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14 janvier 2009
Sarkozy et la démocratie sociale
La présidence de Nicolas Sarkozy, du fait notamment de la loi de modernisation du dialogue social de janvier 2007, a fait entrer les rapports entre démocratie sociale et démocratie politique dans une nouvelle ère. Quels en sont les enjeux? Quel bilan peut-on en faire à l'heure du nouvel accord Unedic? lire la suite
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12 janvier 2009
Le juge européen et l’environnement
Alors qu'entre 1958 et 1997 seulement quinze questions préjudicielles ont été posées par le Conseil d’Etat à la Cour de justice européenne, dix l’ont été au cours des seules années 2007 et 2008. Cela nous donne une idée de l'importance considérable prise par la justice européenne dans le droit interne français. Cette influence du droit européen s'est récemment manifestée dans le domaine de l'environnement. La société Arcelor, mécontente des charges qu'on lui imposait dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, a saisi les tribunaux français et européens. lire la suite
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9 janvier 2009
Russie-Ukraine: vrais et faux enjeux
Chaque Saint-Sylvestre depuis 2005, les négociateurs ukrainiens en charge des relations énergétiques avec la Russie attendent minuit avec anxiété. Cette année, comme en 2006, les approvisionnements russes sont stoppés. La crise géorgienne et la solidarité ukrainienne pour Tbilissi n’ont pas facilité les rapports bilatéraux entre les deux voisins. Mais la précipitation et l’approximation diplomatique de décembre à Kiev expliquent en grande partie le scénario actuel. Comment en est-on arrivé là ? Pour le comprendre, il faut s’attacher aux stratégies des différents acteurs. lire la suite
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22 décembre 2008
Les idées « neuves » du vieux Parti socialiste
Il est à la fois naturel et compréhensible que le Parti socialiste français, comme la plupart des partis de gauche en France et ailleurs, ait gauchi son discours au plus fort de la crise et effectué un retour aux sources de son idéologie. Pour autant, son nouveau texte d’orientation ne tranche pas entre la vieille pensée, fondée sur une idéologie anticapitaliste, et une pensée authentiquement réformiste proposant une nouvelle approche, notamment dans les domaines de l’emploi, de la solidarité ou des institutions. lire la suite
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18 décembre 2008
Europe : un style Directoire ?
Un récent rapport détaille comment la Présidence française de l’Union européenne (PFUE) est parvenue avec une certaine réussite à mener différents dossiers. Certaines priorités figuraient dans le programme initial : énergie-climat, immigration, PAC, défense et, de façon moins explicite, l’Union pour la Méditerranée. D’autres enjeux ont été imposés par une actualité internationale particulièrement chargée avec notamment le conflit russo-géorgien en août et la crise financière à partir de septembre. La PFUE n’est certes pas parvenue à résoudre l’ensemble de ces dossiers mais un examen attentif de chacun des problèmes permet d’affirmer qu’elle a fait au mieux, corrigeant là ses erreurs initiales (Méditerranée), concédant ici d’inattendus compromis (immigration) et cherchant surtout à palier les faiblesses connues de l’Europe par un activisme aussi décontracté qu’inépuisable. lire la suite
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17 décembre 2008
Le mirage de la relance ciblée
La relance budgétaire est une opération de bon sens. On ne devrait jamais accepter un déficit budgétaire de bon cœur car il est rarement justifié. Après trois décennies de gabegie, la dette publique est élevée et pèse sur l’économie. Mais il n’y a pas le choix. À situation exceptionnelle, réponse exceptionnelle. Bravo, donc, pour la relance et, courage. Si les prévisionnistes ne se trompent pas – ce serait original ! – il en faudra sans doute beaucoup plus. Mais il est étrange de voir comment une bonne idée peut être immédiatement galvaudée. Tous les groupes d’intérêt n’ont compris qu’une chose : le porte-monnaie de l’État – le vôtre, le mien, celui des contribuables – s’entrouvre. Et le gouvernement semble avoir compris la même chose : le temps est aux bonnes œuvres, celles qui vous valent des reconnaissances durables. À ce jeu très en vogue, ce n’est ni le sens de l’intérêt général ni la qualité du raisonnement économique qui compte, mais le toupet et la gourmandise. De quoi faire pâlir les banquiers. lire la suite
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16 décembre 2008
C'est le moment de financer l'innovation !
La crise fait peur. Les pouvoirs publics se portent au secours de tout un chacun : les banques voire les compagnies d'assurance, puis les petites entreprises, puis les grandes entreprises aujourd'hui fragilisées (l'automobile...), sans oublier les ménages faillis ou surendettés. Si la crise est destruction créatrice, il serait grand temps de se préoccuper aussi des entreprises émergentes, encore plus difficiles à financer en ces périodes incertaines qui rendent les investisseurs bien plus prudents. lire la suite
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15 décembre 2008
Comment fermer Guantanamo ?
