• 23 mars 2011

    Le paradoxe de l’affaire Renault

    Le paradoxe de l’affaire Renault

    Jeter aux chiens trois cadres compétents et blanchis sous le harnais est abominable. Pourtant ceux qui en ont pris la responsabilité en sortiront indemnes, car il en va de l’avenir de l’alliance Renault Nissan.

  • 21 mars 2011

    Protéger les emplois ou les personnes ?

    Protéger les emplois ou les personnes ?

    Depuis plus d’une dizaine d’années, les dispositions visant à protéger l’emploi ont été l’objet de nombreuses critiques. La protection des personnes associée à une flexibilité dans la gestion des flux d’emplois a été présentée dans de nombreux travaux, parfois sous l’appellation de flexicurité, comme plus performante que la protection des emplois tant en termes d’efficacité économique qu’en termes de protection du travailleur. Or l’analyse de l’évolution des marchés du travail des grands pays industrialisés durant la crise montre que la bonne articulation entre protection des emplois et protection des personnes est plus complexe qu’une simple opposition caricaturale.

  • 18 mars 2011

    La droite en péril

    La droite en péril

    L’impopularité croissante de Nicolas Sarkozy et la montée en puissance de Marine Le Pen focalisent l’observation sur l’élection présidentielle. Pour une excellente raison : des trois scénarios possibles du second tour de l’élection présidentielle à venir, deux sont mauvais pour le président sortant.

  • 16 mars 2011

    L’État japonais face à la catastrophe

    L’État japonais face à la catastrophe

    Le tremblement de terre de magnitude 8,9 qui a frappé la région de Tohoku est le plus fort de l’histoire moderne du Japon. Même le célèbre séisme de 1707 n’avait atteint que le niveau 8,6. Celui qui causé la mort de plus de 120 000 personnes à Tokyo en 1923 ne mesurait que 7,9, et celui de 1995 à Kobe 7,3. Par rapport à 1995, la réponse du gouvernement est positive à de nombreux niveaux. Mais le Japon fait face à une crise nucléaire qui le pousse au delà de toute frontière, au-delà de l’extrême. La situation est devenue un test du rôle de l’État dans une situation de risque systémique extrême. Et au soir du sixième jour, cet État surpuissant se cherche toujours.

  • 14 mars 2011

    Égypte: replâtrage ou révolution ?

    Égypte: replâtrage ou révolution ?

    Alors que le roi du Maroc vient de proposer une refonte globale de la constitution, les amendements constitutionnels égyptiens paraissent bien modestes. Ils portent sur les conditions de participation à l’élection présidentielle, la limitation de la durée du mandat du chef de l’État – deux fois quatre ans au plus, la réglementation de l’état d’urgence et les modalités de la révision constitutionnelle. Pour l’essentiel, il s’agit des réformes proposées par Hosni Moubarak avant qu’il ne soit forcé de quitter le pouvoir. La temporalité envisagée est également la même que celle qu’il avait avancée : dans les quelques mois qui viennent, une élection présidentielle puis parlementaire.

  • 27 février 2011

    Bioéthique: cachez cet embryon que je ne saurais voir!

    Bioéthique: cachez cet embryon que je ne saurais voir!

    Le 15 février a marqué le vote solennel à l’assemblée nationale du projet de révision de la loi-cadre de bioéthique. Dans un contexte où l’innovation est constante dans les sciences du vivant, les divergences autour de ce texte bioéthique demeurent fortes au sein même du gouvernement et c’est donc une «loi prudente», selon les mots de Valérie Pécresse, qui se voit offerte aux débats parlementaires. Après trois années de longues discussions, celle-ci n’a pourtant pas manqué de provoquer d’importantes tensions au sein de la commission spéciale Léonetti chargée d’examiner en première instance le projet de loi de bioéthique.

  • 25 février 2011

    Les vertus d’une taxe foncière rénovée

    Les vertus d’une taxe foncière rénovée

    En matière fiscale, un bon impôt est un vieil impôt. Quoi de mieux dans le présent débat sur le remplacement possible de l’ISF de se pencher sur la taxe foncière, l’une des fameuses « quatre vieilles » et de regarder de quelle façon, une fois remaniée, elle peut intelligemment s’y substituer.

  • 24 février 2011

    Égypte: faut-il avoir peur des Frères musulmans ?

    Égypte: faut-il avoir peur des Frères musulmans ?

    Alors qu’un vent de démocratie semble s’être levé sur l’ensemble du monde arabo-musulman, le rôle que seront appelés à jouer les mouvements d’opposition islamistes dans les transitions politiques à l’œuvre soulève de multiples craintes. La plus significative concerne les fameux Frères musulmans. Mais qui sont-ils ?

