• 2 octobre 2009

    Energie: la concurrence Europe-Russie

    Energie: la concurrence Europe-Russie

    L’importation de gaz par l’Union européenne devrait aller en s’accroissant au cours des prochaines décennies. C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre tout l’intérêt des grands projets d’infrastructures au niveau européen, dont Nabucco fait partie. Nabucco est devenu un projet politique qui s’est affirmé notamment par le biais de la Commission européenne et qui s’est imposé comme prioritaire suite à la première crise russo-ukrainienne (2006). Depuis, Nabucco a gagné en visibilité, mais pas forcement en faisabilité. Qu'en est-il de la concurrence avec son rival South Stream, lancé par la Russie ?

  • 1 octobre 2009

    Faut-il conclure le cycle de Doha ?

    Faut-il conclure le cycle de Doha ?

    Il y a quelques mois beaucoup d’observateurs s’inquiétaient du risque de protectionnisme. Dans le contexte de crise économique mondial depuis octobre 2008, chaque gouvernement serait tenté de recourir à l’arme protectionniste, quitte à pénaliser ses voisins. L’interdépendance des économies pourrait alors conduire à une série de représailles et de contre-représailles, nuisible au bout du compte à l’économie mondiale et à chacune de ses composantes. Aujourd’hui il apparaît que le commerce mondial reprend doucement et que le recours au protectionnisme n’a finalement pas eu lieu de manière significative. Les États ont essayé de réagir à la crise en privilégiant la coopération commerciale au repli protectionniste. Faut-il alors soutenir une conclusion du Doha Round, cycle de négociations commerciales multilatérales organisé par l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) et qui impliquerait une nouvelle libéralisation multilatérale du commerce ?

  • 30 septembre 2009

    Bouclier antimissile : réactions centre-européennes

    Bouclier antimissile : réactions centre-européennes

    Abandonnant ce qui fut l’un des symboles de politique étrangère de son prédécesseur, Barack Obama envoie un signal fort. Des incertitudes budgétaires et techniques contribuent à expliquer l'abandon de ce projet, mais l'enjeu est aussi d’enterrer une des pommes de discorde avec la Russie. Les gouvernements tchèque et polonais paraissent résignés face à une décision qu’ils pressentaient depuis des mois. Mais en dépit de son dénouement, et au-delà des réactions immédiates («  le Kremlin se réjouit, les Centre-Européens sont inquiets », titrait un édito tchèque), l’affaire du bouclier antimissile aura permis d’éclairer la spécificité des perceptions de sécurité centre-européennes.

  • 28 septembre 2009

    L’emprunt pour financer la dette ?

    L’emprunt pour financer la dette ?

    Alors que la France s’apprête à lancer un emprunt « national », sans avoir clairement défini l’objet de cet emprunt, il est une question simple : en avons-nous les moyens ? D'un point de vue d'économiste, elle peut se poser en ces termes : la croissance promise avec le nouvel emprunt aidera-t-elle à stabiliser la dette ?

  • 26 septembre 2009

    Le G20 entre en scène

    Le G20 entre en scène

    Une conséquence frappante de la crise mondiale a été le remplacement du G7 par le G20 comme principale enceinte de coordination des politiques économiques au niveau international. Cette substitution est un peu paradoxale puisque l’ordre du jour des réunions du G20 s’est, jusqu’ici, concentré sur la régulation financière, thème qui intéresse bien plus les pays du G7 que les 13 autres pays du G20. Les communiqués du G20 ont ainsi été bien plus détaillés sur la régulation financière que sur le commerce international, les déséquilibres de balances de paiement ou la réforme des institutions de Bretton Woods, sujets sur lesquels le point de vue des grands pays émergents est déterminant compte tenu de leur vulnérabilité aux soubresauts du commerce mondial, de leur contribution aux déséquilibres et de leur sous-représentation dans les institutions de gouvernance, particulièrement au Fonds monétaire international (FMI).

  • 25 septembre 2009

    Y a-t-il un risque protectionniste ?

    Y a-t-il un risque protectionniste ?

    Le rendez-vous de Pittsburgh et la réunion ministérielle de l’OMC fin décembre sont l’occasion pour les décideurs de se pencher sur un dossier en déclin dans la hiérarchie politique actuelle. La menace d’une recrudescence abrupte du protectionnisme écartée, l’espoir d’une avance rapide de la libéralisation multilatérale enterré, le plus probable est que les gouvernements tergiverseront. Une voie possible serait d’améliorer les mécanismes de transparence qui relèvent de la seule responsabilité de chaque pays.

  • 24 septembre 2009

    Crise : tout a changé, mais rien n'a changé

    Crise : tout a changé, mais rien n'a changé

    Une multitude de rapports ont été produits cette année, pointant les failles du système qui avait mené à la crise et proposant des réformes plus ou moins audacieuses. Trois G20 ont été réunis avec des listes impressionnantes de réformes à mener en matière de régulation financière. Mais tout se passe comme si à la grande peur avait succédé le lâche soulagement. En outre trois écoles s’affrontent sur les solutions, celle des politiques français et allemands, celle des gouvernants européens et américains, celle des académiques.

