• 12 mai 2006

    La lutte contre les discriminations a aussi des avantages économiques

    Alors que l'Assemblée nationale planche sur un projet de loi relatif à la délinquance, la publication coup sur coup de plusieurs études économiques montre qu'une course de vitesse est engagée entre un traitement économique des causes profondes de la crise de nos banlieues et un réflexe sécuritaire qui pourrait bien aggraver le cercle vicieux de la stigmatisation et de la non-valorisation de l'atout numéro un de notre nation : le capital humain. --> Une enquête en cours sur la jeunesse scolarisée dans l'académie de Créteil questionne la valorisation actuelle de ce capital humain en Ile-de-France. Les fortes discriminations sur le marché du travail tout comme les déséquilibres profonds du marché éducatif impactent négativement la demande d'éducation des jeunes de banlieue, ce qui met en danger notre potentiel de croissance.

  • 9 mai 2006

    Italie: ce qui attend Prodi

    Italie: ce qui attend Prodi

    Comme tous autres pays européens, l’Italie est confrontée à la mondialisation et au vieillissement de sa population. Sauf que sur ces deux plans sa situation est particulièrement délicate. Sa spécialisation commerciale quelque peu obsolète la rend particulièrement vulnérable à la concurrence des pays émergents et aucun autre pays ne va autant vieillir durant la première moitié de ce siècle. Pour faire bonne mesure, l’économie italienne est plombée par une dette publique qui représente 106% de son PIB. Tout ceci va se traduire inéluctablement par d’importants transferts de revenus. En fait, le processus est déjà en route, et les tensions sociales qui s’accumulent vont s’exacerber dans les années à venir. Face à un tableau si peu réjouissant, que va pouvoir faire le nouveau gouvernement italien ?

  • 6 mai 2006

    Diplômés du monde entier : rejoignez-nous !

    Diplômés du monde entier : rejoignez-nous !

    La nouvelle loi allemande sur l’immigration a été conçue en partie pour attirer des immigrants très qualifiés. Pourtant, en 2005, moins d’un millier d’entre eux sont venus en Allemagne. La France débat actuellement d’une loi qui prévoit elle aussi de favoriser une immigration très qualifiée. Mais ses dispositions sur « les compétences et les talents » ne semblent pas plus audacieuses. Il est pourtant temps de dire aux jeunes diplômés du monde entier : bienvenue en Europe.

  • 3 mai 2006

    Mais pourquoi 40% de la population en âge de travailler n'a pas d'emploi ?

    En France, près de 40% de la population en âge de travailler n’a pas d’emploi, et près d’un quart des 15-64 ans dépend pour vivre de prestations d’assistance sociale ou d’assurance chômage. En cela notre pays se situe dans la moyenne haute du taux de dépendance en Europe, avec un chiffre supérieur à celui de la Suède et comparable à celui du Danemark, pays pourtant considérés comme disposant des systèmes sociaux parmi les plus protecteurs.

  • 29 avril 2006

    Le second tour de la directive Bolkestein a commencé

    La Commission doit adopter ce 26 avril 2006 une communication sur "les services sociaux d'intérêt général dans l'Union européenne". Le lien avec la directive "services" peut a priori ne pas apparaître évident. Pourtant, la question de son champ d'application est tout aussi sensible, voire davantage crucial pour l'avenir des services publics en général.

  • 28 avril 2006

    Pourquoi l'Italie n'abandonnera pas l’euro

    Pourquoi l'Italie n'abandonnera pas l’euro

    L'Italie est-elle condamnée à sortir de l'euro ? Deux scénarios semblent possibles : soit un gouvernement italien décide unilatéralement d'abandonner l'euro, soit les marchés forcent l'Italie à sortir de la monnaie unique. La probabilité de voir se réaliser l’un de ces scénarios est très, très faible, aussi bien à moyen qu'à long terme.

