• 8 avril 2010

    Déséquilibres européens : assez de lieux communs !

    Déséquilibres européens : assez de lieux communs !

    Il y a deux causes structurelles aux déséquilibres intra-européens : les divergences de demande intérieure et les différences d’attractivité pour les investisseurs étrangers. Puisque la crise grecque est l’occasion de repenser la gouvernance de la zone euro, il serait bon d’aller au fond des choses, plutôt que de ressasser les lieux communs comme ceux qui conduisent à penser qu’après la Grèce viendra inexorablement le tour de l’Espagne.

  • 6 avril 2010

    Pourquoi les eurosceptiques sont-ils pour la peine de mort ?

    Pourquoi les eurosceptiques sont-ils pour la peine de mort ?

    Demain s’ouvre à Paris un colloque sur « Identités nationales, identité européenne ? », organisé par Eric Besson, ministre de l’Immigration et de l’Identité nationale. Dans la mesure où l’Europe ne relève pas de ses compétences, cette initiative peut apparaître comme une manière de relancer le débat sur l’identité nationale en l’orientant vers un nouvel objet : l’enjeu européen. Ce n’est pas forcément une mauvaise chose que de penser la relation entre identité nationale et identité européenne, d’autant que l’on dispose d’études très intéressantes sur ce sujet.

  • 5 avril 2010

    Quand les salaires français sont fixés en Allemagne

    Quand les salaires français sont fixés en Allemagne

    La conclusion est dans ce titre en apparence paradoxal. Pour y arriver, il faut partir du pacte faustien qu’est devenue la zone monétaire européenne : venez, s’il vous plaît, cher pays (disons la Grèce ou le Portugal) ! Passez un examen assez gentillet (le Pacte de stabilité), on fermera les yeux sur le détail de vos comptes ! Vous avez d’un seul coup une monnaie stable, un coût de votre dette réduit de moitié, une capacité quasiment illimitée à l’emprunt public, vos citoyens n’ont plus à emprunter en devise étrangère forte pour chercher des taux d'intérêt plus bas, laissez cela aux Lituaniens ou aux Hongrois ; ils auront leur nouvelle monnaie, toute jolie, toute brillante, l’euro !

  • 2 avril 2010

    Internet : le miracle de la gratuité

    Internet : le miracle de la gratuité

    89 % des Français estiment que les sites d’information et de contenus doivent être gratuits sur Internet (étude de comparaison internationale de GFK Custom Research). Autrement dit, à la bourse des valeurs, en France, le gratuit obtient la cotation la plus élevée dans le monde. Toutefois, dans cet emballement nous nous singularisons à peine : 82 % des Européens et 78 % des Américains pensent comme nous. Le rejet hexagonal de la culture marchande sur Internet est encore plus radical : 50 % des Français estiment que les contenus doivent être gratuits et sans publicité (42 % des Européens et 21 % des Américains). Comment expliquer cette opinion, qui revient à assimiler les contenus d’Internet à des biens publics ?

  • 30 mars 2010

    Burqa : la loi ne peut pas tout !

    Burqa : la loi ne peut pas tout !

    Le Conseil d'État s'apprête à rendre son avis sur un projet de loi interdisant la burqa et sans réelle surprise pour les juristes, l'avis est plutôt négatif. Dans un débat dès le départ biaisé, il n'est pas facile de se prononcer contre la prolifération de la loi dans ce domaine sans passer pour un partisan des fondamentalistes ou un adversaire de la laïcité. Il est cependant essentiel de bien comprendre les enjeux de ce débat juridique car ceux-ci sont directement liés à la liberté d'expression et à la liberté d'exercer une religion.

  • 29 mars 2010

    Grèce : les bonnes intentions suffiront-elles ?

    Grèce : les bonnes intentions suffiront-elles ?

    Les gouvernements européens ont enfin accordé leurs violons pour établir un plan de soutien à la Grèce, allant même jusqu’à y associer le FMI malgré la réticence de plusieurs pays. La crise est-elle donc passée et pouvons-nous souffler ? Rien n’est moins sûr, car le plan demeure bien vague. Quelles sont ses faiblesses ?

  • 26 mars 2010

    La fin du parti unique de la droite ?

    La fin du parti unique de la droite ?

