Sur la participation d’universitaires aux campagnes de disqualification de deux enquêtes edit
La publication récente d’une enquête de l’IFOP sur « l’état des lieux du rapport à l’islam et à l’islamisme des musulmans de France »[1] ainsi qu’un projet d’enquête du CEVIPOF en collaboration avec l’IFOP sur l’antisémitisme ont soulevé des critiques nombreuses et acerbes, exprimées notamment pas les associations françaises de science politique et de sociologie, l’AFSP et l’ASF[2]. Nous répondrons ici à celles provenant du milieu scientifique.
L’enquête sur les musulmans et l’islam
La publication de l’enquête sur les musulmans et l’islam a été l’objet de nombreuses condamnations sans appel. Quatre associations musulmanes ont porté plainte le 24 novembre, l’accusant de « violer le principe d’objectivité et de distiller le poison de la haine dans l’espace public », renforçant « les amalgames » en se « fondant sur des questions orientées » et en se « focalisant sur des résultats minoritaires mis en avant à des fins polémiques ». Deux députés LFI, Paul Vannier et Bastien Lachaud, ont violemment attaqué l’IFOP, le premier en condamnant l’«enquête bidon d’IFLOP» au service d’un «agenda islamophobe de l’extrême droite, une « opération de stigmatisation de nos compatriotes musulmans pilotée par [l’IFOP] », le second en déclarant : « On interroge n’importe comment, n’importe qui, avec un échantillon ridicule et ensuite on laisse croire que toute cette bouillie décrit la société alors qu’ils ne font que la tordre pour construire un récit anxiogène qui flatte l’idéologie de l’extrême droite », ajoutant : « Une fois de plus, on voit surgir un sondage taillé sur mesure pour fabriquer de la suspicion, de la stigmatisation et de la division ». « A mal poser les questions, on finit toujours par fabriquer les peurs qu’on prétend mesurer », affirmait de son côté dans son billet hebdomadaire le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz. Le politologue Haouès Seniguer qualifiait pour sa part de raccourci « grossier et réducteur » l’idée, sous-jacente au sondage, qu’une observance stricte de l’islam soit la porte d’entrée mécanique vers l’islamisme. Enfin, le Conseil français du culte musulman a déploré « une nouvelle mise à l’index des citoyens français de confession musulmane et de leurs pratiques religieuses », avec des analyses et données « contestables ».
Les associations de science politique et de sociologie, dans leur condamnation du projet d’enquête sur l’antisémitisme, sur laquelle nous reviendrons, ont étendu cette condamnation à cette enquête sur les musulmans : « En outre, qu’on nous permette de douter du caractère « scientifique » de cette enquête [sur l’antisémitisme], confiée à l’entreprise commerciale IFOP, dont le dernier sondage sur les musulmans (parmi d’autres) a été précisément remis en question pour ses nombreuses approximations méthodologiques, tout en donnant lieu à d’innombrables reprises polémiques ».
Remarquons que la disqualification des deux enquêtes ne semble pas se fonder uniquement sur les questionnaires mais aussi sur l’institut chargé de les administrer au motif qu’il s’agit d’une « entreprise commerciale ». Rappelons que depuis les années soixante, les chercheurs du CEVIPOF ont fait appel à des instituts de sondage pour administrer leurs enquêtes. L’ouvrage fondateur en sociologie politique de Guy Michelat et Michel Simon, Classe, religion et comportement politique, publié dans les années soixante-dix, a été élaboré à partir des données d’enquêtes de l’IFOP. Les questionnaires de la série d’enquêtes du CEVIPOF sur les fractures françaises ont été élaborés avec IPSOS, autre « entreprise commerciale », et ils ont été administrés par cet institut. C’est donc l’ensemble des travaux du CEVIPOF sur les données de sondages qui semble être ainsi mis en cause du fait de sa collaboration avec des entreprises privées. Faut-il nationaliser les instituts de sondage ?
