• 17 juillet 2008

    A quoi sert la présidence française ?

    A quoi sert la présidence française ?

    Contrairement à ce que pourrait faire croire la rhétorique à laquelle on a souvent recours en début de semestre, l’apport d’une présidence se mesure moins aux idées qu’elle injecte dans les débats européens qu’à sa capacité de faire siennes les priorités de l’Union et à faire progresser des dossiers ouverts par ses prédécesseurs. Le président en exercice ne dispose que d’une autorité limitée, mais cela lui permet parfois de faire la différence, notamment en qualité de « facilitateur ». Quelles sont ses marges de manœuvre ?

  • 13 juillet 2008

    Méditerranée : une union pour quoi faire ?

    Méditerranée : une union pour quoi faire ?

    Le projet d’Union pour la Méditerranée (UPM) fut initialement intitulé Projet de l’Union de la Méditerranée. En mars 2008, il est officiellement devenu « Processus de Barcelone. Union pour la Méditerranée ». On est passé d’un projet français qui voulait associer les seuls riverains de la Méditerranée sous la houlette de Paris à un projet européen associant tous les pays de l’Union aux pays méditerranéens. Ce changement peut se lire comme un échec pour le Président français, mais aussi comme l’expression inattendue d’une vitalité européenne. En effet, malgré tout ce qui se dit sur l’incapacité de l’Europe à agir collectivement, force est de constater que chaque fois qu’un acteur tente « de s’échapper » ou de se détacher de ses partenaires, ces derniers le rattrapent. Reste à savoir si cette européanisation d’un projet national garantira son succès.

  • 7 juillet 2008

    L’Europe à la carte ?

    L’Europe à la carte ?

    L'UE ne peut continuer ainsi. Que le Traité de Lisbonne soit ou non adopté, le référendum irlandais nous aura appris une chose : l'unanimité et l'uniformité appartiennent au passé. L'UE est maintenant trop diverse pour attendre de tous ses États-membres la ratification d’un traité ou un engagement dans toutes ses activités. Faut-il pour autant imaginer une Europe à la carte ?

  • 4 juillet 2008

    Méditerranée : beaucoup de bruit pour rien ?

    Méditerranée : beaucoup de bruit pour rien ?

    Le projet d’Union pour la Méditerranée a connu bien des déboires. Peu préparée, mal négociée, l’initiative du président Sarkozy a été « sauvée » par l’Allemagne en mars dernier au prix d’une transformation radicale de son schéma initial. Du projet initial, visant uniquement les Etats riverains de la Méditerranée et faisant table rase des précédentes politiques méditerranéennes de l’UE, l’UPM est devenue, au printemps 2008, une nouvelle étape du Processus de Barcelone qui encadre le partenariat euro-méditerranéen.

  • 30 juin 2008

    Europe : la norme contre la politique ?

    Europe : la norme contre la politique ?

    L'Europe a fait le choix d'être une communauté de droit et un de ses principaux moteurs est l'activité législative. Mais c'est aussi le domaine où sa légitimité est le plus contestée. Cela tient notamment aux différences entre le temps du droit et celui de l'action politique classique.

  • 17 juin 2008

    Europe : un non de trop

    Europe : un non de trop

    Le référendum irlandais sur le traité de Lisbonne met les dirigeants de l’Europe dans une situation très difficile. Sans un réexamen profond du pacte qui unit les Européens entre eux, l’Europe court vers de nouveaux blocages. La crise est désormais trop profonde. Un replâtrage ne suffira plus.

  • 12 mai 2008

    Le retour de l'Entente cordiale ?

    Le retour de l'Entente cordiale ?

    Pour la diplomatie française, la visite d'Etat de Nicolas Sarkozy au Royaume-Uni, en mars 2008, est considérée comme un succès. Le président a montré dans ses interventions un engagement et une chaleur qui tranchent avec l'attitude plus protocolaire de ses prédécesseurs. Il a parlé de la nécessité de construire une « entente fraternelle » entre les deux pays. Mais ces paroles sont-elles appelées à devenir des réalisations concrètes ou resteront-elles ce que l'on appelle en anglais du wishful thinking ?

  • 7 mai 2008

    Les réformes et l’Europe : rendez-vous manqué

    Les réformes et l’Europe :  rendez-vous manqué

    En annonçant la rupture avec les archaïsmes franco-français, le candidat Sarkozy se présentait comme celui qui mettrait un terme à la marginalisation de la France dans les affaires européennes. Certes, son ardeur à promouvoir les entreprises françaises inquiétait nos partenaires, mais l’idée d’une France profondément réformée soulevait bien des espoirs. C’était bien parti.

