• 5 juillet 2006

    La révolution fiscale est en marche

    Cet article est le premier d'une série de six que Telos consacre à la révolution fiscale en Europe. Madame Merkel n'y va pas par quatre chemins. Son ministre des Finances, Peter Steinbrück, vient en effet d'annoncer qu'il entrait dans la concurrence fiscale, avec la décision de baisser l'impôt sur les sociétés d'un quart dès 2008. A ceux qui critiqueront cette approche non-coopérative de la politique économique, s'ajoutant à celle de la déflation compétitive déjà engagée, il sera toujours facile de répondre que ce n'est pas la coalition en place qui a lancé le mouvement : l'Allemagne s'ajuste à l'évolution de son environnement.

  • 5 juillet 2006

    Fiscalité des entreprises : sortir de la complexité

    Tous les Etats cherchent à taxer les profits des entreprises, mais ils sont alors confrontés à deux problèmes au moins.

  • 5 juillet 2006

    Impôt sur les sociétés : consolidons les assiettes avant qu'elles ne se cassent

    L'Allemagne, la Belgique, l'Espagne, la France et l'Italie forment avec Malte le club très particulier des Etats membres de l'Union européenne dont le taux de l'impôt sur les sociétés dépasse 33%. Il y a dix ans, ce club comptait dix-sept des vingt-cinq pays aujourd'hui membres de l'UE. En moyenne depuis 2006, les taux d'impôt sur les sociétés ont diminué d'un point de pourcentage par an, aussi bien dans les pays de l'UE15 que dans les nouveaux Etats membres. Si cette tendance se prolonge, le taux moyen dans l'UE25 passera de 26% aujourd'hui à 12% en 2020 et 0% en 2032.

  • 4 juillet 2006

    L'harmonisation fiscale : soyons sceptiques…

    Dans les pays développés, les taux d'imposition sur les profits des entreprises ont connu depuis vingt ans une baisse significative. Cela s'explique notamment par la part croissante des multinationales dans l'activité économique. Quand les Etats décident de leurs structures fiscales, ils intègrent en effet cette différence fondamentale entre les multinationales et les entreprises purement domestiques : leurs activités sont mobiles. Quand elles ont à arbitrer entre différents sites, les multinationales peuvent intégrer dans leurs critères de sélection les taux d’imposition et les avantages fiscaux. Une entreprise opérant dans plusieurs pays a par ailleurs, ce qui est loin d’être négligeable, une marge considérable pour choisir celui où elle déclarera ses profits et où elle paiera l’essentiel de ses impôts. En concentrant leurs coûts déductibles dans les pays fortement taxés et leurs revenus imposables dans les pays à faible pression fiscale, les multinationales ont ainsi les moyens de réaliser des économies significatives sur leur facture fiscale mondiale.

  • 4 juillet 2006

    L'Union Européenne au défi de la concurrence fiscale

    Les entreprises se plaignent qu'opérer dans plusieurs Etats membres leur demande de connaître autant de systèmes fiscaux. La Commission Européenne leur emboîte le pas, voyant là de possibles obstacles au fonctionnement du Marché Unique. Mais la souveraineté des Etats membres est chatouilleuse et le principe de subsidiarité commande de maintenir autant de pouvoir que possible à leur niveau.

  • 3 juillet 2006

    Emploi : la protection des « joueurs » en place !

    En ces temps de coupe du monde de football, nous entendons ou lisons régulièrement des statistiques sur les diverses équipes. Récemment, nous avons ainsi appris que l'équipe de France possédait la moyenne d'âge la plus élevée du tournoi. En outre, il était précisé que seules deux autres équipes étrangères, lors d'éditions précédentes, avaient eu une moyenne d'âge plus élevée que notre équipe de France de 2006. En discutant avec mes collègues chercheurs, je suis « micro-économètre » du marché du travail, spécialiste de l'évaluation des politiques publiques et plus généralement de toute question portant sur l'emploi et le chômage, mon esprit fertile s'est mis à échafauder une théorie saugrenue : l'âge élevé de nos joueurs de football n'est que le reflet d'un phénomène plus général en France. Plus précisément, les salariés en place répugnent à « laisser » leur poste aux personnes plus jeunes, ou tout au moins, les entreprises françaises embauchent peu de jeunes.

  • 30 juin 2006

    Ces grandes astuces qui font provisoirement reculer le chômage

    Le taux de chômage poursuit sa décrue et à en croire le ministre de l'Emploi, on pourrait passer sous la barre des 9% avant même la fin de l'année 2006 grâce à la politique du gouvernement. Est-ce vrai ? En partie, oui, mais en partie seulement car seules des politiques structurelles pourront durablement faire baisser le chômage en France.