  • 23 septembre 2009

    G20 : l’affaire des bonus

    G20 : l’affaire des bonus

    La réglementation des bonus bancaires est devenue un cheval de bataille du monde politique. Voilà qui peut paraître réconfortant au premier abord : lier le revenu des banquiers à la profitabilité de la banque à long terme les empêcherait de choisir des stratégies payantes dans l’immédiat mais coûteuses à la banque une fois que l’employé aura empoché son bonus. Pourtant, en mettant l’accent sur les bonus on se trompe substantiellement de cible.

  • 22 septembre 2009

    Comment Royal a perdu son avance technologique

    Comment Royal a perdu son avance technologique

    Ségolène Royal vient de vivre une semaine politique difficile, une de plus. Alors qu’elle avait réussi une rentrée fracassante en lançant la fronde contre la taxe carbone, elle semble avoir moins bien choisi son terrain lorsqu’elle a saisi au bond la balle lancée par les auteurs de Hold-uPS, arnaques et trahisons. Elle a déclenché un tir de barrage dans son parti comme on n’en avait pas vu contre elle depuis le calamiteux Congrès de Reims en novembre 2008. En effet, personne au PS, y compris parmi ses soutiens d’alors, n’a envie de voir porter devant la justice les arrangements internes avec la démocratie qui sont d’usage dans ce parti depuis des lustres.

  • 21 septembre 2009

    Désolé, mais le capitalisme n’est toujours pas mort…

    Désolé, mais le capitalisme n’est toujours pas mort…

    Mais que s’est-il passé depuis le sommet de la crise financière ? Rappelez-vous. La faillite d’un des fleurons de Wall Street, Lehman Brothers, suivie d’une panique comme on n’en avait pas vue depuis 1929. Des injections publiques de plusieurs centaines de milliards d’euros dans les plus grandes maisons de la finance aux États-Unis, mais aussi en Europe. Des quasi-nationalisations à New York et Londres ! Tout ceci, bien sûr, a été suivi par une récession mondiale dont on n’a pas fini de mesurer les dégâts. Un événement historique, mais quelles conséquences ?

  • 18 septembre 2009

    Barroso-Hosni : d'une élection l'autre

    Barroso-Hosni : d'une élection l'autre

    Grand mouvement diplomatique ces derniers jours. Après le succès de José Manuel Barroso qui a obtenu haut la main l’aval du Parlement européen pour un deuxième mandat à la tête de la Commission européenne, neuf candidats sont en lice pour le poste de directeur général de l’Unesco, mais c’est le ministre égyptien de la Culture, Farouk Hosni, qui tient la corde. Une bonne occasion de revenir sur la façon dont sont attribuées ces hautes charges internationales.

  • 16 septembre 2009

    PS : l’incontournable question du leadership

    PS : l’incontournable question du leadership

    La sortie télévisée de Ségolène Royal sur les fraudes ayant entaché l’élection de Martine Aubry confirme ce que l’on savait : l’université d’été de La Rochelle n’a réglé aucun des problèmes de fond dans lesquels le Parti socialiste est inextricablement englué. Comment se définir comme un parti d’opposition capable d’incarner l’alternance en 2012 ? Pour répondre à cette question essentielle, la position officielle consiste à donner la priorité à la construction d’un projet politique crédible, avant de procéder à la désignation d’un candidat. En théorie, cet argument n’est pas dénué de sens. Dans les faits, il est contestable et ce pour quatre raisons.

  • 15 septembre 2009

    Les impôts verts sont-ils des impôts justes ?

    Les impôts verts sont-ils des impôts justes ?

    Le gouvernement va mettre en place une taxe sur le carbone, avec l’argument valide qu’une taxe est sans doute le moyen le plus efficace de limiter la consommation de produits riches en carbone, parce qu’elle joue sur les prix et les incitations. Dilemme : ce sont souvent les ménages à revenu modeste qui consomment des biens « riches en carbone », et qui donc vont acquitter proportionnellement une grosse part de la taxe.

  • 19 juillet 2009

    PS : une chance d’en sortir ?

    PS : une chance d’en sortir ?

    Ce qui frappe le plus dans l’avalanche de critiques qui s’abat actuellement sur la direction du Parti socialiste, c’est que la grande majorité d’entre elles proviennent des rangs du PS lui-même. Les socialistes ont perdu confiance dans leur propre parti et ils estiment que celui-ci ne peut plus être le cadre approprié pour leurs débats internes. L’autorité de la Première secrétaire est largement entamée. Au point où en est ce parti, aucun replâtrage ne suffira pour faire repartir la machine.

  • 17 juillet 2009

    La fin des théories ?

    La fin des théories ?