  • 31 mars 2008

    Pour une autorité bancaire européenne

    Pour une autorité bancaire européenne

    La crise financière a placé les institutions financières privées sous le feu des projecteurs, mais on ne s’est guère demandé pourquoi la supervision des règles bancaires et financières n'a pas empêché la crise. Or les échecs du contrôle sont patents. Ils sont notamment dus à la concurrence des autorités nationales. Une autorité européenne consolidée serait nécessaire.

  • 7 février 2008

    Europe : Traité ratifié, abstention confirmée ?

    Europe : Traité ratifié, abstention confirmée ?

    Le Congrès a approuvé, le 4 février, la révision de la Constitution française nécessaire à la ratification du traité de Lisbonne. Ses partisans estiment qu’il réconciliera les citoyens avec l’Europe, notamment à la faveur des prochaines élections au Parlement Européen. Y parviendra-t-il ? On peut en douter. La participation aux élections européennes restera structurellement faible. Mais pour regrettable qu'elle soit, elle ne doit pas être prise au tragique.

  • 1 février 2008

    OGM : une affaire européenne

    OGM : une affaire européenne

    A la lumière des articles publiés dans les média sur les OGM, il est difficile d’avoir une vision claire de la situation juridique des OGM en France. Quel est le rôle de l’Europe, que peuvent faire les autorités nationales ? Le régime juridique applicable aux OGM semble mystérieux. Or le paradoxe est que ce n’est pas faute de transparence. Les informations, les décisions et les avis de l’Agence européenne de sécurité alimentaire sont publics et tous ces documents sont accessibles par internet. Un bel exemple de la difficulté à communiquer sur un sujet complexe et compliqué ! Embarquons-nous donc dans une tentative de clarification afin de discerner les enjeux essentiels de ce dossier.

  • 23 décembre 2007

    Les formes inattendues de la puissance européenne

    Les formes inattendues de la puissance européenne

    Le 25 octobre dernier, le Wall Street Journal publiait un violent réquisitoire contre l’Europe, intitulé « Regulatory Imperialism ». Ce qui était mis en avant dans ce texte, c’était la prétention de l’Union Européenne à vouloir imposer ses normes au reste du monde en tirant avantage de la force de son marché intérieur riche, attractif, et organisé. Sont alors évoqués l’affaire Microsoft, l’interdiction des importations de poulets rincés à la chlorine, la législation Reach sur les produits chimiques ainsi que le projet de mettre à contribution les compagnies aériennes dans la lutte contre le changement climatique.

  • 14 décembre 2007

    Un traité anticonstitutionnel?

    Un traité anticonstitutionnel?

    Le Traité réformateur signé à Lisbonne cette semaine marque un moment important dans la construction européenne. Fait remarquable, son contenu était connu avant même que ne s'ouvrent les travaux de la conférence intergouvernementale qui l'a négocié, puisque le mandat de cette dernière, qui a fait l'objet d'intenses négociations entre les chefs d'Etat et de gouvernement des pays membres de l'Union, donnait avec un luxe de détails les principaux points de l'accord final. Les conclusions du Conseil européen sur ce point n'étaient pas seulement inhabituellement longues - pas moins de 17 pages en petit interligne - elles  allaient jusqu'à rédiger les principales dispositions du futur traité et à en déterminer la place dans l'accord final. Les dernières incertitudes - notamment sur les modalités de décision à la majorité - ont été levées au Conseil européen d'octobre, où les chefs d'Etat et de gouvernement ont confirmé ce que devait être le Traité réformateur et surtout ce qu'il ne devait pas être.

  • 4 décembre 2007

    Les leçons de Galileo

    Les leçons de Galileo

    Le spectacle donné par la Commission, le Conseil et le Parlement européens pour boucler le financement de Galileo fait irrésistiblement penser aux marathons agricoles. Tout y est : les négociations de la dernière heure qui durent des années, les ultimatums non suivis d’effets, les tractations infinies avec tel ou tel ministre national agrippé à son drapeau et aiguillé par son lobby catégoriel favori et à l’arrivée l’horloge arrêtée pour passer les derniers compromis qui dénaturent le projet initial. Et pourtant s’il est un projet qui incarnait le meilleur de l’esprit européen c’était bien Galileo. Pourquoi donc ce projet emblématique de la stratégie de Lisbonne s’est-il mué en symbole des impuissances européennes ?

