• 19 juillet 2012

    Irak : le retour tranquille de la dictature

    Irak : le retour tranquille de la dictature

    Depuis plus de six mois, l’Irak se trouve libéré d’une occupation étrangère qui avait débuté en 2003 avec l’invasion militaire des États-Unis et la chute du régime de Saddam Hussein. Malheureusement rien n’est réglé. Après la dictature baassiste, doit-on craindre une dictature chiite ?

  • 17 juillet 2012

    Pour Moscou, Damas est un copain parfait

    Pour Moscou, Damas est un copain parfait

    Depuis le début de la crise syrienne, les pays occidentaux ont à intervalles réguliers cru pouvoir infléchir la position de la Russie qui depuis mars 2011 soutient toujours le régime de Damas. Mais leurs espoirs ont été déçus. Dernièrement, un nouveau projet de résolution aux Nations unies a par avance été condamné par la Russie qui menace à nouveau d’user de son droit de veto. Pour elle, toute référence au chapitre VII de la charte des Nations unies, relatif aux menaces contre la paix, est inadmissible car susceptible d’ouvrir la voie à une intervention militaire. Comment expliquer le soutien acharné de Moscou à un régime condamné ?

  • 4 juillet 2012

    Les Russes, la Syrie et l’avion turc

    Les Russes, la Syrie et l’avion turc

    Le 21 juin dernier, un avion d’entraînement syrien du type MIG-21 atterrissait sur un aérodrome jordanien. Le lendemain, un avion de l’Armée de l’air turque survolant les côtes syriennes était abattu. En apparence ces deux événements, survenus à 24h d’intervalle, ne semblent pas liés. Dans les faits ils le sont et mettent en évidence l’ampleur de l’engagement russe en Syrie.

  • 22 juin 2012

    G20 : peut mieux faire !

    G20 : peut mieux faire !

    On s’attendait au pire avec le G20 de Los Cabos. Ce ne fut pas le cas. Mais cette édition ne laissera pas de souvenir impérissable.

  • 18 juin 2012

    G20 : ce que chacun doit faire

    G20 : ce que chacun doit faire

    On a beaucoup travaillé depuis la première réunion des chefs d’Etat du G20 à l’initiative de la France et du Royaume-Uni en 2008. On a entrepris des réformes de fond touchant à la régulation des banques et des marchés financiers. Mais les fruits de ces réformes, politiquement et socialement coûteuses, pourraient tourner à l’aigre si l'asymétrie monétaire n'était pas traitée. Les Etats-Unis, la zone euro et la Chine ont chacun leur rôle à jouer pour le réduire et ainsi parvenir à un équilibre plus stable.

  • 12 janvier 2012

    Irak : les Etats-Unis partent, la crise s’aggrave

    Irak : les Etats-Unis partent, la crise s’aggrave

    En Irak, les États-Unis n’ont pas laissé derrière eux « un État souverain, stable, autosuffisant », comme le déclarait au mois de décembre Barack Obama. Et pour cause, alors même que les dernières troupes américaines s’apprêtaient à quitter le pays, l’Irak plongeait dans une nouvelle phase de crise politique, aux accents cette fois ouvertement confessionnels. Le Premier ministre chiite Nouri al-Maliki, décrié depuis des mois pour ses penchants autoritaires, annonçait en effet un mandat d’arrêt contre le vice-président Tarek al-Hachimi, l’accusant de liens avec l’ancien parti Baas et avec la mouvance terroriste Al-Qaïda, et exigeait le limogeage du vice-Premier ministre Saleh al-Moutlak, un ancien Baasiste connu pour son nationalisme virulent. Outre leur appartenance commune au bloc d’opposition Iraqiyya, deuxième force politique du pays conduite par l’ancien chef de gouvernement Iyad Allawi, les deux hommes sont sunnites.

  • 29 novembre 2011

    Europe : l’heure de vérité ?

    Europe : l’heure de vérité ?

    C’est entendu, l’Union européenne ne fonctionne pas et il faut la réformer. Mais si on veut prendre au sérieux cette proposition, on ne peut plus se contenter de formules ambigües qui permettent de ne pas choisir, comme « gouvernement économique » ou « fédération d’États nations »… Il ne s’agit plus de trouver des mots mais bien de se poser la seule question qui vaille : quelle souveraineté est-on prêt à abandonner à l’Europe ? Avec en corolaire, la question de savoir quel mécanisme de contrôle démocratique permettra de justifier ces transferts de souveraineté.