Nous avons examiné de près cette enquête et publié notre analyse dans Telos. Nous ne savons pas ce que sont les « nombreuses approximations méthodologiques » pointées par les deux associations car, malheureusement, elles ne nous disent rien de plus, mais, quoi qu’il en soit, les résultats publiés sont très éclairants. Ils nous montrent le phénomène en cours de réislamisation des musulmans qui s’opère principalement par le mécanisme du renouvellement des générations, un phénomène d’une rare ampleur et qui demande à en rechercher la signification[3]. Curieusement, ces associations ne semblent pas intéressées par ces résultats ni prêtes à les analyser. Pourquoi ? Leurs responsables pensent-ils que cette enquête est inintéressante et bonne à jeter au panier ? Pourtant, l’un de ses intérêts majeurs est de permettre de mesurer les évolutions dans le temps sur une longue période, ce que permet la reprise de questions posées dans les enquêtes précédentes. Nous n’avons d’ailleurs pas le souvenir que ces précédentes enquêtes aient soulevé jadis de telles critiques. Les deux associations critiquent-elles seulement les résultats de l’enquête ou bien également le fait de mener des recherches centrées sur ce phénomène social ? Finalement, leurs critiques sont-elles de nature scientifique ou idéologique ? Quelles sont les véritables raisons qui peuvent les pousser à rejeter avec une telle légèreté une si riche enquête ?
On en revient toujours à ce que l’un de nous deux avait appelé dans un article de la revue Le Débat de 2017, il y a donc huit ans déjà, « la sociologie du déni[4] ». Cette sociologie du déni est celle qui refuse de répondre aux questions que se posent les citoyens ordinaires. Il y a à cela de multiples raisons. L’une d’elles est que ces questions sont en réalité, aux yeux des tenants de cette conception des sciences sociales, de fausses questions. Ces citoyens seraient aveuglés par un brouillard idéologique qui leur fait prendre des vessies pour des lanternes, sous l’influence des médias et de certains courants politiques auxquels ils sont dévoués et qui les manipulent. On peut noter en passant que cette conception, si courante à gauche et surtout à l’extrême-gauche, accorde finalement une très faible considération au peuple dont ces courants politiques prétendent être les représentants. Ce peuple pense mal et donc soit on l’abandonne à ses mauvaises idées soit on tente de le convaincre que ses idées ne correspondent pas une réalité tangible. C’est cette posture qui, on le sait bien, a fait malheureusement le succès du Front National devenu Rassemblement National, qui a fait comprendre à ses électeurs que ses interrogations ne sont pas stupides, bien qu’y apportant des réponses le plus souvent démagogiques et contraires aux valeurs universalistes.
Un autre aspect du déni conduit à ne traiter les rapports sociaux que sous l’angle du rapport entre dominants et dominés. Dans ce couple, les dominés ne sont que des victimes et sont ainsi presque entièrement dépourvus de capacités d’agir. Il est donc inutile de chercher à comprendre les ressorts de leurs possibles actions, surtout si ces actions ou les motivations qui les guident les font passer du statut de victime au statut d’acteur potentiellement menaçant. C’est ainsi qu’il faut comprendre certaines des réactions à ce sondage. L’un des universitaires interrogés par Le Monde regrette ainsi « la récurrence de ces travaux », qui constitue les musulmans comme « une catégorie à part, des sous-citoyens forcément suspects ». Le statut de victime convient bien aux musulmans ou aux immigrés, et toute la recherche qui leur a été consacrée en France est orientée par une problématique presque exclusive de la discrimination depuis l’enquête TeO pilotée par l’INED et Patrick Simon. Mais si ce statut de victime est associé à des prises de position identitaires qui sortent du cadre de valeurs majoritaire, l’équation victimaire ne fonctionne plus. C’est bien embarrassant et il vaut mieux alors renoncer à l’examiner. Paradoxalement donc, les détracteurs de ce type d’enquêtes, en niant le fait que les musulmans puissent avoir des aspirations particulières et parfois dérangeantes, se font sans le savoir les propagandistes de l’assimilation. En voulant cantonner les musulmans dans le statut de victimes ils leur dénient finalement le droit d’être autre chose.
L’enquête sur l’antisémitisme
Les représentants officiels du milieu de la recherche en science politique et en sociologie se sont mobilisés contre le projet d’enquête sur l’antisémitisme, commanditée par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et confiée à deux chercheurs du CEVIPOF-Sciences Po et à l’IFOP pour le recueil et l’anonymisation des données. Les deux associations ont publié un communiqué conjoint et deux chercheurs, Nonna Mayer et Vicent Tiberj, un article dans AOC[5].
