• 22 novembre 2009

    Emprunt : un dernier verre avant la sobriété ?

    Emprunt : un dernier verre avant la sobriété ?

    Comme tous ses prédécesseurs, Nicolas Sarkozy a promis de faire reculer la dette de l’État ; le faire aurait à coup sûr représenté une rupture. Mais voilà que, non seulement la dette est en train de bondir, crise financière oblige, mais de surcroît on nous propose un Grand Emprunt. Cette décision soulève deux questions : est-ce un bon déficit ? Est-ce la fin de la gabegie ?

  • 8 novembre 2009

    La finance est-elle utile à la croissance ?

    La finance est-elle utile à la croissance ?

    Suite aux réunions du G20, les régulateurs des marchés et institutions financières ont commencé à produire et tester des codes de conduite visant à freiner le taux de croissance des dettes émises par les institutions financières, que ce soit sous forme de crédits ou d’obligations. L’idée est de freiner la croissance de l’endettement des économies, grâce à des mécanismes incitatifs plus stricts que par le passé. La nouvelle réglementation ne discrimine donc pas les activités financières « utiles socialement » et les autres, comme le souhaitait par exemple Paul Krugman. Pour comprendre la démarche des régulateurs, il faut rappeler comment la finance est utile à la croissance… et comment elle peut nuire à cette croissance.

  • 21 octobre 2009

    Les mythes des subprimes

    Les mythes des subprimes

    Depuis qu’on a commencé aux États-Unis à distribuer et à refinancer en grande quantité des prêts hypothécaires subprime, au début des années 2000, ces prêts ont suscité beaucoup d’intérêt. Cet intérêt n’a fait que croître avec l’explosion des défauts de paiement connue sous le nom de « crise des subprimes ». Les chercheurs, les décideurs et le public ont essayé d'identifier les facteurs qui ont déclenché l’implosion de ce marché et à sa suite celle du système financier global. Mais une bonne partie des explications avancées sont des mythes. C’est en tout cas la leçon de plusieurs études empiriques récentes.

  • 14 octobre 2009

    À propos d’un investissement urbain à Neuilly...

    À propos d’un investissement urbain à Neuilly...

    Le maire de Neuilly est content. Le dossier d’aménagement en tunnel de la RN13 (avenue Charles de Gaulle) entre la Porte Maillot et la Défense va de l’avant. Un comité regroupant l’État, le département, la région et les communes de Paris et de Neuilly l’a désormais entériné. Jean Sarkozy, nouvel élu du Conseil général des Hauts-de-Seine et probable futur président de l’EPAD, peut réclamer sa part dans ce succès. Coût de l’opération : un milliard d’euros.

  • 6 octobre 2009

    Dette : l'explosion est-elle gérable ?

    Dette : l'explosion est-elle gérable ?

    Depuis le début de la crise financière la dette publique des principaux pays industrialisés a crû jusqu’à des niveaux explosifs. Selon les prévisions de la Commission européenne, le niveau moyen de la dette des pays de la zone euro approchera 90% de leur PIB en 2010. La hausse est encore plus spectaculaire aux États-Unis, où d’après la même source le chiffre de 90% serait dépassé. Quelles en seront les conséquences ?

  • 28 septembre 2009

    L’emprunt pour financer la dette ?

    L’emprunt pour financer la dette ?

    Alors que la France s’apprête à lancer un emprunt « national », sans avoir clairement défini l’objet de cet emprunt, il est une question simple : en avons-nous les moyens ? D'un point de vue d'économiste, elle peut se poser en ces termes : la croissance promise avec le nouvel emprunt aidera-t-elle à stabiliser la dette ?

  • 24 septembre 2009

    Crise : tout a changé, mais rien n'a changé

    Crise : tout a changé, mais rien n'a changé

    Une multitude de rapports ont été produits cette année, pointant les failles du système qui avait mené à la crise et proposant des réformes plus ou moins audacieuses. Trois G20 ont été réunis avec des listes impressionnantes de réformes à mener en matière de régulation financière. Mais tout se passe comme si à la grande peur avait succédé le lâche soulagement. En outre trois écoles s’affrontent sur les solutions, celle des politiques français et allemands, celle des gouvernants européens et américains, celle des académiques.

  • 8 juillet 2009

    Du grand emprunt et des déficits

    Du grand emprunt et des déficits

    Les commentateurs ont raison : il n’y a pas de logique économique au grand emprunt qu’annonce Nicolas Sarkozy pour 2010 sinon – on reconnaît la patte de M. Guaino – mobiliser l’opinion autour de l’effort de relance, aider au choc psychologique et détourner l’opinion de l’idée qu’elle pourrait avoir de finances publiques françaises allant à vau-l’eau. Accessoirement, créer du bruit politique, avec le talent qu’on connaît, les mêmes commentateurs saluant tous l’habilité tactique de l’annonce, comme si le temps politique ne devait consister qu’à aller d’habileté en habileté. Du point de vue des finances publiques, l’emprunt est même un non-sens : cela fait belle lurette que l’Etat a organisé efficacement une distribution de gros de ses emprunts, par des adjudications régulières, à prix serrés, immédiatement placés par les banques auprès des investisseurs français et étrangers, OPCVM et fonds de pension. Pourquoi payer une commission (probablement 15 centimes de marge de distribution, soit 150 millions d’euros en une fois et 20 centimes de surcoût sur le taux d'intérêt, pour faire encore 200 millions d’euros l’an) ? Pourquoi lever exclusivement l’épargne des Français, alors que les étrangers peuvent participer au financement de l’économie française ?