  • 29 juin 2006

    Il y a pouvoir d'achat et pouvoir d'achat

    Il y a pouvoir d'achat et pouvoir d'achat

    L'impression d'une baisse du pouvoir d’achat, relayée par certains politiques mais démentie par les statistiques, n'est-elle qu'un argument de café du commerce? Pour mieux la comprendre, et par voie de conséquence pour mieux y répondre, il n'est pas inutile d'affiner la représentation, en distinguant un pouvoir d’achat «disponible» et un pouvoir d’achat «immobilisé».

  • 29 juin 2006

    EADS, cloué au sol

    Qu'on ne s'y trompe pas, la crise actuelle n'est pas pour l'essentiel une crise industrielle. Les retards, les dépassements, les ajustements… sont le lot commun des nouveaux programmes dans l’aéronautique. Du reste Boeing en connaît en ce moment avec son « Dreamliner » : l'usage massif de composites dans la structure et de dispositifs électroniques innovants créent des problèmes de coût et de délais. Cette crise n'illustre pas davantage la cupidité devenue commune de nombre de dirigeants du Cac 40. Après tout, le délit d’initié n'a jamais tué un groupe industriel et le problème sera vite oublié quand M. Forgeard aura démissionné. Ce n'est pas enfin une crise de l'intégration européenne. L'aventure Airbus a toujours été pour l'essentiel franco-allemande et intergouvernementale. Autant il était abusif de faire d’EADS l'étendard des politiques communautaires, autant il est injuste de faire de l'Europe un bouc émissaire. La crise est bien plus sérieuse, elle trouve sa source dans les conditions mêmes qui ont présidé à la naissance d'EADS. Elle est le résultat d’une combinaison, vouée à l’échec dès l’origine, de volontarisme politique en industrie, de bricolage actionnarial et d’interventionnisme présidentiel.

  • 26 juin 2006

    L'euro-révisionnisme

    Dans son discours d'Agen, Nicolas Sarkozy a dit des choses très justes sur l'Europe. Il a fustigé le « court-termisme » du Pacte de stabilité et suggéré qu'il pouvait y avoir de bons déficits publics dès lors qu'ils permettaient de financer réformes et croissance. Mais sur l'Euro et la BCE, ses remarques sont pour le moins contestables. Il dénonce l'euro fort, propose de rediscuter le statut et les objectifs de la BCE, et reprend à son compte la légende selon laquelle l'introduction de l'euro « s'est bel et bien accompagnée d’une forte hausse du coût de la vie et d’une chute du pouvoir d’achat ».

  • 23 juin 2006

    Italie : la question énergétique

    Italie : la question énergétique

    La fusion Suez-Gaz de France a été envisagée au nom du patriotisme économique pour contrer les ambitions de l'italien Enel. Mais celui-ci est-il un champion du libéralisme ? Un rapide tour d'horizon des marchés de l’énergie dans la péninsule révèle au contraire la persistance de pratiques monopolistiques et de rentes de position aussi bien dans le secteur de l'électricité que dans celui du gaz. Le prix de l'électricité est en effet l’un des plus élevés d'Europe, et en ce qui concerne le gaz nous avons traversé un hiver à risque, grâce au monopole national qui bloque le développement des infrastructures. L'Italie ne peut se permettre une telle situation ; mais le récent projet de loi du ministre Bersani ne dessine que de vagues orientations aux allures de chèque en blanc, faute de préciser ses ambitions. Qu'est-ce qui servirait le mieux le pays ?

  • 23 juin 2006

    Chômage : ne pavoisons pas trop vite !

    Entre mai 2005 et mai 2006, l'économie a créé 399 000 emplois, et on compte 131 700 chômeurs de moins, soit une baisse de 10,8%. Le taux de chômage est passé de 7 à 6,1%, malgré une appréciation forte de la devise nationale par rapport au dollar américain, qui pénalise les exportations. Le ministre de l'Emploi n'a semble-t-il pas commenté ces chiffres officiellement. A noter que pour un chômeur de moins, trois emplois ont été créés, ce qui confirme la bonne santé de l'économie et la progression de la population active. Voilà le bilan dont devrait rêver tout ministre de l'Emploi en France. Hélas, il s'agit des chiffres du Canada !

