• 27 octobre 2007

    Du culte du patrimoine au culte de l'amateur

    Du culte du patrimoine au culte de l'amateur

    Le 1er août 2007, Nicolas Sarkozy a adressé à Christine Albanel une feuille de route pour une rénovation de la politique culturelle. Le texte aborde maints sujets, mais il s'affirme d'abord comme un plaidoyer pour enrayer l'échec de la démocratisation des arts cultivés. Il s'agit d'en élargir la diffusion, notamment favoriser l'accès aux œuvres de l'esprit par la médiation audiovisuelle et par les réseaux numériques, et de sensibiliser davantage les jeunes grâce au développement de l'enseignement culturel et artistique - une voie ouverte par la gauche et refermée à l'ère chiraquienne. La gratuité des musées et des sites à haut contenu culturel pose une mesure-phare. Certains enseignants et intellectuels ont dû jubiler secrètement : depuis les années Lang, ils dénonçaient le relativisme culturel et la part belle dévolue à une conception anthropologique de la culture (ensemble qui balayerait du patrimoine national à l'art culinaire et à la mode). Retour aux fondamentaux du ministère de la Culture. Pourquoi pas ? Et pourtant, le volontarisme " tout pour le patrimoine " laisse songeur, si l'on examine les résultats fournis par une étude du BIPE : " Approche générationnelle des pratiques culturelles et médiatiques ".

  • 5 octobre 2007

    Web 2.0 : seuls, mais ensemble

    Web 2.0 : seuls, mais ensemble

    A vingt ans, impossible d'être solitaire, sous peine d'être tenu pour un inconscient qui handicape son avenir. " Il faut être socialisé ", affirme une société habitée par les vertus de la communication. Dans cette période de la vie où les contraintes sont théoriquement moins pesantes, il est bienvenu de se construire, de s'expérimenter dans des relations amicales ou amoureuses. Les autres, c'est d'abord les copains de classe ou les voisins, mais pas uniquement ; c'est aussi ceux que les sorties, les voyages, les rencontres posent sur votre chemin. La génération de 68 a porté haut les valeurs de l'échange et de l'amitié. Elle voulait ainsi sillonner la planète, la comprendre et même la sauver. Mais tout a changé. Quarante ans plus tard, pour explorer le monde et s'éprouver face à lui, il suffit d'ouvrir son ordinateur et de s'immerger dans la sociabilité virtuelle.

  • 25 mai 2007

    La société de l'hyperinformation

    La société de l'hyperinformation

    En 2003, un groupe d’économistes et de théoriciens de l’information de l’université de Berkeley publiait How Much Information, un des premiers essais systématiques pour mesurer la quantité d’information produite et stockée dans les médias, notamment numériques. L’étude montrait que cette quantité double dans des intervalles de plus en plus brefs. Les chiffres donnent le vertige et dépassent toute capacité humaine de représentation, mais la croissance exponentielle de la quantité d’information disponible ne se réduit pas à une multiplication de données. Où nous conduit cette société de l’hyperinformation ?

  • 29 janvier 2007

    Tous experts, tous artistes !

    Tous experts, tous artistes !

    Internet réactive un débat lancé depuis la naissance des industries culturelles : la distance de plus en plus ténue entre l'auteur de contenus culturels ou informatifs et son public. L'effacement de la sacralité de l'œuvre et du créateur, l'interchangeabilité des places, telles étaient bien les perspectives redoutées par les pourfendeurs de la culture industrialisée dès les années 1930. La prophétie s'est réalisée. Tous experts, tous artistes : voilà le credo de l’époque. Ce changement incite à repenser radicalement les pratiques culturelles.

  • 13 septembre 2006

    Comment le numérique crée un genre littéraire

    Comment le numérique crée un genre littéraire

    L'anthropophagie entre réalité et reflet numérique, entre la banalité quotidienne et sa projection en technicolor, caractérise la psyché de l'individu moderne et bouleverse la littérature. Deux exemples puisés dans la hotte des 700 romans de la rentrée littéraire en témoignent.

  • 2 juillet 2006

    Quelque chose de brisé au pays des Bataves

    Quelque chose de brisé au pays des Bataves

    Le fait que des journaux scandinaves aient été à l'origine des caricatures du Prophète jugées offensantes par les musulmans n'est peut-être pas un hasard. Ces sociétés fortement sécularisées et ethniquement homogènes se trouvent confrontées pour la première fois de leur histoire à la présence sur leur sol d'autres cultures, d'autres identités. Dans un premier temps elles ont cru pouvoir y faire face en pratiquant un multiculturalisme de bon aloi. Mais celui-ci a révélé ses limites car il a mis en évidence l'ambiguité d'une politique visant à reconnaître la particularité de chacun sans promouvoir pour autant la création d'un espace commun à tous. Egaux certes, mais séparés.