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14 novembre 2011
Italie : faut-il brader les bijoux de famille ?
Il circule ces jours-ci une idée fascinante : un programme de ventes massives d’actifs publics pour réduire la dette et améliorer la perception des marchés sur sa soutenabilité. Il n’est pas si facile de vendre les participations et les actifs immobiliers de l’État, mais le problème est surtout que les rendements sont trop faibles. Il serait préférable d’en confier la gestion à une société publique, sous la supervision de l’Union européenne, avec pour objectif de valoriser ces actifs et d’affecter les résultats à la réduction de la dette publique. La loi de stabilité proposée ces jours-ci, cependant, repose une fois de plus sur de l’ingénierie financière. lire la suite
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11 novembre 2011
Les Verts ne sont décidément pas mûrs!
La partie de bras de fer que le parti écologiste, EELV, a entamé avec le Parti socialiste risque fort de le conduire à Canossa. Une fois encore, les écologistes ont fait preuve de leur faible sens politique, ou plutôt de leur incapacité à savoir ce qu’ils veulent vraiment obtenir politiquement. Erreur d’appréciation à la fois sur l’état du rapport de force avec les socialistes et sur les intentions réelles de ces derniers, erreur d’appréciation ensuite sur les données politiques de la période. En posant une série d’ultimatums au PS, les écologistes n’ont pas mesuré que ce dernier n’était pas prêt à passer sous leurs fourches caudines. Du coup, ce sont eux qui risquent de passer sous celles du Parti socialiste. lire la suite
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10 novembre 2011
Le printemps des islamistes ?
Le score avantageux des islamistes tunisiens du parti Ennahda, le score probablement semblable des Frères musulmans égyptiens, lors des élections qui débuteront à la fin du mois de novembre, ainsi que le possible bon score des islamistes modérés du PJD marocain, lors des élections du 24 novembre prochain, suggèrent que le Printemps arabe aurait finalement profité aux islamistes. C’est vrai et c’est faux. lire la suite
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9 novembre 2011
L’avenir du G20 sera régional
Difficile de voir, et même de croire, que le G20 de Cannes s’est intéressé à autre chose que la dette grecque. Mais le communiqué final l’atteste, il a aussi été question d’agriculture, de développement, d’énergie. Tout en bas du texte il est même fait mention de réforme de la gouvernance globale, sujet du groupe de travail du Premier ministre britannique, et présenté en août 2010 par Nicolas Sarkozy comme l’un des grands chantiers de la présidence française du G20. Enfin les dernières lignes du communiqué annonce une évolution de la gouvernance interne au G20 : « après 2015, les présidences annuelles du G20 seront choisies à partir de groupes régionaux tournants, en commençant par le groupe asiatique qui comprend la Chine, la Corée, l'Indonésie et le Japon. » Ce dernier point a été remarquablement peu commenté. Il représente pourtant une transformation majeure de l’identité du G20, et répond à des questions essentielles qui ont été adressées à cette entité depuis sa montée en puissance sur la scène internationale. lire la suite
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8 novembre 2011
Plan Fillon : triple A ou triple 0
Le deuxième plan d’austérité est un contresens économique dramatique. Tout le monde à Paris semble convaincu que c’est le prix à payer pour éviter de perdre le AAA. C’est en fait le meilleur moyen d’y arriver. D’ailleurs les marchés n’ont pas réduit les primes de risques sur la dette française après l’annonce de ce plan. lire la suite
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7 novembre 2011
Le monde selon Ankara
En avril 2001, Ahmet Davutoğlu, alors professeur de relations internationales à l’université de Beykent et de Marmara, publiait un livre de 600 pages intitulé Profondeur stratégique : la position internationale de la Turquie (édition Kure yayinlari). Cet ouvrage, mal connu et traduit uniquement en langue arabe, peut être considéré comme le « texte fondateur » de la politique étrangère turque depuis l’accession au pouvoir de l’AKP en 2002. Nous en présentons pour la première fois en français les principaux arguments. lire la suite
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6 novembre 2011
G20 : Sarkozy a marqué des points, la gouvernance mondiale aussi