  • 22 février 2011

    G20 : la Chine acteur pivot

    G20 : la Chine acteur pivot

    Le G20 a du mal à s’affirmer comme instance politique capable de résoudre énergiquement les risques systémiques, notamment financiers, et déçoit donc ceux qui en espéraient le plus. En même temps, force est de constater que le G20 ministériel de samedi dernier à Paris a réussi là où Séoul avait échoué : l’élaboration d’indicateurs communs pour le suivi des déséquilibres économiques internationaux, notamment en séparant les composantes du compte courant et en évitant le suivi direct des réserves de change. Cette petite victoire est essentielle. Elle désamorce la tension sino-américaine autour du renminbi et permet d’ouvrir le jeu aux autres sujets essentiels du G20 en 2011 : gestion des risques systémiques financiers et agricoles, revue du système monétaire international, et normes sur les contrôles de capitaux. Cette situation met la Chine en situation de pivot, alors même que les Chinois sont des acteurs totalement nouveaux sur la scène de l’économie mondiale et qu’ils n’appartenaient pas au G8.

  • 21 février 2011

    Multiculturalisme : les trois erreurs de Sarkozy

    Multiculturalisme : les trois erreurs de Sarkozy

    En déclarant, lors de l’émission « Paroles de Français » le 10 février dernier : « le multiculturalisme est un échec », Nicolas Sarkozy a commis une triple erreur. Il a utilisé un terme étranger à l’oreille politique française et d’un usage particulièrement complexe. En procédant ainsi, il semble persister dans l’erreur tactique qui consiste à se placer sur le terrain de l’un de ses adversaires électoraux, ici Marine Le Pen, sans en tirer aucun bénéfice. Et, last but not least, le président de la République brouille un peu plus le message qu’il voudrait envoyer aux Français sur les questions identitaires puisqu’après avoir longtemps promu la diversité et la « laïcité positive », il constate l’échec d’une politique renvoyant aux principes qu’il a lui-même proclamés.

  • 19 février 2011

    Jacob, DSK et la vraie France

    Jacob, DSK  et la vraie France

    Christian Jacob, président du groupe UMP à l’Assemblée nationale, vient de disqualifier la candidature de DSK à la présidentielle avec les phrases suivantes : DSK n’est « pas l’image de la France, l’image de la France rurale, l’image de la France des terroirs et des territoires, celle qu’on aime bien, celle à laquelle je suis attaché », Et il a enfoncé le clou le lendemain ainsi : « Moi qui suis un rural, un paysan, je ne peux pas me reconnaître ni m’identifier à Dominique Strauss-Kahn. Il n’incarne pas le monde rural ».

  • 18 février 2011

    L’Europe et le multiculturalisme

    L’Europe et le multiculturalisme

    Après Angela Merkel affirmant en octobre 2010 que le multiculturalisme avait fait faillite, après les récentes déclarations de David Cameron lors d’une conférence sur la sécurité à Munich le 5 février 2011, Nicolas Sarkozy a emboîté le pas lors de son intervention télévisée du 10 février 2011 et proclamé lui aussi l’échec du multiculturalisme. Les trois poids lourds européens, dans un unanimisme peu habituel, sont donc d’accord sur l’idée qu’il convient de rejeter le multiculturalisme, source de désagrégation des sociétés européennes et de perte de leurs valeurs. Le multiculturalisme serait le nouvel ennemi de l’Europe.

  • 17 février 2011

    France 24 : un soft power à la française ?

    France 24 : un soft power à la française ?

    Les crises tunisienne et égyptienne ont montré les limites de l’appareil diplomatique de la France. Elles ont montré aussi la force de son appareil audiovisuel extérieur, notamment la chaîne France 24. Des milliers de témoignages ont afflué de Tunisie au cours du mois de janvier pour souligner le rôle joué par France 24 dans l’amplification du mouvement qui a abouti au départ du président Ben Ali. Les révolutions tunisienne et égyptienne sont en train de confirmer le rôle crucial des chaînes d’information internationales satellitaires, véritables instruments de soft power dans la mondialisation de l’information et des luttes d’influence. La vague de contestation dans le monde arabe pourrait jouer pour ces chaînes le rôle qu’avait joué la Guerre du Golfe pour CNN au début des années 1990. Les grands bénéficiaires en Tunisie et en Egypte ont été Al-Jazeera et Al-Arabiya. Mais juste derrière, France 24 commence à s’imposer notamment en arabe et en français.

  • 16 février 2011

    Guerre des monnaies : petits et gros mensonges

    Guerre des monnaies : petits et gros mensonges

    Le taux de change chinois suscite toutes sortes de vaticinations, y compris chez des économistes fort respectables. Les détracteurs de la Chine, qui du haut de leur modeste taux de croissance donnent des leçons à ceux qui ont accompli le plus grand miracle économique ayant jamais eu lieu sans appropriation de terres ou de main-d’œuvre étrangères, aiment évoquer les déséquilibres de compte courant. Une meilleure mesure de la compétitivité serait la balance commerciale, car il y a dans le compte courant des flux spéculatifs qui contournent les restrictions de change, et qui ont explosé depuis que les détracteurs de la Chine ont fait naître le mythe de la hausse inéluctable du renminbi. L’excédent commercial chinois annuel avec le reste du monde était de 184,5 milliards de dollars à la fin de 2010, soit 3,6% du PIB. Or plus de dix grandes économies ont un excédent commercial dépassant ce chiffre d’au moins un point. Une comparaison avec l’Allemagne est éclairante : ce pays pourtant pauvre en ressources naturelles présente le premier excédent commercial du monde : 205,4 milliards de dollars, soit 6,0% de son PIB.