Le communiqué des deux associations prononce une condamnation sans appel du projet : « Compte tenu des graves et nombreux problèmes que cette “étude scientifique” soulève, on peut s’étonner qu’une “équipe de chercheurs du CEVIPOF” – pour reprendre la formulation du courrier signé par le Directeur général de la Recherche et de l’Innovation – ait répondu favorablement aux sollicitations du Ministère pour la mener et en analyser les résultats. » L’utilisation de guillemets entourant les mots étude scientifique et équipe de chercheurs du CEVIPOF est une marque de disqualification habituelle dans certains secteurs de la recherche en sciences sociales. Il ne faut cependant pas trop s’étonner que des chercheurs qui de longue date estiment que « l’opinion publique n’existe pas » soient prompts à critiquer ce type d’enquêtes, souvent considérées comme non-scientifiques.
Voyons quelles sont les critiques de ces associations et de ces chercheurs. Les rédacteurs du communiqué s’étonnent que le projet d’enquête sur l’antisémitisme rende possible le fait que des opinions soient croisées avec des caractéristiques sociodémographiques et également avec d’autres opinions politiques ou religieuses. C’est pourtant le travail normal de la sociologie ou de la science politique. Si on leur dénie ce droit, il n’y a plus de sociologie ni de science politique. Les détracteurs de l’enquête n’ont certainement pas cette naïveté mais sont porteurs d’une accusation bien plus grave, celle d’utiliser ces données pour ficher les répondants. Que veut dire d’autre la phrase suivante : « Sachant que les informations recueillies à partir des questions signalétiques pourront donner lieu à de faciles réidentifications des répondants, le tout en violation des normes éthiques et du règlement général sur la protection des données (RGPD), à quels usages doit-on s’attendre en ce qui concerne les réponses qui seront fournies à cette enquête ? » Certes, la phrase est assortie d’un point d’interrogation, mais poser ainsi la question c’est y répondre et il ne fait pas de doute que dans l’esprit des rédacteurs, cette opération, menée sous l’égide du ministère, n’est en rien une opération de connaissance mais simplement une chasse aux sorcières. Notons cependant que les responsables de l’enquête certifient que ces règles RGPD sont parfaitement respectées et que l’enquête n’est en aucun cas administrée via Google Forms ni via un outil grand public comme plusieurs détracteurs l’ont faussement affirmé[6]. Avant de porter une accusation aussi grave les rédacteurs du communiqué auraient dû, au minimum, prendre langue avec les responsables de l’enquête pour vérifier ces points cruciaux. Pourquoi ne l’ont-ils pas fait ?
Comment une organisation professionnelle peut-elle ainsi soupçonner des collègues, professionnels reconnus ayant fait depuis longtemps la preuve de leur qualité de chercheurs et n’ayant jamais été mis en cause sur le plan déontologique, de si noires intentions ? Une seule réponse vient à l’esprit : la volonté a priori de disqualifier ce travail. Entendons-nous bien. On peut critiquer une enquête, considérer que certaines questions sont biaisées et attirer l’attention de ses promoteurs sur ces risques. C’est le cours normal de la discussion scientifique. Tout chercheur ayant conduit des enquêtes de ce type le sait bien : la complète neutralité du rédacteur du questionnaire est une condition indispensable de la qualité de l’enquête. Cela ne veut pas dire qu’il ne doit pas avoir d’hypothèses mais il doit totalement accepter l’idée que ses hypothèses puissent être invalidées. Il doit donc poser des questions qui rendent possible cette invalidation (aussi bien que sa validation). Ce n’est pas une posture facile à adopter, car il faut alors « penser contre soi-même » (pour reprendre le titre de l’excellent petit livre de Nathan Devers).
Mais le communiqué de AFSP/ASF n’a rien d’une critique confraternelle visant à améliorer le projet. Il réclame son abandon pur et simple comme le montre le titre lapidaire du communiqué « Non à l’enquête sur l’antisémitisme à l’université » et la conclusion : « Pour l’ensemble de ces raisons, les organisations signataires demandent au ministère de l’ESRE de renoncer à la diffusion de ce sondage et appellent l’ensemble des membres de la communauté universitaire à prendre la mesure des menaces qu’il représente pour les libertés individuelles et, partant, à ne pas y répondre ». Bigre ! On n’est pas loin ici de la « cancel culture ».
