• 21 novembre 2010

    Diversité : retour sur un fiasco politique

    Diversité : retour sur un fiasco politique

    Après Rachida Dati l’an passé, c’est au tour de Fadela Amara et de Rama Yade de quitter le gouvernement. Trois figures de la diversité portées au pinacle par les médias se trouvent ainsi évincées du pouvoir. Or curieusement, ces départs qui sonnent comme un formidable échec n’ont donné lieu à aucune interprétation politique globale. Il faut pourtant essayer d’en trouver.

  • 19 novembre 2010

    L’échec annoncé de la Présidence française du G20

    L’échec annoncé de la Présidence française du G20

    La réforme des retraites engrangée et le nouveau gouvernement en place, Nicolas Sarkozy va pouvoir élargir son horizon et déployer son énergie proverbiale à réformer le monde. Ce ne sont pas les ambitions qui lui manquent. Il a l’intention de reconstruire le système financier mondial, de réaliser un monde multipolaire, et de remettre à leur place les spéculateurs, sans compter les incendies qu’il devra éteindre, en partenariat ou concurrence avec DSK, si la crise économique et financière qui couve se déclare à nouveau. Et pourtant, il va droit à l’échec, parce qu’il n’a pas pris le soin de comprendre comment fonctionne le système monétaire international ni même à quoi sert la finance.

  • 17 novembre 2010

    G20 : le mistigri est passé à la France

    G20 : le mistigri est passé à la France

    Après un an d’échanges intenses et un sommet d’étape à Toronto en juin 2010, les chefs d’État et de gouvernement du G20 devaient se retrouver à Séoul en novembre 2010 pour sceller une sorte de pacte d’équilibre fondé sur des engagements nationaux solidement identifiés et quantifiés. Or si des engagements ont effectivement été pris en matière de politiques nationales, leur formulation assez vague ne permet pas d’évaluer véritablement la contribution de chaque pays à la croissance mondiale ni à la réduction des déséquilibres dans les années à venir. Comment mieux faire ?

  • 15 novembre 2010

    Remaniement : Sarkozy, le vrai vainqueur ?

    Remaniement : Sarkozy, le vrai vainqueur ?

    « Tout ça pour ça », telle est la tonalité dominante des commentaires sur le maintien de François Fillon à Matignon. Nicolas Sarkozy aurait subi une grave défaite au sein de son propre camp. François Fillon et, dans une certaine mesure, Jean-François Copé seraient les vrais vainqueurs, leur réussite symbolisant l’affaiblissement du président de la République. Bien des éléments peuvent être portés à l’appui de cette analyse. Mais pour faire le bilan de toute crise, il faut commencer par en analyser le résultat. Certes le président s’est trouvé depuis quelques jours sur la défensive. Certes, il a dû renoncer à certaines de ses intentions. Certes François Fillon a renforcé considérablement ses positions.

  • 12 novembre 2010

    Le PS entre cynisme et incompétence

    Le PS entre cynisme et incompétence

    Y a-t-il un pilote dans l’avion socialiste ? La réponse est non. Il y a deux façons pour le leader du grand parti d’opposition qu’est le Parti socialiste d’exercer positivement son leadership : présenter un programme de gouvernement crédible, et déclarer clairement son intention de briguer la présidence de la République. Martine Aubry ne fait ni l’un ni l’autre.

  • 10 novembre 2010

    Les enjeux politiques du G20

    Les enjeux politiques du G20

    Le G20 est né d’une idée canadienne lancée en 1999, qui n’avait guère attiré l’attention sur le moment. Il s’agissait de mettre en place un forum de consultations au niveau des ministres des Finances. À l’automne 2008, lorsque le président en exercice de l’UE, Nicolas Sarkozy, a voulu organiser un sommet mondial pour gérer la crise financière, le concept du G20 s’est imposé par défaut. Une discussion franco-canadienne au Sommet de la francophonie à Québec l’a alors remis en selle, et alors que George W. Bush et Nicolas Sarkozy discutaient d’un simple G8 élargi à la Chine, à l’Inde, et au Brésil, il s’est vite avéré que l’exclusion d’autres pays serait mal appréciée. Bush et Sarkozy ont donc choisi de lancer le premier grand sommet des chefs politiques du monde en novembre 2008 sous l’étiquette du G20.