Le G20 de Cannes a permis d’avancer sur bien des points, même si les résultats ne sont pas forcément spectaculaires. On revient de loin ! Au départ l’ambiance était morose. Un délégué rappelait que le travail des sherpas mercredi soir s’était trouvé entièrement dominé par l’annonce folle du référendum grec au pire moment possible. Une déléguée non-européenne pouvait ainsi dire : « Nous sommes devenus les spectateurs involontaires de la saga européenne – les Européens devraient se comporter de façon plus responsable et prendre conscience de l’impact immense de leurs actions sur le reste du monde. » Jeudi, on se demandait encore : le G20 a-t-il encore un sens ? Est-il devenu un immense théâtre grec ? lire la suite
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4 novembre 2011
Les indignés d’Amérique
Occupy Wall Street est un mouvement social non identifié. Les indignés de la place Tahrir en appelaient à la démocratie. Ceux de la Puerta del Sol réclamaient des jobs. Ceux de la Place Syntagma s’insurgeaient contre la chape d’austérité infligée par la Troïka. La protestation contre Wall Street relève d’une composition chimique infiniment plus complexe. lire la suite
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3 novembre 2011
La puissance américaine piégée par la dette
Arrivant à Cannes ce 3 novembre pour le sommet du G20, le président Obama est conscient de ce que la crise de l’euro dominera les débats et qu’il n’a guère de cartes en main alors pourtant que l’enjeu est décisif pour le sort de l’économie américaine. Mais par son ampleur, cette crise en éclipse une autre, celle de la dette souveraine des États-Unis. lire la suite
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2 novembre 2011
Référendum grec : une irresponsabilité choquante
Après être parvenus de justesse à s’entendre jeudi à l’aube sur un plan destiné à sortir la zone euro des turbulences – le troisième en un peu plus de six mois – les Européens viennent de voir le Premier ministre grec Andreas Papandreou prendre le risque de réduire à néant leurs efforts en soumettant à un référendum le compromis en question. lire la suite
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27 octobre 2011
Les impasses de la diplomatie Obama
On a coutume d’opposer les bons résultats de Barack Obama en matière de politique étrangère à ses résultats plus mitigés sur le front intérieur. Pourtant, même dans ce domaine, les résultats ne sont guère au rendez-vous. lire la suite
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26 octobre 2011
Solidarité : le mot n’a pas le même sens partout
La bataille engagée autour de l’aide alimentaire fournie par l’Union européenne peut sembler de peu d’importance au regard de la tourmente financière. Pourtant, ce qui se joue sur ce terrain est plus que symbolique : deux visions de l’Union s’opposent avec à la clé la question du niveau de solidarité entre les Etats membres. En définitive, c’est la même problématique que celle que l’Union doit affronter avec la crise. lire la suite
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25 octobre 2011
Zone euro : comment arrêter la contagion ?
Le Conseil européen du 21 juillet dernier a confié au Fonds européen de stabilité financière (FESF) la mission d’intervenir sur les marchés obligataires pour protéger la zone euro contre le risque de contagion de la crise de la dette. Cette approche pose deux problèmes importants : le FESF n’a pas les ressources suffisantes pour mener à bien sa nouvelle mission ; et ses modalités d’interventions n’ont pas été précisées. Nous proposons ici un cadre de référence conceptuel pour ces interventions, ainsi que des pistes pour garantir la force de frappe du FESF. lire la suite
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18 octobre 2011
Le procès de la dame à la tresse blonde
La condamnation de Ioulia Timochenko semble marquer l’avènement d’un pouvoir autoritaire en Ukraine, mais elle révèle surtout les faiblesses d’un régime politique soumis à des facteurs modérant cette tendance. lire la suite
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17 octobre 2011
Les conséquences d’une victoire
Plusieurs raisons peuvent être données à la nette victoire de François Hollande à la primaire socialiste, sans qu’il soit possible pour l’instant de les hiérarchiser : la posture de rassembleur du candidat désigné, son arrivée largement en tête au premier tour et les désistements en sa faveur justifiés par cet avantage, ou encore les dérapages de Martine Aubry dans son effort pour disqualifier la candidature de son concurrent. Toutes ces raisons ont dans doute leur part dans l’explication générale du phénomène. Mais il faut insister sur une autre raison : le positionnement politique de Martine Aubry et la manière dont elle a polarisé la campagne du second tour. lire la suite
