et de fautes démocratiques accumulées par les Frères musulmans. lire la suite
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5 septembre 2013
Syrie: pourquoi Obama hésite
En décidant au dernier moment de faire précéder l’intervention militaire en Syrie à un accord préalable du Congrès, le président Obama a fait montre d’une exceptionnelle désinvolture dont il faut froidement analyser les causes et mesurer les implications pour nous, Français et Européens. lire la suite
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28 août 2013
Egypte, Syrie: le désarroi de l’Occident
Les événements qui se sont déroulés cet été dans le monde arabe montrent à quel point le «printemps arabe» et son impact continuent de dérouter les gouvernements français et occidentaux, ainsi que les opinions publiques. lire la suite
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8 février 2013
Egypte: la crise est partie pour durer
Depuis ce qu'il est convenu de nommer la révolution du 25 janvier, l'Egypte n'a connu aucune période de stabilité. Ni la désignation d'un premier Parlement, ni l'élection d'un président issu de l'opposition islamiste, ni l'adoption d'une nouvelle Constitution ne se sont accompagnées de cet apaisement que l'exercice même quelque peu chaotique de la démocratie aurait dû apporter. D'une certaine manière, la révolution n'a pas vraiment eu lieu : l'inquiétude face à la pression des forces libérales a conduit les militaires à contraindre le président Moubarak à partir, mais, ceci concédé, l'Armée a œuvré, en concertation avec les Frères musulmans, à éviter que les choses n'aillent plus loin. Pas davantage que les islamistes, elle n'aime les libéraux. lire la suite
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3 décembre 2012
Egypte: à quoi joue Morsi ?
La vie politique égyptienne a connu ces derniers jours un regain de tensions. Le président Mohammed Morsi, tout auréolé du succès de son entremise dans le conflit israélo-palestinien, a fait un coup de force : il s’est arrogé, par une « Déclaration constitutionnelle », le pouvoir d’édicter des lois et des décrets qui échappent à la censure des tribunaux et a interdit à la Haute Cour constitutionnelle de se prononcer sur toute demande relative à la Commission constitutionnelle, alors occupée à rédiger le projet de Constitution. Cette déclaration devrait aussi permettre de juger une nouvelle fois des responsables du régime précédent, c’est-à-dire de les condamner à des lourdes peines, puisqu’on doute qu’il s’agisse de les rejuger pour les absoudre. Enfin, il a en profité pour limoger à nouveau le Procureur général. C’est la troisième fois, déjà, que le président Morsi tente un coup de force : il y a eu, tout d’abord, la tentative de rétablir le Parlement dissout à la suite d’une décision de la Haute Cour constitutionnelle et, ensuite, le premier limogeage du Procureur général. Chaque fois le président a dû revenir sur ses décisions. Pour l’instant, malgré d’assez importantes manifestations, il n’est pas revenu sur celle-ci. Il n’y a pas intérêt, car il s’agit d’une décision charnière : elle est censée permettre la stabilisation de la vie politique dans un équilibre favorable aux Frères musulmans. lire la suite