  • 9 novembre 2010

    G20 : le casse-tête des soldes extérieurs

    G20 : le casse-tête des soldes extérieurs

    À l’approche du sommet de Séoul, le Secrétaire américain au Trésor Tim Geithner a récemment proposé que les pays du G20 « mettent en œuvre des politiques en accord avec la réduction des déséquilibres externes en-dessous d'un certain pourcentage du PIB » (il envisageait 4%). Les pays qui enregistrent des déficits persistants devraient stimuler l'épargne, et les pays en excédent persistant « stimuler les sources internes de croissance et soutenir la demande mondiale ». Le Fonds monétaire international serait chargé d'évaluer les efforts, de suivre les progrès en direction des objectifs fixés, et de vérifier la cohérence de l'ensemble.

  • 8 novembre 2010

    La politique étrangère d’Obama va-t-elle changer ?

    La politique étrangère d’Obama va-t-elle changer ?

    La très lourde défaite enregistrée par Barack Obama lors des élections de mi-mandat affectera-t-elle sa politique étrangère ? La droitisation de la politique interne condamne-t-elle le recentrage de la politique extérieure engagé par le président américain depuis son élection ? La réponse est nuancée.

  • 5 novembre 2010

    UE : harmonisation fiscale en vue ?

    UE : harmonisation fiscale en vue ?

    L’éternel serpent de mer de l’harmonisation fiscale européenne revient sur le devant de la scène. Pour la mettre en œuvre : le Groupe de politique fiscale (Taxation Policy Group) encore appelé « groupe Šemeta » du nom du commissaire européen chargé de la fiscalité, de l’Union douanière, de l’audit et de la lutte antifraude. L’enjeu de cette harmonisation fiscale : ni plus ni moins que reprendre certains éléments avancés dans le rapport de l’ancien commissaire Mario Monti sur la relance du marché intérieur. Pêle-mêle : mettre en place une assiette commune consolidée pour l’impôt sur les sociétés, adopter une nouvelle stratégie en matière de TVA, réformer la fiscalité environnementale ou encore étendre le champ d’application de directive sur la fiscalité de l’épargne.

  • 4 novembre 2010

    Retraites : la vraie réforme reste à faire

    Retraites : la vraie réforme reste à faire

    La réforme des retraites a été votée par le Parlement, après des semaines de manifestations, de grèves et parfois d’émeutes qui ont suscité une certaine incompréhension dans la presse étrangère. L'augmentation de l'âge légal de la retraite de 60 à 62 ans semblait une étape bien modeste au regard des réformes déjà annoncées dans de nombreux pays européens, avec des augmentations de « l’âge de la retraite » à 67 ou même 68 ans. Ce court billet ne vise pas à expliquer les raisons derrière le mécontentement d’une majorité de Français – qui dépasse largement la question des retraites – mais se contente d’analyser ce que fait la réforme, son impact distributif et ses effets sur les finances publiques.

  • 1 novembre 2010

    Le rapprochement UE-Russie passe par la Transnistrie

    Le rapprochement UE-Russie passe par la Transnistrie

    La redéfinition du partenariat UE-Russie connaît actuellement des développements accélérés, comme l’illustre le récent Sommet franco-germano-russe de Deauville. À l’heure actuelle, la route la plus courte pour construire un partenariat de sécurité entre Bruxelles et Moscou passe par la Transnistrie, petite région séparatiste de Moldavie d’à peine 4000 km2.

  • 29 octobre 2010

    La nouvelle politique monétaire chinoise

    La nouvelle politique monétaire chinoise

    Le 19 octobre, la Banque centrale chinoise a annoncé une série de hausses de taux. Même si depuis plusieurs mois, de nombreux économistes plaidaient pour un durcissement de sa politique monétaire, ce mouvement a été une surprise pour les marchés. Comment interpréter cette nouvelle politique monétaire ?

  • 27 octobre 2010

    Haro sur les dockers de Marseille

    Haro sur les dockers de Marseille

    Après un premier billet sur les dockers, en hommage à une profession que la technologie bouleverse, une deuxième question se pose : sachant le gigantesque coût économique des grèves à répétition sur le port de Marseille, comment se fait-il qu’une solution, collaborative ou antagonique, n’ait pas été trouvée plus tôt ?

  • 25 octobre 2010

    Hourra pour les dockers de Marseille

    Hourra pour les dockers de Marseille

    Une fois de plus, la grève affecte le port de Marseille, la sixième depuis 2007. Celle-ci est conduite par 36 grutiers irréductibles qui ont parfaitement compris que se joue en ce moment le sort d’un mode d’organisation du travail, celui des dockers. La question qui surgit est : pourquoi une catégorie particulière de salariés, les dockers, dispose-t-elle d’un tel pouvoir depuis si longtemps ? Après tout, il n’y a pas que les dockers qui sont organisés en syndicats. Il n’y a pas que les dockers qui ont la capacité de bloquer une activité, une usine, un déchargement.

