Monique Dagnaud edit

Directrice de recherches à l'EHESS Site personnel de l'auteur Écrivez à Monique Dagnaud
  • 12 juillet 2010

    Rémy Pflimlin : le CSA l’aurait nommé !

    Rémy Pflimlin : le CSA l’aurait nommé !

    Le 8 janvier 2008, on applaudissait Nicolas Sarkozy. Créer une BBC à la française, la gauche en avait rêvé, la droite l’avait fait. Bravo l’artiste. Deux ans plus tard, le flamboyant scénario s’est transformé en un feuilleton qui vient de prendre fin avec la nomination de Rémy Pflimlin à la tête de France-Télévisions. Ouf !

  • 4 juillet 2010

    Y a-t-il un vote Pirate ?

    Y a-t-il un vote Pirate ?

    On connaissait le vote de gauche, de droite, du centre, le vote vert et le vote blanc. Il nous faudra peut-être commencer à nous intéresser au vote pirate. En effet, le 4 juillet, le Parti pirate présentera un candidat à la législative partielle des Yvelines.

  • 21 avril 2010

    Internet ou l’économie amnésique

    Internet ou l’économie amnésique

    En 2000 Jeremy Rifkin publiait L’Âge de l’accès, qui décrivait le monde encore neuf de l’économie numérique. Dix ans après où en sommes-nous ? Une forme d’amnésie économique s’est imposée, fondée sur l’illusion que seul le service mérite d’être rémunéré, les biens culturels émanant d’une autre galaxie dont on aurait perdu la trace. La valeur de la connexion semble l’emporter sur celle du contenu consommé. L’interpénétration de la communication interpersonnelle et de la communication publique, l’articulation des productions amateurs et de celles labellisées par un éditeur, ce cocktail délicieux fait oublier la spécificité économique de ce qui s’échange. Mais sous l’utopie du gratuit se livrent de féroces combats économiques.

  • 2 avril 2010

    Internet : le miracle de la gratuité

    Internet : le miracle de la gratuité

    89 % des Français estiment que les sites d’information et de contenus doivent être gratuits sur Internet (étude de comparaison internationale de GFK Custom Research). Autrement dit, à la bourse des valeurs, en France, le gratuit obtient la cotation la plus élevée dans le monde. Toutefois, dans cet emballement nous nous singularisons à peine : 82 % des Européens et 78 % des Américains pensent comme nous. Le rejet hexagonal de la culture marchande sur Internet est encore plus radical : 50 % des Français estiment que les contenus doivent être gratuits et sans publicité (42 % des Européens et 21 % des Américains). Comment expliquer cette opinion, qui revient à assimiler les contenus d’Internet à des biens publics ?

  • 15 février 2010

    Qui veut (vraiment) diriger France-Télévisions ?

    Qui veut (vraiment) diriger France-Télévisions ?

    Le 8 janvier 2008, on applaudissait Nicolas Sarkozy. Créer une BBC à la française, la gauche en avait rêvé, la droite l’avait fait. Bravo l’artiste. Deux ans plus tard et en quatre épisodes, le flamboyant scénario s’est transformé en feuilleton de vaudeville. La télévision publique aurait mérité des auteurs plus inspirés.

  • 17 janvier 2010

    Comment négocier avec Google ?

    Comment négocier avec Google ?

    Que faire avec Google ? Après des années de guerre frontale, la France prend le chemin de la négociation. La charge avait été lancée en 2005 par Jean-Noël Jeanneney, à l’époque président de la BNF, lorsque la firme de Mountain View avait commencé à numériser des livres français sans demander d’autorisation. Tout accord avec Google était alors perçu comme un pacte de dupes. Grâce à Gallica, la bibliothèque numérique développée par  la BNF et des associés européens, on pensait mener l’offensive contre le géant de l’Internet. Aujourd’hui, le gouvernement tend la main et propose un partenariat à Google. Recul ou réalisme ?

  • 18 décembre 2009

    Les artistes victimes d’Internet

    Les artistes victimes d’Internet

    « Je me moque complètement d’Internet, ce sont les artistes qui m’intéressent ! » s’exclame Philippe Ogouz, président de l’ADAMI (société civile pour l’administration des droits des artistes et musiciens interprètes), lors des Rencontres européennes des artistes à Cabourg les 10 et 11 décembre 2009. « Pourrons-nous encore vivre de nos métiers dans 20 ans alors que la précarité des artistes ne cesse d’augmenter ? Les artistes sont les grands perdants du numérique. » Est-ce bien vrai ?