  • 15 juin 2009

    L’État brancardier, made in USA

    L’État brancardier, made in USA

    Le sauvetage de General Motors au terme de longues négociations menées par l’Administration Obama avec les syndicats, les élus locaux, les créanciers et le management de l’entreprise fait irrésistiblement penser aux pratiques naguère décriées de l’État brancardier à la française. Pour comprendre la logique de l’intervention de l’Administration Obama, il faut répondre à trois questions. Pouvait-on faire autrement, la faillite était-elle une option ? Pourquoi n’a-t-on pas introduit des incitations au renouvellement du parc du type prime à la casse pour ranimer la demande ? Le montage retenu est-il viable ou ne s’agit-il que d’un compromis politique accompagnant le déclin industriel de l’automobile ?

  • 8 juin 2009

    Faut-il revenir sur la flexibilité ?

    Faut-il revenir sur la flexibilité ?

    Les taux de chômage français (8,9%) et européen (9,1%) sont aujourd’hui à peu près identiques à celui des États-Unis (9,4%) et ils progressent au même rythme. C’est une coïncidence plutôt rare. Lors des chocs pétroliers des années 1970, le chômage n’avait pas augmenté aussi vite en Europe qu’aux États-Unis. De nombreux économistes américains louaient alors le fonctionnement des marchés du travail européens. C’est au début des années 1980 que le taux européen a rejoint puis dépassé le chiffre américain. La flexibilité du marché du travail américain est alors apparue comme un modèle plus convaincant et les pays européens ont commencé à s’en inspirer. Les cycles se sont rapprochés et l’Europe a rejoint les États-Unis. La crise n’a pas remis en cause cette convergence, mais on s’interroge désormais des deux côtés de l’Atlantique sur les bienfaits de la flexibilité. Va-t-on vers une remise en cause ?

  • 26 mai 2009

    Sarkozy : regard froid sur un premier bilan

    Sarkozy : regard froid sur un premier bilan

    Evaluer les deux premières années de Nicolas Sarkozy pose un problème de mesure. Faut-il le comparer à ses prédécesseurs ? Dans ce cas, oui, il y a bien eu rupture. Rupture de style et de management, bien sûr. Le président est aux commandes, rejetant le modèle coupe-circuit cultivé par tous les présidents de la Ve République. Plutôt une présidence de type américain, sans les contre-pouvoirs du Parlement, encore que la réforme des institutions encourage les députés à plus d’audace qu’auparavant. Le changement est tellement visible que l’on parle d’hyper-président. On peut approuver ou non cette évolution, mais le modèle précédent était celui d’un président peu visible et surtout peu actif, avec comme résultat plusieurs décennies de réformes sans cesse différées. Mesurée ainsi, la rupture est réalisée.

  • 19 mai 2009

    Sarkozy : réformes limitées, coût élevé

    Sarkozy : réformes limitées, coût élevé

    Deux ans après sa mise en oeuvre, le programme de réformes de Nicolas Sarkozy peut se résumer de la façon suivante: une révision à la baisse des objectifs, et un coût plus élevé que prévu. Quelles en seront les conséquences à terme sur les finances publiques ?

  • 7 mai 2009

    Faut-il allonger la durée des droits d’auteur ?

    Faut-il allonger la durée des droits d’auteur ?

    La Commission européenne doit examiner un texte visant à prolonger de 50 ans actuellement à 95 ans le droit d'auteur des musiciens et des maisons de disques — qu’on désigne par l’expression « droits voisins » des artistes interprètes et des producteurs de phonogrammes —, comme c’est déjà le cas aux Etats-Unis. L’objectif affiché par le commissaire en charge du dossier, Charlie McCreevy, est d'aider les musiciens vieillissants et de promouvoir de nouveaux artistes.

  • 4 mai 2009

    Sarkozy a-t-il échoué ?

    Sarkozy a-t-il échoué ?

    Il y a maintenant deux ans Nicolas Sarkozy arrivait au pouvoir avec un préjugé favorable extraordinairement fort non seulement en France mais également à l’étranger. Il se faisait élire pour s’attaquer aux blocages traditionnels de la société française. La rupture annoncée a-t-elle véritablement eu lieu ? Rien n’est moins sûr.