Le papier signé par Nonna Mayer et Vincent Tiberj dans la revue AOC est plus argumenté et porte pour une part sur des aspects méthodologiques. Un premier point concerne les risques de biais de l’enquête. Les deux chercheurs font remarquer que le battage qui a été fait autour de cette enquête, les critiques publiques, les appels au boycott risquent de biaiser les résultats. C’est bien possible en effet, mais leurs craintes sont bien hypocrites et s’apparentent à celles d’un pompier pyromane, car c’est bien la dénonciation publique de cette enquête sur plusieurs supports, dont celui d’AOC, qui alimente la suspicion et in fine les biais possibles. Une attitude respectueuse et professionnelle aurait été, là encore, si des doutes se manifestent, de s’en ouvrir aux chercheurs concernés pour les conduire à améliorer leur questionnaire ou leur protocole. Et si cette démarche n’était pas possible, d’attendre que l’enquête ait eu lieu et produit ses résultats avant d’en faire la critique et de la fragiliser dès le départ.
On peut reprendre quelques autres points soulevés par Nonna Mayer et Vicent Tiberj. Tout d’abord, ils usent et abusent des arguments d’autorité en parlant de « mélanges des registres », « d’imposition de problématiques », de « questions pouvant être comprises de diverses manières », sans donner d’exemples précis et argumentés de ces supposées malfaçons.
En second lieu, lorsque leurs critiques se font plus précises, elles révèlent une singulière mauvaise foi. Par exemple, ils reprochent aux auteurs du questionnaire d’amalgamer les réponses des personnes qui ont été « témoins » d’actes antisémites et celles des personnes qui en ont eu « connaissance ». En réalité, il y a une question filtre préalable qui distingue bien ceux qui ont été témoins directs de ceux qui en ont entendu parler ; la seconde question porte sur la nature des actes (qu’il s’agisse des actes dont on a été témoin ou de ceux dont on a entendu parler). On pourra donc parfaitement faire un tri croisé entre la première et la deuxième question ou simplement utiliser la première question qui distingue bien les témoins directs des autres.
On retrouve aussi quelques traces de cette politique du déni dans le papier d’AOC. Par exemple, les deux auteurs trouvent « dangereux » qu’on puisse montrer que les répondants estiment « vrais » certains stéréotypes sur les juifs (qu’ils soient trop présents dans les médias, qu’ils sont plus riches, qu’ils ont trop de pouvoir). Si on comprend bien, ce qui est gênant ce n’est pas qu’une certaine proportion de personnes à l’université trouvent ces stéréotypes vrais, ce qui est gênant c’est de le dire si c’est avéré. Le déni, toujours le déni. Comme les trois petits singes, il ne faut ni voir, ni entendre ni dire. Il y a enfin dans ce texte des procès d’intention. Ils accusent notamment les auteurs de l’enquête d’être soumis à la thèse de la « nouvelle judéophobie » de Pierre-André Taguieff, « structurée par la démonisation d’Israël et du sionisme » qui « toucherait en priorité l’extrême-gauche mélenchoniste et les musulmans », alors que les auteurs de l’enquête nient une telle proximité avec les travaux de Taguieff. On commence à voir poindre les arguments purement politiques.
Cela se confirme lorsque Nonna Mayer et Vincent Tiberj disent craindre les effets de cette enquête « alors que le débat public s’est fortement droitisé et met régulièrement l’université voire la science en accusation ». Admettons que le débat public se soit droitisé (même s’il s’est aussi gauchisé) ; mais en quoi cela doit-il influencer les chercheurs ? Sont-ils voués à combattre cette supposée « droitisation » du débat public, ce qui revient à dire qu’ils doivent être « de gauche » ? Pour nous, ils peuvent avoir les opinions qu’ils veulent, mais ils ne doivent pas en faire état ni se laisser influencer par elles dans leurs recherches. Manifestement, Nonna Mayer et Vincent Tiberj ne partagent pas ce point de vue. Mais alors la légitimité de leurs critiques scientifiques s’en trouve singulièrement affaiblie.
