• 4 mars 2013

    Peut-on éradiquer l’échec scolaire?

    Peut-on éradiquer l’échec scolaire?

    L’échec scolaire est une des plaies de la société française. Il se maintient, dans notre pays, à un niveau élevé : pas loin d’un jeune sur cinq termine ses études initiales sans diplôme. Les enquêtes PISA montrent que les performances de base, en lecture notamment, des élèves les plus faibles ont encore diminué ces dernières années. Quelles sont les causes identifiables de cette persistance de l’échec scolaire et quelles pistes peut-on explorer pour espérer le réduire ?

  • 27 février 2013

    La vraie crise de l’école

    La vraie crise de l’école

    La difficulté à intégrer les nouvelles générations s'imposant comme un fléau national, les quelque cinquante mesures que propose le gouvernement en faveur de la jeunesse sont bien accueillies et applaudies unanimement. Mais, pour l’essentiel, ces mesures sont un cache-misère. Elles offrent un palliatif pour combler les défaillances d’un autre pan des politiques publiques : notre système scolaire.

  • 26 février 2013

    Pour une rigueur sans austérité

    Pour une rigueur sans austérité

    Ce fut d’abord la Cour des Comptes  qui l’a dit : non, la France n’atteindra pas les 3% du PIB pour son déficit 2013. Puis ce fut le FMI. Maintenant c’est la Commission européenne qui annonce ses propres chiffres. Pourquoi l’objectif ne sera-t-il pas atteint ? On va nous dire que c’est parce que la croissance est moins rapide que prévu. C’est exact, mais cela soulève deux questions. Pourquoi la croissance est-t-elle si faible, voire négative ? Pourquoi ne l’a-t-on pas prévu ? La réponse à la première question est : la politique d’austérité. La réponse à la seconde : la dénégation des effets contractionnistes de l’austérité.

  • 25 février 2013

    Banques : une réforme bien modeste

    Banques : une réforme bien modeste

    Le discours du Bourget nous l’avait appris : le seul véritable adversaire de François Hollande c’était la Finance. L’audace réformatrice de la gauche devait se manifester à cette occasion. La loi préparée de longue date ne souffrirait guère la comparaison avec la modeste Volcker-Rule, prohibant la gestion d’actifs pour compte propre (proprietary trading), l’investissement dans les hedge funds et le private equity. Elle irait plus loin que les réformes Vickers ou Likkanen qui se contentaient de cantonner les activités de banque de détail ou de banque de marché pour ne réserver la garantie publique qu’aux seules activités classiques de dépôt, de gestion des moyens de paiement et de crédit à l’exclusion de toute activité de finance de marché. Mais voilà…

  • 18 février 2013

    Les communistes à 100% dans l’opposition ?

    Les communistes à 100% dans l’opposition ?

    Lors de son récent congrès, le 36e, le Parti communiste français s’est clairement positionné comme une force d’opposition au pouvoir socialiste. Dans une interview au journal L’Humanité du 7 février 2012, sous le titre : « Il est urgent d’ouvrir une autre voie à gauche », Pierre Laurent, réélu à 100% Secrétaire général, a clairement défini la nouvelle ligne du parti. À 100% dans l’opposition ?

  • 8 février 2013

    Egypte: la crise est partie pour durer

    Egypte: la crise est partie pour durer

    Depuis ce qu'il est convenu de nommer la révolution du 25 janvier, l'Egypte n'a connu aucune période de stabilité. Ni la désignation d'un premier Parlement, ni l'élection d'un président issu de l'opposition islamiste, ni l'adoption d'une nouvelle Constitution ne se sont accompagnées de cet apaisement que l'exercice même quelque peu chaotique de la démocratie aurait dû apporter. D'une certaine manière, la révolution n'a pas vraiment eu lieu : l'inquiétude face à la pression des forces libérales a conduit les militaires à contraindre le président Moubarak à partir, mais, ceci concédé, l'Armée a œuvré, en concertation avec les Frères musulmans, à éviter que les choses n'aillent plus loin. Pas davantage que les islamistes, elle n'aime les libéraux.

  • 6 février 2013

    Le mythe de l’État PS

    Le mythe de l’État PS

    La polémique enfle ces derniers jours : François Hollande renierait sa promesse d’être un président impartial, et multiplierait les nominations très politiques à la tête d’organismes publics. Qu’en est-il réellement ?

  • 6 février 2013

    Comment (bien) découper les banques ?

    Comment (bien) découper les banques ?