  • 20 juin 2006

    Russie : la folie des renationalisations

    Il se passe quelque chose d'étrange dans l'économie russe. Des entreprises publiques sous-performantes se sont lancées dans une série d'acquisitions d'entreprises privées en bonne santé. Selon la Banque européenne pour la Reconstruction et le Développement, la part de PIB créée par le secteur privé est tombée de 70 à 65 % l'an dernier. Ni le retour de l'idéologie socialiste, ni de pures considérations stratégiques, et encore moins un souci de performance économique n’expliquent ces opérations qui touchent à des secteurs aussi divers que la banque, le pétrole, ou l'automobile.

  • 13 juin 2006

    La CFDT ou comment être réformiste dans une société tendue

    La CFDT ou comment être réformiste dans une société tendue

    Le 46e Congrès de la CFDT intervient après une période houleuse qui aura marqué le premier mandat de François Chèrèque. Les faits sont connus. En 2003, la CFDT signe un protocole d'accord sur la réforme des retraites, alors que les syndicats les plus contestataires s'y opposent et mènent un mouvement social d'ampleur sans précédent depuis les mobilisations de l'hiver 1995. Dans l'organisation cédétiste, s'ouvre alors une période de tensions et le départ de dizaines de milliers d'adhérents, parmi lesquels les derniers tenants d'une opposition plus ou moins organisée. Trois ans plus tard, la CFDT mène le mouvement anti-CPE qui s'achève quelques semaines avant l'ouverture du 46e Congrès.

  • 10 juin 2006

    N'en déplaise à certains l'immigration favorise la croissance

    N'en déplaise à certains l'immigration favorise la croissance

    L'immigration favorise la croissance, peut aider à résorber à court terme certains types de déséquilibres sur le marché du travail et n'a pas d'impact significatif sur les finances publiques, même si cela va à l'encontre de certaines idées reçues.

  • 9 juin 2006

    Quand Zidane alimente le débat sur l'immigration...

    Quand Zidane alimente le débat sur l'immigration...

    Telos a récemment publié deux contributions relatives à l'immigration ("Diplômés du monde entier : rejoignez-nous !" par Jakob von Weizsäcker, et "Immigration choisie : ne singeons pas l'Amérique" par Jean-Baptiste Meyer), qui ont donné lieu à un échange entre leurs auteurs. Nous en rendons compte ci-après.

  • 6 juin 2006

    Le populisme contre le développement

    La décision bolivienne de nationaliser les industries pétrolières et gazières va entraîner de lourdes pertes pour le Brésil. Elle montre aussi que le populisme et les ruptures de contrat restent en Amérique latine une manière facile de botter en touche pour justifier le refus des réformes. Les pays de la région ont une tendance chronique à utiliser leurs ressources naturelles pour atteindre des objectifs politiques.

  • 5 juin 2006

    Pourquoi Bruxelles ne réglementera pas les lobbies

    Le 3 mai dernier le Commissaire européen en charge de l'administration et de la lutte anti-fraude rendait public un Livre Vert sur la transparence. Loin de mettre à distance pouvoirs publics et lobbies, ce document confirme au contraire l'étroite dépendance de la Commission européenne à l'égard des groupes d'intérêt qui l'environnent. Un an après avoir fait trembler le landerneau bruxellois avec des annonces musclées sur le lobbying, le Commissaire a donc choisi de temporiser.

  • 2 juin 2006

    Emploi : peut-on croire M. Borloo ?

    Il faut plus d'une heure de travail à un économiste du travail expérimenté pour savoir si la baisse de 210 000 du nombre de chômeurs annoncée par M. Borloo est une bonne nouvelle, ou si au contraire, il y a lieu de déplorer cette évolution.

  • 1 juin 2006

    En matière de logement l'enfer est pavé de bonnes intentions

    L'intervention de la puissance publique en matière de logement est une longue tradition qu'on peut rattacher à la construction de logements ouvriers par les patrons du 19e siècle ou à la création du prélèvement du « 1% logement » sur les salaires par un de ces mêmes patrons dans les années 1950. C’est pendant la Première Guerre mondiale que les loyers ont été bloqués pour la première fois, blocage qui n'a été levé, partiellement, que par la loi de 1948. Et il ne se passe pas de mois qu'une nouvelle initiative ne fleurisse : du quota de 20% de logements sociaux par commune de la loi SRU en 2000, au récent projet de permis de louer en passant par les dispositifs Besson, Méhaignerie, Périssol ou Robien d'encouragement à l’investissement locatif, ou le « bouclier logement » du programme socialiste. Cette intervention n’est pas une spécificité française. Même les Etats-Unis ou la Grande-Bretagne consacrent aux aides au logement une part de leur budget voisine de celle de la France.