  • 15 février 2011

    Égypte: que veulent les militaires ?

    Égypte: que veulent les militaires ?

    Le départ de Hosni Moubarak a été ressenti comme une victoire révolutionnaire, pourtant il n’apporte rien que les manifestants de la place Tahrir n’avaient déjà obtenu : la certitude qu’il ne se représenterait pas, que son fils ne serait pas candidat à sa succession, que la Constitution serait amendée et le Parlement dissout. Ce qui change, c’est le cadre de l’accomplissement de tout cela. Hier, il s’agissait d’un cadre constitutionnel ; aujourd’hui, le cadre est celui, inconstitutionnel, d’un coup d’État. Depuis le début de cette crise, on s’aperçoit chaque jour davantage que l’acteur pivotal du régime, c’est l’armée. Que l’armée n’est pas neutre, qu’elle a un agenda et des intérêts.

  • 13 février 2011

    Compétitivité : pourquoi la France a un problème

    Compétitivité : pourquoi la France a un problème

    La compétitivité fait retour dans le débat public. La dégradation continue du commerce extérieur français, la nécessité de corriger les déséquilibres intra-européens et la volonté politique d’une convergence franco-allemande y contribuent. Une étude récente de COE-Rexecode vient nourrir ce débat en présentant un bilan exhaustif des données sur le décrochage français et en faisant du passage aux 35 heures en 1998 le principal facteur explicatif. Cette explication est-elle à elle seule convaincante ? Rien n’est moins sûr.

  • 11 février 2011

    Qui choisir pour diriger un journal ?

    Qui choisir pour diriger un journal ?

    Le salut de la presse viendra-t-il du renouvellement de ses dirigeants ? Les observateurs s’interrogent. Le Monde a choisi la formule « fleuve tranquille » : Erik Izraelewicz, vieux routier du journalisme écrit, est un ancien de la maison. Son projet s’inscrit dans le droit fil de ce qui se dit sur ce « qu’il faudrait faire » depuis des années : souder davantage la rédaction du papier avec celle du Net, densifier le contenu du quotidien, étoffer l’offre du week-end. Une innovation pourtant : une parution le matin (peut-être)… une incertitude supplémentaire pour l’économie de l’imprimerie du Monde, toujours en suspens. Libération a choisi l’homme qui venait de la radio : Nicolas Demorand a peu d’expérience de la presse écrite, il est un interviewer incisif – ce qui n’est pas la qualité première que l’on demande à un patron de presse – mais, jovial et optimiste, il entend incarner une gauche disposée à se « ré-enchanter ». Deux profils tranchés. L’option sans risque ou celle qui décoiffe.

  • 9 février 2011

    Les socialistes veulent-ils changer de République ?

    Les socialistes veulent-ils changer de République ?

    Après le Forum sur les institutions organisé par le Parti socialiste à partir des propositions de Manuel Valls le 2 février, nous ne savons toujours pas si les socialistes entendent amender la constitution ou changer de République, puisque le bureau national a rejeté l'idée, pourtant raisonnable, d’envisager de futures propositions de révision dans le cadre du régime actuel. Alors ?

  • 7 février 2011

    « Révolution numérique » et révolutions politiques

    « Révolution numérique » et révolutions politiques

    Interrompus le 28 janvier à la demande des autorités égyptiennes, les services d’Internet et de téléphonie mobile n’étaient rétablis que cinq jours plus tard, sous la pression des États-Unis et par crainte des conséquences de ce black out pour l’économie. Au même moment, en Chine, la censure bloquait, dans les moteurs de recherche, les mots-clefs permettant d’accéder à l’information sur les événements en cours en Tunisie et en Égypte, tandis que l’appareil de propagande était mobilisé pour stigmatiser les scènes de chaos. Des régimes autoritaires ne pouvaient mieux illustrer leur inquiétude face à des technologies de la communication capables de véhiculer une information instantanée, des mots d’ordre, des appels à manifester, échappant largement au contrôle étatique.

  • 4 février 2011

    Égypte: regard froid sur une crise brûlante

    Égypte: regard froid sur une crise brûlante

    Le mouvement de protestation contre le président Moubarak a abouti, pour l’instant, à un résultat paradoxal : le retour des militaires au cœur du régime et l’éviction des réformateurs du parti au pouvoir. Le nouveau vice-président, Omar Souleiman, est un général, chef des services de renseignements, et très proche de Hosni Moubarak. Il s’est illustré durant les années 1990 dans la lutte contre les islamistes. Le nouveau Premier ministre, Ahmed Chafik, est également un général.