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24 janvier 2011
Tunisie : « Oui mais nous ne savions pas ! »
Quand sonnera l’heure du bilan de la politique étrangère de Nicolas Sarkozy, l’affaire tunisienne pèsera sans doute assez lourd. À tort ou à raison elle aura révélé l’immobilisme préoccupant de notre politique arabe. Parmi les explications avancées pour justifier une attitude pour le moins complaisante vis-à-vis du régime de Tunis, figure le fameux « Oui mais nous ne savions pas... » Vraiment ? lire la suite
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23 janvier 2011
Marine Le Pen ouvre un nouveau front
Le temps de la « peste blonde », suivant le titre du magazine Causeur de ce mois-ci, est-il venu ? On sent poindre l’inquiétude, aussi bien dans les commentaires médiatiques que politiques. Et même si beaucoup de commentateurs s’empressent de déclarer que finalement Marine Le Pen n’est que la fille de son père, et que donc rien ne change fondamentalement au Front national, son élection à la présidence du parti inquiète déjà plus qu’elle ne rassure. lire la suite
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18 janvier 2011
Faut-il contrer la faiblesse du dollar ?
Plusieurs pays sont confrontés à une appréciation substantielle de leur monnaie par rapport au dollar, voire à l’euro. Cela concerne d’abord les pays émergents, par exemple le Brésil dont les exportateurs souffrent de la forte montée du real par rapport au billet vert. Si d’autres pays comme la Chine connaissent une appréciation moindre, cela n’est dû qu’à leur intervention sur le marché des changes via des achats massifs de titres en dollar, avec à la clef des pressions inflationnistes. Les pays émergents ne sont pas les seuls dans cette situation. La Suisse connaît par exemple une forte appréciation du franc par rapport à l’euro, laquelle met à mal les exportateurs helvétiques. lire la suite
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16 janvier 2011
La presse écrite plongera-t-elle dans le tout numérique ?
La disparition de la presse écrite est-elle inéluctable ? Peut-être. Mais ses difficultés découlent davantage de l’avènement du numérique que d’une forme de désintérêt social pour l’information. lire la suite
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14 janvier 2011
La Tunisie et la tragédie arabe
Les régimes répressifs ne sont pas l’apanage du seul monde arabe. Les régimes prédateurs ne sont pas non plus spécifiques à cette région du monde. En revanche, l’existence de régimes systématiquement répressifs, inefficaces et tous marqués au sceau d’une longévité politique exceptionnelle est bel et bien la marque de fabrique des pays arabes. De ce point de vue, les graves émeutes qui secouent la Tunisie et de manière plus endémique l’Algérie ne sont que l’expression de cette réalité. lire la suite
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11 janvier 2011
Dix raisons d’arrêter les plans de sauvetage
Pour éviter que la crise de la dette souveraine dans la zone euro ne connaisse une contagion auto-réalisatrice, les plans de sauvetage devraient s’arrêter à l’Irlande. Ils ne devraient pas toucher au Portugal, et encore moins à l’Espagne. Pourquoi ? On peut invoquer au moins dix raisons. lire la suite
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9 janvier 2011
Le dollar n’est pas près de perdre sa place
Si la crise de l’euro a un côté positif, c’est qu’elle a détourné l’attention des risques pour le dollar. Il n’y a pas si longtemps, les observateurs unanimes prédisaient la fin imminente de son « privilège exorbitant » de principale monnaie internationale. Il y eut d’abord la crise financière, née aux Etats-Unis. Puis il y a eu la deuxième vague d’assouplissement quantitatif, qui semblait destinée à faire baisser le dollar sur les marchés des changes. Tout cela semblait rendre inévitable la perte de la prééminence du dollar. lire la suite
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6 janvier 2011
2011 : une bonne annnée pour l’Europe ?
