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21 juin 2010
L’Allemagne, un faux coupable
Un consensus s’est fait jour en Europe pour attribuer une partie des difficultés économiques des pays de la zone euro à l’Allemagne. Après le choc de la réunification, Berlin a cherché à renforcer sa compétitivité de diverses façons. La recette s’est révélée payante, transformant l’homme malade de l'Europe en une économie très compétitive. Mais, nous dit-on, cette politique aurait eu pour conséquence un déséquilibre avec le reste de l'Europe: les excédents courants de l'Allemagne auraient pour revers les déficits courants de ses partenaires commerciaux, et en particulier de l'Espagne, du Portugal et de la Grèce. lire la suite
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19 juin 2010
Faut-il réduire les charges sociales pour les seniors ?
La proposition de réduire, voire d'éliminer, les charges sociales pour les travailleurs les plus âgés a le mérite de reconnaître que leur taux d'emploi est particulièrement faible. Mais ce type de mesure n'est pas idéal. D'aucuns craignent qu'une réforme de nos systèmes de retraites fondée sur un report de l'âge de retraite bute sur cet obstacle. lire la suite
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17 juin 2010
L’Europe déclassée ?
Qui se souvient qu’en 2007, sur une initiative française, un groupe de réflexion sur l’avenir de l’Europe a été mis en place ? Présidé par Felipe González, le « groupe des sages » a rendu son rapport au Conseil européen du 17 juin. On comprend que les priorités du moment invitent plus à chercher des parades aux attaques des marchés qu’à envisager le futur lointain de l’Union. Mais cette réflexion à un horizon de vingt ans est capitale à plus d’un titre. D’abord parce que le soulagement qui a pu accompagner l’adoption du Traité de Lisbonne pose la question de l’après-Lisbonne : quel est le nouvel horizon que l’Europe se donne à moyen terme ? lire la suite
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7 juin 2010
Irak : la difficile greffe démocratique
Trois mois après les élections législatives, l’Irak reste privé de gouvernement. Aucune des coalitions en lice n’est parvenue à remporter suffisamment de voix pour s’imposer. La ratification récente des résultats officiels par la Cour suprême irakienne, donnant victorieuse la liste « Iraqiyya » d’Iyad Allaoui avec une courte majorité de 91 sièges contre 89 pour celle de l’« Etat de droit » du Premier ministre sortant, ne présage aucune sortie de crise rapide. Démocratie naissante ? Continuum de la violence ? Au-delà d’une actualité lourde en rebondissements, quelle interprétation donner de cette interminable « crise » irakienne ? lire la suite
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4 juin 2010
PS : à quoi serviront (vraiment) les primaires ?
Le Parti socialiste vient d'adopter les règles qui vont s’appliquer pour l’organisation de sa primaire présidentielle. À quoi va-t-elle servir ? C’est la question que l’on est en droit de se poser après les récentes déclarations de plusieurs dirigeants du parti. lire la suite
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2 juin 2010
La doctrine Obama : une rupture ?
On connaissait la doctrine Bush. Elle reposait sur « la guerre contre le terrorisme », le principe de la guerre préventive et la légitimité du recours à la force pour changer des régimes jugés non démocratiques et surtout attentatoires aux intérêts stratégiques américains. Désormais, avec la publication du National Security Strategy de 2010, qui succède au National Security Strategy de 2002, on dispose des éléments qui nous permettent de mieux comprendre la politique étrangère d’Obama et surtout de prendre la mesure de la rupture introduite avec le passé, même si pour le moment le changement est plus sensible sur la forme que sur le fond. lire la suite
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31 mai 2010
Retraites : une dramaturgie française
Le gouvernement a décidé de faire de la réforme des retraites la grande affaire de la fin du quinquennat. Il l’a fait de propos délibéré en dramatisant l’enjeu, en anticipant la clause de rendez-vous prévue lors de la réforme Fillon, alors que rien dans les données démographiques ne justifiait cette urgence et que l’aggravation des déficits est un effet mécanique de la crise, et en sachant que la réforme ne pouvait être que très partielle. Le PS, symétriquement, a décidé d’en faire l’axe majeur d’une opposition sans concession au gouvernement en prêtant à cette réforme une radicalité et une portée qu’elles n’ont pas et en saisissant l’occasion pour promouvoir ses solutions de taxation du capital. lire la suite
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28 mai 2010
Faut-il banaliser les agences de notation ?
