• 9 février 2011

    Les socialistes veulent-ils changer de République ?

    Les socialistes veulent-ils changer de République ?

    Après le Forum sur les institutions organisé par le Parti socialiste à partir des propositions de Manuel Valls le 2 février, nous ne savons toujours pas si les socialistes entendent amender la constitution ou changer de République, puisque le bureau national a rejeté l'idée, pourtant raisonnable, d’envisager de futures propositions de révision dans le cadre du régime actuel. Alors ?

  • 4 février 2011

    Égypte: regard froid sur une crise brûlante

    Égypte: regard froid sur une crise brûlante

    Le mouvement de protestation contre le président Moubarak a abouti, pour l’instant, à un résultat paradoxal : le retour des militaires au cœur du régime et l’éviction des réformateurs du parti au pouvoir. Le nouveau vice-président, Omar Souleiman, est un général, chef des services de renseignements, et très proche de Hosni Moubarak. Il s’est illustré durant les années 1990 dans la lutte contre les islamistes. Le nouveau Premier ministre, Ahmed Chafik, est également un général.

  • 2 février 2011

    Énergie : le retour de Nabucco

    Énergie : le retour de Nabucco

    Depuis son lancement en 2002, le projet de gazoduc Nabucco a eu plusieurs vies. À de nombreuses reprises il a été donné comme mort mais il a finalement su renaître de ses cendres. Même lorsqu’il devint projet prioritaire européen, Nabucco avança peu et recula beaucoup, suscitant les moqueries à peine masquées de Vladimir Poutine, alors président de la Russie et principal promoteur de South Stream, le projet concurrent. Ce schéma dépeint bien la situation de Nabucco avant la crise. Cette dernière a apporté un bol d’air nouveau pour le projet européen qui a su l’utiliser à bon escient. Les derniers développements en Azerbaïdjan et au Turkménistan le montrent bien, car Nabucco est en train de résoudre son principal problème, le manque de sources d’approvisionnement.

  • 1 février 2011

    Banques centrales : une indépendance en question

    Banques centrales : une indépendance en question

    Durant les années 1990, on a assisté à un mouvement spectaculaire : pays après pays, les banques centrales ont acquis un statut formel d’indépendance à l’égard des politiques. Partie de Nouvelle-Zélande, cette vague s’est étendue à l’ensemble des pays développés puis aux pays émergents. Certes, il y avait déjà quelques banques indépendantes, en Allemagne et en Suisse, et leur succès, fait de monnaie forte et d’inflation basse, a joué un rôle important. Bien sûr, certains pays émergents n’ont pas suivi, en particulier la Chine où la notion même d’indépendance est séditieuse. Mais la conversion a été presque totale.

  • 30 janvier 2011

    Zone euro : un fédéralisme rampant

    Zone euro : un fédéralisme rampant

    Le Fonds européen de stabilité financière (FESF) vient de rencontrer, avec sa première émission, un succès impressionnant : le fonds cherchait à lever cinq milliards sur les marchés, le livre d’ordres a dépassé les 40 milliards ! Est-ce pour autant la fin de la crise de la zone euro ? Cela reflète en tout cas l’espoir d’une solution qui entraînera plus de transferts et de solidarité budgétaire dans la zone. Les émissions du FESF ne sont pas des « eurobonds », mais les solutions qui se dessinent laissent augurer le début d’une forme de fédéralisme.

  • 28 janvier 2011

    Les Arabes jouent-ils aux dominos ?

    Les Arabes jouent-ils aux dominos ?

    Contrairement aux apparences, l’Égypte n’est pas la Tunisie. Pourquoi ? Parce que la séquence manifestations-départ de Ben Ali, que l’on ne peut s’empêcher de mettre en avant et que les manifestants égyptiens ont en tête, n’est pas une séquence complète. La séquence complète est : manifestations-refus d’intervenir de l’armée-départ de Ben Ali. Quant à l’opération complète, elle s’apparente pour l’instant à une tentative du régime de survivre, moyennant le départ de Ben Ali et un certain nombre de réformes.

  • 26 janvier 2011

    La peur des primaires gagne le PS

    La peur des primaires gagne le PS

    Jean-Christophe Cambadélis, lieutenant de DSK, vient de déclarer : « Non seulement Jean-Luc Mélenchon fait de la défaite du PS un choix stratégique. Non seulement les écologistes avec Nicolas Hulot s’éloignent d’un pacte à gauche. Non seulement nous sommes à dix candidats aux primaires socialistes, avec comme conséquence un brouhaha bavard, non seulement les candidatures se multiplient à gauche... Bonjour le deuxième tour s’il y en a un ! » Les primaires socialistes sont-elles devenues pour autant la machine à perdre de la gauche ? Cette interprétation est à bien des égards très contestable.