    En arrivant au pouvoir, Nicolas Sarkozy s’est montré décidé à assumer plus franchement les conséquences de la présidentialisation du système politique français. Par présidentialisation du régime il entendait d’une part la concentration des pouvoirs de l’exécutif entre ses seules mains au détriment du Premier ministre et d’autre part le renforcement des pouvoirs du Parlement, auquel la réforme constitutionnelle a donné une certaine crédibilité. Cette présidentialisation assumée allait de pair avec la consolidation d’un parti présidentiel surpuissant dont l’objectif était triple : anéantir définitivement le Front national quitte à capter sa thématique, redonner pleinement confiance à droite traditionnelle en assumant pleinement les réformes de droite, continuer à affaiblir une gauche divisée et désemparée en pratiquant l’ouverture, en jouant la carte de la diversité et en préemptant la problématique écologique. Cette démarche qui apparaissait comme invincible en 2007 débouche aujourd’hui sur un indiscutable échec.

  • 24 mars 2010

    Le piège du social compassionnel

    Le piège du social compassionnel

    Le succès de la gauche aux dernières élections ne résout pas son problème idéologique. Les dirigeants du PS sont aujourd’hui confrontés à deux tentations. La première serait de se contenter de recycler le logiciel de la réduction des inégalités. La seconde serait de prendre acte des limites de ce positionnement… et ainsi de mettre leurs pas dans ceux de Nicolas Sarkozy.

  • 23 mars 2010

    Centre: à qui le tour?

    Centre: à qui le tour?

    Les régionales marquent la fin d’une séquence politique entamée lors de la dernière campagne présidentielle et marquée par l’émergence du Modem. La percée de François Bayrou était liée à l’érosion du PS et à la constitution à droite d’un parti unique que Nicolas Sarkozy avait mis au service d’une stratégie d’asphyxie du Front national. La déconfiture du Modem laisse en friches un espace politique que d’autres acteurs vont tenter d’occuper... à commencer par Dominique de Villepin.

  • 22 mars 2010

    Gauche : l’envie de présidentielle

    Gauche : l’envie de présidentielle

    Que les Français aient donné à leur vote de dimanche une signification plutôt régionale ou plutôt nationale, le fait est là : ces élections constituent à l’évidence le grand tournant du septennat. Pas seulement parce que la gauche conserve à peu près toutes ses régions mais parce qu’une dynamique politique nationale s’est enclenchée à l’occasion de ce scrutin. Pour la première fois depuis 2007 la gauche a à nouveau un appétit de pouvoir national. Pas seulement le Parti socialiste mais aussi les Verts voire le Front de gauche.

  • 18 mars 2010

    Les Grecs ont-ils manipulé la finance ?

    Les Grecs ont-ils manipulé la finance ?

    Lors de la récente période d’agitation autour des dettes souveraines, les pratiques de la Grèce en matière de gestion de dette publique ont soulevé de vives critiques. L’un des reproches porte sur l’utilisation d’un « swap », un instrument financier dérivé, qui a permis de diminuer fictivement le montant de dette publique grecque. Faut-il pour autant interdire aux Etats de la zone euro de recourir à certaines pratiques de gestion de dette ? Ne serait-ce pas alors une réponse simpliste et peu pertinente à un problème plus profond ?

  • 16 mars 2010

    Fonds monétaire européen : une bien mauvaise idée

    Fonds monétaire européen : une bien mauvaise idée

    Il n’y aura pas de Fonds monétaire européen. C’est une idée saugrenue qui répond à des motivations largement infondées. C’est aussi un projet complexe dont les défenseurs ne mesurent ni les implications, ni les conditions de succès.

  • 12 mars 2010

    Qui profite de la baisse de l'euro ?

    Qui profite de la baisse de l'euro ?

    L’euro est passé de 1,51 dollar le 25 novembre 2009 à 1,35 dollar le 23 février dernier, soit une dépréciation de 10%. Faut-il s’en réjouir ? Pas si sûr. La sortie de crise récente a montré que les mouvements de change pouvaient être pénalisants pour la zone euro. Alors que les moteurs asiatiques ont rapidement soutenu la demande mondiale début 2009, ils ont peu bénéficié à la zone euro, peut-être en partie parce que sur la même période la zone euro souffrait des effets de la dépréciation du dollar vis-à-vis de l’euro (le dollar s’est déprécié de près de 20% entre l’automne 2008 et la fin 2009). Si cela est vrai, à l’inverse, la dépréciation du dollar vis-à-vis de l’euro devrait donc être bénéfique pour les échanges de la zone euro. 

