• 26 février 2013

    Pour une rigueur sans austérité

    Pour une rigueur sans austérité

    Ce fut d’abord la Cour des Comptes  qui l’a dit : non, la France n’atteindra pas les 3% du PIB pour son déficit 2013. Puis ce fut le FMI. Maintenant c’est la Commission européenne qui annonce ses propres chiffres. Pourquoi l’objectif ne sera-t-il pas atteint ? On va nous dire que c’est parce que la croissance est moins rapide que prévu. C’est exact, mais cela soulève deux questions. Pourquoi la croissance est-t-elle si faible, voire négative ? Pourquoi ne l’a-t-on pas prévu ? La réponse à la première question est : la politique d’austérité. La réponse à la seconde : la dénégation des effets contractionnistes de l’austérité.

  • 24 décembre 2012

    L’affaire Depardieu

    L’affaire Depardieu

    Le débat public mêle donc considérations économiques et morales, patriotiques et artistiques, financières et identitaires. Tenons-nous en à la dimension fiscale du problème.

  • 12 décembre 2012

    Y a-t-il un incivisme fiscal ?

    Y a-t-il un incivisme fiscal ?

    Starbucks vient d’annoncer que, quoi qu’il arrive, la société paierait pour les deux prochaines années un montant de 10 millions de livres de taxes au Trésor britannique sur une base volontaire. Même dans l’hypothèse de résultats déficitaires, la chaine de Seattle s’engage à acquitter plus qu’elle n’a jamais payé depuis les treize ans de son installation outre-Manche. Ce surcroît de civisme n’a rien à voir avec une soudaine conversion au capitalisme rhénan ou à la nomination d’un CEO crypto-marxiste. Il s’agit au contraire d’éviter à tout prix que l’image de la chaîne soit durablement affectée par la violente polémique qui agite la société britannique : alors que l’économie du Royaume-Uni affiche semaine après semaine des perspectives de plus en plus noires, alors que le gouvernement conservateur persiste dans une politique de coupes drastiques dans les budgets publics, il est apparu que des firmes aussi prestigieuses que Starbucks, Google ou Amazon ne s’acquittaient de pratiquement aucun impôt au Royaume-Uni.

  • 28 novembre 2012

    L’étrange fiscalité de l’intéressement

    L’étrange fiscalité de l’intéressement

    Durant l’été 2012, le gouvernement a fait voter une hausse de 8 à 20% du « forfait social », cette taxe pesant sur tous les éléments de la rémunération du salarié qui échappent aux cotisations sociales, dont essentiellement la participation et l’intéressement (ci-après la « participation »). Ce n’est, en accéléré, que la poursuite d’une montée continue depuis 2009 : le « forfait » a été mis en place cette année-là au taux de 2%, puis augmenté de deux points chaque année, jusqu'au récent bond à 20%. C’est un mouvement majeur dans sa philosophie fiscale. Comme tel, il mérite un vrai débat national et non ce grignotage subreptice et peu démocratique. L’Etat doit-il encore largement subventionner les formules de participation salariale ? La réponse doit être donnée clairement : c’est non !

  • 8 novembre 2012

    Gallois, la gauche et la compétitivité

    Gallois, la gauche et la compétitivité

    Avec la publication du rapport Gallois, François Hollande était confronté à un triple problème : que faire d’un rapport qui réfute la doxa socialiste sur les problèmes de compétitivité, quel parti en tirer en termes de politiques publiques, comment inscrire l’action nécessaire dans le contexte politique et économique dégradé de novembre 2012. Comment interpréter la réponse donnée à ces trois questions ?

  • 22 octobre 2012

    Les Français sont-ils dans le déni ?

    Les Français sont-ils dans le déni ?

    Un climat anti-entreprise flotte sur Paris. Du «Casse-toi riche con!» de Libération à l’augmentation programmée jusqu’à 60% de la taxation des plus-values de cession, un désamour s’est installé entre la gauche et l’entreprise. Quelles que soient les arrière-pensées politiques qui ont pu la motiver, la révolte des «pigeons» souligne le grand écart entre la complexité du monde économique d’aujourd’hui et une conception archaïque de l’entreprise présente dans le discours ambiant, relayée, voire durcie par le gouvernement actuel et surtout enkystée dans la législation.

  • 9 octobre 2012

    Pigeons volent…

    Pigeons volent…

    Le gouvernement est dans l’embarras : peut-on trouver gens plus sympathiques que les fondateurs de start-up ? Manifestement non : d’où la gêne quand ceux-ci s’insurgent contre le projet de loi de finances qui taxe de même façon au barème de l’impôt sur le revenu, les revenus du travail et les plus-values de cession. Alors ?

