• 10 décembre 2008

    Les habits neufs du vieux PS

    Les habits neufs du vieux PS

    Le nouveau PS est arrivé ! Sa nouvelle direction du moins, à la fois « résolument de gauche » et « rénovée », c’est-à-dire dans le langage du socialisme français contemporain à la fois rajeunie, féminisée et « diversifiée ». Cette nouvelle direction a donc une apparence : une liste de noms et de visages dont beaucoup sont inconnus du grand public. Mais elle a aussi une réalité : celle d’un aréopage de professionnels de la politique, vieux routiers des combines de courants et de congrès, « jeunes » anciens responsables des mouvements de jeunesse du parti et rénovateurs permanents passés de courant en courant. Il s’agit davantage d’une rénovation de façade que d’un nouveau cours de l’histoire socialiste. On verra à l’usage, mais l’entame n’est guère convaincante ne serait-ce qu’au regard des objectifs annoncés.

  • 5 décembre 2008

    La pauvreté: spectacle saisonnier, fléau endémique

    La pauvreté: spectacle saisonnier, fléau endémique

    On a longtemps cru que, croissance des richesses collectives aidant, la pauvreté se résorbait. Dotée d’un généreux système de redistribution, la France n’est d’ailleurs pas si mal placée parmi les pays européens. Mais tous les hivers, des associations comme Les Restos du cœur ou le Secours catholique tirent la sonnette d’alarme et signalent la déferlante des demandes d’assistance qui convergent vers elles. Qui croire? Que faire?

  • 3 décembre 2008

    Le PS souhaite-il vraiment revenir au pouvoir ?

    Le PS souhaite-il vraiment revenir au pouvoir ?

    Cette question alimente depuis quelque temps les débats et réflexions sur l’avenir de ce parti. L’un des arguments les plus intéressants fournis par ceux qui répondent à cette question par la négative concerne la nature actuelle du parti socialiste. Détenant un nombre très important de positions électives à tous les niveaux, le PS n’aurait plus « assez faim » pour vouloir de surcroît occuper la plus prestigieuse, la présidence de la République. En outre, ses positions locales seraient plus facilement conservées dans l’opposition que dans une situation où le parti serait au pouvoir. Se serait ainsi instaurée une sorte de cohabitation, non pas entre gouvernement et présidence de la République mais entre le national (à droite) et le local (à gauche). Une telle analyse a sa part de vérité. Mais si le Parti socialiste a bien un problème avec le pouvoir national, les raisons principales en sont ailleurs. Et elles sont plus anciennes et plus profondes. Elles renvoient à la difficulté des socialistes d’assumer aussi bien les réalités du capitalisme que celles du système présidentiel.

  • 25 novembre 2008

    Même vaincue, Royal a (peut-être) gagné

    On entend beaucoup dire en ce moment, alors que les socialistes se déchirent, que Ségolène Royal serait atypique au Parti socialiste, qu’elle n’en maîtriserait pas les codes ou qu’elle aspirerait à une rénovation en profondeur des mœurs partisanes parce que celles-ci ne seraient pas les siennes. Comment alors ne pas s’étonner de ce que cette personnalité si peu « socialiste », qui veut secouer si fort le « vieux parti », ait pu rassembler derrière son seul nom la moitié des votes des militants lors du scrutin de désignation du Premier secrétaire le 21 novembre ? Alors même qu’elle a contre elle tout ce que le parti compte de célébrités établies – de sa gauche (Fabius, Hamon, Emmanuelli, Montebourg…) à sa droite (Rocard, partisans de Strauss-Kahn…) en passant par son centre (mou) de gravité depuis dix ans (Hollande, Jospin, Delanoë, Aubry…). Bref, comment celle que ses camarades désignent souvent comme une « usurpatrice » a-t-elle réussi un tel coup ?

  • 22 novembre 2008

    Qui a gagné le congrès de Reims ?

    Qui a gagné le congrès de Reims ?

    La réponse paraît simple : c’est Martine Aubry. La direction du parti socialiste l’a déclarée élue et le Conseil national qui se réunira la semaine prochaine refusera probablement la demande de sa concurrente de rejouer le second tour de scrutin. Il y a donc toutes les chances que cette instance confirme la victoire de la maire de Lille. Celle-ci l’a donc finalement emporté. Le Parti socialiste a une nouvelle secrétaire générale.