  • 18 octobre 2010

    Jeunes : pensez d’abord à vous !

    Jeunes : pensez d’abord à vous !

    Les lycéens ont-ils perdu la tête ? La jeunesse a mille raisons de se révolter, mais saisir l’enjeu de la sauvegarde de la retraite à 60 ans pour descendre dans la rue est un choix étonnant. C’est sur les générations montantes, pour l’essentiel, que reposeront les cotisations alourdies pour financer les retraites – même si l’on augmente la contribution du capital en faveur de l’effort collectif, ce que demande à juste titre la gauche. Soutenir les avantages acquis des générations vieillissantes ?

  • 15 octobre 2010

    Sortie de crise : le travail n’est pas terminé

    Sortie de crise : le travail n’est pas terminé

    Assurer une « reprise mondiale forte, équilibrée et durable», ainsi que le demandait le G20 à Pittsburgh, est un défi de taille pour les décideurs. Deux axes doivent être privilégiés : un rééquilibrage interne – en substituant aux dépenses publiques la demande du secteur privé – et un rééquilibrage externe – en s’attaquant aux déséquilibres mondiaux entre pays exportateurs et importateurs. Mais sur ces deux points nous allons trop lentement.

  • 14 octobre 2010

    Les socialistes et la rue

    Les socialistes et la rue

    Le Parti socialiste est-il un parti parlementaire comme il le prétend ? Adhère-t-il franchement aux principes du gouvernement représentatif ? À la lecture des déclarations de ses dirigeants concernant le projet de loi sur la réforme des retraites, il est légitime de se poser ces questions. Les déclarations se succèdent pour appeler à la mobilisation populaire contre ce projet. Que les socialistes soutiennent le mouvement de protestation, quoi qu’on en pense sur le fond, est compréhensible, légitime et conforme à leur identité. Mais c’est la teneur de leur discours qui pose problème.

  • 12 octobre 2010

    Faut-il s’inquiéter de la restauration des PDG?

    Faut-il s’inquiéter de la restauration des PDG?

    Depuis sa généralisation dans les sociétés anonymes par une loi de Vichy en 1943, le système du PDG a été critiqué pour sa concentration des pouvoirs dans l’entreprise entre les mains d’une seule personne : le directeur général qui gère la société au quotidien préside en même temps le conseil chargé de contrôler cette gestion. À deux reprises, le législateur a offert aux actionnaires des solutions alternatives : en 1966, il a introduit la formule allemande du directoire et du conseil de surveillance, avec deux présidents distincts ; en 2001, il a donné la possibilité de dissocier entre deux titulaires la présidence non exécutive et la direction générale.

  • 11 octobre 2010

    Globalisation financière : le temps du reflux ?

    Globalisation financière : le temps du reflux ?

    Un des bouleversements de l’économie mondiale durant la crise est le coup d’arrêt marqué des flux financiers internationaux. La globalisation financière avait procédé à un rythme rapide depuis le milieu des années 1990, principalement sous la forme d’investissements croisés entre pays : le pays A accumulait des créances substantielles sur le pays B, lequel accumulait de son côté un montant similaire de créances sur le pays A. La globalisation a donc pris la forme de diversification de portefeuille, où chaque pays accumulait des actifs à l’étranger tout en accroissant ses dettes envers les investisseurs internationaux, plutôt que de prêts unidirectionnels où des pays étaient débiteurs et d’autres créditeurs.

  • 6 octobre 2010

    La Suisse recadre ses grandes banques

    La Suisse recadre ses grandes banques

    L’importance du secteur bancaire pour la Suisse n’est plus à démontrer, le bilan de l’ensemble des banques représentant cinq fois la valeur du PIB annuel. Une caractéristique centrale du secteur est le poids dominant des deux grandes banques, UBS et Crédit Suisse, avec des bilans équivalents à près de trois fois le PIB. Le poids de ces géants a donné bien des sueurs froides aux Suisses lors de la crise. Les pertes massives d’UBS aux États-Unis ont conduit les autorités à injecter des fonds dans la banque et sortir les actifs les plus problématiques du bilan à l’automne 2008 afin d’éviter une faillite.