Gérard Grunberg edit

Politologue, directeur de recherche émérite au CNRS Écrivez à Gérard Grunberg
  • 3 juin 2015

    Vers la fin du clivage gauche-droite?

    Vers la fin du clivage gauche-droite?

    Le système partisan français est déstabilisé par les fractures qui se sont produites au sein de la gauche comme de la droite au cours de la période récente. Ces fractures ont affaibli le pouvoir structurant du clivage gauche/droite qui assurait le fonctionnement de notre système politique, en particulier au niveau des alliances gouvernementales. A quelles évolutions des attitudes politiques des Français ces fractures renvoient-elles ? La récente étude d’IPSOS pour Le Monde, la Fondation Jean-Jaurès et Sciences Po apporte un éclairage intéressant sur cette question.

  • 26 mai 2015

    Congrès socialiste: les dangers de dévitalisation du parti

    Congrès socialiste: les dangers de dévitalisation du parti

    Si le Premier secrétaire du Parti socialiste et le président de la République peuvent se féliciter de cette incontestable victoire politique qui leur assure, à l’un comme à l’autre, une relative tranquillité pour les temps à venir, on peut s’interroger sur les conditions dans lesquelles elle a été obtenue, en pointant un risque de dévitalisation démocratique du parti.

  • 30 avril 2015

    Cameron’s gamble, ou le risque du brexit selon Roger Liddle

    Cameron’s gamble, ou le risque du brexit selon Roger Liddle

    Roger Liddle, président du think tank progressiste Policy Network, vient de publier un texte du plus grand intérêt, The Risk of Brexit, sur l’évolution des positions du parti conservateur  à propos de l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union européenne et sur la gestion par le Premier ministre, David Cameron, de cet enjeu fondamental. Les élections législatives qui auront lieu le 7 mai prochain seront cruciales pour l’avenir de la relation de ce pays à l’UE. Cameron pourra-t-il obtenir une majorité parlementaire puis mener à bien sa politique européenne?

  • 15 avril 2015

    Ce parti qui n’avait que des ailes gauches

    Ce parti qui n’avait que des ailes gauches

    Au terme d’une de ces manœuvres enveloppantes dont il a le secret, Jean-Christophe Cambadélis est parvenu à ses fins : livrer un parti en ordre de marche au futur candidat à l’élection présidentielle de 2017, François Hollande, au prix certes de quelques concessions programmatiques… Mais qui lit les motions des congrès ? On ne saurait trop conseiller pourtant cette lecture car on y trouvera une critique en règle de l’action du gouvernement, un ralliement du parti aux thèses des frondeurs et une injonction à l’inaction pour les deux prochaines années.

  • 31 mars 2015

    « UMPS » : 100, FN : zéro, ou la prophétie auto-réalisatrice du Front national

    « UMPS » : 100, FN : zéro, ou la prophétie auto-réalisatrice du Front national

    À force de dénoncer l’existence de « l’UMPS », le Front national a fini par lui donner une consistance réelle. Non pas – ou pas encore – au niveau des stratégies des partis mais au moins, et clairement, au niveau de l’électorat. Qu'en sera-t-il aux élections régionales de décembre prochain?

  • 24 mars 2015

    Les impasses stratégiques du PS et du FN

    Les impasses stratégiques du PS et du FN

    Afin de limiter ses pertes au second tour, le PS a entonné l’air de l’unité. Logique. Mais l’union de la gauche peut-elle tenir lieu de stratégie pour ce parti? De son côté, le FN s’est enfermé dans une stratégie qui a pour but la destruction de l’UMP ou sa domination. Seul des trois, l’UMP/UDI peut gagner à la fois une élection présidentielle et des législatives.

  • 3 mars 2015

    Parti socialiste: un congrès, pour quoi faire?

    Parti socialiste: un congrès, pour quoi faire?

    Pour la première fois, une fraction importante du PS a voulu que le parti se comporte au pouvoir comme il le faisait jadis seulement dans l’opposition. Du coup, les débats internes se sont transformés en débats pour ou contre la politique du gouvernement, accusée d’être social-libérale et donc opposée à la ligne du parti. Ce faisant, le parti a renoncé à l’arrangement qui lui permettait auparavant de gouverner sans abandonner son idéologie ni briser son unité. À l’occasion de son prochain congrès, il se trouve donc conduit à juger l’action d’un gouvernement socialiste en activité. L’exercice est inédit. Peut-il être utile?  