    L'époque où des données sans théorie n’étaient que du bruit est-elle révolue ? L’analyse de données prend de plus en plus le pas sur les autres formes de connaissance. Les situations de vie ont tendance à être définies comme des problèmes cognitifs, dont la nature est computationnelle ou qui se posent en termes de navigation. Dans ce néopositivisme, non seulement la perception, mais une part essentielle de l'analyse conceptuelle est désormais superflue.

  • 13 juillet 2009

    Xinjiang : un risque terroriste ?

    Xinjiang : un risque terroriste ?

    Le Xinjiang (Turkestan de l’Est pour les indépendantistes ouïghours) est à nouveau, cet été, au cœur de l’actualité. Le départ précipité de Hu Jintao, en pleine réunion du G8, prouve que les dirigeants chinois ont été pris par surprise et craignent une montée des tensions, plus encore, peut-être, qu’au Tibet. Comment les dirigeants chinois comprennent-ils les causes d’une telle explosion ? Y a-t-il dans cette région un risque de terrorisme islamique ?

  • 9 juillet 2009

    Hadopi et utopies

    Hadopi et utopies

    Du groupe de rap IAM au chanteur Bénabar, ils n’en reviennent pas. Que l’on puisse télécharger illégalement leurs chansons, que l’on trouve normal de ne pas rémunérer leur travail, ces artistes engagés en ont le souffle coupé. « J’ai conscience qu’il y a des zones d’ombre dans cette loi. Mais il faut bien quelque chose pour réguler Internet. C’est affligeant de passer pour un mec de droite que de dire cela ! Réguler, c’est de gauche ! », s’exclame Bénabar à propos de la loi Hadopi sur Rue89. Un coup de massue supplémentaire leur tombe sur la tête : les sénateurs socialistes qui, contrairement à leurs collègues de l’Assemblée Nationale, avaient voté la première version de la loi, n’ont pas soutenu Hadopi 2, jugée « inutilement répressive ». Le débat véhément qui entoure ce projet conduit le béotien de surprise en surprise et le désarroi des artistes s’accroît face à des passions qui paraissent démesurées. Ni le dispositif juridique (commun avec d’autres pays), ni la dimension économique (un problème de réactivité commerciale) ne suffisent à expliquer le déchaînement des affects autour de Hadopi. C’est du côté des utopies politiques qu’il faut porter le regard pour comprendre la radicalité des réactions.

  • 8 juillet 2009

    Du grand emprunt et des déficits

    Du grand emprunt et des déficits

    Les commentateurs ont raison : il n’y a pas de logique économique au grand emprunt qu’annonce Nicolas Sarkozy pour 2010 sinon – on reconnaît la patte de M. Guaino – mobiliser l’opinion autour de l’effort de relance, aider au choc psychologique et détourner l’opinion de l’idée qu’elle pourrait avoir de finances publiques françaises allant à vau-l’eau. Accessoirement, créer du bruit politique, avec le talent qu’on connaît, les mêmes commentateurs saluant tous l’habilité tactique de l’annonce, comme si le temps politique ne devait consister qu’à aller d’habileté en habileté. Du point de vue des finances publiques, l’emprunt est même un non-sens : cela fait belle lurette que l’Etat a organisé efficacement une distribution de gros de ses emprunts, par des adjudications régulières, à prix serrés, immédiatement placés par les banques auprès des investisseurs français et étrangers, OPCVM et fonds de pension. Pourquoi payer une commission (probablement 15 centimes de marge de distribution, soit 150 millions d’euros en une fois et 20 centimes de surcoût sur le taux d'intérêt, pour faire encore 200 millions d’euros l’an) ? Pourquoi lever exclusivement l’épargne des Français, alors que les étrangers peuvent participer au financement de l’économie française ?

  • 3 juillet 2009

    Faut-il instaurer une taxe carbone ?

    Faut-il instaurer une taxe carbone ?

    La taxe carbone consiste à imposer l’usage de combustibles fossiles à la hauteur de leur teneur en carbone pour combattre le changement climatique. Après avoir été abandonnée au début des années 1990, cette idée refait surface en Europe. A-t-elle une chance de voir le jour sous une forme efficace ? Pour répondre à cette question, il faut se demander comment elle pourra s’articuler aux systèmes de permis d’émission qui se développent aujourd’hui. Des systèmes hybrides, permis et taxes, sont théoriquement possibles, mais s’avèrent peu convaincants dans un contexte où certains agents économiques tenteront à toute force de négocier des exemptions.

  • 2 juillet 2009

    Biodiversité : ce que peut faire l’Europe

    Biodiversité : ce que peut faire l’Europe

    Les indicateurs publiés récemment par l'Union internationale pour la conservation de la nature et la Commission européenne montrent qu’un cinquième des espèces de reptiles sont menacées. C’est la triste confirmation d’une réalité maintenant bien connue : la perte de biodiversité en Europe ne fait que s’accélérer. Pourtant ce n’est pas faute de discours ambitieux ou d’engagements solennels ; ce n’est pas non plus que la tâche est humainement impossible puisqu’aucune mécanique fatale n’est à l’œuvre et que les décisions à prendre sont connues… Pourquoi ne progressons-nous pas ?