• 20 mars 2006

    A l'OMC l'Europe peut encore (un peu) bouger...

    L'agriculture reste un obstacle à la conclusion d'un accord multilatéral sur le commerce dans le cadre du cycle de Doha. Les positions se sont beaucoup rapprochées en un an, mais il est politiquement très difficile pour les pays membres de réduire les derniers écarts. A ce stade, chaque concession unilatérale semble immédiatement intégrée par les autres membres, et les compteurs de la négociation remis à zéro. Cela encourage à ne se découvrir qu'en dernier, au risque d'un échec collectif. L'Union Européenne ayant mis sur la table une offre plutôt ambitieuse dès octobre 2005, la partie est aujourd'hui difficile pour le négociateur européen Peter Mandelson.

  • 20 mars 2006

    OMC : contrairement à ce qui se murmure parfois, l'Europe a tout à perdre d'un échec

    L'OMC aime bien les dates butoirs, quitte à ne pas les respecter. La prochaine est fixée au 30 avril : c'est demain. Aussi les négociateurs les plus influents se sont-ils retrouvés à Londres pour une réunion où l'on allait parler gros sous, avec de nouvelles simulations des effets de la libéralisation, réunion qualifiée à son issue de " constructive et utile " par le Commissaire européen. Inutile de décoder le langage diplomatique : chacun campe sur ses positions, et si l'on connaît les formules de libéralisation, on ne connaît pas le dosage. Lula et Tony Blair proposent de tenter le tout pour le tout, en organisant une réunion de la dernière chance entre le G8, le Brésil, la Chine, l'Inde et le Mexique, à la fin du printemps ou au début de l'été. Outre que cette initiative s'appuie curieusement sur un pays non membre de l'OMC (la Russie n'a que le rang d'observateur à l'OMC), cela pourrait fort ressembler à un enterrement de première classe. Que se passerait-il alors ?

  • 20 mars 2006

    Le coût d’un non accord pour les pays les moins avancés

    La Banque Mondiale a souvent dit que les PMA seraient les principaux bénéficiaires d’une libéralisation commerciale. Mais la réalité est beaucoup plus nuancée. La libéralisation ne peut profiter aux PMA que si d’autres facteurs sont réunis.

  • 19 mars 2006

    L’aide alimentaire doit-elle tomber dans l’escarcelle de l’OMC ?

    L’aide alimentaire doit-elle tomber dans l’escarcelle de l’OMC ?

    Les négociations engagées dans le cadre de l’OMC à propos de l’aide alimentaire internationale posent un nouveau problème de gouvernance globale dans la mesure où l’OMC se retrouve en l’espèce confrontée à d’autres organisations intergouvernementales telles que le Programme alimentaire mondial (PAM), ou le Conseil international des céréales qui administre, en particulier, la Convention relative à l’aide alimentaire. Le paradoxe, c’est que les Etats prennent, dans ces négociations, des positions clairement contraires à celles qu’ils soutiennent dans d’autres débats de gouvernance globale, comme c’est le cas par exemple les relations entre les règles de l’OMC et les Accords environnementaux multilatéraux (AEM).

  • 1 mars 2006

    Face à Microsoft, la Commission parviendra-t-elle à s’imposer ?

    Le 23 février dernier, une nouvelle plainte était déposée par IBM, Sun Microsystems et autres Oracle contre Microsoft pour pratiques abusives en Europe. L’âpreté du conflit entre les parties prenantes, l’appui intéressé que prêtent de grandes entreprises à l’autorité européenne, le caractère apparemment insoluble des problèmes soulevés, font de cette affaire l’un des cas emblématique du pouvoir de régulation de l’exécutif européen. Face à Microsoft, Bruxelles parviendra-t-elle à s’imposer ?

  • 20 février 2006

    L’OMC, l’Europe et les OGM

    La question des OGM jugée en ce moment à l’Organisation mondiale du commerce oppose les Etats-Unis, le Canada et l’Argentine (les plaignants) à l'Union Européenne (le défenseur). Le 6 février 2006, le panel OMC a communiqué aux parties ses conclusions préliminaires ; celles-ci ne modifieront pas le cadre juridique dans lequel l’Union Européenne prend des décisions sur les OGM. Les commentaires suggérant le contraire se sont tout simplement trompés.

  • 25 janvier 2006

    La mondialisation profite-t-elle aux pauvres ?

    La mondialisation profite-t-elle aux pauvres, comme le croient les économistes les plus orthodoxes, le FMI et la Banque mondiale ? Ou les pauvres souffrent-ils au contraire de la compétition globale, comme le suggèrent de nombreux militants altermondialistes ? Le point de vue orthodoxe, le fameux " consensus de Washington " est souvent incorrect : au mieux, l'ouverture des frontières commerciales demande à être accompagnée par d'autres politiques si l'on veut que la mondialisation profite à tous. L'état de nos connaissances suggère quatre leçons, que les dirigeants mondiaux gagneraient à prendre en compte.