  • 9 novembre 2011

    L’avenir du G20 sera régional

    L’avenir du G20 sera régional

    Difficile de voir, et même de croire, que le G20 de Cannes s’est intéressé à autre chose que la dette grecque. Mais le communiqué final l’atteste, il a aussi été question d’agriculture, de développement, d’énergie. Tout en bas du texte il est même fait mention de réforme de la gouvernance globale, sujet du groupe de travail du Premier ministre britannique, et présenté en août 2010 par Nicolas Sarkozy comme l’un des grands chantiers de la présidence française du G20. Enfin les dernières lignes du communiqué annonce une évolution de la gouvernance interne au G20 : « après 2015, les présidences annuelles du G20 seront choisies à partir de groupes régionaux tournants, en commençant par le groupe asiatique qui comprend la Chine, la Corée, l'Indonésie et le Japon. » Ce dernier point a été remarquablement peu commenté. Il représente pourtant une transformation majeure de l’identité du G20, et répond à des questions essentielles qui ont été adressées à cette entité depuis sa montée en puissance sur la scène internationale.

  • 7 novembre 2011

    Le monde selon Ankara

    Le monde selon Ankara

    En avril 2001, Ahmet Davutoğlu, alors professeur de relations internationales à l’université de Beykent et de Marmara, publiait un livre de 600 pages intitulé Profondeur stratégique : la position internationale de la Turquie (édition Kure yayinlari). Cet ouvrage, mal connu et traduit uniquement en langue arabe, peut être considéré comme le « texte fondateur » de la politique étrangère turque depuis l’accession au pouvoir de l’AKP en 2002. Nous en présentons pour la première fois en français les principaux arguments.

  • 6 novembre 2011

    G20 : Sarkozy a marqué des points, la gouvernance mondiale aussi

    G20 : Sarkozy a marqué des points, la gouvernance mondiale aussi

    Le G20 de Cannes a permis d’avancer sur bien des points, même si les résultats ne sont pas forcément spectaculaires. On revient de loin ! Au départ l’ambiance était morose. Un délégué rappelait que le travail des sherpas mercredi soir s’était trouvé entièrement dominé par l’annonce folle du référendum grec au pire moment possible. Une déléguée non-européenne pouvait ainsi dire : « Nous sommes devenus les spectateurs involontaires de la saga européenne – les Européens devraient se comporter de façon plus responsable et prendre conscience de l’impact immense de leurs actions sur le reste du monde. » Jeudi, on se demandait encore : le G20 a-t-il encore un sens ? Est-il devenu un immense théâtre grec ?

  • 3 novembre 2011

    La puissance américaine piégée par la dette

    La puissance américaine piégée par la dette

    Arrivant à Cannes ce 3 novembre pour le sommet du G20, le président Obama est conscient de ce que la crise de l’euro dominera les débats et qu’il n’a guère de cartes en main alors pourtant que l’enjeu est décisif pour le sort de l’économie américaine. Mais par son ampleur, cette crise en éclipse une autre, celle de la dette souveraine des États-Unis.

  • 13 octobre 2011

    L’Europe et la Belle Époque

    L’Europe et la Belle Époque

    « À la fin de ce siècle de paix, les choses s’amélioraient d’une façon toujours plus visible, toujours plus rapide. (…) On croyait aussi peu à la perspective d’une rechute dans la barbarie, à des guerres entre peuples européens, qu’aux fantômes ou aux sorcières ; les gens de cette époque croyaient sincèrement que les frontières de différences entre nations allaient peu à peu se fondre dans une humanité commune, et que, de cette façon, la paix et la sécurité, le plus précieux des biens, seraient accordés à toute l’humanité. » Ces lignes étonnamment contemporaines ont été écrites par Stefan Zweig il y a plus de 60 ans. Elles nous rappellent que la Belle Epoque a beaucoup plus à nous offrir qu’une image idéalisée de la femme élégante avec ses ombrelles et ses chapeaux.

  • 8 juin 2011

    À quoi joue l’armée égyptienne ?

    À quoi joue l’armée égyptienne ?

    La mise en avant des crimes attribués à la famille Moubarak peut occuper l’opinion publique un certain temps. C’est probablement le calcul des militaires et de leurs alliés. Mais cette gestion tactique de la révolution égyptienne cache de plus en plus mal l’immobilisme des élites. Que souhaitent les militaires et quelles sont leurs stratégies ?

  • 3 juin 2011

    La Biélorussie dans l’impasse

    La Biélorussie dans l’impasse

    Une fois de plus, la Biélorussie est entrée dans une de ses nombreuses crises de paiements. Habituellement, cela se termine avec l’intervention de la Russie. La tentative de sauvetage a bien eu lieu cette fois-ci, mais cette crise est peut-être plus grave.

