• 9 juillet 2013

    Solaire : l’Europe dans le panneau

    Solaire : l’Europe dans le panneau

    La Commission européenne a décidé d’appliquer à terme des droits de douane punitifs de 47,6%, et de 11,8% immédiatement sur les importations de panneaux solaires chinois, dans le cadre d’une procédure antidumping. L’initiative a été publiquement dénoncée par Mme Merkel alors que la Commission a agi dans le cadre de ses compétences, à la demande d’une firme allemande, et alors que l’industrie solaire allemande a été la principale victime du dumping chinois. L’annonce de Karel de Gucht a été saluée par les autorités françaises, qui n’ont pas d’actif significatif à défendre (hors Photowat). Cette décision a déclenché immédiatement des mesures de rétorsion chinoises contre les exportations européennes de vins. Cet épisode peut surprendre à bien des égards.

  • 8 janvier 2012

    Le modèle allemand est mité

    Le modèle allemand est mité

    Des deux côtés du Rhin, il est admis que, en ce qui concerne la discipline budgétaire, l’Allemagne est vertueuse et la France frivole. Cette vision a le mérite de conforter les préjugés ethniques qui servent de mode de raisonnement, mais elle a l’inconvénient de ne pas correspondre à la réalité. Si l’on classe les 27 pays de l’Union Européenne en fonction de la taille de leur dette publique (en pourcentage du PIB), l’Allemagne occupe la 8e position, juste derrière la Grande-Bretagne et la France, mais ces trois pays arrivent dans un mouchoir de poche. Ils sont effectivement ex æquo en 6e position. Depuis quarante ans, les dettes publiques de la France et de l’Allemagne ont considérablement augmenté et ont presque toujours été pratiquement égales. Contrairement aux préjugés ethniques, les Allemands parlent beaucoup de leur vertu et les Français s’autoflagellent.

  • 17 novembre 2011

    Emploi : un miracle allemand ?

    Emploi : un miracle allemand ?

    Emploi et chômage sont en tête de l'agenda politique, alors que des manifestants se rassemblent dans les quartiers d’affaires de New York, de Londres et d’ailleurs. Le taux de chômage dans ces pays pourrait atteindre 10%. En Allemagne, toutefois, il reste inférieur à 7%. Certains y voient un miracle. Mais il existe des explications scientifiques, à vrai dire moins enthousiasmantes.

  • 27 mars 2011

    La Libye et le provincialisme allemand

    La Libye et le provincialisme allemand

    L’abstention du gouvernement allemand lors du vote de la résolution 1973 sur la mise en place d’une zone exclusion aérienne en Libye a été une profonde déception pour tous ceux qui croient à la nécessité d’une politique étrangère de l’Union européenne.

  • 16 février 2011

    Guerre des monnaies : petits et gros mensonges

    Guerre des monnaies : petits et gros mensonges

    Le taux de change chinois suscite toutes sortes de vaticinations, y compris chez des économistes fort respectables. Les détracteurs de la Chine, qui du haut de leur modeste taux de croissance donnent des leçons à ceux qui ont accompli le plus grand miracle économique ayant jamais eu lieu sans appropriation de terres ou de main-d’œuvre étrangères, aiment évoquer les déséquilibres de compte courant. Une meilleure mesure de la compétitivité serait la balance commerciale, car il y a dans le compte courant des flux spéculatifs qui contournent les restrictions de change, et qui ont explosé depuis que les détracteurs de la Chine ont fait naître le mythe de la hausse inéluctable du renminbi. L’excédent commercial chinois annuel avec le reste du monde était de 184,5 milliards de dollars à la fin de 2010, soit 3,6% du PIB. Or plus de dix grandes économies ont un excédent commercial dépassant ce chiffre d’au moins un point. Une comparaison avec l’Allemagne est éclairante : ce pays pourtant pauvre en ressources naturelles présente le premier excédent commercial du monde : 205,4 milliards de dollars, soit 6,0% de son PIB.

  • 21 décembre 2010

    Mais qu’arrive-t-il aux Allemands ?

    Mais qu’arrive-t-il aux Allemands ?

    La gestion de crise par les autorités allemandes depuis un an ne cesse de surprendre : atermoiements permanents, initiatives à contretemps, déclarations brutales suivies de replis élastiques. Le résultat ? Une crise grecque qui s’étend aux pays périphériques, une crise des dettes souveraines qui devient crise de l’euro et débouche sur une crise du projet européen. Comment expliquer une politique aussi contre-productive ? Faut-il y voir les premiers pas, nécessairement maladroits, d’une nouvelle puissance affranchie des contraintes de l’après-guerre ? C’est la thèse de Jean-Louis Bourlanges. Faut-il y voir une manifestation de l’incompétence d’autorités allemandes d’envergure provinciale ?