Les hommes politiques ne sont pas particulièrement réputés pour respecter les promesses qu’ils ont faites pendant leur campagne électorale. Pourtant, l’engagement pris par Barack Obama de fermer le centre de détention de Guantanamo sera probablement respecté. L’importance attachée à cette question aux États-Unis et dans le reste du monde est telle que ce fin politique ne saurait la sous-estimer. lire la suite
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12 décembre 2008
Pourquoi Paris et Berlin ne s’entendent pas sur la relance
Les événements des dernières semaines ont mis en évidence une différence d'appréciation de la crise financière de part et d'autre du Rhin. Tandis que Paris et d'autres capitales prônent les vertus de la relance budgétaire, Berlin se montre réticent. De prime abord, cela semble paradoxal: les finances publiques allemandes, beaucoup plus saines que les nôtres, devraient justement offrir à la plus grande économie européenne une marge de manoeuvre enviable. S'ensuit une incompréhension mutuelle volontiers caricaturée par la presse où la fourmi allemande peu partageuse refuserait de venir en aide aux cigales latines. Afin d'éviter ces travers, il convient de prêter attention à ce que nos voisins nous disent effectivement. lire la suite
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10 décembre 2008
Les habits neufs du vieux PS
Le nouveau PS est arrivé ! Sa nouvelle direction du moins, à la fois « résolument de gauche » et « rénovée », c’est-à-dire dans le langage du socialisme français contemporain à la fois rajeunie, féminisée et « diversifiée ». Cette nouvelle direction a donc une apparence : une liste de noms et de visages dont beaucoup sont inconnus du grand public. Mais elle a aussi une réalité : celle d’un aréopage de professionnels de la politique, vieux routiers des combines de courants et de congrès, « jeunes » anciens responsables des mouvements de jeunesse du parti et rénovateurs permanents passés de courant en courant. Il s’agit davantage d’une rénovation de façade que d’un nouveau cours de l’histoire socialiste. On verra à l’usage, mais l’entame n’est guère convaincante ne serait-ce qu’au regard des objectifs annoncés. lire la suite
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8 décembre 2008
L’Europe ne croit pas à la récession
La crise financière globale qui sévit depuis le printemps 2007 est en train de se transmettre de manière violente à l’économie réelle. Le G20 a appelé à des soutiens massifs à l’économie globale. La plupart des pays de l’OCDE ont répondu par des plans de soutien massifs à leur économie, mais pas les trois grands de la zone euro, Allemagne, France, Italie. Pourquoi ? Le pari est-il tenable ? lire la suite
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5 décembre 2008
La pauvreté: spectacle saisonnier, fléau endémique
On a longtemps cru que, croissance des richesses collectives aidant, la pauvreté se résorbait. Dotée d’un généreux système de redistribution, la France n’est d’ailleurs pas si mal placée parmi les pays européens. Mais tous les hivers, des associations comme Les Restos du cœur ou le Secours catholique tirent la sonnette d’alarme et signalent la déferlante des demandes d’assistance qui convergent vers elles. Qui croire? Que faire? lire la suite
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3 décembre 2008
Le PS souhaite-il vraiment revenir au pouvoir ?
Cette question alimente depuis quelque temps les débats et réflexions sur l’avenir de ce parti. L’un des arguments les plus intéressants fournis par ceux qui répondent à cette question par la négative concerne la nature actuelle du parti socialiste. Détenant un nombre très important de positions électives à tous les niveaux, le PS n’aurait plus « assez faim » pour vouloir de surcroît occuper la plus prestigieuse, la présidence de la République. En outre, ses positions locales seraient plus facilement conservées dans l’opposition que dans une situation où le parti serait au pouvoir. Se serait ainsi instaurée une sorte de cohabitation, non pas entre gouvernement et présidence de la République mais entre le national (à droite) et le local (à gauche). Une telle analyse a sa part de vérité. Mais si le Parti socialiste a bien un problème avec le pouvoir national, les raisons principales en sont ailleurs. Et elles sont plus anciennes et plus profondes. Elles renvoient à la difficulté des socialistes d’assumer aussi bien les réalités du capitalisme que celles du système présidentiel. lire la suite
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3 décembre 2008
Trade as an international public good
After seven years of negotiations, the World Trade Organization (WTO) mini-ministerial meeting held in Geneva last July did not manage to close the gap between delegations to reach a final agreement on the Doha round liberalization modalities. Conflicts still exist on several issues regarding the disciplines that both developed and developing countries should make. Traditional impact studies aim to assess the potential gains of Doha negotiations by comparing the consequences of the negotiation modalities to the status quo (baseline). Therefore, the cost of a failure of the negotiations is just an opportunity cost: the unrealized gains. However, this approach may underestimate the real losses associated with a failure of the DDA. Such a drastic event will make the business as usual assumption uncertain: the status quo is not a long-term perspective for trade policies. lire la suite
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1 décembre 2008
Crise financière : la faillite des chercheurs
Les événements récents ont montré que les évolutions de la structure du marché financier au cours des vingt dernières années en ont fait une poudrière, dont l’explosion a finalement été provoquée par le gonflement de la bulle de crédit entre 2004 et 2007. La recherche académique porte une responsabilité dans cette crise : il est urgent de revenir sur les raisons d'un aveuglement. lire la suite
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27 novembre 2008
Faut-il sauver Detroit ?