  • 19 février 2015

    Le nouvel espace politique européen

    Le nouvel espace politique européen

    Depuis la Seconde Guerre mondiale, dans la plupart des pays démocratiques européens, le système politique a été structuré autour d’un clivage politique principal : le clivage gauche/droite. Or, depuis plusieurs années, ce clivage a perdu progressivement sa capacité à organiser le fonctionnement des systèmes politiques. Un autre est apparu et s’est accentué au fil du temps: le clivage « européens/souverainistes ».

  • 22 janvier 2015

    La société ouverte et ses ennemis

    La société ouverte et ses ennemis

    Défendre notre conception des libertés sans aboutir à l’affrontement entre l’islam et l’Occident, tel est l’immense défi qui est le nôtre aujourd’hui. Comment le relever ?

  • 22 octobre 2013

    La gauche dans le piège

    La gauche dans le piège

    Jean-Vincent Placé, président du groupe écologiste au Sénat, vient de déclarer qu’il souhaite que le mouvement lycéen pour le soutien de Léonarda reprenne. Venant d’un dirigeant politique, une telle déclaration signifie qu’au sommet de EELV certains sont désormais clairement favorables à la sortie du gouvernement. Pendant ce temps, les communistes s’apprêtent à voter contre le budget tandis que Mélenchon propose de rendre Valls à le Pen. Autant dire que la gauche politique a cessé d’exister. Le PS est désormais seul. Cette situation nouvelle appelle une analyse nouvelle.

  • 24 septembre 2013

    UMP et FN: une alliance inévitable?

    UMP et FN: une alliance inévitable?

    Le communiqué adopté à l’unanimité par l’UMP le 17 septembre marque un pas supplémentaire de ce parti vers une alliance à terme avec le Front national.  Certes ce communiqué dit le contraire : « Nous nous opposons avec vigueur à la politique menée par les socialistes et leurs alliés et nous combattons avec la même vigueur tous les extrémismes et les sectarismes. » Il semble ainsi reprendre le « ni ni » de Jean-François Copé. Mais en réalité, il traduit en d’autres termes l’innovation introduite par François Fillon. Il ne s’agit plus seulement de refuser le désistement ou l’accord avec PS ou le FN. L’UMP va beaucoup plus loin.

  • 8 juillet 2013

    La gauche socialiste a peur du pouvoir

    La gauche socialiste a peur du pouvoir

    La gauche du Parti socialiste, en envoyant une lettre à l’ensemble des parlementaires socialistes pour demander un report de la réforme sur les retraites, a été au-delà du conservatisme foncier qui caractérise depuis un an ses positions. Elle a clairement montré son irresponsabilité face aux devoirs qu’implique et qu’impose l’exercice du pouvoir.

  • 3 juin 2013

    Guy Carcassonne et la Ve République

    Guy Carcassonne et la Ve République

    Guy Carcassonne a été l’un de nos grands constitutionnalistes. Non seulement parce qu’il connaissait et analysait parfaitement les mécanismes institutionnels mais aussi parce que, dans la grande tradition française, il était un constitutionnaliste engagé. Il prenait parti et se passionnait pour l’amélioration de nos institutions. L’introduction de son merveilleux livre, La Constitution, livre qui se présente comme un simple commentaire de texte, nous livre en quelques pages denses et riches sa vision de la Ve République. Son auteur était un ferme défenseur du  régime actuel mais appelait constamment à mettre son fonctionnement davantage en conformité avec les principes de la démocratie et de la représentation.

  • 28 mai 2013

    Les Français sont plus germanophiles qu’europhiles

    Les Français sont plus germanophiles qu’europhiles

    Les peuples ne sont pas toujours ce que pensent les hommes et femmes politiques. La tentation de la germanophobie à laquelle ont récemment succombé certains d’entre eux le montre clairement. Quelles conclusions en tirer ?

