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25 janvier 2009
L'affaire du bouclier antimissile
Avec l'arrivée d'une nouvelle administration américaine, l'avenir du bouclier antimissile en Europe centrale est incertain. La crise géorgienne a permis de préciser l'enjeu du projet. « La meilleure publicité pour le radar a été faite en Ossétie du Sud », a laissé échapper le Premier ministre tchèque Mirek Topolanek. Ce lapsus contredit le discours officiel tenu jusqu'ici à Prague, à Varsovie et à Washington, qui évoquait une menace balistique émanant du Moyen-Orient et non de Russie. Les débats tchèques et polonais, qui divergent, permettent d'éclairer les stratégies des gouvernements. lire la suite
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19 janvier 2009
Europe : en attendant Obama...
Il n'est pas inutile de se demander ce que l'Europe est en droit d'attendre de l'administration Obama. Pourtant la réponse à cette question n'a de sens que si préalablement les Européens s'interrogent sur ce qu’eux-mêmes attendent des États-Unis. Or il n'est pas acquis que les Européens soient au clair avec eux-mêmes au terme d'une année riche en événements et aux enseignements contradictoires. lire la suite
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12 janvier 2009
Le juge européen et l’environnement
Alors qu'entre 1958 et 1997 seulement quinze questions préjudicielles ont été posées par le Conseil d’Etat à la Cour de justice européenne, dix l’ont été au cours des seules années 2007 et 2008. Cela nous donne une idée de l'importance considérable prise par la justice européenne dans le droit interne français. Cette influence du droit européen s'est récemment manifestée dans le domaine de l'environnement. La société Arcelor, mécontente des charges qu'on lui imposait dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, a saisi les tribunaux français et européens. lire la suite
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9 janvier 2009
Russie-Ukraine: vrais et faux enjeux
Chaque Saint-Sylvestre depuis 2005, les négociateurs ukrainiens en charge des relations énergétiques avec la Russie attendent minuit avec anxiété. Cette année, comme en 2006, les approvisionnements russes sont stoppés. La crise géorgienne et la solidarité ukrainienne pour Tbilissi n’ont pas facilité les rapports bilatéraux entre les deux voisins. Mais la précipitation et l’approximation diplomatique de décembre à Kiev expliquent en grande partie le scénario actuel. Comment en est-on arrivé là ? Pour le comprendre, il faut s’attacher aux stratégies des différents acteurs. lire la suite
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18 décembre 2008
Europe : un style Directoire ?
Un récent rapport détaille comment la Présidence française de l’Union européenne (PFUE) est parvenue avec une certaine réussite à mener différents dossiers. Certaines priorités figuraient dans le programme initial : énergie-climat, immigration, PAC, défense et, de façon moins explicite, l’Union pour la Méditerranée. D’autres enjeux ont été imposés par une actualité internationale particulièrement chargée avec notamment le conflit russo-géorgien en août et la crise financière à partir de septembre. La PFUE n’est certes pas parvenue à résoudre l’ensemble de ces dossiers mais un examen attentif de chacun des problèmes permet d’affirmer qu’elle a fait au mieux, corrigeant là ses erreurs initiales (Méditerranée), concédant ici d’inattendus compromis (immigration) et cherchant surtout à palier les faiblesses connues de l’Europe par un activisme aussi décontracté qu’inépuisable. lire la suite
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12 décembre 2008
Pourquoi Paris et Berlin ne s’entendent pas sur la relance
Les événements des dernières semaines ont mis en évidence une différence d'appréciation de la crise financière de part et d'autre du Rhin. Tandis que Paris et d'autres capitales prônent les vertus de la relance budgétaire, Berlin se montre réticent. De prime abord, cela semble paradoxal: les finances publiques allemandes, beaucoup plus saines que les nôtres, devraient justement offrir à la plus grande économie européenne une marge de manoeuvre enviable. S'ensuit une incompréhension mutuelle volontiers caricaturée par la presse où la fourmi allemande peu partageuse refuserait de venir en aide aux cigales latines. Afin d'éviter ces travers, il convient de prêter attention à ce que nos voisins nous disent effectivement. lire la suite
