• 27 janvier 2015

    Le jour d’après…

    Le jour d’après…

    Les jours et les semaines qui viennent vont être décisifs car il appartient à Alexis Tsipras de faire rapidement le départ entre ambitions légitimes, urgences sociales et illusions d’une restauration de l’ancien régime socio-administratif et d’une nouvelle ère de redistribution non financée. Poursuite et amplification des réformes structurelles contre aménagement de la dette et des programmes d’austérité, un compromis est possible.

  • 27 janvier 2015

    Matteo Renzi, un homme politique nouveau?

    Matteo Renzi, un homme politique nouveau?

    Avec la fin de la présidence italienne du semestre européen et la démission du président de la République intervenue le 14 janvier, une nouvelle phase s’est ouverte pour Matteo Renzi. Celui-ci n’est à l’évidence pas un homme politique comme un autre. Renzi fascine, intrigue ou, à l’inverse, suscite une vive hostilité. Il y a eu en Italie durant près de deux décennies un « phénomène Berlusconi » ; il y a désormais un « phénomène Renzi ».

  • 26 janvier 2015

    Juncker: un plan pour quoi faire?

    Juncker: un plan pour quoi faire?

    Trop pingre, trop flou, trop artificiel… C’est en ces termes que l’on critique le Plan Juncker de relance par l’investissement. Si ces objections ont leur mérite, la seule question qui vaille n’est pas posée: le plan Juncker est une réponse, mais à quelle question?

  • 22 janvier 2015

    Lorsqu’il pleut des billets…

    Lorsqu’il pleut des billets…

    Dans un livre publié en 1969, Milton Friedman voulait démontrer que la création de monnaie permet à coup sûr de relancer l’économie et contrer, au besoin, le risque de déflation. Il décrivait un hélicoptère qui faisait pleuvoir des billets sur le bon peuple. Ainsi équipés, les consommateurs se devaient de dépenser ce don imprévu: la relance économique était donc assurée. Après des années de valse-hésitation, la BCE vient de se décider à pratiquer l’assouplissement quantitatif en espérant que ça marche aussi bien que la monnaie-hélicoptère. Or rien n'est moins sûr.

  • 8 novembre 2013

    La lente dégringolade de la France

    La lente dégringolade de la France

    Et voilà, la note de la France par Standard & Poors a été dégradée. Un coup de canif sous Sarkozy, un coup de canif sous Hollande. À chaque fois, l’explication est la même : pas de croissance suffisante en vue, pas de réformes sérieuses en cours.

  • 17 octobre 2013

    Oncle Sam frôle la catastrophe

    Oncle Sam frôle la catastrophe

    Après plusieurs semaines de suspense le Congrès américain a finalement trouvé un accord budgétaire évitant in extremis un défaut de paiement qui aurait été sans précédent dans l’histoire. Faut-il en conclure que la crise est passée et ne sera plus qu’un mauvais souvenir ? Loin s’en faut, car nous pouvons nous attendre à des débats intenses au début 2014. Toutefois l’accord d’aujourd’hui marque une victoire pour la stratégie de fermeté de la Maison Blanche, et le parti républicain devrait réfléchir à deux fois avant de courir le risque d’une nouvelle crise.

  • 16 octobre 2013

    Choc de compétitivité ou de complexité?

    Choc de compétitivité ou de complexité?

    Le CICE était censé stimuler la compétitivité des entreprises françaises, notamment industrielles et exportatrices. Le diagnostic établi par Louis Gallois était imparable : pour innover, exporter et investir, il fallait rétablir les marges des entreprises et donc alléger le coût du travail par un transfert des charges sociales patronales vers une assiette de taxation plus large comme la CSG ou la TVA. À l’arrivée le CICE se transforme par sa complexité pratique en arme de désincitation massive pour PME. Comment le carosse a-t-il été transformé en citrouille ? Le récit mérite d’être conté.

  • 7 octobre 2013

    Et pourquoi ne pas breveter les recettes de cuisine?

    Et pourquoi ne pas breveter les recettes de cuisine?

    Si l’on demande aux gens avertis s’il est normal de protéger l’inventeur ou le créateur artistique par des brevets ou des droits d’auteur, il est répondu oui de façon écrasante. Quand le coût de l’innovation est élevée et son coût de reproduction bas, quoi de mieux qu’un brevet ? Qui voudrait prendre la peine d’innover si dès le lendemain l’effort se retrouve chez un concurrent ? Et pourtant, cela fait partie de ces fausses évidences qu’il est utile de questionner.