    Si toutes les autorités, du G20 aux superviseurs nationaux, sont à peu près d’accord sur la nécessité d’obliger les banques à mieux circonscrire leurs activités pour compte propre, en opposition à leurs opérations pour compte de la clientèle, il apparaît que le passage à l’acte est problématique. Il n’est pas facile de découper les banques ! Les politiques voudraient bien compenser par des gestes symboliques forts les errements spéculatifs qu’eux-mêmes, ou d’autres avant eux, ont longtemps laissés prospérer. Quant aux économistes, ils en veulent aux politiques de ne pas mettre en place le monde rationnel idéal qu’ils ont abondamment mis en équation. Et chacun de se retourner pour les exercices pratiques vers les « experts bancaires », en dépit de la forte odeur de lobbyisme qu’ils traînent avec eux. Entre la brutalité maladroite et le raffinement cosmétique, une solution équilibrée paraît pourtant à portée de main.

  • 31 janvier 2013

    La réforme bancaire est-elle en perte de vitesse ?

    La réforme bancaire est-elle en perte de vitesse ?

    Au début du mois de janvier le comité de Bâle, qui donne le la des réglementations bancaires internationales, a présenté ses propositions concernant les exigences de liquidité des banques, lesquelles se sont avérées pour le moins compréhensives envers les établissements bancaires.

  • 29 janvier 2013

    Too big to fail : où en sommes-nous ?

    Too big to fail : où en sommes-nous ?

    C’est au moment où on a laissé une des banques dites « trop grosses pour faire faillite » mettre la clé sous la porte que la crise américaine des subprimes est devenue mondiale. Mais le « too-big-to-fail » est loin d'avoir disparu malgré les  efforts de réforme de ces dernières années. Il est important d’en être conscient. Et ce verdict, pessimiste, n'est pas simplement le mien. C'est aussi celui du marché.

  • 23 janvier 2013

    Pour l’Europe, Obama n’est ni le problème ni la solution

    Pour l’Europe, Obama n’est ni le problème ni la solution

    Il n’est pas aisé d’évaluer les conséquences que le second mandat d’Obama aura sur l’Europe. Ceci pour au moins une raison : depuis 2008, les États-Unis ne sont ni un problème pour l’Europe, ni non plus la solution. Et tout porte à penser que cette réalité se renforcera dans les prochaines années.

  • 21 janvier 2013

    Economie : limites de vitesse, pare-chocs et ceintures de sécurité

    Economie : limites de vitesse, pare-chocs et ceintures de sécurité

    Les commentateurs qui, aujourd'hui, observent le monde au lendemain de la crise financière, nous prédisent un avenir de démondialisation. Ce qui est plus probable, tout comme les automobiles se sont adaptées aux risques d'accidents, c'est que la mondialisation va se poursuivre, mais avec l'équivalent économique des limites de vitesse, des pare-chocs et des ceintures de sécurité. Dans ce monde, les niveaux de vie ne pourront progresser que si tous les pays exploitent à fond leur potentiel, tout en s'intégrant dans l'économie mondiale de façon ordonnée.

  • 17 janvier 2013

    Réforme bancaire : indispensable mais improbable

    Réforme bancaire : indispensable mais improbable

    Au cours des dernières décennies, les régulateurs et les superviseurs bancaires n’ont pas réussi à faire leur travail. L’absence de volonté politique a permis aux acteurs du marché de poursuivre leurs mauvaises pratiques. Quelle feuille de route pourrait-on donner pour une vraie réforme ? La mise en œuvre d’un programme marqué par la simplicité est dans l’ordre du possible, et elle permettrait d’éviter une grande partie des dommages collatéraux causés par les centaines de pages de règles complexes, coûteuses et peu judicieuses qui servent de substitut à la réforme. Surmonter le manque de volonté politique, cependant, reste un défi.

  • 7 janvier 2013

    De la démocratie dans l'eurozone

    De la démocratie dans l'eurozone

    Au cours de la crise de l’eurozone, les citoyens  ont été de plus en plus écartés des processus de prise de décision, tandis que les dirigeants du Conseil ont assuré la plupart des choix. Cette altération de l’équilibre « démocratique » de l’UE (qui préconise un équilibre relatif entre les principaux acteurs institutionnels de l’UE) a mis à l’écart le Parlement européen (PE) tout en reléguant la Commission européenne au niveau d’un secrétariat voué à la supervision technocratique de règles automatiques émanant de pactes qui imposent des contraintes destinées à assurer la stabilité fiscale. De plus, les parlements nationaux n’ont eu d’autre rôle à jouer que d’entériner les traités intergouvernementaux au risque, s’ils échouaient, d’être sanctionnés par les marchés ou bien, dans les cas des pays emprunteurs soumis à des restrictions budgétaires de la part de l’eurozone ou du FMI, de ne plus pouvoir se financer.

  • 4 janvier 2013

    La compétitivité est aussi un business !

    La compétitivité est aussi un business !

    Cela ne se discute pas: la France ne tient pas le rythme international en matière de productivité internationale et son industrie s’étiole. Il est donc urgent de prendre les mesures qui s’imposent pour redresser la situation. Nous avons d’ailleurs un ministère entièrement consacré à cette tâche prioritaire. Et si tout ceci n’était qu’une vaste exagération ? Ces milliards gaspillés à résoudre un problème qui n’existe pas ne sont pas perdus pour tout le monde, bien sûr.