  • 22 mars 2009

    Relance : pourquoi les Américains ont raison

    Relance : pourquoi les Américains ont raison

    La préparation du G20, qui devait sceller la coopération internationale face à la crise, est en train de creuser un profond fossé entre l'Europe et les Etats-Unis. Les Américains ont lancé un appel pour une relance budgétaire coordonnée. Ils ont reçu le soutien actif du FMI, des Anglais, des Japonais et même des Chinois. Mais les Européens, emmenés par l'habituel tandem franco-allemand, plaident plutôt pour un renforcement de la réglementation des marchés financiers. Les raisons de ce dialogue de sourds sont multiples, et pas forcément à l'avantage des Européens.

  • 11 février 2009

    Plan auto : le pire des deux mondes

    Plan auto : le pire des deux mondes

    On croit rêver. Nicolas Sarkozy vient de déclarer au FT Deutschland qu’il faut produire en France les voitures achetées par des Français, comme il est légitime de produire en Inde les voitures achetées par les consommateurs indiens. La rumeur enfle, Sarkozy conditionnerait ses aides financières au secteur automobile à des décisions de relocalisation en France d’usines implantées en Tchéquie ou en Slovaquie. Cette « évidence de bon sens » qui est un immense lapsus protectionniste a été approuvée par M. Bayrou qu’on croyait sincèrement attaché au marché intérieur et, en tous cas, plus européen. Se sentant menacés les dirigeants slovaques ont répondu du tac au tac qu’on renverrait Gaz de France en France au lieu de lui confier la gestion de la distribution gazière en Slovaquie. La démonstration a ainsi été faite en temps réel, le protectionnisme appelle le protectionnisme, c’est un jeu à somme négative. À caresser les opinions publiques dans le sens du poil, on obtient le pire des deux mondes, celui de l’inefficacité économique et du discrédit politique.

  • 27 janvier 2009

    Faut-il nationaliser les banques ?

    Faut-il nationaliser les banques ?

    Où en est aujourd'hui le système bancaire français ? Les banques font la queue au guichet de l’État pour lever des capitaux frais, mais elles prétendent qu’elles sont correctement capitalisées. Cet apport de l’État est nécessaire à leurs yeux pour maintenir un rythme soutenu d’octroi de crédits nouveaux, mais elles affirment aussi que leurs encours de crédit n’ont cessé de progresser malgré la crise. Alors que les acteurs économiques, ménages et entreprises, dénoncent l’attrition du crédit et que le médiateur, M. Ricol, menace de dénoncer sur la place publique les banques inciviques, ces dernières protestent de leur bonne foi et assurent qu’il n’y a pas de risque de credit crunch en France.

  • 26 janvier 2009

    Paris et le désert français ?

    Paris et le désert français ?

    Le prix Nobel d’économie 2008, attribué à Paul Krugman pour sa théorie de la localisation des activités économiques, pointe l’importance des problématiques de géographie économique. En 2008, selon les Nations-Unies, pour la première fois dans l’histoire, plus de la moitié de la population mondiale, soit 3,3 milliards de personnes, vivrait désormais en milieu urbain. En 2008 toujours, la Banque Mondiale a consacré son rapport annuel à la géographie économique, reconnaissant le rôle joué par les facteurs spatiaux dans le processus de développement. L’ampleur des inégalités spatiales entre, mais aussi à l’intérieur, des nations, ainsi que le rôle des économies d’agglomération comme moteur de la croissance économique sont donc pleinement reconnus, tant par les grandes institutions internationales que par le monde académique.

  • 17 décembre 2008

    Le mirage de la relance ciblée

    Le mirage de la relance ciblée

    La relance budgétaire est une opération de bon sens. On ne devrait jamais accepter un déficit budgétaire de bon cœur car il est rarement justifié. Après trois décennies de gabegie, la dette publique est élevée et pèse sur l’économie. Mais il n’y a pas le choix. À situation exceptionnelle, réponse exceptionnelle. Bravo, donc, pour la relance et, courage. Si les prévisionnistes ne se trompent pas – ce serait original ! – il en faudra sans doute beaucoup plus. Mais il est étrange de voir comment une bonne idée peut être immédiatement galvaudée. Tous les groupes d’intérêt n’ont compris qu’une chose : le porte-monnaie de l’État – le vôtre, le mien, celui des contribuables – s’entrouvre. Et le gouvernement semble avoir compris la même chose : le temps est aux bonnes œuvres, celles qui vous valent des reconnaissances durables. À ce jeu très en vogue, ce n’est ni le sens de l’intérêt général ni la qualité du raisonnement économique qui compte, mais le toupet et la gourmandise. De quoi faire pâlir les banquiers.

  • 16 décembre 2008

    C'est le moment de financer l'innovation !

    C'est le moment de financer l'innovation !

    La crise fait peur. Les pouvoirs publics se portent au secours de tout un chacun : les banques voire les compagnies d'assurance, puis les petites entreprises, puis les grandes entreprises aujourd'hui fragilisées (l'automobile...), sans oublier les ménages faillis ou surendettés. Si la crise est destruction créatrice, il serait grand temps de se préoccuper aussi des entreprises émergentes, encore plus difficiles à financer en ces périodes incertaines qui rendent les investisseurs bien plus prudents.