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25 novembre 2008
Même vaincue, Royal a (peut-être) gagné
On entend beaucoup dire en ce moment, alors que les socialistes se déchirent, que Ségolène Royal serait atypique au Parti socialiste, qu’elle n’en maîtriserait pas les codes ou qu’elle aspirerait à une rénovation en profondeur des mœurs partisanes parce que celles-ci ne seraient pas les siennes. Comment alors ne pas s’étonner de ce que cette personnalité si peu « socialiste », qui veut secouer si fort le « vieux parti », ait pu rassembler derrière son seul nom la moitié des votes des militants lors du scrutin de désignation du Premier secrétaire le 21 novembre ? Alors même qu’elle a contre elle tout ce que le parti compte de célébrités établies – de sa gauche (Fabius, Hamon, Emmanuelli, Montebourg…) à sa droite (Rocard, partisans de Strauss-Kahn…) en passant par son centre (mou) de gravité depuis dix ans (Hollande, Jospin, Delanoë, Aubry…). Bref, comment celle que ses camarades désignent souvent comme une « usurpatrice » a-t-elle réussi un tel coup ? lire la suite
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23 octobre 2008
La France, l’Europe et la PAC
La France a profité de sa présidence de l’Union Européenne pour relancer le débat sur une réforme à long terme de la Politique agricole commune : quels devraient être les objectifs après 2013, et quels seraient les instruments politiques adéquats ? Cette initiative est louable. Les déclarations du gouvernement français orientent cependant le débat dans le mauvais sens. lire la suite
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14 octobre 2008
Européens, encore un effort !
Deux problèmes demandent aujourd’hui à être traités en priorité : l’érosion des bases de capital des banques, et le fonctionnement du marché interbancaire. Si les banques centrales ont agi d’une façon concertée, en revanche les Etats ont donné le spectacle de leurs dissensions. Celles-ci ont-elles vraiment disparu ? lire la suite
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7 octobre 2008
L’Europe entre concurrence et coopération
Samedi 4 octobre, les dirigeants des quatre pays européens membres du G8, ainsi que les présidents de l’eurogroupe, de la Commission européenne et de la BCE se sont réunis à l’Elysée, à l’invitation de Nicolas Sarkozy, après une semaine terrible pour le secteur bancaire en Europe. Ce mini-sommet a-t-il atteint ses objectifs ? Marque-t-il le début d’une large coopération ? lire la suite
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5 septembre 2008
Le monde unipolaire est terminé
Le monde est enfin entré dans la véritable après-Guerre froide. Avec l'intervention militaire de la Russie en Géorgie, une nouvelle ère commence pour les relations internationales. Cela ne sera ni un retour à la Guerre froide, comme veulent le faire croire au monde différents porte-parole des États-Unis, ni un retour au dix-neuvième siècle et à la politique classique de l’équilibre des puissances, comme pourraient l’espérer certains Russes. En démontrant que Moscou, elle aussi, a des « lignes rouges », le conflit géorgien a fait exploser le mythe d’un monde unipolaire. lire la suite
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17 juillet 2008
A quoi sert la présidence française ?
Contrairement à ce que pourrait faire croire la rhétorique à laquelle on a souvent recours en début de semestre, l’apport d’une présidence se mesure moins aux idées qu’elle injecte dans les débats européens qu’à sa capacité de faire siennes les priorités de l’Union et à faire progresser des dossiers ouverts par ses prédécesseurs. Le président en exercice ne dispose que d’une autorité limitée, mais cela lui permet parfois de faire la différence, notamment en qualité de « facilitateur ». Quelles sont ses marges de manœuvre ? lire la suite
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13 juillet 2008
Méditerranée : une union pour quoi faire ?