  • 18 novembre 2008

    Le pari perdu de Delanoë

    Le pari perdu de Delanoë

    Du Congrès de Reims on ne sait qui est le vainqueur. En revanche on connaît d’ores et déjà le grand perdant : Bertrand Delanoë. Etonnant perdant tant il avait réussi, ces dernières années, à élaborer un cocktail aussi rare que précieux en politique en faisant rimer fidélité et audace. Il était ainsi apparu comme un homme neuf sur la scène socialiste et dans les sondages d’opinion tout en étant considéré par son parti comme un véritable militant de longue date. Or dans ce congrès, pour son malheur, il a été fidèle à tout sauf à son audace. En perdant la bataille de Reims, il a montré ses faiblesses à ses adversaires et aux Français.

  • 12 novembre 2008

    Un Obama français est-il possible ?

    Un Obama français est-il possible ?

    La victoire de Barack Obama a soulevé la question, récurrente, de la représentation des minorités dites « visibles » parmi les élus et responsables politiques français. D’aucuns ont voulu y voir un encouragement. D’autres ont souligné le chemin qui restait à parcourir dans une société dont on a souvent entendu dire ces derniers mois qu’elle ne serait pas « prête » à élire l’un des membres de ces minorités à la tête de l’Etat. Outre les qualités personnelles indispensables à l’affaire et les circonstances nécessaires à une telle élection (contexte, adversaire, besoin de changement) qui ont joué un rôle-clef dans le cas américain, on insistera sur l’arrière-plan politique : comment les partis accueillent-ils et promeuvent-ils les personnalités issues de ces « minorités visibles » ?

  • 10 novembre 2008

    Madame Royal tirez la première !

    Madame Royal tirez la première !

    Ségolène Royal, au lendemain du vote des adhérents socialistes et à la veille du congrès de Reims, a entre ses mains, pour une large part, l'avenir du socialisme français. Des décisions qu'elle prendra dans les prochains jours dépendra le cours futur de la gauche française. En effet, François Hollande, après une courte période de flottement, a reconnu que c'était à elle à proposer le nom du futur leader du Parti socialiste. Ce qui implique la prise de deux décisions différentes. La première concerne Ségolène Royal elle-même : veut-elle ou non prendre dès maintenant la direction du Parti socialiste ? La seconde concerne la future ligne politique du PS.

  • 27 octobre 2008

    Pendant la crise financière Sarkozy fait (toujours) de la politique...

    Pendant la crise financière Sarkozy fait (toujours) de la politique...

    C’est une affaire entendue : cette crise met un terme à 25 ans de domination absolue du marché sur la politique, de la déréglementation sur la régulation, de la cupidité des financiers sur l’esprit du capitalisme entrepreneurial. Pour une opinion publique en prise avec le chômage, l’érosion du pouvoir d’achat et la peur de l’avenir, le spectacle de dirigeants faillis grassement rémunérés ne peut que nourrir un anti-capitalisme atavique que Nicolas Sarkozy a réussi à capter parfaitement, quitte à asphyxier un petit peu plus le PS. C’est une affaire entendue, sauf que dans le monde réel, les faits observés correspondent rarement aux idées reçues.

  • 29 septembre 2008

    Un présidentiable pour diriger le PS ?

    Un présidentiable pour diriger le PS ?

    La préparation du prochain congrès de Reims du Parti socialiste (14-16 novembre) est entrée dans une phase nouvelle avec le dépôt des motions d’orientation. Peut-on y voir un peu plus clair à présent sur le profil du prochain leader et plus largement sur la manière, jusqu’ici fort confuse, dont les socialistes abordent la question centrale du leadership? Un peu, mais pas beaucoup, serait-on tenté de répondre, tant la question présidentielle continue d’embrouiller leurs positions à l’extrême.

  • 21 juillet 2008

    PS : les enjeux du congrès

    PS : les enjeux du congrès

    Rarement les enjeux d’un congrès socialiste auront été aussi lourds que ceux du prochain congrès de Reims. Mais rarement, également, les défis qu’il comporte auront été si difficiles à relever. Les deux principaux enjeux sont celui du leadership et celui de la ligne politique. Non seulement ils sont redoutables pris séparément mais encore leur intrication les rend particulièrement difficiles à affronter en même temps.

