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26 mai 2009
Sarkozy : regard froid sur un premier bilan
Evaluer les deux premières années de Nicolas Sarkozy pose un problème de mesure. Faut-il le comparer à ses prédécesseurs ? Dans ce cas, oui, il y a bien eu rupture. Rupture de style et de management, bien sûr. Le président est aux commandes, rejetant le modèle coupe-circuit cultivé par tous les présidents de la Ve République. Plutôt une présidence de type américain, sans les contre-pouvoirs du Parlement, encore que la réforme des institutions encourage les députés à plus d’audace qu’auparavant. Le changement est tellement visible que l’on parle d’hyper-président. On peut approuver ou non cette évolution, mais le modèle précédent était celui d’un président peu visible et surtout peu actif, avec comme résultat plusieurs décennies de réformes sans cesse différées. Mesurée ainsi, la rupture est réalisée. lire la suite
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25 mai 2009
L’état du cinéma
Va-t-on encore au cinéma, alors que nos écrans domestiques peuvent accueillir tous les films de la planète ? En fait, la sortie cinéma n’est pas en voie de disparition, mais de réorganisation. Globalement, elle connaît un certain tassement. Rituel de la jeunesse dans les années 1990, elle mobilise aujourd’hui les diverses générations. Que révèlent les données mondiales sur le « cinema paradiso » (Observatoire européen de l’audiovisuel, 2009) ? lire la suite
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22 mai 2009
Européennes : aimez-vous Sarkozy ?
Une fois de plus, l’essentiel des débats en vue de l’élection du Parlement européen porte sur un seul thème : la politique nationale. En 2009, cela veut dire en France le sarkozysme ou l’anti-sarkozysme. Tous les partis politiques sont responsables de ce rapt du débat sur l’Europe, y compris ceux dont on pouvait s’attendre qu’ils s’appuient sur une longue tradition pro-européenne pour faire des propositions originales. François Bayrou, héritier du centrisme pro-européen, n’a ainsi que faire de l’Europe dans cette campagne. La seule chose qui lui importe est d’apparaître comme le principal opposant de Nicolas Sarkozy. lire la suite
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19 mai 2009
Sarkozy : réformes limitées, coût élevé
Deux ans après sa mise en oeuvre, le programme de réformes de Nicolas Sarkozy peut se résumer de la façon suivante: une révision à la baisse des objectifs, et un coût plus élevé que prévu. Quelles en seront les conséquences à terme sur les finances publiques ? lire la suite
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18 mai 2009
JO: corrélations inattendues
Les motifs d’accueillir un méga-événement comme les Jeux Olympiques semblent souvent insaisissables aux économistes. Les avantages économiques nets sont rarement positifs ; les avantages non-économiques sont difficiles à mesurer. Pourtant, les pays se livrent une concurrence féroce pour accueillir ces événements. Pourquoi ? lire la suite
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16 mai 2009
Statistiques ethniques : sortir des faux débats
Le développement des statistiques ethniques nous mènerait-il à un modèle communautariste ? Ces statistiques évoquent immédiatement les statistiques raciales américaines. Or la réalité française n'est pas la réalité américaine. Il est temps aujourd'hui de connaître le quotidien des Français dont le vécu est profondément affecté par les apparences. Comment ? lire la suite
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15 mai 2009
L’Europe centrale, premier violon du concert européen
L’Union européenne vient de lancer sans fanfare ni trompette son partenariat oriental avec l’Europe orientale (Biélorussie, Ukraine, Moldavie) et les pays du Caucase (Arménie, Azerbaïdjan, Géorgie). Ce partenariat a un objectif clair : rapprocher ces pays de l’UE sans les intégrer pleinement tout en les soustrayant à l’influence russe sans provoquer l’hostilité ouverte de Moscou. lire la suite
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12 mai 2009
Une crise de plus en plus européenne
Il y a dix-huit mois, la crise née des crédits subprime était à l’évidence américaine, et l’on débattait de ses effets sur le reste du monde. Au fil des mois, pourtant, elle est devenue de plus en plus européenne. lire la suite
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10 mai 2009
Sarkozy ou l'échec du réformisme autoritaire
Ce n’est certes pas pour ses qualités de gestionnaire des différents ministères qu’il a occupés que les Français ont porté au pouvoir Nicolas Sarkozy. Le bilan de son action à l’Intérieur fut au mieux mitigé. Quant à son action aux Finances, elle fut trop brève pour laisser dans les esprits plus que le souvenir de quelques bons rapports d’experts et des mesures ponctuelles. C’est au contraire sa volonté affirmée de rompre avec un modèle économique devenu ennemi de la croissance et un modèle social facteur d’inertie et d’assistanat qui ont conduit les Français à le porter au pouvoir. Sa présidence ne serait pas « fainéante » et ses priorités étaient simples : la réforme, la réforme et encore la réforme. C’est à cette aune là qu’il nous appartient de dresser un premier bilan. lire la suite
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7 mai 2009
Faut-il allonger la durée des droits d’auteur ?