  • 3 septembre 2012

    Un tunnel peut en cacher un autre

    Un tunnel peut en cacher un autre

    On savait bien que le plus difficile pour François Hollande n’était pas de se faire élire mais de prendre le pays en charge à un moment extraordinairement difficile sur le plan économique. Son silence sur ces questions durant la campagne pouvait soit être de la tactique politique, soit l’absence de plan stratégique. Quatre mois après son élection, il n’a pas encore articulé sa vision d’une crise qui ne cesse de s’aggraver dans la zone euro. En mettant bout à bout les petites phrases des uns et des autres, on sent le débat et, peut-être la direction dans laquelle Hollande semble se diriger, et ce n’est pas très rassurant.

  • 12 juillet 2012

    Non, les banques ne sont pas trop taxées !

    Non, les banques ne sont pas trop taxées !

    Le collectif budgétaire annoncé début juillet prévoit le doublement de la taxe sur le risque systémique. Cette taxe s’applique déjà depuis le 1er janvier 2011 aux grandes banques françaises. Doit-on en déduire que le secteur bancaire est trop taxé comme le pensent les banques ?

  • 10 juillet 2012

    Pourquoi la méthode suisse est préférable à la règle d’or

    Pourquoi la méthode suisse est préférable à la règle d’or

    Le président Hollande a réussi un coup politique : transformer son acceptation du pacte budgétaire en succès domestique. Il a désormais la possibilité de sortir la France de l’ornière dans laquelle elle se trouvait lorsqu’il est arrivé à l’Élysée. Il reste à se préoccuper du contenu de la version française du pacte. La question est d’importance stratégique. Si la réponse est la bonne, la France peut échapper à la contagion et réduire sa dette.

  • 5 juillet 2012

    Faut-il brider les hauts salaires ?

    Faut-il brider les hauts salaires ?

    Le débat sur les rémunérations excessives – bonus, options et avantages divers des dirigeants d’entreprises – n’est pas une exception française. Sous des formes diverses, cette question est débattue aux USA, en Suède, en Allemagne et même au Royaume-Uni où le gouvernement conservateur vient d’annoncer des mesures pour en améliorer le contrôle. Comment peut-on aborder ce problème et essayer de le régler ?

  • 20 mai 2012

    L’état de grâce n’aura pas lieu

    L’état de grâce n’aura pas lieu

    Toutes les bonnes fées s’étaient penchées sur le berceau du futur président entre les deux tours de la présidentielle. Il avait été raillé pendant la campagne pour son insistance à vouloir renégocier le Pacte budgétaire et voilà que cette idée folle devenait respectable. Il avait appelé de ses vœux un agenda européen de croissance et voilà que le président de la Commission, celui de la BCE et nombre de dirigeants européens lui emboîtaient le pas. Il avait dénoncé une logique d’austérité qui n’apportait ni la confiance, ni même la réduction des déficits et voilà que le FMI et l’UE lui donnaient raison. Et pourtant cet état de grâce pré-présidentiel ne durera sans doute pas le temps de l’installation à l’Elysée.

  • 23 avril 2012

    Bon courage, monsieur le futur président !

    Bon courage, monsieur le futur président !

    La campagne du premier tour n’a pas vraiment abordé les deux sujets les plus importants : la crise de la dette publique et le chômage. Sans aucun doute, il en ira de même pour la campagne du second tour. Mais François Hollande, dont la victoire semble assurée, va devoir méditer très précisément ce qu’il dit et, surtout ce qu’il va faire. Un petit tour des questions économiques critiques.

  • 16 avril 2012

    Électeurs : dormez bien, le réveil est pour bientôt !

    Électeurs : dormez bien, le réveil est pour bientôt !

    Les élections, qui risquent d’être marquées par une abstention record, devraient en réalité mobiliser. Le prochain gouvernement aura la lourde tâche de remettre nos finances publiques sur un sentier soutenable, ce qui demandera d’importants choix économiques et sociaux. Il devra faire face aussi au défi de réveiller et élever la croissance dans ce contexte budgétaire difficile. En outre, alors que la crise souveraine de la zone euro risque de perdurer, le prochain gouvernement devra aussi décider de l’évolution de la construction européenne et peut-être faire des pas décisifs en direction de plus d’intégration budgétaire.