Dans un monde universitaire bien fait, il aurait suffi que ces chercheurs critiques, qui ont longtemps travaillé au sein du même laboratoire, le CEVIPOF, avec les chercheurs qui ont participé à la confection du questionnaire leur demandent d’organiser une réunion conjointe pour avoir une discussion scientifique entre chercheurs compétents. Mais ici il ne s’agit plus seulement de science mais de bien autre chose. Comme l’écrivent les deux chercheurs eux-mêmes, « cette enquête apparaît dans un contexte particulier, quand les sciences humaines et sociales font l’objet d’attaques répétées, et dans la droite ligne de l’enquête contre l’islamogauchisme diligentée par Frédérique Vidal en février 2021 qui n’a finalement jamais eu lieu. » En exigeant la suppression pure et simple d’une enquête conforme aux bonnes pratiques, défend-on vraiment les sciences humaines et sociales ?
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[1] Voir « État des lieux du rapport à l’islam et à l’islamisme des musulmans de France », Ifop Opinion / Affaires publiques, 18 novembre 2025.
[2] L’AFSP et l’AFS sont des associations professionnelles qui rassemblent les chercheurs et doctorants de la discipline (environ 1500 membres pour chacune d’elles) qui veulent y adhérer, soit individuellement, soit via leur institution de rattachement. Les membres élisent un conseil d’administration et un bureau (pour l’AFSP) ou un comité exécutif (pour l’AFS).
[3] Dans un article du Journal.info du 28 novembre, Hervé Le Bras critique l’enquête de l’IFOP pour la raison qu’elle ne compare pas ces résultats à ceux de « l’enquête TeO (Trajectoires et Origines) réalisée en 2019 par l’INED et l’INSEE qui traite pourtant de sujets analogues ». Mais à notre sens la critique tombe à plat car, précisément, l’enquête TeO ne traitait pas de sujets analogues. C’était d’ailleurs le point de départ du papier écrit par l’un de nous sur la « sociologie du déni ». L’enquête TeO est certainement plus précise sur l’évaluation du nombre de musulmans, mais ne pose en fait que très peu de questions sur la religion et aucune qui permette d'évaluer l'attachement des musulmans aux thèses islamistes, ni même des questions qui permettent d'évaluer leurs valeurs. Pour mesurer tout cela elle ne sert strictement à rien. Il est donc logique que l’IFOP compare ses résultats aux enquêtes précédentes qui posaient les mêmes questions sur des échantillons établis selon le même protocole.
[4] Olivier Galland, « La sociologie du déni », Le Débat, 2017/5, n° 197, pp.127-131.
[5] Nonna Mayer et Vincent Tiberj, « Enquêter sur l’antisémitisme : autopsie d’un mauvais sondage », AOC, 26 novembre 2025.
[6] Voici les précisions de l’IFOP : le questionnaire est programmé via Lighthouse Studio (Sawtooth Software), un logiciel professionnel d’enquêtes utilisé par les instituts d’études, installé sur des serveurs internes à l’IFOP, situés dans les locaux. Les données sont stockées sur ces serveurs sécurisés, dans un environnement maîtrisé par l’IFOP, et ne sont accessibles qu’aux seules équipes habilitées. Conformément au RGPD, une information détaillée sur le traitement des données (finalités, base légale, durée de conservation, droits d’accès, de rectification, d’effacement, de limitation, droit de réclamation auprès de la CNIL, contact du DPO à l’adresse dpo@ifop.com) est systématiquement présentée en tout début de questionnaire. Les répondants doivent exprimer explicitement leur accord en répondant « J’accepte de participer à l’étude menée par l’IFOP » ; ceux qui ne donnent pas leur consentement sont immédiatement sortis du questionnaire et aucune réponse n’est enregistrée. Il est également précisé que certaines questions peuvent porter sur des données dites sensibles au sens de la réglementation, qui sont alors traitées de manière pseudonymisée et uniquement dans un but de recherche scientifique. Aucune donnée nominative n’est collectée ; les analyses sont réalisées uniquement de manière agrégée et anonymisée.