Le séisme industriel, social et politique que provoquerait une faillite des « big 3 » (Ford, GM et Chrysler) plaide pour un sauvetage urgent. Qui pourrait accepter d'un cœur léger la destruction à terme d'un million d'emplois, une perte de revenus de 150 milliards de dollars et une explosion du chômage dans le Michigan l'Indiana et l'Ohio ? Les dirigeants industriels et syndicaux font même valoir qu'au delà des pertes de revenus et d'emplois bien rémunérés et bien couverts socialement c'est l'ensemble du secteur manufacturier qui serait en péril. Et d'ajouter que pour un emploi manufacturier dans l'automobile, ce sont au total 10 emplois induits dans l'industrie, les services l'immobilier qui sont en cause. Mais avant donc de considérer ces retombées économiques politiques et sociales qui justifieront demain, sous une administration Obama, un sauvetage du secteur, arrêtons-nous un instant sur le dossier industriel proprement dit. Les big 3 méritent-ils d'être sauvés ? lire la suite
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26 novembre 2008
Télévision publique: le retour de l’Etat culturel
Et bien, sa réforme de l’audiovisuel public, Nicolas Sarkozy va la faire, et ce dans l’épure de ses diverses déclarations sur la culture télévisuelle. Le choix présidentiel se lit ainsi : exit la télévision des producteurs indépendants et l’esprit des décrets Tasca ; impasse sur la « télévision du public » de type BBC ; pleins feux sur l’Etat culturel. Cette réforme controversée mérite qu’on fasse la part de ce qu’elle comporte de nostalgique et de ce qu’elle comporte d’anticipateur sur les évolutions médiatiques. lire la suite
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25 novembre 2008
Même vaincue, Royal a (peut-être) gagné
On entend beaucoup dire en ce moment, alors que les socialistes se déchirent, que Ségolène Royal serait atypique au Parti socialiste, qu’elle n’en maîtriserait pas les codes ou qu’elle aspirerait à une rénovation en profondeur des mœurs partisanes parce que celles-ci ne seraient pas les siennes. Comment alors ne pas s’étonner de ce que cette personnalité si peu « socialiste », qui veut secouer si fort le « vieux parti », ait pu rassembler derrière son seul nom la moitié des votes des militants lors du scrutin de désignation du Premier secrétaire le 21 novembre ? Alors même qu’elle a contre elle tout ce que le parti compte de célébrités établies – de sa gauche (Fabius, Hamon, Emmanuelli, Montebourg…) à sa droite (Rocard, partisans de Strauss-Kahn…) en passant par son centre (mou) de gravité depuis dix ans (Hollande, Jospin, Delanoë, Aubry…). Bref, comment celle que ses camarades désignent souvent comme une « usurpatrice » a-t-elle réussi un tel coup ? lire la suite
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22 novembre 2008
Qui a gagné le congrès de Reims ?
La réponse paraît simple : c’est Martine Aubry. La direction du parti socialiste l’a déclarée élue et le Conseil national qui se réunira la semaine prochaine refusera probablement la demande de sa concurrente de rejouer le second tour de scrutin. Il y a donc toutes les chances que cette instance confirme la victoire de la maire de Lille. Celle-ci l’a donc finalement emporté. Le Parti socialiste a une nouvelle secrétaire générale. lire la suite
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20 novembre 2008
Fonds souverains : pourquoi Sarkozy se trompe
Intervenant le 21 octobre devant le Parlement européen, Nicolas Sarkozy a proposé que les pays européens créent leurs propres fonds afin de protéger les entreprises nationales des « prédateurs » étrangers. L'enjeu de cette proposition est plus politique qu'économique. Non seulement elle pose un problème de faisabilité, mais une bonne partie de la paranoïa européenne sur les fonds souverains étrangers est fondée sur des hypothèses erronées. lire la suite