  • 10 mars 2010

    Faut-il pousser les banques au divorce ?

    Faut-il pousser les banques au divorce ?

    Les décideurs américains, suivis par de nombreux commentateurs, ont fait d’un retour au Glass-Steagall Act le principal moyen de réduire les risques sur les marchés financiers. Cette loi du New Deal, abrogée en 1999, séparait les banques de dépôts et les banques d’affaires. Or on peut considérer que l'héritage issu de cette séparation a contribué à aggraver la crise. Comment alors comprendre les positions d'Obama ? Et l'Europe doit-elle le suivre ?

  • 8 mars 2010

    Le tournant des régionales

    Le tournant des régionales

    Il ne fait pas de doute que les enjeux politiques des prochaines élections régionales sont considérables. Ils pourraient marquer un tournant dans l’évolution des rapports de force politiques et électoraux en France sur la moyenne période et dans celle du système partisan. Les résultats de ces élections devront être lus à l’aide de la grille suivante : la situation des deux partis dominants, le rapport gauche/droite, le rapport de force électoral entre les socialistes et les écologistes, le destin du Modem, le degré de résistance du Front national, les rapports de force au sein de « la gauche de la gauche » et enfin l’isolement de l’UMP.

  • 1 mars 2010

    Que se passe-t-il entre la CGT et l’Élysée ?

    Que se passe-t-il entre la CGT et l’Élysée ?

    Depuis quelque mois, les médias s'interrogent sur les relations qu’entretient l’Élysée avec la centrale dirigée par Bernard Thibault. Assiste-t-on à une métamorphose radicale de la CGT ? Quels enjeux cachent ces échanges ? Bref, on se perd en conjectures, l’anecdote masquant souvent des problèmes de fond. Or plusieurs raisons expliquent que de nouveaux rapports existent entre l’Élysée et les grandes confédérations.

  • 26 février 2010

    Inflation : faut-il faire sauter le verrou des 2 % ?

    Inflation : faut-il faire sauter le verrou des 2 % ?

    La crise a montré que la politique macroéconomique doit avoir des cibles nombreuses ; la bonne nouvelle, c’est qu'elle nous a rappelé aussi que nous avons beaucoup d'instruments, de la politique monétaire « exotique » aux instruments fiscaux, en passant par les outils de régulation. Il faudra du temps et un réel effort de recherche pour déterminer quels instruments conviennent le mieux à une cible donnée. On peut toutefois dès aujourd'hui proposer quelques pistes sérieuses.

  • 24 février 2010

    L’Europe a-t-elle une aversion pour le risque ?

    L’Europe a-t-elle une aversion pour le risque ?

    Le retrait annoncé des troupes néerlandaises d’Afghanistan a conduit le secrétaire d’État américain à la Défense, Robert M. Gates, à affirmer le 23 février que « la démilitarisation de l’Europe – où une grande partie du grand public et de la classe politique est opposée à la force militaire et aux risques qui y sont associés – fut une bénédiction au XXe siècle pour devenir au XXIe une entrave à la recherche d’une sécurité et d’une paix durable ». Au-delà de l’aversion à la guerre, l’aversion au risque serait-elle devenue l’identité politique de l’Union européenne dans le monde ?

  • 23 février 2010

    Grippe A et bulles financières

    Grippe A et bulles financières

    On peut légitimement comparer l’épisode de la grippe A, ou plutôt sa perception dans l’opinion et chez les autorités de la santé, aux emballements que connaissent si souvent les marchés financiers. Suivons pour cela les processus décisionnels.

  • 21 février 2010

    Obama peut-il prendre l’Europe au sérieux ?

    Obama peut-il prendre l’Europe au sérieux ?

    Le traité de Lisbonne est censé rendre le fonctionnement de l’Union européenne plus efficace, plus démocratique et plus cohérent, en particulier pour ce qui est de sa place dans les relations internationales. Deux fonctions nouvelles ont été créées : Herman van Rompuy, Belge flamand, a été désigné président stable du Conseil européen (la réunion des chefs d’État et de gouvernement des 27), et la Britannique Catherine Ashton, Haut Représentant pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, préside désormais le Conseil des affaires étrangères (la réunion des 27 ministres des Affaires étrangères). Sauront-ils se faire davantage respecter par les partenaires de l’Union européenne, en particulier par les États-Unis ?