• 30 juin 2009

    La fin de Berlusconi ?

    La fin de Berlusconi ?

    Lors de la première semaine du mois de juillet, le monde aura les yeux tournés vers l’Italie qui accueillera le sommet du G8 dont elle assure cette année la présidence. Silvio Berlusconi se réjouissait de la tenue de cette rencontre dont il espérait tirer profit afin de renforcer sa crédibilité et sa réputation d’homme d’Etat qu’il cherche à se construire. Davantage : il avait réussi un formidable coup de communication en annonçant à l’impromptu que ce sommet ne se déroulerait pas comme prévu au large de la Sardaigne mais à L’Aquila, en plein centre du terrible séisme qui, le 6 avril dernier, a secoué cette ville et la région des Abruzzes provoquant d’importantes destructions et la mort de plus de 300 personnes. Ses très fréquents déplacements sur le terrain comme son discours célébrant l’unité nationale prononcé à l’occasion de la fête du 25 avril, date du soulèvement en 1945 de la Résistance contre les nazis et les fascistes de la République de Salò, l’avaient fait de nouveau monter au zénith de la popularité. En quelques mois, la situation s’est inversée.

  • 27 juin 2009

    Comment rémunérer les dirigeants ?

    Comment rémunérer les dirigeants ?

    Beaucoup de commentateurs considèrent que les modes de rémunération des dirigeants ont largement contribué à la crise financière, en les encourageant à prendre trop de risques et à gérer leur entreprise en vue d’un profit à court terme. Le président Obama a proposé de nouvelles règles pour les dirigeants d’entreprises ayant reçu des aides publiques. Mais des critiques se sont élevées, pointant la motivation d'abord politique de ces règles et surtout leur peu d’efficacité. Elles ciblent en effet le niveau de rémunération, plutôt que la structure de cette rémunération, dont l’impact économique est pourtant plus déterminant. Nous proposons ici une solution différente, qui réglerait une partie des problèmes structurels et s’appliquerait à toutes les entreprises.

  • 25 juin 2009

    Immigration et protection sociale

    Immigration et protection sociale

    La montée des populismes et des mouvements xénophobes en Europe est la face la plus visible d’un mouvement plus profond, qui voit une part croissante de l’électorat traditionnel de la gauche s’interroger sur la générosité des systèmes sociaux, notamment envers les travailleurs étrangers. La gauche peut-elle ignorer cette question ? Non. Doit-elle pour autant se plier à cette logique ? Non plus.

  • 23 juin 2009

    Primaires à gauche : dernière solution avant le désespoir ?

    Primaires à gauche : dernière solution avant le désespoir ?

    Au Parti socialiste, à peine a-t-on remisé les drapeaux européens pour 2014 que l'échauffement pour la présidentielle a déjà repris. Au programme : " les primaires " ou comment être sûr de désigner le bon candidat (ou la bonne candidate...) pour gagner en 2012. Barack Obama ne le sait pas, mais il est pour beaucoup dans le retour du débat sur les primaires. Ce débat récurrent chez les socialistes français avait déjà fait rage en 2006 après les primaires de la gauche italienne et au moment de désigner le candidat pour la présidentielle de 2007. Avec l'élection d'Obama, c'est un peu comme si les socialistes français avaient redécouvert l'Amérique.

  • 21 juin 2009

    PS : la rénovation improbable ?

    PS : la rénovation improbable ?

    À chaque défaite de leur parti, les socialistes entonnent l’air de la rénovation sans réaliser que cette incantation régulièrement prononcée ne débouche presque jamais sur quelque chose, et, du coup, sans se demander pourquoi il en est ainsi. Pour une fois, semble-t-il, l’une des propositions avancées semble-t-il dans les cercles dirigeants du parti, à savoir la désignation du candidat socialiste à l’élection présidentielle au moyen d’une élection primaire ouverte à tous les sympathisants, peut éviter que l’appel à la rénovation, au lieu de ne voir de solution que dans le cercle étroit du parti lui-même, ne se traduise par une ouverture du parti sur la société.

  • 17 juin 2009

    Y a-t-il un effet du climat sur la croissance ?

    Y a-t-il un effet du climat sur la croissance ?

    Les décideurs perçoivent aisément les coûts économiques des politiques visant à infléchir les évolutions climatiques, mais il est plus difficile de mesurer ce qu’il en coûterait de ne pas les adopter. Pour instruire ce débat, différentes approches ont tenté jusqu’ici d’évaluer les effets du climat sur la performance économique. Le sujet est extrêmement complexe et pose de réels problèmes de méthode. Mais les résultats d’une étude récente ont permis une percée sur cette question.

