Les essais de Telos edit
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7 décembre 2025
La résilience démocratique externe de l’Europe à l’épreuve
Les déclarations du général Mandon, appelant la France à «accepter de perdre ses enfants» en cas de conflit avec la Russie et à se préparer à un choc possible d’ici trois ou quatre ans, ont déclenché une vive polémique. Certains y voient un discours de «va-t-en-guerre», d’autres un rappel lucide des risques pesant sur l’Europe. Plutôt que de trancher moralement, il faut analyser ce type de prise de parole comme un symptôme d’indécidabilité stratégique au cœur de ce qu’on peut appeler la résilience démocratique externe des États membres de l’Union, c’est-à-dire leur capacité à encaisser, absorber et dissuader des pressions géopolitiques intenses et durables, sans céder au chantage ni dénaturer leurs procédures institutionnelles internes. lire la suite
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22 novembre 2023
Le retour discret du totalitarisme
L’étiquette «agent étranger», apposée à des organisations et à des personnes, marque une évolution très inquiétante de la Russie contemporaine. Au fil des lois, la pénalisation de l’opinion se fait de plus en plus marquante et le pouvoir des tribunaux de plus en plus discrétionnaire. L’espace public en est atrophié, privé de ressources contre la propagande. Cette dérive, entamée il y a une douzaine d’années et accélérée depuis l’attaque contre l’Ukraine, signale la réactivation méthodique des procédés du totalitarisme soviétique. lire la suite
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9 janvier 2022
La guerre annoncée de Vladimir Poutine
Poutine a fait tapis, tout mis sur la table et s’est – volontairement, on peut le craindre – mis dans une situation où il lui sera difficile de reculer. Il dit que nous sommes ses ennemis peut-être parce qu’il le pense, mais surtout parce qu’il s’y est obligé: c’est le seul lambeau de réalité qui cadre avec son système. Tout le problème est que le discours de guerre tend à être performatif. À force de se dire en guerre avec nous, Poutine risque de se sentir obligé de traduire, si peu que ce soit, son discours en actes. lire la suite
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5 janvier 2022
Quelles convergences à gauche?
Dans une récente tribune publiée par le journal Le Monde, Christiane Taubira appelle la gauche à s’unir: «Nos convergences sont suffisantes pour nous permettre de gouverner ensemble cinq ans». En exposant ici les positions des différentes organisations de gauche ainsi que celles de la Primaire populaire, présentées dans trois volets (politique économique et sociale, institutions, politique extérieure et de défense), nous examinons les convergences et divergences entre les projets. Premier épisode : la politique économique et sociale. lire la suite
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29 octobre 2020
Le mur de la dette est-il imaginaire?
Utiliser les marges de manœuvre budgétaires offertes par la BCE fut et reste de bonne politique. Mais l’augmentation de la dette publique ne doit pas pour autant être considérée comme indolore car l’économie française a cette particularité que l’endettement privé y avait également beaucoup augmenté, avant la crise. Pour que les lendemains ne déchantent pas, il faut en anticiper les conséquences et réfléchir aux parades. lire la suite
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19 juillet 2016
La souveraineté introuvable
La campagne sur le Brexit a remis au premier plan une question centrale en politique: la capacité d’un peuple à décider de son destin. Mais réinvestir la question de la souveraineté ouvre directement sur une difficulté majeure: où se situe aujourd’hui cette absente si présente? lire la suite
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18 juillet 2016
La maladie de la démocratie. Réflexions sur le Brexit
Le Brexit amène au grand jour une inquiétude sourde qu’on retrouve un peu partout en Europe, inquiétude mêlée de mauvaise conscience, selon une formule qui pourrait être résumée ainsi: et si les peuples, au lieu d’écouter la raison, écoutaient leurs passions? Et si leurs passions, dans leur aveuglement même, accusaient l’illégitimité d’un monde qu’ils n’ont, précisément, plus de raison d’accepter? lire la suite
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4 novembre 2015
Pour une réforme de la loi électorale
« Refaire la démocratie » : le rapport établi sous la coprésidence de Claude Bartolone et Michel Winock, et dont nous avons publié une analyse critique, a placé au cœur de ces propositions la modification du régime électoral des députés à l’Assemblée nationale, recommandant à cet égard l’institution en lieu et place du scrutin uninominal majoritaire à deux tours, l’adoption d’une formule mixte, mi-majoritaire, mi-proportionnelle. Nous proposons de pousser la réflexion sur le sujet et de nous interroger successivement sur les justifications démocratiques, les effets potentiels et les modalités imaginables du seul bouleversement en profondeur de nos usages institutionnels qui soit aujourd’hui à la portée du président de la République et de la majorité parlementaire. lire la suite
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15 octobre 2015
Notes sur le rapport Bartolone-Winock
« Refaire la démocratie ». C’est sous ce titre ambitieux que le comité constitué, à l’initiative du président de l’Assemblée nationale, de parlementaires (dix députés et un sénateur) et de personnalités indépendantes a publié son rapport sur la rénovation de nos institutions. Etabli sous la co-présidence de M. Bartolone et de l’historien Michel Winock, ce document a retenu toute l’attention de Telos qui présente, au fil de trois publications successives, l’analyse critique qu’il a inspirée à Jean-Louis Bourlanges, ancien membre du comité Balladur qui prépara la révision constitutionnelle de 2008. lire la suite
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23 février 2015
Trois contradictions de la gauche souverainiste
Il y a dans la sensibilité souverainiste des éléments respectables: l’importance donnée à la solidarité nationale, le sentiment profond d’une communauté de destin, une vision intransigeante du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Pour autant, cette culture politique s’abîme aujourd’hui dans une logique sectaire, qui l’emporte aux antipodes de ce qu’elle entend défendre. Trois contradictions en témoignent, que l’affaire ukrainienne met en évidence. lire la suite
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19 septembre 2006
Comparaisons de niveau de vie: un nouvel indicateur
En matière de comparaisons internationales de richesse, le PIB par habitant est l'indicateur qui retient encore le plus l'attention. Pourtant, il n'est guère comparable d'un pays à l'autre. Deux pays au même niveau de PIB par habitant peuvent être très différents en matière de temps de travail, de précarité, de santé, de consommations de biens collectifs, d'inégalités et de perspectives de croissance future. Nous proposons une méthode permettant de faire des corrections sur le PIB pour tenir compte de différents éléments qui affectent le niveau de vie et qui ne sont pas enregistrés dans les statistiques de la comptabilité nationale. lire la suite
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2 juillet 2006
Quelque chose de brisé au pays des Bataves
Le fait que des journaux scandinaves aient été à l'origine des caricatures du Prophète jugées offensantes par les musulmans n'est peut-être pas un hasard. Ces sociétés fortement sécularisées et ethniquement homogènes se trouvent confrontées pour la première fois de leur histoire à la présence sur leur sol d'autres cultures, d'autres identités. Dans un premier temps elles ont cru pouvoir y faire face en pratiquant un multiculturalisme de bon aloi. Mais celui-ci a révélé ses limites car il a mis en évidence l'ambiguité d'une politique visant à reconnaître la particularité de chacun sans promouvoir pour autant la création d'un espace commun à tous. Egaux certes, mais séparés. lire la suite
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