  • 21 juin 2010

    L’Allemagne, un faux coupable

    L’Allemagne, un faux coupable

    Un consensus s’est fait jour en Europe pour attribuer une partie des difficultés économiques des pays de la zone euro à l’Allemagne. Après le choc de la réunification, Berlin a cherché à renforcer sa compétitivité de diverses façons. La recette s’est révélée payante, transformant l’homme malade de l'Europe en une économie très compétitive. Mais, nous dit-on, cette politique aurait eu pour conséquence un déséquilibre avec le reste de l'Europe: les excédents courants de l'Allemagne auraient pour revers les déficits courants de ses partenaires commerciaux, et en particulier de l'Espagne, du Portugal et de la Grèce.

  • 28 avril 2010

    L'Allemagne doit-elle relancer sa demande intérieure ?

    L'Allemagne doit-elle relancer sa demande intérieure ?

    Certains pays européens semblent répéter avec l’Allemagne l'erreur qu’ont commise pendant dix ans les Américains, pour qui la faiblesse de la demande intérieure chinoise était un péché contre le reste du monde. Or il est parfaitement légitime que des pays comme l'Allemagne ou la Chine défendent leurs propres intérêts au lieu de chercher à faire le bonheur du monde. Et c’est aux Allemands, non aux Européens, de décider s’ils veulent conserver un excédent des comptes courants. Reste qu’on peut toujours les aider à instruire la question.

  • 5 avril 2010

    Quand les salaires français sont fixés en Allemagne

    Quand les salaires français sont fixés en Allemagne

    La conclusion est dans ce titre en apparence paradoxal. Pour y arriver, il faut partir du pacte faustien qu’est devenue la zone monétaire européenne : venez, s’il vous plaît, cher pays (disons la Grèce ou le Portugal) ! Passez un examen assez gentillet (le Pacte de stabilité), on fermera les yeux sur le détail de vos comptes ! Vous avez d’un seul coup une monnaie stable, un coût de votre dette réduit de moitié, une capacité quasiment illimitée à l’emprunt public, vos citoyens n’ont plus à emprunter en devise étrangère forte pour chercher des taux d'intérêt plus bas, laissez cela aux Lituaniens ou aux Hongrois ; ils auront leur nouvelle monnaie, toute jolie, toute brillante, l’euro !

  • 13 novembre 2009

    Délocalisations : quels effets sur l’emploi ?

    Délocalisations : quels effets sur l’emploi ?

    Depuis quelques décennies, les entreprises des pays industrialisés se sont engagées dans une politique de délocalisation, soit en confiant des activités peu qualifiées ou intensives en travail à des filiales étrangères, soit en achetant des biens intermédiaires à des sous-traitants étrangers. On a beaucoup débattu des effets sur l’emploi. Une étude récente sur des données allemandes permet d’affiner le regard : à l’échelle de l’entreprise, des effets négatifs sur l’emploi seraient d'abord le symptôme d’un retard technologique et donc d’un management défaillant.

  • 26 octobre 2009

    Social-démocratie : leçons allemandes

    Social-démocratie : leçons allemandes

    Un sondage récent d’OpinionWay montre que la moitié des sympathisants du Parti socialiste français privilégient une alliance à gauche qui comprendrait le Nouveau Parti Anticapitaliste d’Olivier Besancenot. En Allemagne, lors des récentes élections législatives, après la déroute des sociaux-démocrates, passés de 34,2% en 2005 à 23% en 2009, certaines voix se sont élevées à gauche pour réclamer une alliance entre le nouveau parti d’extrême-gauche, Die Linke, qui est passé de 8,1% à 10,7%, et le Parti social-démocrate.

  • 1 juin 2009

    Comment les médias traitent l'Europe

    Comment les médias traitent l'Europe

    Globalement, l'Europe passe mal dans les médias. À qui la faute ? Aux journalistes qui ne font pas bien leur travail ? Aux politiques qui donnent une mauvaise image de l'intégration européenne en transformant de façon quasi systématique "Bruxelles" en bouc émissaire ? Au public qui, au fond, se désintéresse de ces questions en dépit de ce que peuvent indiquer les enquêtes d'opinion ? Aux institutions européennes qui ne savent pas "vendre" l'Europe ?