  • 15 juin 2009

    L’État brancardier, made in USA

    L’État brancardier, made in USA

    Le sauvetage de General Motors au terme de longues négociations menées par l’Administration Obama avec les syndicats, les élus locaux, les créanciers et le management de l’entreprise fait irrésistiblement penser aux pratiques naguère décriées de l’État brancardier à la française. Pour comprendre la logique de l’intervention de l’Administration Obama, il faut répondre à trois questions. Pouvait-on faire autrement, la faillite était-elle une option ? Pourquoi n’a-t-on pas introduit des incitations au renouvellement du parc du type prime à la casse pour ranimer la demande ? Le montage retenu est-il viable ou ne s’agit-il que d’un compromis politique accompagnant le déclin industriel de l’automobile ?

  • 12 juin 2009

    Le succès des Verts est-il politiquement durable ?

    Le succès des Verts est-il politiquement durable ?

    Daniel Cohn-Bendit a réussi un nouveau hold-up électoral, dix ans après la percée des Verts aux européennes de 1999. Il avait conduit, à l'époque, la liste écologiste vers un succès inespéré : 9,72% et 9 élus. Cette année, il a fait bien mieux : 16,28% et 14 élus, manquant d'un cheveu de coiffer le PS sur le poteau (16,48%).

  • 10 juin 2009

    Le dilemme électoral du Parti socialiste

    Le dilemme électoral du Parti socialiste

    En 1986, deux politologues américains ont publié un livre remarquable intitulé Paper Stones. A History of Electoral Socialism, dans lequel ils développaient l’idée que le socialisme européen est confronté à un dilemme électoral structurel et sans doute insoluble : la nécessité d’attirer les électeurs des nouvelles classes moyennes salariées, de plus en plus nombreux, sans perdre l’appui décisif des classes populaires. Ce dilemme, qui l’oblige à pratiquer un grand écart permanent, qu’il s’agisse de son idéologie ou de ses propositions, risque de lui faire perdre son ancrage populaire sans fixer pour autant les classes moyennes, les premières étant surtout attachées à la protection collective et au travail productif tandis que les secondes le sont surtout aux valeurs individualistes du libéralisme culturel et aux valeurs anti-productivistes de la protection de l’environnement. La fragilité électorale particulière du Parti socialiste français l’expose en permanence à souffrir, plus qu’un autre, de la difficulté à résoudre ce dilemme électoral.

  • 9 juin 2009

    Le Parlement européen, un ODNI

    Le Parlement européen, un ODNI

    Pourquoi culpabiliser ceux qui se sont abstenus? L’institution qui a le plus de pouvoir de décision et de législation, aujourd’hui, c’est le Cconseil des ministres de l’Union Européenne. Le Parlement est un objet démocratique non identifié, sur lequel on ne saurait plaquer les schémas des démocraties et des institutions parlementaires nationales.

  • 8 juin 2009

    Faut-il revenir sur la flexibilité ?

    Faut-il revenir sur la flexibilité ?

    Les taux de chômage français (8,9%) et européen (9,1%) sont aujourd’hui à peu près identiques à celui des États-Unis (9,4%) et ils progressent au même rythme. C’est une coïncidence plutôt rare. Lors des chocs pétroliers des années 1970, le chômage n’avait pas augmenté aussi vite en Europe qu’aux États-Unis. De nombreux économistes américains louaient alors le fonctionnement des marchés du travail européens. C’est au début des années 1980 que le taux européen a rejoint puis dépassé le chiffre américain. La flexibilité du marché du travail américain est alors apparue comme un modèle plus convaincant et les pays européens ont commencé à s’en inspirer. Les cycles se sont rapprochés et l’Europe a rejoint les États-Unis. La crise n’a pas remis en cause cette convergence, mais on s’interroge désormais des deux côtés de l’Atlantique sur les bienfaits de la flexibilité. Va-t-on vers une remise en cause ?

  • 5 juin 2009

    Pourquoi le protectionnisme n'est pas la solution

    Le Centre d'études européennes de Sciences-Po organisait avec Telos le 19 mai une conférence-débat autour de Pascal Lamy, Directeur général de l'Organisation Mondiale du Commerce sur le thème : Face à la crise : pourquoi le protectionnisme n'est pas la solution ? Extrait 1 : Extrait 2 :

  • 1 juin 2009

    Comment les médias traitent l'Europe

    Comment les médias traitent l'Europe

    Globalement, l'Europe passe mal dans les médias. À qui la faute ? Aux journalistes qui ne font pas bien leur travail ? Aux politiques qui donnent une mauvaise image de l'intégration européenne en transformant de façon quasi systématique "Bruxelles" en bouc émissaire ? Au public qui, au fond, se désintéresse de ces questions en dépit de ce que peuvent indiquer les enquêtes d'opinion ? Aux institutions européennes qui ne savent pas "vendre" l'Europe ?