  • 24 janvier 2011

    Tunisie : « Oui mais nous ne savions pas ! »

    Tunisie : « Oui mais nous ne savions pas ! »

    Quand sonnera l’heure du bilan de la politique étrangère de Nicolas Sarkozy, l’affaire tunisienne pèsera sans doute assez lourd. À tort ou à raison elle aura révélé l’immobilisme préoccupant de notre politique arabe. Parmi les explications avancées pour justifier une attitude pour le moins complaisante vis-à-vis du régime de Tunis, figure le fameux « Oui mais nous ne savions pas... » Vraiment ?

  • 23 janvier 2011

    Marine Le Pen ouvre un nouveau front

    Marine Le Pen ouvre un nouveau front

    Le temps de la « peste blonde », suivant le titre du magazine Causeur de ce mois-ci, est-il venu ? On sent poindre l’inquiétude, aussi bien dans les commentaires médiatiques que politiques. Et même si beaucoup de commentateurs s’empressent de déclarer que finalement Marine Le Pen n’est que la fille de son père, et que donc rien ne change fondamentalement au Front national, son élection à la présidence du parti inquiète déjà plus qu’elle ne rassure.

  • 18 janvier 2011

    Faut-il contrer la faiblesse du dollar ?

    Faut-il contrer la faiblesse du dollar ?

    Plusieurs pays sont confrontés à une appréciation substantielle de leur monnaie par rapport au dollar, voire à l’euro. Cela concerne d’abord les pays émergents, par exemple le Brésil dont les exportateurs souffrent de la forte montée du real par rapport au billet vert. Si d’autres pays comme la Chine connaissent une appréciation moindre, cela n’est dû qu’à leur intervention sur le marché des changes via des achats massifs de titres en dollar, avec à la clef des pressions inflationnistes. Les pays émergents ne sont pas les seuls dans cette situation. La Suisse connaît par exemple une forte appréciation du franc par rapport à l’euro, laquelle met à mal les exportateurs helvétiques.

  • 14 janvier 2011

    La Tunisie et la tragédie arabe

    La Tunisie et la tragédie arabe

    Les régimes répressifs ne sont pas l’apanage du seul monde arabe. Les régimes prédateurs ne sont pas non plus spécifiques à cette région du monde. En revanche, l’existence de régimes systématiquement répressifs, inefficaces et tous marqués au sceau d’une longévité politique exceptionnelle est bel et bien la marque de fabrique des pays arabes. De ce point de vue, les graves émeutes qui secouent la Tunisie et de manière plus endémique l’Algérie ne sont que l’expression de cette réalité.

  • 11 janvier 2011

    Dix raisons d’arrêter les plans de sauvetage

    Dix raisons d’arrêter les plans de sauvetage

    Pour éviter que la crise de la dette souveraine dans la zone euro ne connaisse une contagion auto-réalisatrice, les plans de sauvetage devraient s’arrêter à l’Irlande. Ils ne devraient pas toucher au Portugal, et encore moins à l’Espagne. Pourquoi ? On peut invoquer au moins dix raisons.

  • 9 janvier 2011

    Le dollar n’est pas près de perdre sa place

    Le dollar n’est pas près de perdre sa place

    Si la crise de l’euro a un côté positif, c’est qu’elle a détourné l’attention des risques pour le dollar. Il n’y a pas si longtemps, les observateurs unanimes prédisaient la fin imminente de son « privilège exorbitant » de principale monnaie internationale. Il y eut d’abord la crise financière, née aux Etats-Unis. Puis il y a eu la deuxième vague d’assouplissement quantitatif, qui semblait destinée à faire baisser le dollar sur les marchés des changes. Tout cela semblait rendre inévitable la perte de la prééminence du dollar.

  • 6 janvier 2011

    2011 : une bonne annnée pour l’Europe ?

    2011 : une bonne annnée pour l’Europe ?

    2010 a été une année terrible pour l’Europe. Il y a un an exactement, on avait de bonnes raisons de s’inquiéter de la Grèce et de ce que signifierait pour la zone euro une crise de sa dette publique. Pourtant, personne n’attendait réellement la fin d’année que nous avons connue. On pouvait envisager une contagion de la crise à d’autres pays de la zone euro dans des situations budgétaire difficiles, mais la vraie surprise a été sa mauvaise gestion. Aujourd’hui, l’architecture de la zone euro est en ruines. Les nombreux plans qui ont été avancés, annoncés sans avoir été élaborés soigneusement, se sont effondrés l’un après l’autre, et la fin n’est pas en vue.