  • 2 mai 2011

    De Suez à Benghazi

    De Suez à Benghazi

    En 1956, la France et la Grande-Bretagne prises par un souci d’orgueil colonial cherchèrent à renverser le colonel Nasser qui venait de nationaliser le canal de Suez. Aujourd’hui, dans un contexte politique radicalement différent, ces deux pays se retrouvent en pointe pour mettre fin au régime de terreur du colonel Kadhafi. Il n’y a dans ces retrouvailles aucun hasard. Le cycle historique ouvert à Suez en 1956 s’est refermé à Benghazi en 2011. Pourquoi ?

  • 31 mars 2011

    Le précédent libyen

    Le précédent libyen

    Lorsque nous considérons l’intervention libyenne à l’aune de ses précédents historiques, allons-nous penser que c’est un nouveau Rwanda, une nouvelle Somalie, ou encore autre chose ? Le Rwanda évoque la honte de l’inaction, la Somalie rappelle les coûts d’une action mal exécutée, et «autre chose» pourrait renvoyer à la promesse de faire enfin ce qui convient.

  • 27 mars 2011

    La Libye et le provincialisme allemand

    La Libye et le provincialisme allemand

    L’abstention du gouvernement allemand lors du vote de la résolution 1973 sur la mise en place d’une zone exclusion aérienne en Libye a été une profonde déception pour tous ceux qui croient à la nécessité d’une politique étrangère de l’Union européenne.

  • 22 février 2011

    G20 : la Chine acteur pivot

    G20 : la Chine acteur pivot

    Le G20 a du mal à s’affirmer comme instance politique capable de résoudre énergiquement les risques systémiques, notamment financiers, et déçoit donc ceux qui en espéraient le plus. En même temps, force est de constater que le G20 ministériel de samedi dernier à Paris a réussi là où Séoul avait échoué : l’élaboration d’indicateurs communs pour le suivi des déséquilibres économiques internationaux, notamment en séparant les composantes du compte courant et en évitant le suivi direct des réserves de change. Cette petite victoire est essentielle. Elle désamorce la tension sino-américaine autour du renminbi et permet d’ouvrir le jeu aux autres sujets essentiels du G20 en 2011 : gestion des risques systémiques financiers et agricoles, revue du système monétaire international, et normes sur les contrôles de capitaux. Cette situation met la Chine en situation de pivot, alors même que les Chinois sont des acteurs totalement nouveaux sur la scène de l’économie mondiale et qu’ils n’appartenaient pas au G8.

  • 17 février 2011

    France 24 : un soft power à la française ?

    France 24 : un soft power à la française ?

    Les crises tunisienne et égyptienne ont montré les limites de l’appareil diplomatique de la France. Elles ont montré aussi la force de son appareil audiovisuel extérieur, notamment la chaîne France 24. Des milliers de témoignages ont afflué de Tunisie au cours du mois de janvier pour souligner le rôle joué par France 24 dans l’amplification du mouvement qui a abouti au départ du président Ben Ali. Les révolutions tunisienne et égyptienne sont en train de confirmer le rôle crucial des chaînes d’information internationales satellitaires, véritables instruments de soft power dans la mondialisation de l’information et des luttes d’influence. La vague de contestation dans le monde arabe pourrait jouer pour ces chaînes le rôle qu’avait joué la Guerre du Golfe pour CNN au début des années 1990. Les grands bénéficiaires en Tunisie et en Egypte ont été Al-Jazeera et Al-Arabiya. Mais juste derrière, France 24 commence à s’imposer notamment en arabe et en français.

  • 7 février 2011

    « Révolution numérique » et révolutions politiques

    « Révolution numérique » et révolutions politiques

    Interrompus le 28 janvier à la demande des autorités égyptiennes, les services d’Internet et de téléphonie mobile n’étaient rétablis que cinq jours plus tard, sous la pression des États-Unis et par crainte des conséquences de ce black out pour l’économie. Au même moment, en Chine, la censure bloquait, dans les moteurs de recherche, les mots-clefs permettant d’accéder à l’information sur les événements en cours en Tunisie et en Égypte, tandis que l’appareil de propagande était mobilisé pour stigmatiser les scènes de chaos. Des régimes autoritaires ne pouvaient mieux illustrer leur inquiétude face à des technologies de la communication capables de véhiculer une information instantanée, des mots d’ordre, des appels à manifester, échappant largement au contrôle étatique.