La Commission européenne doit examiner un texte visant à prolonger de 50 ans actuellement à 95 ans le droit d'auteur des musiciens et des maisons de disques — qu’on désigne par l’expression « droits voisins » des artistes interprètes et des producteurs de phonogrammes —, comme c’est déjà le cas aux Etats-Unis. L’objectif affiché par le commissaire en charge du dossier, Charlie McCreevy, est d'aider les musiciens vieillissants et de promouvoir de nouveaux artistes. lire la suite
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6 mai 2009
En Allemagne, la crise profite aux modérés
Qui gouvernera l’Allemagne après les élections législatives du 27 septembre prochain ? L’équation se résume à un jeu de deux grands (CDU/CSU et SPD), qui peuvent espérer faire autour de 30% chacun, et de trois petits (le parti libéral, le Parti vert et la gauche populiste Die Linke), chacun crédité d’environ 10 %. Cela rend les perspectives de pouvoir incertaines car ni le centre droit (CDU/CSU plus libéraux) ni le centre gauche (SPD et Verts) ne sont assurés d’une majorité. lire la suite
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4 mai 2009
Sarkozy a-t-il échoué ?
Il y a maintenant deux ans Nicolas Sarkozy arrivait au pouvoir avec un préjugé favorable extraordinairement fort non seulement en France mais également à l’étranger. Il se faisait élire pour s’attaquer aux blocages traditionnels de la société française. La rupture annoncée a-t-elle véritablement eu lieu ? Rien n’est moins sûr. lire la suite
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29 avril 2009
PS : le problème avec Ségolène
Chaque jour qui passe, le Parti socialiste paraît plus incapable de gérer sa relation à Ségolène Royal. Le répit de Reims, qui a permis aux anti-ségolénistes de conserver la direction du parti, n’a été que de courte durée. Certes, la popularité et surtout la crédibilité de l’ancienne candidate socialiste à la présidence de la République sont en baisse et Martine Aubry a réussi à construire une popularité qui, jointe à l’appui de ceux, nombreux dans le parti, qui veulent faire obstacle à Ségolène Royal à tout prix, la mettent pour l’instant à l’abri d’un danger immédiat. Pour autant, le Parti socialiste est loin d’avoir résolu son problème avec Ségolène. Très loin ! lire la suite
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28 avril 2009
Pourquoi le Net échapperait-il aux lois du marché?
L’histoire l’enseigne : nouveaux médias et utopies sociales ont partie liée. Il y a trente ans la France se passionnait pour les radios libres. Les plaidoyers étaient vibrants : les émetteurs répondaient aux attentes de la jeunesse et à son idéal de liberté, son goût pour l’échange, son appétence pour de nouvelles expressions culturelles etc. C’est en tout cas ce que l’on croyait… avant que ces radios soient happées par les lois du marché. Le même destin n’attend-il pas le Net ? lire la suite
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27 avril 2009
Européennes 2009 : où vous situez vous ?
EU Profiler, développé par Alexander Trechsel du European University Institute de Florence, vous permet de vous situer sur un axe pro/anti-européen et un axe droite/gauche. Si les partis nationaux ne vous conviennent pas, vous pouvez aussi trouver l'âme sœur (politique) dans un autre pays… lire la suite
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24 avril 2009
Fallait-il vraiment assouplir les règles comptables ?
