• 29 mars 2013

    Chypre : y a-t-il encore une zone euro?

    Chypre : y a-t-il encore une zone euro?

    Alors que les banques chypriotes ont ré-ouvert sous un régime de strict contrôle, deux questions se posent : est-ce que le plan de renflouement de Chypre est le nouveau cadre dans lequel s’inscriraient les renflouements d’autres états de la zone euro ? Est-ce que la zone euro est encore une véritable union monétaire ? La réponse à chacune de ces questions est négative, à mon avis, mais mérite d’importantes qualifications.

  • 27 mars 2013

    Il y a le feu dans la maison Europe

    Il y a le feu dans la maison Europe

    Le Front national a manqué de peu de remporter l’élection législative partielle de la deuxième circonscription de l’Oise. Avec 48,6% des suffrages exprimés au second tour contre 26,6% au premier tour, sa candidate a presque doublé ses voix face à un candidat UMP sortant, passant de 7249 à 13190. Il s’agit là d’un phénomène électoral inédit et de première importance, même si certains voudront se rassurer en constatant que l’abstention a été de près des deux tiers des inscrits et que la personnalité du député sortant était très controversée. Au même moment, le co-président du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, soutenant l’un de ses proches, François Delapierre, qui avait traité « les 17 de l’Eurogroupe » de « salopards », précisant qu’il incluait bien le ministre de l’Economie et des Finances français dans ce nombre, estimait qu’il fallait appeler « un chat un chat et un salopard un salopard ». Surtout il accusait Pierre Moscovici d’avoir « un comportement de quelqu'un qui ne pense plus en français, qui pense dans la langue de la finance internationale ». Un relent des années Trente a alors empuanti notre atmosphère politique.

  • 24 mars 2013

    Pourquoi Chypre menace la zone euro

    Pourquoi Chypre menace la zone euro

    Cela fait presque deux ans que l’on sait que Chypre se trouve dans une situation intenable. Malgré cela, la mise en œuvre du plan de sauvetage a été marquée par un extraordinaire degré d’improvisation. Les premières décisions ont été si manifestement inappropriées qu’il fallut immédiatement reprendre les discussions. Au passage, la crédibilité de la zone euro, déjà mal en point après tant d’erreurs précédentes, a encore baissé au point que la survie de l’euro devient de plus en plus menacée.

  • 7 mars 2013

    Zone euro : l’austérité et la panique

    Zone euro : l’austérité et la panique

    La politique de la zone euro semble être dictée par les humeurs du marché. La peur et la panique conduisent à une austérité excessive pour le sud, excessive et sans doute vouée à l’échec, sans pour autant permettre une relance dans le nord. La dérive déflationniste qui en résulte a produit une seconde récession après celle due à la crise financière des conséquences peut-être encore plus graves. Il devient évident que l’austérité produit des souffrances inutiles, et les habitants de l’Europe pourraient finir par demander, par millions, d’être libérés du « joug européen ».

  • 23 janvier 2013

    Pour l’Europe, Obama n’est ni le problème ni la solution

    Pour l’Europe, Obama n’est ni le problème ni la solution

    Il n’est pas aisé d’évaluer les conséquences que le second mandat d’Obama aura sur l’Europe. Ceci pour au moins une raison : depuis 2008, les États-Unis ne sont ni un problème pour l’Europe, ni non plus la solution. Et tout porte à penser que cette réalité se renforcera dans les prochaines années.

  • 7 janvier 2013

    De la démocratie dans l'eurozone

    De la démocratie dans l'eurozone

    Au cours de la crise de l’eurozone, les citoyens  ont été de plus en plus écartés des processus de prise de décision, tandis que les dirigeants du Conseil ont assuré la plupart des choix. Cette altération de l’équilibre « démocratique » de l’UE (qui préconise un équilibre relatif entre les principaux acteurs institutionnels de l’UE) a mis à l’écart le Parlement européen (PE) tout en reléguant la Commission européenne au niveau d’un secrétariat voué à la supervision technocratique de règles automatiques émanant de pactes qui imposent des contraintes destinées à assurer la stabilité fiscale. De plus, les parlements nationaux n’ont eu d’autre rôle à jouer que d’entériner les traités intergouvernementaux au risque, s’ils échouaient, d’être sanctionnés par les marchés ou bien, dans les cas des pays emprunteurs soumis à des restrictions budgétaires de la part de l’eurozone ou du FMI, de ne plus pouvoir se financer.

  • 11 octobre 2012

    EADS/BAE : pourquoi Merkel a-t-elle dit non ?