  • 25 janvier 2006

    Protectionnistes de tous les pays, unissez-vous !

    En décembre, les représentants des 150 pays membres de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) se sont rencontrés à Hongkong pour développer les échanges et améliorer les règles du commerce international. Le gigantesque Convention center a accueilli des milliers de délégués représentant les Etats, le secteur privé, les ONG, la presse et les organisations multilatérales. A l'extérieur, des dizaines de milliers de militants antimondialisates ont une fois encore protesté contre le néo-libéralisme et la libéralisation des échanges. Manifestation inutile, puisque que ceux qui célébraient la grand-messe biannuelle de l'OMC et ceux qui protestaient ont à peu près les mêmes idées.

  • 24 janvier 2006

    Choux + carottes = les additions du Forum de Davos

    Le benchmarking, qui consiste pour une organisation à évaluer sa performance en prenant comme point de comparaison les meilleures pratiques dans son domaine, a débordé le cadre du management d'entreprise pour s'appliquer aux nations. Il s'agit alors de compléter les indicateurs habituels de la compétitivité " dans les échanges " tel le taux de change réel, pour évaluer la capacité des pays à améliorer ou maintenir leur rang international.

  • 24 décembre 2005

    Le Cycle de l'OMC : pourquoi pédale-t-on ?

    A présent que le Cycle a été remis sur ses roues à Hong Kong et que l'on s'est remis à pédaler, une question va inévitablement se poser : pourquoi pédale-t-on ?

  • 15 décembre 2005

    Un marathonien à Hong Kong

    Autour du centre où se réunissent les délégués croisent de petits bateaux, avec à leur bord des policiers. J'aimerais croire qu'ils ont pour mission de protéger toutes les parties prenantes de l'OMC, les manifestants comme les ministres, afin de rendre le débat aussi productif et pacifique que possible. Pas facile, car ce n'est pas seulement d'économie qu'il s'agit. Il y a deux jours, la ministre tchadienne a fait une intervention remarquée lors de la plénière du soir. Elle a parlé de misère et de pauvreté, de dignité humaine et de coopération. Son sujet ? Les négociations sur le coton.

  • 12 décembre 2005

    Hong Kong, le commerce et la morale

    Il n'y aura pas grand monde pour miser 100 euros sur le succès de la Conférence ministérielle OMC de Hong Kong, compte tenu des signaux envoyés ces dernières semaines par les protagonistes de ce grand marchandage. On peut toutefois miser le double, sans grand risque, sur un communiqué victorieux à l'issue de cette réunion, insistant sur des principes généraux, prenant éventuellement des engagements spécifiques au profit des pays pauvres, enfin listant les sujets non résolus.

  • 12 décembre 2005

    L'OMC : voie européenne contre voie américaine

    Un des enjeux de Hong Kong est en principe de permettre aux pays en développement de bénéficier de l'ouverture des marchés du Nord dans les domaines où ils disposent d'un avantage comparatif. Mais pour parvenir à ce résultat deux voies sont offertes.

  • 12 décembre 2005

    Comment l'OMC augmente votre pression artérielle

    Vous vous êtes probablement déjà habitué aux titres alarmistes des journaux. Peut-être ont-ils déjà ruiné votre déjeuner, ou pire encore, votre journée. Echec de la réunion de l'OMC ! Le cycle de Doha s'écroule à Hong Kong ! Que l'OMC échoue ! A force de puiser dans les ressources de la rhétorique la plus aguichante pour trouver quelque chose d'intéressant à raconter sur l'OMC, la pression artérielle des journalistes, des bloggers, des gribouilleurs des ONG, et, soyons honnêtes, de certains universitaires doit inquiéter leurs proches et leurs médecins. Ceux qui tiennent réellement aux affaires de l'OMC, les dirigeants, les ambassadeurs à Genève, et le nouveau directeur général, Pascal Lamy, restent d'une froideur de marbre. Ils connaissent la musique, et vous aussi sans doute, si vous avez l'âge de lire cet article.

  • 12 décembre 2005

    L'interminable ouverture des marchés agricoles

    L'agriculture apparaît comme le principal point de blocage des négociations commerciales internationales. Comme d'habitude, serait-on tenté d'écrire. Avantage comparatif de beaucoup de pays pauvres, fortement protégé et soutenu dans les pays riches, le secteur agricole cristallise en effet les conflits d'intérêt. S'il semble acquis que la Conférence de Hong-Kong n'aboutira pas à l'accord espéré sur des modalités chiffrées de libéralisation, il n'en reste pas moins que les négociations ont beaucoup progressé depuis deux ans, au regard de la complexité des enjeux. Un accord ne pourrait certes être obtenu qu'à l'arrachée et en retard, mais il ne paraît plus impossible d'ici l'expiration de la Fast Track américaine en juin 2007.