2010 a été une année terrible pour l’Europe. Il y a un an exactement, on avait de bonnes raisons de s’inquiéter de la Grèce et de ce que signifierait pour la zone euro une crise de sa dette publique. Pourtant, personne n’attendait réellement la fin d’année que nous avons connue. On pouvait envisager une contagion de la crise à d’autres pays de la zone euro dans des situations budgétaire difficiles, mais la vraie surprise a été sa mauvaise gestion. Aujourd’hui, l’architecture de la zone euro est en ruines. Les nombreux plans qui ont été avancés, annoncés sans avoir été élaborés soigneusement, se sont effondrés l’un après l’autre, et la fin n’est pas en vue. lire la suite
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26 décembre 2010
Cinéma indien: la revanche sur Slumdog
Les milieux du cinéma indien s’étaient montrés fort réservés à l’égard du film Slumdog millionnaire. Amitabh Bachchan, « dieu vivant » du cinéma indien, s'était étonné qu’un réalisateur occidental puisse obtenir un tel succès, huit oscars tout de même, en filmant sous un jour peu reluisant la pauvreté de son pays. Si le film sur le bidonville de Dharavi avait été réalisé par un metteur en scène indien, « ce ne se serait peut-être pas produit », écrivait-il, pour ensuite se rétracter lors la nomination à Hollywood. De fait, les cinéastes indiens ont reproché à Danny Boyle son peu de respect pour la complexité indienne, sa complaisance dans la peinture de la misère, et son ignorance : faire parler en anglais un gamin des rues, quelle incongruité ! lire la suite
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23 décembre 2010
La BCE doit se préparer au pire
Dans le Financial Times du 17 décembre, Lorenzo Bini-Smaghi, membre du directoire de la Banque centrale européenne, a donné une défense magistrale, quoiqu’un rien condescendante, de la stratégie zéro-défaut actuellement menée par les autorités de la zone euro. Ses arguments sont que comme les titres de dette publique sont détenus par de très nombreux agents, un défaut nuirait aussi bien aux banques qu’aux citoyens européens, déclenchant probablement des paniques bancaires et forçant les gouvernements à prendre des mesures autoritaires analogues au corralito argentin de 2001 ; or comme les vraies démocraties ne s’autorisent pas ces pratiques on aurait donc une solution de fortune, aux conséquences bien pires que celles de politiques fiscales restrictives et de réformes structurelles. lire la suite
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21 décembre 2010
Mais qu’arrive-t-il aux Allemands ?
La gestion de crise par les autorités allemandes depuis un an ne cesse de surprendre : atermoiements permanents, initiatives à contretemps, déclarations brutales suivies de replis élastiques. Le résultat ? Une crise grecque qui s’étend aux pays périphériques, une crise des dettes souveraines qui devient crise de l’euro et débouche sur une crise du projet européen. Comment expliquer une politique aussi contre-productive ? Faut-il y voir les premiers pas, nécessairement maladroits, d’une nouvelle puissance affranchie des contraintes de l’après-guerre ? C’est la thèse de Jean-Louis Bourlanges. Faut-il y voir une manifestation de l’incompétence d’autorités allemandes d’envergure provinciale ? lire la suite
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19 décembre 2010
Les eurobonds sont-ils une solution à la crise ?
Avec l’aggravation de la crise des dettes souveraines, la question des eurobonds se repose. Elle n’est pas nouvelle. Déjà sont communautarisées les émissions de la Commission et celles de la Banque européenne d’investissement. Allant plus loin, le Premier ministre belge Yves Leterme avait lancé l’idée d’une Agence commune de la dette. Le débat a été relancé ces derniers jours par le président de l’Eurogroup Jean-Claude Juncker et le ministre italien Giulio Tremonti. Ils ont proposé la mise en œuvre d’eurobonds à l’échelle européenne, faisant un grand pas en avant avec la possibilité de mutualiser dès aujourd’hui environ la moitié de la dette commune. lire la suite
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17 décembre 2010
Cancún : six avancées et cinq lacunes
Le sommet de Cancún qui s'est achevé le 13 décembre a permis de refermer la parenthèse acrimonieuse du sommet de Copenhague de 2009. Mais dans deux ans, le protocole de Kyoto arrivera à échéance. Les accords approuvés à l’unanimité par les 193 pays participants au sommet permettent-ils d’aborder l’avenir avec espoir ? lire la suite
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15 décembre 2010
Berlusconi : l’homme qui n’a pas réformé l’Italie
La décision de ne pas décider : voilà, en résumé, ce qu’a été depuis deux ans et demi la politique économique du gouvernement Berlusconi, confirmé hier avec une courte majorité par les deux Chambres du Parlement. Le choix de ne rien faire a conduit à une baisse du PIB de 6,5% et du revenu par habitant de plus de 7%. Certes, elle a aussi empêché une nouvelle détérioration du déficit public. Mais le gouvernement n’a fait aucune réforme structurelle, même s’il disposait d’une large majorité au Parlement. L’Italie a ainsi perdu 30 mois supplémentaires. lire la suite
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14 décembre 2010
Immigration: combien ça coûte ?