    EADS/BAE : pourquoi Merkel a-t-elle dit non ?

    L’avortement du projet de fusion entre EADS et BAE Systems ne s’explique pas principalement par des facteurs industriels et sociaux. L’échec est essentiellement politique, et la responsabilité en incombe d'abord à l’Allemagne. La décision de Berlin de bloquer le processus de fusion est symptomatique d’un désengagement plus général de l’Allemagne par rapport à la construction européenne entamée il y a plus de soixante ans.

  • 14 septembre 2012

    La véritable feuille de route de Harlem Désir

    La véritable feuille de route de Harlem Désir

    Au-delà des péripéties de la désignation du futur Premier secrétaire, il faut analyser les vrais enjeux de la passation de pouvoir au Parti socialiste. La principale tâche d’un premier secrétaire, lorsque ce parti est au pouvoir, est non seulement de soutenir la politique du gouvernement mais surtout d’en expliquer et défendre les principales inflexions. Lionel Jospin dut expliquer le tournant de la rigueur en 1983, François Hollande dut soutenir en 2000 l’inversion du calendrier électoral, décidée par Lionel Jospin, qui officialisait la reconnaissance par le Parti socialiste de la primauté de l’élection présidentielle dans la Ve République. Harlem désir va devoir, lui, défendre le tournant européen qui est au fondement des déclarations récentes du président de la République. L’accord de François Hollande avec les dispositions du pacte budgétaire, qui représentent un pas supplémentaire vers un fédéralisme européen, fixe la véritable feuille de route du futur premier secrétaire.

  • 3 septembre 2012

    Un tunnel peut en cacher un autre

    Un tunnel peut en cacher un autre

    On savait bien que le plus difficile pour François Hollande n’était pas de se faire élire mais de prendre le pays en charge à un moment extraordinairement difficile sur le plan économique. Son silence sur ces questions durant la campagne pouvait soit être de la tactique politique, soit l’absence de plan stratégique. Quatre mois après son élection, il n’a pas encore articulé sa vision d’une crise qui ne cesse de s’aggraver dans la zone euro. En mettant bout à bout les petites phrases des uns et des autres, on sent le débat et, peut-être la direction dans laquelle Hollande semble se diriger, et ce n’est pas très rassurant.

  • 28 juin 2012

    Euro : regardons plutôt vers les Etats-Unis !

    Euro : regardons plutôt vers les Etats-Unis !

    A suivre les débats sur le sauvetage de l’euro, le choix serait entre plus d’Europe et la fin de la monnaie unique. Et bien, c’est inexact. En dehors du modèle allemand, il nous faut peut-être revisiter le modèle américain.

  • 25 juin 2012

    L’initiative de croissance Hollande

    L’initiative de croissance Hollande

    L’économie ralentit partout dans la planète, l’eurozone est en récession et les crises bancaires et de la dette souveraine en Europe menacent de plonger le monde dans la dépression. C’est dans ce contexte et fort d’une légitimité récemment acquise que François Hollande a proposé son plan de sortie de crise pour la zone euro. Celui-ci comporte trois volets : une relance européenne par l’investissement, une union bancaire pour sauver éviter le « bank run » et une stratégie fédéraliste gradualiste. La relance par l’investissement vise à sortir d’une stratégie austeritaire dont on voit les ravages en Grèce et maintenant en Espagne. L’union bancaire outre qu’elle corrige une faille du Traité de Maastricht et facilite le traitement de la crise espagnole permet de mettre fin à la liaison perverse entre banques en difficulté et Etats impécunieux. L’union politique projetée est fondée sur le parallélisme entre transferts progressifs de souveraineté en matière budgétaire et mutualisation progressive de la dette. Aucune de ces propositions ne va de soi. C’est le volet croissance qui jusqu’ici a suscité l’attention la plus grande et pourtant sa portée sera beaucoup plus faible qu’un accord européen sur le relâchement de la contrainte de court terme de réduction des déficits. Qu’on en juge.

  • 21 juin 2012

    La face cachée des euro-bonds

    La face cachée des euro-bonds

    Au-delà de ses aspects économiques et financiers, la crise européenne renvoie à des enjeux politiques fondamentaux qui commencent à surgir et auxquels il faudra bien répondre.

  • 15 juin 2012

    A quoi sert le nouveau Traité de stabilité ?

    A quoi sert le nouveau Traité de stabilité ?