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16 octobre 2011
La deuxième mort de Dexia
La première mort de Dexia illustrait l’hybris de banques européennes parties à la conquête de l’Amérique et qui investirent les métiers mal compris et mal maîtrisés de la finance de marché. Le démembrement de Dexia, sa deuxième mort, résulte du choc entre un modèle économique basé sur le financement à court terme d’un portefeuille obligataire théoriquement sans risque et l’incapacité des dirigeants européens à éviter la contagion de la crise des dettes souveraines. Mais la naissance même de Dexia, fruit d’un rapprochement franco-belge, illustre les illusions formées au moment où on libéralisait les marchés financiers et où se préparait le passage à l’euro : l’avènement de banques européennes devait faire reculer les patriotismes bancaires et contester l’hégémonie américaine dans les activités de marché. lire la suite
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13 octobre 2011
L’Europe et la Belle Époque
« À la fin de ce siècle de paix, les choses s’amélioraient d’une façon toujours plus visible, toujours plus rapide. (…) On croyait aussi peu à la perspective d’une rechute dans la barbarie, à des guerres entre peuples européens, qu’aux fantômes ou aux sorcières ; les gens de cette époque croyaient sincèrement que les frontières de différences entre nations allaient peu à peu se fondre dans une humanité commune, et que, de cette façon, la paix et la sécurité, le plus précieux des biens, seraient accordés à toute l’humanité. » Ces lignes étonnamment contemporaines ont été écrites par Stefan Zweig il y a plus de 60 ans. Elles nous rappellent que la Belle Epoque a beaucoup plus à nous offrir qu’une image idéalisée de la femme élégante avec ses ombrelles et ses chapeaux. lire la suite
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11 octobre 2011
Mieux réguler les jeux en ligne ?
On manquait jusqu’ici de quantification du jeu pathologique en France. L'étude Tendances copubliée par l'INPES et l'OFDT répond à cette lacune. Son niveau demeure faible : 1,3 % de joueurs seraient « problématiques » (à comparer à 5,5 % aux États-Unis) et il y aurait 0,4 % de joueurs « pathologiques » (contre 1,9% aux États-Unis). Pourtant, ces résultats plutôt rassurants contredisent les demandes des opérateurs pour une libéralisation des conditions du jeu en ligne. Celles-ci sont encadrées par la loi du 12 mai 2010 qui reviendra en discussion devant le Parlement dans le cadre de la clause de revoyure. lire la suite
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10 octobre 2011
Premières leçons des primaires
Quoi qu’en dise la droite, les socialistes ont gagné leur pari. Pari difficile car l’enjeu n’était pas celui d’une élection présidentielle elle-même et, dans notre culture politique, il n’était pas certain que tant d’électeurs acceptent d’afficher leurs opinions politiques au moment de voter. Deux millions et demi de votants est dans ces conditions une véritable prouesse. Cela représente non pas comme le clame la droite 4% des électeurs, calcul qui n’a politiquement aucun sens, mais plus du quart des électeurs qui ont voté au premier tour de l’élection présidentielle de 2007 pour la candidate socialiste, Ségolène Royal. Rappelons en effet que de tous les partis de gauche et écologiste, seul le parti radical de gauche avait appelé à voter à cette primaire. C’est donc un chiffre considérable. Il montre aussi que tous ceux qui, à gauche, condamnaient cette primaire au motif qu’elle signait la fin de la vraie démocratie, celle des partis, et qui estimaient qu’il s’agissait d’une illusion démocratique n’ont pas compris l’envie de participation politique de nombreux citoyens. lire la suite
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6 octobre 2011
Partenariat oriental, acte II
Le Partenariat oriental (PO) est le versant Est de la Politique européenne de voisinage. À court terme, il s’agit pour Bruxelles de mieux encadrer les flux commerciaux, énergétiques et migratoires à destination et en provenance des États de la région ; à long terme, l’objectif est de contribuer à les transformer. Ce programme a été lancé il y a deux ans. On peut en tenter un premier bilan, forcément partiel et provisoire. lire la suite