Toute tentative d’évaluation de l’impact de l’immigration sur le budget public, et plus particulièrement sur les comptes sociaux, revient à entrer en terrain miné. Banale dans les pays anglo-saxons, la moindre étude de ce genre a longtemps été soupçonnée en France d’intentions malignes à l’encontre des quelque 5,3 millions d’immigrés (dont plus de 2 millions sont aujourd’hui français). Et pourtant ! lire la suite
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12 décembre 2010
Déforestation: Cancún n’a pas tenu ses promesses
Le mécanisme REDD+ (Réduction des Émissions issues de la Déforestation et de la Dégradation) était l’un des rares domaines dans lequel des avancées étaient attendues à Cancún. Ceux qui attendaient des clarifications à l’architecture de la chose seront déçus. Une fois de plus, les décisions opérationnelles ont été repoussées à plus tard. Politiquement, on peut voir dans la mention des droits des populations autochtones et des communautés locales et dans l’absence de référence directe au marché du carbone, des points marqués par l’aile gauche, conduite par la Bolivie et soutenue par des ONG sociales et antilibérales, contre une aile droite emmenée par de pays comme l’Australie et les USA, appuyée par des ONG de stricte conservation des forêts. lire la suite
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9 décembre 2010
Dépénalisation du cannabis : que dit l’économie ?
L’usage non médical du cannabis est dangereux pour la santé. Y a-t-il un moyen plus efficace d’en contrôler la consommation ? Sa distribution est dangereuse pour la sécurité, comme le montre un drame récent à Marseille. Y a-t-il un moyen de faire que cette consommation ne profite pas aux trafiquants ? La position libérale sur ces questions mérite d’être soumise à l’analyse, parce qu’elle repose sur un usage habile des mécanismes de marché et des meilleures techniques du marketing. Parce que, légal ou pas, le marché des drogues reste un marché, soumis à la loi de l’offre et de la demande. lire la suite
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7 décembre 2010
Retraite : les réformes britanniques
Le système de retraites britanniques figure parmi les plus complexes, avec trois composantes principales : la retraite servie par l'État, les complémentaires et des prestations ciblées en fonction des moyens. Les réformes récentes accentuent la différence de conception avec le modèle français, tant dans les problèmes identifiés que dans les solutions apportées. lire la suite
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3 décembre 2010
Crise bancaire : les marchés comptent sur les États
L’agitation des marchés autour de l’Irlande est la conséquence directe des problèmes qui affectent son système bancaire et de la garantie que le gouvernement irlandais a consentie aux banques. Les États européens ont engagé beaucoup d’argent pour sauver leurs banques. Mais surtout, ils fournissent au secteur bancaire une garantie implicite, dont le niveau dépasse probablement les sommes explicitement engagées jusqu’ici. Cela apparaît nettement quand on observe le cours des credit default swaps (CDS) qui mesurent le risque de défaut évalué par les marchés. On remarque en effet un mouvement parallèle entre le cours des CDS des dettes publiques et du secteur financier. lire la suite
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1 décembre 2010
Droits de l’Homme : l’Union pourra-t-elle s’imposer ?
La crise ouverte par la France à propos de l’expulsion des Roms est bien plus qu’un simple épisode qui mettra plus ou moins de temps à cicatriser. C’est en fait le symptôme d’un phénomène plus profond qui montre que la pleine intégration des droits fondamentaux dans le droit de l’Union bouleverse les pratiques institutionnelles. Il y a de fait deux scénarios possibles : soit l’Union est capable de rappeler aux Etats membres leurs obligations et se montre exigeante quant à la protection des droits de l’Homme, soit elle échoue à s’imposer sur ce terrain et laisse le champ libre aux Etats membres. Il faudrait alors constater que l’Europe est plus une réalité pour les entreprises que pour ses citoyens. lire la suite