    Avec l’élection d’un nouveau Président de la République, les discussions promises pour compléter le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance au sein de l’Union économique et monétaire sont entamées. Mais qu’y a-t-il vraiment dans ce Traité signé le 2 mars 2012 et ratifié à ce jour par la Grèce et la Slovénie ? Il ne s’agit pas ici de porter un jugement sur le bien fondé économique des règles adoptées mais plutôt d’en préciser le cadre juridique afin de mieux comprendre leur portée.

  • 18 mai 2012

    Grèce : la catastrophe qui arrive…

    Grèce : la catastrophe qui arrive…

    Une sortie de la Grèce de la zone euro n’a aucun sens, ni économique, ni politique. Et pourtant la probabilité qu’elle se produise s’accroît. Une telle catastrophe serait le résultat d’une suite insensée d’erreurs techniques par des dirigeants dépassés et incroyablement obnubilés par leurs intérêts étroits. Mais il n’est pas trop tard pour qu’ils se montrent à la hauteur d’un événement historique.

  • 16 mai 2012

    Il faut démocratiser la zone euro – mais comment?

    Il faut démocratiser la zone euro – mais comment?

    Ces derniers mois, un débat s’est développé sur l'échec des politiques d'assainissement budgétaire menées dans la zone euro, et l’alternative que pourrait représenter une politique de croissance. Mais les problèmes de la zone euro ne viennent pas seulement des politiques décidées par ses dirigeants. Ils proviennent également des processus de décision et de la politique – ou de son absence.

  • 11 mai 2012

    Hollande et l’Allemagne

    Hollande et l’Allemagne

    L'acceptabilité sociale de l'austérité consécutive à la terrible crise financière qui frappe l'Europe ne cesse de s’éroder. D'abord parce que les gouvernements les plus réformistes se rendent bien compte que les perspectives de réduction des déficits publics à -3 % du PNB seront intenables, en France notamment. Et que sauf à engager d'ores et déjà des mesures punitives, Bruxelles sera obligé de concéder une marge de manœuvre supplémentaire à ces pays. À cela s'ajoute le fait que chaque fois qu’on la consulte, l'opinion publique européenne réagit négativement.

  • 9 décembre 2011

    France : l’étrange débat européen

    France : l’étrange débat européen

    L’Europe est devenue un thème central de la campagne électorale française. Longtemps évitée, comme tous les thèmes qui divisent les principaux camps, elle s’impose désormais comme un élément incontournable de l’affrontement entre Nicolas Sarkozy et François Hollande. Non pas que ceux-ci l’aient souhaité mais simplement parce qu’ils sont bien forcés d’accepter la réalité : la crise est européenne ; seuls, les États ne peuvent pas y faire face.

  • 3 décembre 2011

    Zone euro : l’intergouvernemental ne marche pas !

    Zone euro : l’intergouvernemental ne marche pas !

    Le traitement de la crise de la zone euro ne s’adresse pas à la zone euro dans son ensemble. Au contraire, chaque étape de résolution de la crise depuis deux ans s’est attachée à distinguer les situations : d’abord parce que chaque traitement d’éruption de crise est fait au cas par cas national, ensuite parce que le mode de gestion de la crise revient sur la méthode communautaire pour privilégier l’intergouvernemental.

  • 1 décembre 2011

    Madame Merkel, écoutez monsieur Monti !

    Madame Merkel, écoutez monsieur Monti !

    La vertu des crises aigues est de simplifier les termes du débat. Quand les banques peinent à se refinancer et contractent l’offre de crédit, quand des États notés AAA ont du mal à réussir des placements limités de dettes, quand la récession s’installe et que les investisseurs américains ou asiatiques se défont de leurs actifs en euros il n’est plus temps de tergiverser. Pour éviter un enchaînement fatal à l’euro, les Européens doivent aujourd’hui abattre leurs cartes. Pour madame Merkel, la solution réside dans la création rapide d’une union budgétaire qui deviendra un havre de stabilité. Cette annonce devrait selon elle produire un choc de confiance et faire reculer la spéculation contre les dettes souveraines européennes, même si la réalisation pratique de cette union peut prendre du temps.

  • 29 novembre 2011

    Europe : l’heure de vérité ?

    Europe : l’heure de vérité ?

    C’est entendu, l’Union européenne ne fonctionne pas et il faut la réformer. Mais si on veut prendre au sérieux cette proposition, on ne peut plus se contenter de formules ambigües qui permettent de ne pas choisir, comme « gouvernement économique » ou « fédération d’États nations »… Il ne s’agit plus de trouver des mots mais bien de se poser la seule question qui vaille : quelle souveraineté est-on prêt à abandonner à l’Europe ? Avec en corolaire, la question de savoir quel mécanisme de contrôle démocratique permettra de justifier ces transferts de souveraineté.