  • 29 novembre 2007

    Europe : peut-on choisir ses droits ?

    Europe : peut-on choisir ses droits ?

    Le Royaume-Uni et la Pologne ont obtenu dans le projet de nouveau Traité européen de ne pas se voir appliquer la Charte des Droits fondamentaux. Curieuse Europe, où des pays peuvent choisir de ne pas se voir appliquer des principes essentiels, des valeurs " communes " ! Les conséquences juridiques d'une telle exemption seraient alors considérables : comment imaginer que le droit européen puisse être le même dans des pays qui ne reconnaissent pas tous les mêmes droits fondamentaux ?

  • 28 novembre 2007

    Sur l'Europe Paris et Londres sont toujours divisés

    Sur l'Europe Paris et Londres sont toujours divisés

    Deux discours, deux langues, deux façons de penser, deux publics différents : un combat s'annonce-t-il sur l'avenir de l'Europe ? Le discours prononcé le 15 novembre à Bruges par le secrétaire britannique aux Affaires étrangères David Miliband et celui du président Sarkozy deux jours avant pourraient difficilement être plus différents dans le ton, le style et le vocabulaire. Chacun, clairement, avait l'autre en ligne de mire. Tous deux commencent avec un rappel historique : la raison d'être de l'UE fut toujours de dépasser un passé fratricide en s'unissant autour des valeurs communes (Miliband) et de la quête d'une destinée commune (Sarkozy). La destinée implique un projet politique, les valeurs des procédures communes. Ce n'est pas la même chose.

  • 26 novembre 2007

    Et si l’Italie quittait l’euro ?

    Et si l’Italie quittait l’euro ?

    Dans les changements continuels de l’économie mondiale, il y a au moins une constante : le mécontentement suscité par l’euro. Au début de la décennie, le principal motif de plainte était que l’euro était trop faible pour des économies en plein essor comme l’Irlande. Désormais, il est trop fort pour les pays comme l’Italie, qui ont un problème de croissance. Il est clair que la source du problème actuel est externe. Elle est liée à la chute du dollar, qui traduit une combinaison de problèmes économiques et financiers aux Etats-Unis, et au fait que les autorités chinoises persistent à indexer le renminbi sur le billet vert. Mais les récriminations ne cessent pas pour autant.

  • 19 novembre 2007

    « Je dois être le maître dans tout et surtout dans ce qui concerne les affaires de la Banque »

    « Je dois être le maître dans tout et surtout dans ce qui concerne les affaires de la Banque »

    « Je dois être le maître dans tout ce dont je me mêle et surtout dans ce qui concerne les affaires de la Banque, qui est bien plus à l'empereur qu'à ses actionnaires puisqu'elle bat monnaie », disait Napoléon. Aujourd'hui Nicolas Sarkozy n'est pas loin de penser la même chose. Sans la citer, le président a de nouveau épinglé la Banque centrale européenne, sur trois thèmes : il faut pouvoir débattre de tout, y compris de la politique monétaire ; l'Europe ne doit pas être la seule grande puissance économique à ne pas pratiquer une politique de change conforme à ses intérêts ; l'indépendance ne doit pas se confondre avec une "totale irresponsabilité". Quelle peut être la portée de ces déclarations ?

  • 8 novembre 2007

    Lisbonne : à quoi sert le Traité ?

    Lisbonne : à quoi sert le Traité ?

    Le Traité réformateur a donc été finalisé par la Conférence intergouvernementale. Il reste aux chefs d’Etat et de gouvernement à le signer à Bruxelles le 13 et 14 décembre prochain. Ce traité n’a rien de particulièrement excitant. Pour autant, il mérite d’être ratifié car il va permettre à l’Union à 27 de continuer sa progression, en espérant qu’elle retrouvera d’ici quelques années le souffle permettant de passer à une réforme plus ambitieuse.

  • 5 novembre 2007

    Les superstars européennes

    Les superstars européennes

    L’essentiel du débat public sur les questions de mondialisation – incluant la question de l’agenda de Lisbonne – raisonne en termes de secteurs perdants ou gagnants. En réalité, c’est au sein des secteurs qu’il faut chercher gagnants et perdants. Il faut s’intéresser aux entreprises, plutôt qu’aux secteurs, comme vient de le montrer un groupe de chercheurs européens travaillant conjointement sur des bases de données nationales d’entreprises dans leurs pays respectifs, dont la France.