  • 23 décembre 2010

    La BCE doit se préparer au pire

    La BCE doit se préparer au pire

    Dans le Financial Times du 17 décembre, Lorenzo Bini-Smaghi, membre du directoire de la Banque centrale européenne, a donné une défense magistrale, quoiqu’un rien condescendante, de la stratégie zéro-défaut actuellement menée par les autorités de la zone euro. Ses arguments sont que comme les titres de dette publique sont détenus par de très nombreux agents, un défaut nuirait aussi bien aux banques qu’aux citoyens européens, déclenchant probablement des paniques bancaires et forçant les gouvernements à prendre des mesures autoritaires analogues au corralito argentin de 2001 ; or comme les vraies démocraties ne s’autorisent pas ces pratiques on aurait donc une solution de fortune, aux conséquences bien pires que celles de politiques fiscales restrictives et de réformes structurelles.

  • 21 décembre 2010

    Mais qu’arrive-t-il aux Allemands ?

    Mais qu’arrive-t-il aux Allemands ?

    La gestion de crise par les autorités allemandes depuis un an ne cesse de surprendre : atermoiements permanents, initiatives à contretemps, déclarations brutales suivies de replis élastiques. Le résultat ? Une crise grecque qui s’étend aux pays périphériques, une crise des dettes souveraines qui devient crise de l’euro et débouche sur une crise du projet européen. Comment expliquer une politique aussi contre-productive ? Faut-il y voir les premiers pas, nécessairement maladroits, d’une nouvelle puissance affranchie des contraintes de l’après-guerre ? C’est la thèse de Jean-Louis Bourlanges. Faut-il y voir une manifestation de l’incompétence d’autorités allemandes d’envergure provinciale ?

  • 19 décembre 2010

    Les eurobonds sont-ils une solution à la crise ?

    Les eurobonds sont-ils une solution à la crise ?

    Avec l’aggravation de la crise des dettes souveraines, la question des eurobonds se repose. Elle n’est pas nouvelle. Déjà sont communautarisées les émissions de la Commission et celles de la Banque européenne d’investissement. Allant plus loin, le Premier ministre belge Yves Leterme avait lancé l’idée d’une Agence commune de la dette. Le débat a été relancé ces derniers jours par le président de l’Eurogroup Jean-Claude Juncker et le ministre italien Giulio Tremonti. Ils ont proposé la mise en œuvre d’eurobonds à l’échelle européenne, faisant un grand pas en avant avec la possibilité de mutualiser dès aujourd’hui environ la moitié de la dette commune.

  • 14 décembre 2010

    Immigration: combien ça coûte ?

    Immigration: combien ça coûte ?

    Toute tentative d’évaluation de l’impact de l’immigration sur le budget public, et plus particulièrement sur les comptes sociaux, revient à entrer en terrain miné. Banale dans les pays anglo-saxons, la moindre étude de ce genre a longtemps été soupçonnée en France d’intentions malignes à l’encontre des quelque 5,3 millions d’immigrés (dont plus de 2 millions sont aujourd’hui français). Et pourtant !

  • 12 décembre 2010

    Déforestation: Cancún n’a pas tenu ses promesses

    Déforestation: Cancún n’a pas tenu ses promesses

    Le mécanisme REDD+ (Réduction des Émissions issues de la Déforestation et de la Dégradation) était l’un des rares domaines dans lequel des avancées étaient attendues à Cancún. Ceux qui attendaient des clarifications à l’architecture de la chose seront déçus. Une fois de plus, les décisions opérationnelles ont été repoussées à plus tard. Politiquement, on peut voir dans la mention des droits des populations autochtones et des communautés locales et dans l’absence de référence directe au marché du carbone, des points marqués par l’aile gauche, conduite par la Bolivie et soutenue par des ONG sociales et antilibérales, contre une aile droite emmenée par de pays comme l’Australie et les USA, appuyée par des ONG de stricte conservation des forêts.

  • 3 décembre 2010

    Crise bancaire : les marchés comptent sur les États

    Crise bancaire : les marchés comptent sur les États

    L’agitation des marchés autour de l’Irlande est la conséquence directe des problèmes qui affectent son système bancaire et de la garantie que le gouvernement irlandais a consentie aux banques. Les États européens ont engagé beaucoup d’argent pour sauver leurs banques. Mais surtout, ils fournissent au secteur bancaire une garantie implicite, dont le niveau dépasse probablement les sommes explicitement engagées jusqu’ici. Cela apparaît nettement quand on observe le cours des credit default swaps (CDS) qui mesurent le risque de défaut évalué par les marchés. On remarque en effet un mouvement parallèle entre le cours des CDS des dettes publiques et du secteur financier.