Le projet d’Union pour la Méditerranée (UPM) fut initialement intitulé Projet de l’Union de la Méditerranée. En mars 2008, il est officiellement devenu « Processus de Barcelone. Union pour la Méditerranée ». On est passé d’un projet français qui voulait associer les seuls riverains de la Méditerranée sous la houlette de Paris à un projet européen associant tous les pays de l’Union aux pays méditerranéens. Ce changement peut se lire comme un échec pour le Président français, mais aussi comme l’expression inattendue d’une vitalité européenne. En effet, malgré tout ce qui se dit sur l’incapacité de l’Europe à agir collectivement, force est de constater que chaque fois qu’un acteur tente « de s’échapper » ou de se détacher de ses partenaires, ces derniers le rattrapent. Reste à savoir si cette européanisation d’un projet national garantira son succès. lire la suite
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7 juillet 2008
L’Europe à la carte ?
L'UE ne peut continuer ainsi. Que le Traité de Lisbonne soit ou non adopté, le référendum irlandais nous aura appris une chose : l'unanimité et l'uniformité appartiennent au passé. L'UE est maintenant trop diverse pour attendre de tous ses États-membres la ratification d’un traité ou un engagement dans toutes ses activités. Faut-il pour autant imaginer une Europe à la carte ? lire la suite
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4 juillet 2008
Méditerranée : beaucoup de bruit pour rien ?
Le projet d’Union pour la Méditerranée a connu bien des déboires. Peu préparée, mal négociée, l’initiative du président Sarkozy a été « sauvée » par l’Allemagne en mars dernier au prix d’une transformation radicale de son schéma initial. Du projet initial, visant uniquement les Etats riverains de la Méditerranée et faisant table rase des précédentes politiques méditerranéennes de l’UE, l’UPM est devenue, au printemps 2008, une nouvelle étape du Processus de Barcelone qui encadre le partenariat euro-méditerranéen. lire la suite
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30 juin 2008
Europe : la norme contre la politique ?
L'Europe a fait le choix d'être une communauté de droit et un de ses principaux moteurs est l'activité législative. Mais c'est aussi le domaine où sa légitimité est le plus contestée. Cela tient notamment aux différences entre le temps du droit et celui de l'action politique classique. lire la suite
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17 juin 2008
Europe : un non de trop
Le référendum irlandais sur le traité de Lisbonne met les dirigeants de l’Europe dans une situation très difficile. Sans un réexamen profond du pacte qui unit les Européens entre eux, l’Europe court vers de nouveaux blocages. La crise est désormais trop profonde. Un replâtrage ne suffira plus. lire la suite
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12 mai 2008
Le retour de l'Entente cordiale ?
Pour la diplomatie française, la visite d'Etat de Nicolas Sarkozy au Royaume-Uni, en mars 2008, est considérée comme un succès. Le président a montré dans ses interventions un engagement et une chaleur qui tranchent avec l'attitude plus protocolaire de ses prédécesseurs. Il a parlé de la nécessité de construire une « entente fraternelle » entre les deux pays. Mais ces paroles sont-elles appelées à devenir des réalisations concrètes ou resteront-elles ce que l'on appelle en anglais du wishful thinking ? lire la suite
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7 mai 2008
Les réformes et l’Europe : rendez-vous manqué
En annonçant la rupture avec les archaïsmes franco-français, le candidat Sarkozy se présentait comme celui qui mettrait un terme à la marginalisation de la France dans les affaires européennes. Certes, son ardeur à promouvoir les entreprises françaises inquiétait nos partenaires, mais l’idée d’une France profondément réformée soulevait bien des espoirs. C’était bien parti. lire la suite
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31 mars 2008
Pour une autorité bancaire européenne
La crise financière a placé les institutions financières privées sous le feu des projecteurs, mais on ne s’est guère demandé pourquoi la supervision des règles bancaires et financières n'a pas empêché la crise. Or les échecs du contrôle sont patents. Ils sont notamment dus à la concurrence des autorités nationales. Une autorité européenne consolidée serait nécessaire. lire la suite