  • 2 mai 2013

    Parti socialiste : la fuite en arrière

    Parti socialiste : la fuite en arrière

    Même pour des observateurs avertis l’évolution actuelle du parti socialiste ne peut que laisser stupéfait. Certes, il y a toujours eu dans ce parti une tendance à l’euroscepticisme contre l’Europe libérale – on disait dans les années soixante-dix l’Europe germano-américaine. Rappelons nous 2004-2005. Mais, depuis l’élection de François Hollande les choses se sont aggravées, aboutissant aujourd’hui à une situation où le Parti socialiste semble avoir abandonné toute ambition sérieuse de soutenir son propre gouvernement dans ses tentatives de réforme.

  • 23 avril 2013

    La crise politique française

    La crise politique française

    Les partis de gouvernement vont mal. Et du coup la France aussi. Le socle politique nécessaire pour redresser la situation désastreuse du pays n’existe plus ni à gauche ni à droite. Le  système représentatif est affaibli par la crise de confiance qui se développe en France et plus largement en Europe. L’autodestruction du système de partis italien doit nous avertir du danger. Nous ne sommes pas à l’abri d’une telle crise malgré la solidité de nos institutions. Les partis de gouvernement doivent prendre cette éventualité au sérieux et tenter d’inverser la dynamique politique actuelle.

  • 27 mars 2013

    Il y a le feu dans la maison Europe

    Il y a le feu dans la maison Europe

    Le Front national a manqué de peu de remporter l’élection législative partielle de la deuxième circonscription de l’Oise. Avec 48,6% des suffrages exprimés au second tour contre 26,6% au premier tour, sa candidate a presque doublé ses voix face à un candidat UMP sortant, passant de 7249 à 13190. Il s’agit là d’un phénomène électoral inédit et de première importance, même si certains voudront se rassurer en constatant que l’abstention a été de près des deux tiers des inscrits et que la personnalité du député sortant était très controversée. Au même moment, le co-président du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, soutenant l’un de ses proches, François Delapierre, qui avait traité « les 17 de l’Eurogroupe » de « salopards », précisant qu’il incluait bien le ministre de l’Economie et des Finances français dans ce nombre, estimait qu’il fallait appeler « un chat un chat et un salopard un salopard ». Surtout il accusait Pierre Moscovici d’avoir « un comportement de quelqu'un qui ne pense plus en français, qui pense dans la langue de la finance internationale ». Un relent des années Trente a alors empuanti notre atmosphère politique.

  • 11 mars 2013

    Le chagrin de Jean-Luc Mélenchon

    Le chagrin de Jean-Luc Mélenchon

    Jean-Luc Mélenchon a pris le deuil d’Hugo Chavez. On pourrait mettre sa cravate noire  et ses yeux rougis sur le compte de son goût de la mise en scène et ne voir là que ficelle politicienne dans son registre habituel de la provocation et de l’emphase. Ce serait une erreur car le De Profundis entonné en l’honneur du Commandante nous dit beaucoup de choses sur le co-président du Front de Gauche lui-même. Prenons-le donc au sérieux, au moins un instant.

  • 18 février 2013

    Les communistes à 100% dans l’opposition ?

    Les communistes à 100% dans l’opposition ?

    Lors de son récent congrès, le 36e, le Parti communiste français s’est clairement positionné comme une force d’opposition au pouvoir socialiste. Dans une interview au journal L’Humanité du 7 février 2012, sous le titre : « Il est urgent d’ouvrir une autre voie à gauche », Pierre Laurent, réélu à 100% Secrétaire général, a clairement défini la nouvelle ligne du parti. À 100% dans l’opposition ?

  • 20 décembre 2012

    L’affront aux deux Fronts

    L’affront aux deux Fronts

    Tandis qu’il y a quelques semaines l’inénarrable Jean-Luc Mélenchon traitait le PS d’astre mort, Marine Le Pen déclarait pour sa part il y a quelques jours que l’UMP n’existait plus. C’était avant les législatives partielles et la fin de la crise aiguë à l’UMP. Ces événements ont remis les pendules à l’heure et montré, une fois de plus, que les deux Fronts nourrissaient des espoirs très excessifs quand au sort des deux grands partis de gouvernement.