  • 27 avril 2006

    Les dépossédés : comment on prive les générations futures de leurs revenus

    Depuis le début des années 1990, l'économie britannique a fait mieux que celles de la France, de l'Allemagne et de l'Italie. Entre 1991 et 2005, le produit intérieur brut par personne à parité de pouvoir d'achat a augmenté de 33% au Royaume-Uni, considérablement plus vite qu'en France (20%), en Italie (17%) et en Allemagne (16%). Selon les derniers pronostics, on ne s'attend pas à ce que la situation change en 2006. C'est un renversement remarquable par rapport à la période 1950-73, quand les trois plus puissantes économies continentales faisaient systématiquement mieux que le Royaume-Uni. Ce renversement est particulièrement douloureux pour les jeunes générations.

  • 21 avril 2006

    L'Espagne malade de l'euro ?

    L'histoire de l’union économique et monétaire a pour l'instant été marquée par deux événements opposés : le spectaculaire regain de compétitivité d’un pays "de base", l'Allemagne, qui était entré dans l'UEM avec un taux de change réel surestimé du fait de l'unification, et la perte tout aussi impressionnante de compétitivité de certains des pays "périphériques", comme le Portugal ou l'Espagne, dont la balance des paiements affiche désormais de très importants déficits. La route allemande a été la modération salariale. Depuis 1996, quand on a estimé que le coût du travail en Allemagne était surévalué de 20%, l'inflation salariale a régulièrement été en dessous de la moyenne européenne. Au bout de plusieurs années, l'Allemagne avait récupéré son avance sur ses concurrents et elle gagne à présent des parts de marché à l'export – au détriment parfois de ses voisins européens, avec les conséquences que cela implique pour le cycle économique de l’Union.

  • 18 avril 2006

    Créons une Cour d'évaluation des politiques publiques

    Pour améliorer la qualité des politiques publiques en France, il faudrait créer une « Cour d'Evaluation Economique et Sociale ». Cette institution serait en charge d'évaluer de manière experte et indépendante les politiques publiques et non plus simplement d'en faire l'audit, exercice auquel se livre déjà la Cour des Comptes.

  • 14 avril 2006

    Quand le CNE passera devant le juge : trois scénarios possibles

    À supposer que le CNE survive politiquement au retrait du CPE, trois scénarios semblent envisageables dans la façon dont le juge tranchera d'éventuels conflits du travail dans le cadre de ce contrat.

  • 12 avril 2006

    Non monsieur Timbeau, l'Europe a bien un problème d'offre

    La thèse de Xavier Timbeau est qu'en se lançant dans un effort de réduction des coûts, l'Allemagne a non seulement vu sa croissance ralentir, mais a déprimé l'ensemble de l'économie européenne. Son pronostic est que d'autres pays suivront la même démarche, notamment la France et l'Italie. Sa conclusion est que « le gain de compétitivité par les coûts ne fonctionne pas pour produire la croissance ». Sa contre-proposition subliminale est qu’une bonne relance par la demande vaut mieux qu'une réforme de l'offre. S'il pouvait avoir raison…

  • 12 avril 2006

    La course déprimante à la compétitivité

    Depuis 2000, l'Allemagne fait tout pour réduire le coût du travail. Réforme de la protection sociale, réforme de l'allocation chômage, réforme du marché du travail avec l'introduction des mini-jobs, marginalisation des accords de branches dans les négociations salariales, politiques budgétaires restrictives et, malgré cela, réductions d’impôts pour les sociétés. La nouvelle division du travail entre les vieux pays de l'euroland et les anciens de l'est contribue à alimenter, particulièrement en Allemagne, la pression concurrentielle.

  • 12 avril 2006

    Europe: l'impôt sur les sociétés est-il condamné ?

    Europe: l'impôt sur les sociétés est-il condamné ?

    La possible harmonisation des bases de l'impôt sur les sociétés était à l'ordre du jour de la réunion des ministres des Finances de l'Union européenne (UE), vendredi et samedi derniers à Vienne. Elle a donné lieu à une passe d'armes entre partisans et adversaires d'une telle harmonisation. Les crispations ont pour origine l'intensification de la concurrence fiscale entre Etats membres, induite notamment par l'élargissement de 2004.

