• 5 mars 2006

    Qui doit payer pour les intermittents ?

    Au cours des vingt dernières années, les effectifs d’intermittents ont quadruplé, le volume de travail rémunéré qui leur était alloué était multiplié par 2, la masse salariale par 3, et les dépenses d’assurance-chômage par 9. Paradoxe fantastique : alors que ce secteur a connu une croissance continue (en financements, en revenus distribués, en volume de travail alloué), il s’est adossé de plus en plus fortement au chômage au point que le chômage a progressé plus vite que l’emploi. Situation totalement absurde au regard du fonctionnement habituel du marché du travail. Qui est responsable ? Chacun et personne : c’est le propre d’un système d’emploi désintégré que de diluer totalement les responsabilités.

  • 6 février 2006

    Le nouveau welfare : l’aide et la contrainte

    Lancée en 1996 sous la présidence de Bill Clinton, l’expérience américaine du welfare reform avait pour enjeu de « réconcilier la responsabilité personnelle et les opportunités de travail ». Pour ses auteurs, il s’agissait d’utiliser à la fois la carotte et le bâton pour inciter les mères célibataires – qui sont les bénéficiaires-types du welfare – à retrouver un emploi. A l’heure des premiers bilans, différents spécialistes parmi lesquels Rebecca Blank ont entrepris l’évaluation de cette réforme et de ses effets. Que peut-on en retenir ?

  • 13 janvier 2006

    La contribution sur la valeur ajoutée, un choix erroné

    Le président de la République a demandé au gouvernement de revoir l'assiette des contributions sociales versées par les employeurs. Jacques Chirac souhaite que la base de ces prélèvements ne soit plus les salaires bruts mais la valeur ajoutée, afin de relancer l'emploi et décourager les délocalisations. L'idée d'une contribution ou cotisation sur la valeur ajoutée (CVA) n'est pas nouvelle. Je pense que les arguments avancés pour la défendre sont économiquement sans valeur, et qu'au lieu de protéger les salariés en France elle aurait l'effet contraire, en détruisant de bons emplois. Pour couronner le tout, fiscalement neutre au départ, la CVA aggraverait les déficits publics.

  • 12 janvier 2006

    Elargir l'assiette des cotisations sociales : une bien mauvaise idée

    Le gouvernement envisage d'élargir l'assiette des cotisations sociales à la valeur ajoutée, au moins en partie. Il s'agit d'une mauvaise idée, pour au moins trois raisons : elle est inefficace économiquement, porte atteinte aux principes de la protection sociale, et se heurte à de réelles difficultés de mise en œuvre.

  • 3 janvier 2006

    Emploi : la solution passe par le CUP (contrat unique progressif)

    La France souffre bien d'une fracture sociale : entre ceux qui ont la sécurité de l'emploi et les autres. Les premiers ont des CDI, la sécurité du revenu, la quasi certitude de l'emploi, la retraite assurée. Les autres, qui sont souvent les jeunes, n'ont rien de cela. Dans le meilleur des cas, ils alternent CDD et chômage, ont du mal à en vivre et ne peuvent emprunter pour se loger. S'ils sont optimistes, ils s'accrochent à l'espoir d'un travail permanent. S'ils le sont moins, ils deviennent indifférents à leur environnement de travail, et se résignent à leur sort.

  • 2 janvier 2006

    Unedic Round : les portes claquent mais la réforme se fait attendre...

    L'Unedic Round de 2005 a tenu ses promesses : des jours et des nuits de négociations hachées de suspensions tactiques et de manipulations par presse interposée. Les portes claquent sous l'œil des caméras, mais les réformes de structure attendront.