Lors de sa réunion du 2 avril dernier, le Financial Accounting Standards Board (FASB, organisme qui établit les normes comptables aux Etats-Unis) a une fois encore assoupli les règles de la valorisation des actifs sur la base de leur valeur de marché (mark-to-market). Cette décision a suivi une réunion de la Commission parlementaire, le Financial Services Committee du Congrès américain (HFSC), dont on peut se demander si ce n’est pas une filiale à 100% de l’American Bankers Association : le 12 mars, le HFSC demandait au FASB de réviser sa doctrine sur la juste valeur dans les marchés inactifs, l'avertissant que s’il ne se montrait pas suffisamment accommodant, le Congrès légiférerait et accorderait aux banques zombies ce qu’elles demandent. Tout cela va-t-il dans le bon sens ? Résolument, non. Explications. lire la suite
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22 avril 2009
La contre-présidente
Le président Sarkozy a-t-il réellement tenu les propos que l'on lui prête sur M. Zapatero ? Ségolène Royal a-t-elle eu raison de demander pardon à ce même M. Zapatero que le président de la République aurait offensé ? Ces deux questions que tout le monde se pose n'ont en réalité aucune d'importance. Les propos supposés du chef de l'État n'ont pas de valeur officielle. Ils n'auront de ce fait aucune conséquence sur les relations franco-espagnoles. À la différence du discours de Dakar qui avait lui un contenu officiel, les propos tenus à l'Élysée n'ont qu'une teneur privée. Quitte à rompre avec le conformisme ambiant, les propos du chef de l'État ne peuvent nullement être assimilés à un dérapage. Si dérapage il y a eu, il émane de ceux qui se sont crus obligés de contrevenir à des usages républicains élémentaires en rendant publics des propos privés. Mais si tout ceci n'a aucune importance, pourquoi donc continuer à en parler ? Pour une raison simple. Parce que derrière la récidive calculée de Mme Royal, se dégage en réalité une manière pour elle de s'opposer à M. Sarkozy. lire la suite
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20 avril 2009
De Marx ils ont surtout retenu la notion de capital...
Pour une fois, les élections législatives moldaves du dimanche 5 avril ont suscité un intérêt dépassant les frontières de cette ancienne république soviétique, du fait des manifestations sur la grande place de la capitale. Cette consultation s'avère importante dans la mesure où ce pays coincé entre la Roumanie et l'Ukraine conserve un avenir incertain à plusieurs niveaux et reste en quête d'arrimage géopolitique entre l'UE et la Russie. lire la suite
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17 avril 2009
Faut-il encourager la participation salariale ?
Le président Sarkozy prend toute idée qui lui paraît bonne pour l’occasion, quitte à en changer quand l’occasion change. La dernière dont il s’est saisi est la « règle des trois tiers ». Ecoutons-le, lors de son émission télévisée du 5 février : « Cela fait bien longtemps que je pense que la règle des trois tiers est une bonne règle. (...) Sur 100 de bénéfice, il devrait y en avoir 33 qui reviennent au salarié, 33 qui vont directement dans la poche de l'actionnaire et 33 qui servent à être réinvestis dans l'entreprise parce qu'une entreprise, cela doit investir pour continuer à être compétitif. » Sur le tiers pour les salariés, il y a du chemin à faire. Pour 2007, l’INSEE chiffre à 52% la part conservée par l'entreprise, 42% celle versée aux actionnaires et 6% celle distribuée aux salariés. Cette part n’est nullement stable. Elle était de 9% en 2006, ce qui ne doit pas étonner sachant que ni les formules d’intéressement ni celles de participation ne sont exactement assises sur le bénéfice net. Faut-il d’ailleurs qu’elles le soient ? C’est la première question à se poser. lire la suite
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14 avril 2009
Le monde après le G20
Si l’on attendait du sommet de Londres qu’il mette fin à la crise par de mâles décisions qui auraient tout à la fois restauré la confiance, puni les coupables, et établi les règles de fonctionnement d’un nouveau monde, on peut être déçu. En revanche, si l’on était resté sur le pâle résultat du précédent sommet, animé de bonnes intentions, mais pauvre en décisions concrètes, on est agréablement surpris. Laissant de côté leurs désaccords, les dirigeants du G20 ont concentré leur tir sur les points de rupture de l’économie mondiale : les pays présentant de forts risques de crise de balance des paiements, et le financement du commerce mondial. Ils ont voté leur confiance aux institutions de Bretton Woods et leur ont donné une nouvelle légitimité. Ce faisant, ils ont augmenté la probabilité d’une sortie de récession dans les 12 mois à venir, et réduit celle d’un enlisement déflationniste. lire la suite