  • 12 avril 2006

    Un euro fort ne favorise pas les réformes

    La récente appréciation de l'euro vis-à-vis du dollar résulte d'un double changement de 'rating' sur les marchés des changes : pessimisme accru quant aux perspectives à court terme de l'économie américaine, et optimisme renforcé quant à la croissance européenne à moyen terme. Cela soulève deux questions. L'une conjoncturelle : l'euro continuera-t-il à être la seule variable d'ajustement face à la dépréciation cyclique du dollar ? L'autre structurelle : un euro fort est-il un moyen de pression efficace pour les réformes de fond dont l'Europe a tant besoin ?

  • 11 avril 2006

    CPE : post mortem

    Ainsi la courte vie du CPE a pris fin. Les lycéens et étudiants vont, difficilement, rentrer au bercail. Les organisations syndicales vont savourer leur victoire. Les parlementaires vont voter le texte qui leur a été concocté pour remplacer l'article 8 de la loi sur l'égalité des chances. Et maintenant ?

  • 10 avril 2006

    En économie, peut-on dire n'importe quoi ?

    Le Monde a publié dans son numéro daté du 11 avril un article de Thomas Coutrot et Michel Husson critiquant les évaluations des effets du CNE produites par Pierre Cahuc et Stéphane Carcillo, ainsi que la réponse de ces derniers. La critique porte sur la méthodologie adoptée pour effectuer le chiffrage - les modèles d'appariement qui décrivent comment employés et employeurs se rencontrent sur le marché du travail - qui est présentée comme « baroque ».

  • 8 avril 2006

    Pour les marchés financiers l'Europe n'est plus un espace pertinent

    Nombreux étaient ceux qui pensaient que l'introduction de l'euro avait sonné le glas des marchés nationaux en Europe, et obligerait à organiser les structures du marché des capitaux à l'échelle du continent. Mais l'offre du Nasdaq sur le London Stock Exchange nous ramène à une nouvelle réalité : celle d'un marché financier qui a déjà dépassé l'étape européenne pour devenir résolument transatlantique. Le retrait de la proposition américaine le 30 mars n'y change rien : l'important, c'est qu'une telle offre est devenue tout à fait envisageable.

  • 6 avril 2006

    CPE : les conséquences juridiques d'une vraie-fausse promulgation

    La position exposée par le Président de la République dans sa déclaration du 31 mars 2006 pose problème au regard du droit constitutionnel et du droit du travail.

  • 5 avril 2006

    Italie: une grenouille dans l'eau froide

    Italie: une grenouille dans l'eau froide

    En 15 ans, la part de l'Italie dans les exportations mondiales a perdu un point, passant de 4 à 3%. Depuis le début de l'union monétaire, le volume des exportations italiennes est resté pratiquement plat, alors qu'il augmentait de 25% en Allemagne, de 20% en Espagne et de 10% en France. C'est le résultat d'une compétitivité qui se dégrade rapidement, un problème sérieux pour un pays où, comme en Allemagne, les exportations ont traditionnellement été le principal moteur de la croissance. En 2005, après avoir atteint une moyenne de 1% pendant les quatre dernières années, la croissance est restée au point mort.

  • 5 avril 2006

    La préférence pour l'immobilisme

    Depuis 20 ans, les jeunes, notamment les étudiants, ont refusé toutes les réformes concernant l'accès aux études supérieures ou au marché du travail : en 1986 la réforme Devaquet (actuel conseiller du Président Chirac) ponctuée par la mort tragique de Malik Oussekine, en 1993 le CIP d'Edouard Balladur, et plus récemment la réforme du baccalauréat prévue par François Fillon et les tentatives timides de Luc Ferry d'accorder plus d'autonomie aux universités : toutes ces réformes et beaucoup d'autres ont suscité l'hostilité des jeunes et ont été finalement abandonnées. Certaines d'entre elles étaient sans doute bonnes, d'autres peut-être mauvaises, mais ce qui frappe c'est la systématicité du refus. Le CPE va s'inscrire, selon toute probabilité, dans cette longue liste des réformes avortées, dans le domaine de l'enseignement et de l'insertion professionnelle.