  • 18 novembre 2009

    Google rend-il stupide ? (2)

    Google rend-il stupide ? (2)

    Dans mon précédent article, je m’interrogeais : faut-il prendre au sérieux le cri de guerre lancé par Nicholas Carr dans The Atlantic (juillet/août 2008) : « Google rend-il stupide ? » En effet, si les intellectuels et les diplômés sont les premiers utilisateurs du Web, l’univers du papier leur demeure très familier. Mais qu’en est-il des autres catégories sociales ?

  • 30 octobre 2009

    Google rend-il stupide ? (1)

    Google rend-il stupide ? (1)

    Récemment un journaliste américain écrivait ceci : « Il me semble que le Net érode ma capacité de concentration et de réflexion. Mon esprit attend désormais les informations comme le Net les distribue : comme un flux de particules s’écoulant rapidement. Avant j’étais un plongeur dans une mer de mots. Désormais je fends la surface comme un pilote de jet-ski. » Que faut-il en penser ?

  • 10 octobre 2009

    Presse : le piège terrible de la gratuité

    Presse : le piège terrible de la gratuité

    Sale temps pour la presse. S’installer devant son café le matin en dépliant son journal est devenu un geste rustique. Au même moment, des millions de Français ouvrent leur ordinateur, et surfent de site en site. Pourtant, l'« horreur économique » n'est pas loin dès lors que les gains économiques des sites Internet ne compensent pas ou très mal les pertes de ressources du papier. Un effet de ciseau diabolique.

  • 9 juillet 2009

    Hadopi et utopies

    Hadopi et utopies

    Du groupe de rap IAM au chanteur Bénabar, ils n’en reviennent pas. Que l’on puisse télécharger illégalement leurs chansons, que l’on trouve normal de ne pas rémunérer leur travail, ces artistes engagés en ont le souffle coupé. « J’ai conscience qu’il y a des zones d’ombre dans cette loi. Mais il faut bien quelque chose pour réguler Internet. C’est affligeant de passer pour un mec de droite que de dire cela ! Réguler, c’est de gauche ! », s’exclame Bénabar à propos de la loi Hadopi sur Rue89. Un coup de massue supplémentaire leur tombe sur la tête : les sénateurs socialistes qui, contrairement à leurs collègues de l’Assemblée Nationale, avaient voté la première version de la loi, n’ont pas soutenu Hadopi 2, jugée « inutilement répressive ». Le débat véhément qui entoure ce projet conduit le béotien de surprise en surprise et le désarroi des artistes s’accroît face à des passions qui paraissent démesurées. Ni le dispositif juridique (commun avec d’autres pays), ni la dimension économique (un problème de réactivité commerciale) ne suffisent à expliquer le déchaînement des affects autour de Hadopi. C’est du côté des utopies politiques qu’il faut porter le regard pour comprendre la radicalité des réactions.

  • 25 mai 2009

    L’état du cinéma

    L’état du cinéma

    Va-t-on encore au cinéma, alors que nos écrans domestiques peuvent accueillir tous les films de la planète ? En fait, la sortie cinéma n’est pas en voie de disparition, mais de réorganisation. Globalement, elle connaît un certain tassement. Rituel de la jeunesse dans les années 1990, elle mobilise aujourd’hui les diverses générations. Que révèlent les données mondiales sur le « cinema paradiso » (Observatoire européen de l’audiovisuel, 2009) ?

  • 28 avril 2009

    Pourquoi le Net échapperait-il aux lois du marché?

    Pourquoi le Net échapperait-il aux lois du marché?

    L’histoire l’enseigne : nouveaux médias et utopies sociales ont partie liée. Il y a trente ans la France se passionnait pour les radios libres. Les plaidoyers étaient vibrants : les émetteurs répondaient aux attentes de la jeunesse et à son idéal de liberté, son goût pour l’échange, son appétence pour de nouvelles expressions culturelles etc. C’est en tout cas ce que l’on croyait… avant que ces radios soient happées par les lois du marché. Le même destin n’attend-il pas le Net ?