  • 29 mai 2009

    Socialistes : battus, mais contents ?

    Socialistes : battus, mais contents ?

    Les intentions de vote en faveur des listes socialistes pour les élections européennes qui auront lieu la semaine prochaine marquent, semaine après semaine, une dynamique inquiétante pour le Parti socialiste. Le dernier sondage TNS-SOFRES lui donne 19% des votants qui, dans l’ensemble, risquent de ne pas dépasser 40% des inscrits. Martine Aubry a l’air de s’en contenter. « Sans tout ce boulot, vient-elle de déclarer, on serait sans doute à 14%. » 14%, le score du PS aux européennes de 1994 lorsque Michel Rocard dirigeait le Parti socialiste. À croire que les socialistes sont soulagés de pouvoir trouver dans leurs archives électorales un score assez bas pour leur donner encore une marge… de recul !

  • 26 mai 2009

    Sarkozy : regard froid sur un premier bilan

    Sarkozy : regard froid sur un premier bilan

    Evaluer les deux premières années de Nicolas Sarkozy pose un problème de mesure. Faut-il le comparer à ses prédécesseurs ? Dans ce cas, oui, il y a bien eu rupture. Rupture de style et de management, bien sûr. Le président est aux commandes, rejetant le modèle coupe-circuit cultivé par tous les présidents de la Ve République. Plutôt une présidence de type américain, sans les contre-pouvoirs du Parlement, encore que la réforme des institutions encourage les députés à plus d’audace qu’auparavant. Le changement est tellement visible que l’on parle d’hyper-président. On peut approuver ou non cette évolution, mais le modèle précédent était celui d’un président peu visible et surtout peu actif, avec comme résultat plusieurs décennies de réformes sans cesse différées. Mesurée ainsi, la rupture est réalisée.

  • 25 mai 2009

    L’état du cinéma

    L’état du cinéma

    Va-t-on encore au cinéma, alors que nos écrans domestiques peuvent accueillir tous les films de la planète ? En fait, la sortie cinéma n’est pas en voie de disparition, mais de réorganisation. Globalement, elle connaît un certain tassement. Rituel de la jeunesse dans les années 1990, elle mobilise aujourd’hui les diverses générations. Que révèlent les données mondiales sur le « cinema paradiso » (Observatoire européen de l’audiovisuel, 2009) ?

  • 22 mai 2009

    Européennes : aimez-vous Sarkozy ?

    Européennes : aimez-vous Sarkozy ?

    Une fois de plus, l’essentiel des débats en vue de l’élection du Parlement européen porte sur un seul thème : la politique nationale. En 2009, cela veut dire en France le sarkozysme ou l’anti-sarkozysme. Tous les partis politiques sont responsables de ce rapt du débat sur l’Europe, y compris ceux dont on pouvait s’attendre qu’ils s’appuient sur une longue tradition pro-européenne pour faire des propositions originales. François Bayrou, héritier du centrisme pro-européen, n’a ainsi que faire de l’Europe dans cette campagne. La seule chose qui lui importe est d’apparaître comme le principal opposant de Nicolas Sarkozy.

  • 19 mai 2009

    Sarkozy : réformes limitées, coût élevé

    Sarkozy : réformes limitées, coût élevé

    Deux ans après sa mise en oeuvre, le programme de réformes de Nicolas Sarkozy peut se résumer de la façon suivante: une révision à la baisse des objectifs, et un coût plus élevé que prévu. Quelles en seront les conséquences à terme sur les finances publiques ?

  • 18 mai 2009

    JO: corrélations inattendues

    JO: corrélations inattendues

    Les motifs d’accueillir un méga-événement comme les Jeux Olympiques semblent souvent insaisissables aux économistes. Les avantages économiques nets sont rarement positifs ; les avantages non-économiques sont difficiles à mesurer. Pourtant, les pays se livrent une concurrence féroce pour accueillir ces événements. Pourquoi ?

  • 16 mai 2009

    Statistiques ethniques : sortir des faux débats

    Statistiques ethniques : sortir des faux débats

    Le développement des statistiques ethniques nous mènerait-il à un modèle communautariste ? Ces statistiques évoquent immédiatement les statistiques raciales américaines. Or la réalité française n'est pas la réalité américaine. Il est temps aujourd'hui de connaître le quotidien des Français dont le vécu est profondément affecté par les apparences. Comment ?