  • 24 décembre 2012

    L’affaire Depardieu

    L’affaire Depardieu

    Le débat public mêle donc considérations économiques et morales, patriotiques et artistiques, financières et identitaires. Tenons-nous en à la dimension fiscale du problème.

  • 20 décembre 2012

    L’affront aux deux Fronts

    L’affront aux deux Fronts

    Tandis qu’il y a quelques semaines l’inénarrable Jean-Luc Mélenchon traitait le PS d’astre mort, Marine Le Pen déclarait pour sa part il y a quelques jours que l’UMP n’existait plus. C’était avant les législatives partielles et la fin de la crise aiguë à l’UMP. Ces événements ont remis les pendules à l’heure et montré, une fois de plus, que les deux Fronts nourrissaient des espoirs très excessifs quand au sort des deux grands partis de gouvernement.

  • 18 décembre 2012

    La Fed se fait enfin comprendre…

    La Fed se fait enfin comprendre…

    Tout le monde connaît cette boutade d'Alan Greenspan à propos de la politique monétaire américaine : « Si vous m’avez compris, c’est que je me suis mal exprimé. » Les intentions de la Fed devaient rester frappées au sceau de l’incertitude ou de l'ambiguïté. Son successeur agit différemment en recherchant de nouveaux modes de stimulation économique dans un contexte de taux d'interêt presque nuls. Outre le lancement d’un nouveau programme de rachats d’obligations du Trésor américain à long terme, son comité de politique monétaire (FOMC) a décidé de lier le maintien de son taux d’intérêt directeur à trois conditions : maintien du taux de chômage au-dessus de 6,5%, perspectives d’inflation à moyen terme ne déviant pas de plus d’un demi-point par rapport à son objectif de 2, % fixé par le Comité, attentes inflationnistes à plus long terme stables. La surprise a été que Ben Bernanke, le président de la Fed, conditionne désormais le relèvement du taux directeur à l’évolution des conditions économiques plutôt qu’à une date de référence : mi-2015.

  • 12 décembre 2012

    Y a-t-il un incivisme fiscal ?

    Y a-t-il un incivisme fiscal ?

    Starbucks vient d’annoncer que, quoi qu’il arrive, la société paierait pour les deux prochaines années un montant de 10 millions de livres de taxes au Trésor britannique sur une base volontaire. Même dans l’hypothèse de résultats déficitaires, la chaine de Seattle s’engage à acquitter plus qu’elle n’a jamais payé depuis les treize ans de son installation outre-Manche. Ce surcroît de civisme n’a rien à voir avec une soudaine conversion au capitalisme rhénan ou à la nomination d’un CEO crypto-marxiste. Il s’agit au contraire d’éviter à tout prix que l’image de la chaîne soit durablement affectée par la violente polémique qui agite la société britannique : alors que l’économie du Royaume-Uni affiche semaine après semaine des perspectives de plus en plus noires, alors que le gouvernement conservateur persiste dans une politique de coupes drastiques dans les budgets publics, il est apparu que des firmes aussi prestigieuses que Starbucks, Google ou Amazon ne s’acquittaient de pratiquement aucun impôt au Royaume-Uni.

  • 3 décembre 2012

    Egypte: à quoi joue Morsi ?

    Egypte: à quoi joue Morsi ?

    La vie politique égyptienne a connu ces derniers jours un regain de tensions. Le président Mohammed Morsi, tout auréolé du succès de son entremise dans le conflit israélo-palestinien, a fait un coup de force : il s’est arrogé, par une « Déclaration constitutionnelle », le pouvoir d’édicter des lois et des décrets qui échappent à la censure des tribunaux et a interdit à la Haute Cour constitutionnelle de se prononcer sur toute demande relative à la Commission constitutionnelle, alors occupée à rédiger le projet de Constitution. Cette déclaration devrait aussi permettre de juger une nouvelle fois  des responsables du régime précédent, c’est-à-dire de les condamner à des lourdes peines, puisqu’on doute qu’il s’agisse de les rejuger pour les absoudre. Enfin, il a en profité pour limoger à nouveau le Procureur général. C’est la troisième fois, déjà, que le président Morsi tente un coup de force : il y a eu, tout d’abord, la tentative de rétablir le Parlement dissout à la suite d’une décision de la Haute Cour constitutionnelle et, ensuite, le premier limogeage du Procureur général. Chaque fois le président a dû revenir sur ses décisions. Pour l’instant, malgré d’assez importantes manifestations, il n’est pas revenu sur celle-ci. Il n’y a pas intérêt, car il s’agit d’une décision charnière : elle est censée permettre la stabilisation de la vie politique dans un équilibre favorable aux Frères musulmans.