Et si la meilleure façon de réguler les agences de notation consistait à les faire rentrer dans le droit commun ? De réduire le privilège exorbitant que les marchés – et les régulateurs – leur ont conféré, celui de jouer la fonction d’oracle disant le bien et le mal sur les marchés de la dette ? lire la suite
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27 mai 2010
Pourquoi le plan Merkel est une erreur
Faire d’un budget à l’équilibre une condition pour rester dans l’euro, comme le propose le gouvernement allemand, est une mauvaise idée, et ce pour deux raisons. Tout d'abord, cela ne fonctionnera pas, et quand nous nous rendrons compte la crédibilité de l'euro en souffrira, ce dont notre monnaie n’a pas besoin. Ensuite, le vrai problème de l'Europe est la croissance, pas les finances publiques. Cela ne signifie pas qu’une réduction des dépenses publiques et du volume des Etats-providence n'est pas une priorité. Mais si on s’engage dans cette voie, cela doit se faire de façon crédible et non irréaliste. Cela n’est guère le cas du projet de Mme Merkel. lire la suite
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25 mai 2010
France : le bon élève de l’environnement !
Dans une singulière indifférence en France, l’université de Yale a publié son classement 2010 des pays pour leur performance environnementale. Alors que notre pays ne se sort pas toujours très bien de ces classements internationaux, la surprise vient de son excellente place : sur 163 pays, la France se place 7e. Mieux encore, sur l’ensemble des pays du G20, elle est en tête. En ces temps marqués par le doute sur la nécessité ou l’intérêt de mener une politique environnementale ambitieuse, cette bonne place est réconfortante et devrait plutôt encourager des efforts en montrant qu’ils sont efficaces. lire la suite
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21 mai 2010
Europe : le dernier train avant l’enfer
Il est indéniable que le plan de 750 milliards d’euros visant à soutenir la zone euro et à en garantir la stabilité est très ambitieux. Il ne s’agit cependant pour l’heure que de mesures virtuelles, les Parlements de plusieurs Etats membres devant encore se prononcer sur la question. De ce fait, le pari des Européens semble aujourd’hui de plus en plus dangereux au point que certains observateurs en viennent à considérer que la zone euro marche de manière inéluctable vers son éclatement (on entend par là l’abandon – volontaire ou non – de l’euro par un ou plusieurs pays de la zone). Une telle vision semble catastrophiste. lire la suite
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19 mai 2010
Quelle réforme pour le Pacte de stabilité ?
