• 20 décembre 2005

    Baisser la TVA sur la restauration, une bien mauvaise idée

    Baisser la TVA sur la restauration, une bien mauvaise idée

    Les restaurateurs remettent le couvert à propos de la baisse à 5,5% de la TVA sur la restauration. Développer l'emploi constitue, nous dit-on, la raison première de l'instauration d'une telle mesure. Monsieur Daguin, le président de l'Union des métiers de l'industrie hôtelière, en promet 40 000, qui sont à rapporter au coût brut de cette mesure pour les finances publiques : environ 3 milliards d'euros. Ainsi chaque emploi créé coûterait la bagatelle de 70 000 euros ! La belle affaire ! Les hypothèses qui étayent cette estimation sont plus qu'optimistes.

  • 19 décembre 2005

    Les avancées imprévues du sommet de Bruxelles

    Imaginons la situation en Amérique si les cinquante Etats devaient s'entendre sur le budget. En l'absence de Constitution, l'Europe doit toujours en passer par là et s'en remettre à des Etats qui ne semblent pas toujours comprendre que le budget de l'Union n'est pas construit sur une logique de dépenses, mais d'investissements. Les égoïsmes nationaux pèsent alors de tout leur poids et les négociations se jouent à la baisse. C'est ce qui s'est passé à Bruxelles. Mais ce budget étriqué cache une évolution du jeu des acteurs, qui laisse entrevoir un rebond de l'Europe politique.

  • 19 décembre 2005

    Budget européen : beaucoup de bruit pour presque rien ?

    Il faut sans doute se réjouir de ce que le Conseil européen ait finalement abouti à un accord sur le budget de l'Union. Depuis quelques semaines, il était clair que la négociation s'inscrivait dans un cadre traditionnel et que toute révision ambitieuse des priorités était exclue. Dès lors, mieux valait conclure, pour ne pas prolonger des batailles acrimonieuses et ne pas retarder la préparation des programmes d'aide aux pays de l'élargissement.

  • 19 décembre 2005

    Tony Blair et l'Europe de l'Est: la grande désillusion

    Tony Blair et l'Europe de l'Est: la grande désillusion

    La présidence britannique se termine par un compromis budgétaire dont les principaux bénéficiaires seront les nouveaux pays membres. Pourtant, elle restera aussi comme le début d'un désamour entre Londres et l'Europe de l'Est.

  • 19 décembre 2005

    Budget européen : un compromis au rabais

    Au petit matin du 17 décembre, les chefs d'Etat et de gouvernement sont parvenus à s'entendre sur les perspectives financières européennes pour la période 2007-2013, donnant ainsi un semblant d'unité à une Europe décidément bien malmenée au cours de l'année qui s'achève. Rabais est certainement le mot-clef pour comprendre ce compromis. Il souligne à la fois la place centrale qu'a occupée dans ces débats l'épineuse question de la contribution britannique, la façon dont la plupart des délégations ont gardé le regard obstinément fixé sur leurs intérêts nationaux, et les implications de tout cela pour l'Europe. Si l'accord en question est appliqué, à compter de 2007 le budget européen sera en recul - 1,045 % du PIB au lieu des 1,09% prévus pour 2006 - sans que l'on puisse dire que de nouvelles perspectives aient véritablement été tracées, puisque les choix douloureux ne seront débattus qu'à partir de 2008.

  • 15 décembre 2005

    Un marathonien à Hong Kong

    Autour du centre où se réunissent les délégués croisent de petits bateaux, avec à leur bord des policiers. J'aimerais croire qu'ils ont pour mission de protéger toutes les parties prenantes de l'OMC, les manifestants comme les ministres, afin de rendre le débat aussi productif et pacifique que possible. Pas facile, car ce n'est pas seulement d'économie qu'il s'agit. Il y a deux jours, la ministre tchadienne a fait une intervention remarquée lors de la plénière du soir. Elle a parlé de misère et de pauvreté, de dignité humaine et de coopération. Son sujet ? Les négociations sur le coton.

  • 13 décembre 2005

    Vers un budget européen au rabais

    Vers un budget européen au rabais

    L'une des questions centrales du dernier sommet européen concerne le fameux chèque britannique. C'est un mécanisme assez complexe, mais en substance la ristourne accordée à la Grande-Bretagne représente environ les deux tiers des contributions nettes au budget communautaire.

  • 12 décembre 2005

    Les chiffres du chômage sont-ils tronqués ?