  • 6 mai 2009

    En Allemagne, la crise profite aux modérés

    En Allemagne, la crise profite aux modérés

    Qui gouvernera l’Allemagne après les élections législatives du 27 septembre prochain ? L’équation se résume à un jeu de deux grands (CDU/CSU et SPD), qui peuvent espérer faire autour de 30% chacun, et de trois petits (le parti libéral, le Parti vert et la gauche populiste Die Linke), chacun crédité d’environ 10 %. Cela rend les perspectives de pouvoir incertaines car ni le centre droit (CDU/CSU plus libéraux) ni le centre gauche (SPD et Verts) ne sont assurés d’une majorité.

  • 12 décembre 2008

    Pourquoi Paris et Berlin ne s’entendent pas sur la relance

    Pourquoi Paris et Berlin ne s’entendent pas sur la relance

    Les événements des dernières semaines ont mis en évidence une différence d'appréciation de la crise financière de part et d'autre du Rhin. Tandis que Paris et d'autres capitales prônent les vertus de la relance budgétaire, Berlin se montre réticent. De prime abord, cela semble paradoxal: les finances publiques allemandes, beaucoup plus saines que les nôtres, devraient justement offrir à la plus grande économie européenne une marge de manoeuvre enviable. S'ensuit une incompréhension mutuelle volontiers caricaturée par la presse où la fourmi allemande peu partageuse refuserait de venir en aide aux cigales latines. Afin d'éviter ces travers, il convient de prêter attention à ce que nos voisins nous disent effectivement.

  • 8 décembre 2008

    L’Europe ne croit pas à la récession

    L’Europe ne croit pas à la récession

    La crise financière globale qui sévit depuis le printemps 2007 est en train de se transmettre de manière violente à l’économie réelle. Le G20 a appelé à des soutiens massifs à l’économie globale. La plupart des pays de l’OCDE ont répondu par des plans de soutien massifs à leur économie, mais pas les trois grands de la zone euro, Allemagne, France, Italie. Pourquoi ? Le pari est-il tenable ?

  • 16 mai 2008

    L'Europe sociale est de retour

    L'Europe sociale est de retour

    Il est de bon ton de pleurer sur le retard de l'Europe sociale au regard des autres politiques de l'Union ou encore de fustiger une Europe qui ne serait qu'une Europe des marchandises. Or dans les six derniers mois, la Cour de Justice des Communautés Européennes a opéré une clarification majeure qui paradoxalement relance l'Europe sociale. Par un arrêt "Rüffert" du 3 avril 2008 elle confirme une jurisprudence affirmée lors de l'arrêt "Laval" du 18 décembre 2007. Les systèmes sociaux suédois et allemands se trouvent condamnés et il faut pourtant s'en réjouir.

  • 17 avril 2008

    Menace sur le SPD

    Menace sur le SPD

    Les déchirements publics du Parti social-démocrate allemand sur une alliance avec l’extrême-gauche peuvent ressembler à une tempête dans un verre d’eau. Mais ils sont révélateurs de la crise d’orientation profonde dans laquelle se trouvent les sociaux-démocrates, ainsi que d’un nouveau dilemme stratégique.

  • 6 février 2008

    Productivité: les Etats-Unis toujours en tête…

    Productivité: les Etats-Unis toujours en tête…

    La bonne performance productive de certains pays européens comme la France et l’Allemagne pourrait être factice : la moindre mobilisation de la population en âge de travailler élèverait mécaniquement la productivité horaire du travail des pays européens comparés aux Etats-Unis. Quelles conséquences en tirer pour la politique économique ?

  • 19 décembre 2007

    Allemagne : débat sur le salaire minimum

    Les dernières semaines n’ont pas été de tout repos pour les économistes qui vivent en Allemagne ou qui s’y intéressent. Pour commencer, le Parlement a établi un salaire minimum pour les postiers. Ensuite, un débat sur les salaires des dirigeants a amené un certain nombre de personnalités politiques à se déclarer favorables à l’établissement… d’un salaire maximum ! Au vu des connaissances économiques affligeantes que révèlent ces propositions, on est en droit de se demander si l'Allemagne a vraiment progressé dans la réforme de son marché du travail.-->

  • 22 octobre 2007

    La croissance allemande est-elle durable ?

    Après presque une décennie de crise, l'économie allemande est finalement repartie. La croissance dépassera probablement 2,5% cette année, mettant un terme à la pire période de vaches maigres depuis les années 1950. Longtemps considérée comme l’un des « hommes malades de l'Europe », l'Allemagne a connu une croissance d’un tiers inférieure à la moyenne européenne ces dix dernières années. Beaucoup sont soulagés de voir repartir le moteur de l’économie européenne. La question est : pour combien de temps ? Ce regain de croissance est-il durable ?