L’accord conclu il y a dix jours à Bruxelles semble avoir été accueilli favorablement par les marchés. Malheureusement, il est trop tôt pour conclure que ce fut un succès. L’histoire monétaire jugera si ce fut une brillante initiative des gouvernements de la zone euro qui mit un terme à la spéculation, ou le premier pas sur la route glissante de la ruine. lire la suite
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18 mai 2010
Fiscalité des entreprises : la mauvaise idée du PS
Le Parti socialiste vient d’adopter lors sa Convention nationale un texte qui à propos de la fiscalité des entreprises dit ceci : « la bonne imposition des entreprises est celle qui contribue à favoriser l'investissement et les fonds propres et dissuade la distribution de revenus exorbitants du capital aux actionnaires. D’où la proposition de moduler le taux de l'impôt sur les sociétés selon que les bénéfices sont réinvestis ou distribués sous forme de dividendes ou de rachats d'actions. » L’idée n’est pas nouvelle. Le gouvernement Bérégovoy l’avait mise en place dans les années 1990, avant de s’apercevoir que le gouvernement allemand faisait exactement l’inverse : taxer davantage les profits retenus que les dividendes. On décida donc de l’abandonner. Pourquoi ? lire la suite
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13 mai 2010
Le pari risqué de l’Europe
En mettant 750 milliards d’euros sur la table, les autorités européennes ont montré qu’elles ont enfin pris la mesure des enjeux qui mobilisent les marchés financiers. Le seul problème est que l’argent n’est pas vraiment là. L’idée est qu’il n’a pas besoin d’être là puisqu’il s’agit de garanties, pas de prêts. L’Union Européenne va simplement se porter garante des dettes publiques espagnole ou portugaise. Il ne faudra lever des fonds que si les gouvernements espagnols ou portugais font défaut, ce qu’ils n’ont aucune raison de faire si les marchés continuent à leur prêter de l’argent, ce que les marchés n’ont aucune raison de ne pas faire si les dettes sont garanties. Bloquer la contagion de la crise sans dépenser un euro, il fallait y penser ! lire la suite
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11 mai 2010
Les enjeux du plan anticrise
Face à la propagation du feu qui menaçait toute la zone euro et non plus seulement la Grèce, les pays de l’UE ont adopté un plan dont l’ampleur a favorablement surpris les marchés. Cela suffira-t-il pour autant à faire revenir la confiance ? lire la suite
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7 mai 2010
PS : un projet hors du temps
La convention du PS vient d’adopter un document qui devrait logiquement préfigurer son programme présidentiel : « Pour un nouveau modèle de développement économique, social et écologique ». La lecture de ce document laisse pantois. Au point que l’on se demande si ses auteurs vivent bien ici et maintenant. lire la suite
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6 mai 2010
La flotte de la mer Noire coule-t-elle l’Ukraine?
Les violences qui ont éclaté la dernière semaine d’avril au Parlement ukrainien à propos de la Flotte de la mer Noire promettent de ne pas rester isolées. Pour autant, on peut se demander si la fracture entre l’Est et l’Ouest de l’Ukraine, partisans de la Russie et partisans de l’Occident, n’est pas une fois encore exagérée par les observateurs. Dénoncé par ses détracteurs comme une atteinte à la souveraineté nationale, l’accord de Kharkiv modifie-t-il radicalement la donne géopolitique ? lire la suite
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5 mai 2010
Trois leçons sur la politique industrielle
Le processus de destruction créatrice joue un rôle crucial dans les gains de productivité et donc dans la croissance économique. De quelle façon précisément ? On ne peut esquiver cette question si, dans l’espoir de favoriser la croissance, on cherche à concevoir des politiques publiques de soutien aux entreprises innovantes. lire la suite
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2 mai 2010
Grèce : nuages noirs sur les banques françaises
Le plan de sauvetage a éloigné pour un temps la perspective du défaut de la Grèce sur le paiement de sa dette. La réaction en chaîne qui menaçait d’emporter le Portugal, l’Espagne et l’Irlande a été stoppée, mais le soulagement risque d’être de courte durée. Le FMI et l’UE ont estimé que les coûts d’un défaut partiel et immédiat de la Grèce étaient supérieurs à un report à des temps meilleurs d’une inévitable restructuration de la dette grecque. lire la suite
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30 avril 2010
L’appel au FMI reste la meilleure solution!
Après la Grèce, le Portugal. Après le Portugal, l’Espagne. Après l’Espagne l’Italie? Le jeu de massacre semble devoir se prolonger. Faut-il donc craindre pour l’euro? Pas forcément: le Traité européen a prévu la situation dans laquelle nous nous trouvons et préconise la bonne solution. À Maastricht, le choix était entre une union monétaire imparfaite et pas d’union du tout. C’est très clairement le premier choix qui a été fait. Quelles en sont les conséquences? lire la suite