  • 16 septembre 2013

    La crise, c’est fini?

    La crise, c’est fini?

    Le président l’avait annoncé, la croissance est revenue. Si c’était vrai ! Un mois ou deux de bons chiffres – plus précisément, de chiffres moins catastrophiques – ne signalent pas une reprise économique. Il est très prématuré d’annoncer la victoire. Il est toujours aussi crucial d’arrêter le jeu de massacre de l’austérité. La situation est loin d’être claire.

  • 11 septembre 2013

    Réforme des retraites: un double non

    Réforme des retraites: un double non

    Fallait-il une nouvelle réforme des retraites ? François Hollande vient de répondre deux fois non. Non ! parce que les incertitudes économiques, l’absence d’urgence financière le risque de coalition des oppositions rendaient à ses yeux inutile une réforme censée régler tous les problèmes à l’horizon 2020. Non ! parce que la réforme structurelle de longue portée qui s’attaque à la racine du problème, qui aboutit à un équilibre soutenable de long terme et qui donne à Bruxelles les garanties demandées au risque de déclencher un conflit social majeur est contraire à sa culture politique. Alors qu’a t-il fait ? Un plan de financement lacunaire, riche en habiletés techniques, au confluent des lignes rouges syndicales mais dont le principal mérite est d’avaliser les réformes passées.

  • 1 août 2013

    Est-il suffisant d’augmenter le nombre de logements sociaux?

    Est-il suffisant d’augmenter le nombre de logements sociaux?

    Le projet de loi Duflot 2, examiné en ce moment par l’Assemblée nationale, vise principalement à réduire l’excédent de demande de logements sociaux en augmentant la quantité de logements disponibles. Certaines associations reprochent à ce texte de ne pas dire à qui seront attribués ces nouveaux logements. L’offre étant limitée, il est effectivement pertinent de se demander à qui et comment, parmi les ménages éligibles – plus de 60% de la population française est éligible en termes de revenus – les bailleurs sociaux attribuent ces logements. A priori, en ce qui concerne l’accession à un logement social, les chefs de famille monoparentale, les femmes enceintes et les familles nombreuses sont prioritaires, surtout s’ils ont des difficultés financières. Si, en plus, l’attribution des logements peut se faire en respectant une certaine « mixité » sociale et culturelle, c’est encore mieux. Qu’en est-il dans la réalité ?

  • 1 juillet 2013

    Le nœud se resserre

    Le nœud se resserre

    Depuis une trentaine d’années, dans un bel élan anti-anglo-saxon, la France rame à contre-courant. Alors que nos partenaires du nord réforment, nous défendons fièrement nos acquis sociaux. Alors que l’accent est mis chez nos partenaires performants sur un État plus modeste et plus efficace et sur le reflux des dépenses publiques, nous défendons notre fonction publique, la meilleure du monde paraît-il. Alors que partout les départs à la retraite sont décalés en proportion de l’allongement de l’espérance de vie, nous privilégions la qualité de la vie en réduisant le temps passé à travailler (des 35 heures aux sacro-saints 60 ans quelque peu écornés par des trompe-l’œil). Ce n’est pas une question de droite ou de gauche, mais de refus de la logique économique toujours présentée comme la tyrannie des marchés. Alors, la France décline avec fierté.

  • 12 juin 2013

    Leipzig ou le réformisme hollandais

    Leipzig ou le réformisme hollandais

    Depuis un an on se demande toujours quelles sont les lignes de force, s’il y en a, du réformisme hollandais. C’est dans son discours de Leipzig devant le SPD qu’on les trouve, à condition bien évidement d’en comprendre le sens et peut-être même la subtilité.

  • 10 mai 2013

    France : comment dépenser mieux ?

    France : comment dépenser mieux ?