  • 16 juillet 2008

    Desperate French TV

    Desperate French TV

    Alors que les chaînes publiques affrontent un avenir erratique, un autre coup de poignard frappe l’audiovisuel français. En 2007, pour la première fois sur nos écrans, les séries américaines emportent massivement l’adhésion du public et devancent les séries hexagonales. La fiction télévisée, genre noble de la télévision et fleuron de la politique de l’exception culturelle, voit sa légitimité ébranlée.

  • 7 mai 2008

    Les réformes et l’Europe : rendez-vous manqué

    Les réformes et l’Europe :  rendez-vous manqué

    En annonçant la rupture avec les archaïsmes franco-français, le candidat Sarkozy se présentait comme celui qui mettrait un terme à la marginalisation de la France dans les affaires européennes. Certes, son ardeur à promouvoir les entreprises françaises inquiétait nos partenaires, mais l’idée d’une France profondément réformée soulevait bien des espoirs. C’était bien parti.

  • 1 mai 2008

    Les pièges de la présidentialisation

    Les pièges de la présidentialisation

    Nicolas Sarkozy avait de bonnes raisons, une fois élu, de penser que le régime de la Cinquième République entrait dans une phase nouvelle de son histoire caractérisée par une présidentialisation accrue. Mais le président a méconnu les ressorts réels, parlementaire et partisan, du fonctionnement du régime.

  • 28 avril 2008

    PS : le syndrome Maginot

    PS : le syndrome Maginot

    La nouvelle déclaration de principes élaborée par la direction du Parti socialiste évoque irrésistiblement la fameuse Ligne Maginot : elle est dépassée avant même d’avoir servi. La déception est à la hauteur des attentes pour tous ceux qui espéraient depuis longtemps l’inscription de cet aggiornamento doctrinal dans le marbre du socialisme français.

  • 25 avril 2008

    Syndicalisme : la fin d’une époque ?

    Syndicalisme : la fin d’une époque ?

    Les résultats de la négociation sur la représentativité et le financement syndical n’étaient pas garantis d'avance. Pourtant, une déclaration commune est aujourd’hui publique. Ses enjeux vont bien au-delà d’une simple recomposition du champ syndical.

  • 26 mars 2008

    Que reste-t-il du Modem?

    Que reste-t-il du Modem?

    Il serait abusif de juger les résultats des municipales à la seule aune du faible nombre de maires ou de la défaite de François Bayrou à Pau. Les principaux enjeux, pour le parti centriste, était plus discrets. Il s’agissait de consolider son implantation locale en faisant élire des conseillers; de rééquilibrer le parti en faisant émerger des responsables plus marqués à gauche; mais aussi de s’émanciper de l’UMP, en jouant l’indépendance et de tenter des alliances à gauche. C’est sur l’ensemble de ces enjeux que doit être évaluée la réussite du Modem.

  • 24 mars 2008

    Pour les économistes, les municipales sont nationales

    Pour les économistes, les municipales sont nationales

    Ce qui ressort des élections municipales de 2008 est désormais bien établi dans la littérature économique : les résultats des élections locales sont clairement influencés par les évolutions des données économiques nationales.

  • 18 mars 2008

    La victoire de la gauche et du bipartisme

    La victoire de la gauche et du bipartisme

    La nette victoire socialiste aux élections municipales et cantonales représente plus qu’un rééquilibrage du rapport gauche/droite en faveur de la gauche.  Par delà cette victoire se dégage un second enseignement : l'entrée de la vie politique française  dans une logique bipartite forte illustrée par l’échec spectaculaire du Modem.

  • 21 février 2008

    L'antisarkozysme n'est pas une politique

    La France est à nouveau le théâtre d'une pièce qu'elle aime à se rejouer de temps à autre.  L'argument nous en est familier. Il nous a été légué par notre grande Révolution : c'est celui de l'union des républicains contre la tyrannie. L'appel à la vigilance républicaine lancé par l'hebdomadaire Marianne et signé par diverses personnalités politiques ressort de cette tradition.