  • 10 avril 2009

    Hadopi: pourquoi la main tremble

    Hadopi: pourquoi la main tremble

    Aux dernières nouvelles, Hadopi aurait coulé, mais ne serait pas encore noyée. Cette loi qui vise à imposer une " riposte graduée " au téléchargement illégal de musiques et de films sur Internet navigue depuis des mois comme un radeau de la méduse. Face à ce projet la riposte des internautes n'est en rien graduée. Elle est cinglante. Aucune surprise : à chaque tentative d'introduire de la régulation dans la Toile (protection des enfants, régulation de la publicité et maintenant téléchargement illégal), l'armée des fournisseurs d'accès, des hébergeurs et des internautes avance en front uni. Les arguments se répètent : toute intrusion du Web est attentatoire aux libertés (" une loi qui fait fliquer tout ce que vous faites sur Internet ", dit un contempteur de Hadopi), vouée à l'échec car aisément déjouée par la technique, ruineuse pour l'État qui devra la faire respecter. Mais le plaidoyer qui enrubanne fastueusement tous les autres, c'est le tort porté à la jeunesse. Les jeunes, enthousiastes d'un Internet aux contenus libres et gratuits, forment une bastille que nul politique ne saurait raisonnablement affronter.

  • 10 mars 2009

    Quand TF1 perd ses couleurs

    Quand TF1 perd ses couleurs

    Une étude prospective publiée par le CSA en février sur l’évolution du marché publicitaire encouragerait, timidement, à l’optimisme pour le devenir du géant français de l’audiovisuel. Les recettes disparues de France-Télévisions, entre 200 et 400 millions selon les estimations, iraient intégralement dans la besace des chaînes privées, grâce à une réglementation favorable (merci au décret du 19 décembre 2008) et à l’attractivité de l’auditoire de la télévision privée pour les annonceurs (public plus jeune que celui de France-Télévisions). Les mauvais résultats de TF1 en 2008, baisse de 3 % des recettes publicitaires, pourraient n’avoir été que passagers. Mais les résultats de janvier 2009 (-19 % de recettes publicitaires par rapport à janvier 2008) et le verdict du Palais Brongniart (la capitalisation boursière de M6 dépasse aujourd’hui celle de TF1) laissent entrevoir un avenir sombre pour la chaîne. Risquons un pronostic.

  • 20 février 2009

    Slumdog millionaire: une polémique indienne

    Slumdog millionaire: une polémique indienne

    Le 22 janvier dernier, la sortie indienne du film Slumdog millionnaire de Danny Boyle a déclenché une bourrasque médiatique. Tournée à Mumbai, l’histoire des trois gamins du bidonville de Dharavi envahit les écrans. À l’heure d’une mondialisation avancée et des effets sociaux de la crise économique, la question de la pauvreté est remise sur scène.

  • 5 décembre 2008

    La pauvreté: spectacle saisonnier, fléau endémique

    La pauvreté: spectacle saisonnier, fléau endémique

    On a longtemps cru que, croissance des richesses collectives aidant, la pauvreté se résorbait. Dotée d’un généreux système de redistribution, la France n’est d’ailleurs pas si mal placée parmi les pays européens. Mais tous les hivers, des associations comme Les Restos du cœur ou le Secours catholique tirent la sonnette d’alarme et signalent la déferlante des demandes d’assistance qui convergent vers elles. Qui croire? Que faire?

  • 26 novembre 2008

    Télévision publique: le retour de l’Etat culturel

    Télévision publique: le retour de l’Etat culturel

    Et bien, sa réforme de l’audiovisuel public, Nicolas Sarkozy va la faire, et ce dans l’épure de ses diverses déclarations sur la culture télévisuelle. Le choix présidentiel se lit ainsi : exit la télévision des producteurs indépendants et l’esprit des décrets Tasca ; impasse sur la « télévision du public » de type BBC ; pleins feux sur l’Etat culturel. Cette réforme controversée mérite qu’on fasse la part de ce qu’elle comporte de nostalgique et de ce qu’elle comporte d’anticipateur sur les évolutions médiatiques.

  • 16 juillet 2008

    Desperate French TV

    Desperate French TV

    Alors que les chaînes publiques affrontent un avenir erratique, un autre coup de poignard frappe l’audiovisuel français. En 2007, pour la première fois sur nos écrans, les séries américaines emportent massivement l’adhésion du public et devancent les séries hexagonales. La fiction télévisée, genre noble de la télévision et fleuron de la politique de l’exception culturelle, voit sa légitimité ébranlée.

  • 2 juin 2008

    Sarkozy, Copé, la télé et la publicité…

    Sarkozy, Copé, la télé et la publicité…

    Pour financer leur puissant pôle de télévision publique, les Anglais, les Danois, les Allemands s’acquittent d’une redevance qui tourne autour de 200 euros annuels. La flamboyante décision de Nicolas Sarkozy du 8 janvier 2008, « France Télévisions sans publicité», aurait pu s’arrêter là : au modèle des pays du nord. Sereinement. Et bien non. C’était compter sans le génie français. Qui a délégué sa réflexion à la Commission Copé.