    La redistribution des revenus en France est l’une des plus élevée dans la zone OCDE. La France est aussi l’un des rares pays de l’OCDE où les inégalités de revenu après impôts et transferts sont restées globalement inchangées entre 1985 et 2008, et même en légère hausse depuis une décennie. Le système de transferts est en effet la clé de voûte du système de redistribution des revenus en France puisqu’environ 70 % des revenus redistribués transitent par ce canal. Les dépenses sociales - y compris les dépenses publiques consacrées à la famille, les aides au logement et les prestations de chômage, les pensions de réversion et d’invalidité et les politiques actives du marché du travail - représentent 10 % du PIB (hors niches fiscales et sociales), ce qui place la France au septième rang des pays de l’OCDE.

  • 6 mai 2013

    Dailymotion ou le patriotisme numérique

    Dailymotion ou le patriotisme numérique

    C’est dans le registre picaresque qu’il faut à présent trouver ses mots pour parler de politique industrielle. Ainsi, le vaillant chevalier Montebourg a fait barrage de son corps pour empêcher les vils prédateurs anglo-saxons qui, avec l’aide des pleutres collaborateurs de France Telecom, entendaient ravir clandestinement cette rare pépite technologique issue du génie national : Dailymotion.

  • 6 mai 2013

    La BCE peut plus mais pas tout…

    La BCE peut plus mais pas tout…

    La BCE vient de baisser ses taux. Mais le mouvement est modeste et les marges de manœuvre quasi inexistantes. Maintenant que la récession est installée en Europe, la BCE doit aller plus loin, bien plus loin.

  • 2 mai 2013

    Parti socialiste : la fuite en arrière

    Parti socialiste : la fuite en arrière

    Même pour des observateurs avertis l’évolution actuelle du parti socialiste ne peut que laisser stupéfait. Certes, il y a toujours eu dans ce parti une tendance à l’euroscepticisme contre l’Europe libérale – on disait dans les années soixante-dix l’Europe germano-américaine. Rappelons nous 2004-2005. Mais, depuis l’élection de François Hollande les choses se sont aggravées, aboutissant aujourd’hui à une situation où le Parti socialiste semble avoir abandonné toute ambition sérieuse de soutenir son propre gouvernement dans ses tentatives de réforme.

  • 29 avril 2013

    La France malade de sa fiscalité

    La France  malade de sa fiscalité

    La France est un des pays de l’OCDE qui a connu, pendant ces derniers vingt ans, la croissance la plus faible du PIB réel par habitant. Cette mauvaise performance économique s’explique par des faiblesses structurelles dans de nombreux domaines, y compris la fiscalité. Le niveau très élevé des prélèvements obligatoires (43% du PIB en 2010) mais aussi la structure du système fiscal français pèsent lourdement sur l’économie.

  • 31 mars 2013

    Et si Hollande n’avait pas raison…

    Et si Hollande n’avait pas raison…

    François Hollande a parlé haut et clair : il n'entend pas mener les politiques d’austérité recommandées par les gardiens du « camp de redressement européen ». Il n’entend pas davantage faire les réformes structurelles prescrites par l’OCDE et le FMI ni charger la barque fiscale des Français au-delà de ce qui a été déjà décidé en 2012/2013. Son objectif est le soutien de l’activité et la préservation de l’emploi. Il ne respectera donc pas la trajectoire de réduction des déficits en 2013 et pas davantage en 2014. A l'inverse, il entend poursuivre sa politique des petits pas fondée sur une réduction modérée des dépenses publiques, sur un échenillage des prestations familiales, sur des réformes limitées et consensuelles du marché du travail et sur un mini-aménagement du millefeuille territorial accepté par les élus locaux. Charles Wyplosz a défendu ici les vertus de l’inaction. Mais être l’homme qui diffère la baisse sensible les déficits ne vaut pas brevet de responsabilité. Qu’on en juge.

  • 26 février 2013

    Pour une rigueur sans austérité

    Pour une rigueur sans austérité

    Ce fut d’abord la Cour des Comptes  qui l’a dit : non, la France n’atteindra pas les 3% du PIB pour son déficit 2013. Puis ce fut le FMI. Maintenant c’est la Commission européenne qui annonce ses propres chiffres. Pourquoi l’objectif ne sera-t-il pas atteint ? On va nous dire que c’est parce que la croissance est moins rapide que prévu. C’est exact, mais cela soulève deux questions. Pourquoi la croissance est-t-elle si faible, voire négative ? Pourquoi ne l’a-t-on pas prévu ? La réponse à la première question est : la politique d’austérité. La réponse à la seconde : la dénégation des effets contractionnistes de l’austérité.