  • 6 mars 2012

    Les sept péchés économiques de Sarkozy

    Les sept péchés économiques de Sarkozy

    Les économistes ont compris depuis longtemps que Nicolas Sarkozy ne sera pas réélu. Un sortant ne peut pas gagner quand le chômage est en train d’augmenter, c’est aussi simple que ça. Gordon Brown, Brian Cowen, José-Luis Zapatero, José Socrates l’ont découvert à leurs dépens. Il est stupéfiant que Sarkozy n’ait rien fait pour éviter ce piège entièrement prévisible. Ce n’est en fait que l’une des sept erreurs économiques majeures du quinquennat. Toutes révèlent une caractéristique du président sortant : sa conviction que le politique prime sur l’économique. Le volontarisme, érigé en règle de gouvernement, consiste à croire que tout problème économique a une solution purement politique. L’expérience, mille fois répétée, est que l’on ne viole pas impunément les principes économiques.

  • 9 février 2012

    Une révolution sans bonnet phrygien : la discipline budgétaire permanente

    Une révolution sans bonnet phrygien : la discipline budgétaire permanente

    Ceux qui aspirent à présider la France ne semblent pas avoir compris qu’ils vont devoir effectuer un virage historique à 180 degrés : l’ère des déficits budgétaires est terminée. Depuis 1974, bientôt quarante ans, aucun gouvernement n’a équilibré ses comptes. Le moyen d’échapper à la loi d’airain de la discipline budgétaire est de repousser les échéances en empruntant, mais le risque est, bien sûr, d’emprunter sans limite. C’est très joli de pester contre les agences de notation, de les qualifier d’anglo-saxonnes pour suggérer un complot ou une déviance psychiatrique. Mais la discipline budgétaire n’est pas une question de gauche ou de droite, et encore moins de volontarisme politique. Elle s’impose à tous et, un jour ou l’autre, il faut s’y mettre. Ce jour est arrivé, c’est le sens profond de la crise des dettes souveraines dans laquelle l’Europe se débat.

  • 11 janvier 2012

    TVA sociale ou dévaluation fiscale ?

    TVA sociale ou dévaluation fiscale ?

    La « TVA sociale » est de nouveau d'actualité. Le principe est simple : il s’agit de transférer quelques points de cotisations sociales (employeurs et/ou employés) vers la TVA ; d’abaisser le coût du travail et de reporter la charge fiscale sur la consommation. Le but est triple : stimuler l’emploi par une baisse des charges sociales ; redresser le solde commercial en améliorant la compétitivité-prix de nos exportations (soumises à la TVA de nos partenaires) tout en taxant pleinement nos importations (soumises à notre TVA) ; améliorer l’efficacité de notre économie en nous appuyant davantage sur un impôt réputé peu distorsif.

  • 5 octobre 2011

    Innovation: la France peut mieux faire

    Innovation: la France peut mieux faire

    Tant du côté des investissements que de celui des résultats, le système d'innovation français est décevant. La part du PIB consacrée à la R&D stagne à environ 2% (dont une large part pour la défense et le spatial), les dépenses d'éducation diminuent. Dans le domaine de l’innovation, la France fait partie des suiveurs, selon le European Innovation Scoreboard qui lui attribue le 11e rang. Des changements radicaux dans les politiques suivies, y compris la création de pôles régionaux, et un crédit d'impôt généreux, n’y ont rien changé. Pourquoi ?

  • 29 août 2011

    Sarkozy cherche à parler aux marchés sans décevoir ses électeurs

    Sarkozy cherche à parler aux marchés sans décevoir ses électeurs

    Une taxe sur le vice, une autre sur la santé, une troisième sur les ultra-riches, un coup de rabot sur les niches et une mini contraction de la dépense publique : telle est la recette trouvée par Nicolas Sarkozy pour rassurer Angela Merkel, calmer les marchés et préparer les prochaines élections. Si le détail des mesures évoque un inventaire à la Prévert, il reste à expliquer comment on atteint ou pas les objectifs assignés à ce plan de consolidation budgétaire et surtout comment on satisfait ou non le peuple des marchés et le peuple français.

  • 26 août 2011

    Crise des dettes publiques : toujours pas de stratégie en France

    Crise des dettes publiques : toujours pas de stratégie en France

    Les mesures budgétaires annoncées par le Premier ministre le 24 août sont désespérantes. Elles confirment, s’il en était besoin, que le gouvernement n’a pas pris la mesure de la difficulté de la situation et des défis qui nous attendent. Les chiffres sont homéopathiques, les mesures vont dans le mauvais sens et les prévisions restent trop optimistes pour être crédibles.