    Si dans le langage de tous les jours, le terme de « chômage » ne prête guère à confusion, sa réalité économique est pourtant très difficile à mesurer, tant les frontières entre chômage et inactivité sont floues et poreuses. On compte pas moins de sept mesures de chômage, allant de la plus stricte à la plus généreuse, les dernières incluant des catégories de travailleurs découragés, ne cherchant que des emplois à temps partiel ou ayant travaillé un petit nombre d’heures dans le mois précédent la publication des chiffres.

  • 12 décembre 2005

    Hong Kong, le commerce et la morale

    Il n'y aura pas grand monde pour miser 100 euros sur le succès de la Conférence ministérielle OMC de Hong Kong, compte tenu des signaux envoyés ces dernières semaines par les protagonistes de ce grand marchandage. On peut toutefois miser le double, sans grand risque, sur un communiqué victorieux à l'issue de cette réunion, insistant sur des principes généraux, prenant éventuellement des engagements spécifiques au profit des pays pauvres, enfin listant les sujets non résolus.

  • 12 décembre 2005

    L'OMC : voie européenne contre voie américaine

    Un des enjeux de Hong Kong est en principe de permettre aux pays en développement de bénéficier de l'ouverture des marchés du Nord dans les domaines où ils disposent d'un avantage comparatif. Mais pour parvenir à ce résultat deux voies sont offertes.

  • 12 décembre 2005

    Chili, Brésil, Mexique: le triomphe du pragmatisme

    Chili, Brésil, Mexique: le triomphe du pragmatisme

    Le 11 décembre, les Chiliens se sont rendus aux urnes. Derrière cet événement, on peut aussi se réjouir d'un phénomène plus discret, mais tout aussi important : la subtile et profonde transformation qui a lieu au Chili et en Amérique Latine, à la suite de l'émergence du pragmatisme économique.

  • 12 décembre 2005

    Comment l'OMC augmente votre pression artérielle

    Vous vous êtes probablement déjà habitué aux titres alarmistes des journaux. Peut-être ont-ils déjà ruiné votre déjeuner, ou pire encore, votre journée. Echec de la réunion de l'OMC ! Le cycle de Doha s'écroule à Hong Kong ! Que l'OMC échoue ! A force de puiser dans les ressources de la rhétorique la plus aguichante pour trouver quelque chose d'intéressant à raconter sur l'OMC, la pression artérielle des journalistes, des bloggers, des gribouilleurs des ONG, et, soyons honnêtes, de certains universitaires doit inquiéter leurs proches et leurs médecins. Ceux qui tiennent réellement aux affaires de l'OMC, les dirigeants, les ambassadeurs à Genève, et le nouveau directeur général, Pascal Lamy, restent d'une froideur de marbre. Ils connaissent la musique, et vous aussi sans doute, si vous avez l'âge de lire cet article.

  • 12 décembre 2005

    L'interminable ouverture des marchés agricoles

    L'agriculture apparaît comme le principal point de blocage des négociations commerciales internationales. Comme d'habitude, serait-on tenté d'écrire. Avantage comparatif de beaucoup de pays pauvres, fortement protégé et soutenu dans les pays riches, le secteur agricole cristallise en effet les conflits d'intérêt. S'il semble acquis que la Conférence de Hong-Kong n'aboutira pas à l'accord espéré sur des modalités chiffrées de libéralisation, il n'en reste pas moins que les négociations ont beaucoup progressé depuis deux ans, au regard de la complexité des enjeux. Un accord ne pourrait certes être obtenu qu'à l'arrachée et en retard, mais il ne paraît plus impossible d'ici l'expiration de la Fast Track américaine en juin 2007.

  • 11 décembre 2005

    L’Europe: vers une hégémonie britannique?

    L’Europe: vers une hégémonie britannique?

    On entend beaucoup parler ces jours-ci d’une hégémonie britannique en Europe, mais c’est une formule trompeuse. Les Britanniques, faut-il le rappeler, ne sont pour rien dans l’échec de la ratification du Traité constitutionnel. Ils s’étaient sur ce point montrés coopératifs, alors même qu’ils n’en voyaient pas la nécessité. Par ailleurs, si les idées économiques et sociales de la Grande-Bretagne sont très certainement majoritaires dans l’Union Européenne à vingt-cinq, est-ce dû au charisme du Premier ministre britannique, ou tout simplement à l’air du temps mondial ? Il est certain en tout cas que les idées françaises sont aujourd’hui minoritaires, d’où le caractère peu pertinent, dans le contexte actuel, de la demande de la gauche française d’une Europe sociale.