• 17 mars 2008

    Pourquoi la géographie compte toujours

    Pourquoi la géographie compte toujours

    On pense parfois que la dématérialisation des économies permet de dépasser les barrières érigées par la distance géographique jusqu’à rendre insignifiant son impact sur l’économie. Mais cette hypothèse de sens commun n’est pas prouvée.

  • 7 novembre 2007

    Le défi asiatique du développement durable

    Le défi asiatique du développement durable

    La phase actuelle de réchauffement climatique coïncide avec l’émergence économique et industrielle de vastes régions en développement. Il en découle une querelle autour de plusieurs malthusianismes. De la taille des populations en émergence naît une inquiétude dans les économies développées, et avec elle une vision antagonique de l’accès aux ressources. Légitimée par le maintien pour tous d’un environnement global, elle recouvre parfois une conception asymétrique des efforts de chaque nation. Ce sont les émergents qui perturbent le monde. A cette approche répond assez directement la position inverse : la défense d’un ambigu « droit au développement », souvent promue par les plus riches des pays concernés. Le risque majeur, dans un système de négociations articulées sur les relations internationales, est l’oubli de la nécessaire réflexion sur la réinvention du développement.

  • 26 octobre 2007

    Le pétrole à 100 dollars? Plus dure sera la chute

    Le pétrole à 100 dollars? Plus dure sera la chute

    Dépassant les attentes, le cours du pétrole brut (Brent) a augmenté de 9% au troisième trimestre et continué à monter depuis, comme s'il n'y avait pas de limites dans ce marché. En fait, il y a des limites : la demande est sensible aux variations de prix, et une correction est maintenant due. La principale raison qui a convaincu les traders d’augmenter leurs positions longues est un mouvement contre-saisonnier dans les stocks. Alors que la plupart des experts escomptaient une augmentation saisonnière des stocks au troisième trimestre, avant la baisse traditionnelle due à la consommation de chauffage en hiver dans l'hémisphère nord, c’est exactement le contraire qui s’est produit. Selon le rapport d’octobre de l'Agence internationale de l’énergie, le total des stocks a diminué de 0,5 million de barils par jour (mb/j) au troisième trimestre, alors qu’on attendait une hausse de même ampleur. Toutes choses égales par ailleurs, c’est l’équivalent d’une baisse de la production de l’ordre d’un million de barils par jour.  C’est ce qui a fait grimper les prix à 80 dollars, puis aux alentours de 90 dollars, l’approvisionnement de l'OPEP n'ayant pas été suffisant pour reconstituer les stocks.

  • 21 septembre 2007

    NIMBY frappe la France…

    NIMBY frappe la France…

    Cet été, alors que se préparait le Grenelle de l’environnement, le débat sur le développement de l’énergie éolienne s’est enflammé. Dans le cadre des engagements internationaux pour la réduction des émissions et des objectifs européens en matière d’énergies renouvelables, le plan de Programmation pluriannuelle des investissements électriques prévoit l’installation de 12,5 GWe de puissance éolienne en 2010, soit environ 6 000 éoliennes de taille moyenne. C’est une révolution à prévoir dans les paysages, et même si les objectifs ne seront pas tenus à temps, elle est en cours et soulève déjà une opposition forte. Le syndrome NIMBY (Not In My BackYard – pas dans mon jardin) frappe donc en France pour l’énergie éolienne, alors qu’il a – cas unique en Europe – finalement épargné le nucléaire.

  • 5 septembre 2007

    GDF-Suez : Un problème chasse l’autre

    GDF-Suez : Un problème chasse l’autre

    S’il fallait une preuve nouvelle de l’exception industrielle française, on la trouverait dans le dénouement provisoire de l’affaire GDF-Suez. La négociation a été menée personnellement par le Président de la république qui tel un PDG lançant une OPA amicale a traité avec le PDG de la proie, M. Mestrallet, et négocié directement avec les actionnaires de contrôle de Suez.

  • 26 juin 2007

    Changement climatique : des permis plutôt que des taxes

    A côté de l'industrie (29 % du total des émissions de gaz à effet de serre en France), soumise au système européen d'échange de quotas d’émissions de CO2 depuis 2005, les autres sources majeures d'émissions sont les transports (21 %, dont 94 % par la route) et le bâtiment résidentiel et tertiaire (20 %). Pour lutter contre le changement climatique dans ces deux secteurs on a avancé l'idée d'une taxe carbone pour inciter à la réduction de la consommation de combustible fossile de préférence au marché de permis d'émission. Et si la deuxième solution était préférable ?

  • 21 mars 2007

    Energie : vers l'Europe des projets ?

    Energie : vers l'Europe des projets ?

    20% d'énergies renouvelables dans l'approvisionnement énergétique de l'Union, avec une amélioration de 20% de l'efficacité énergétique, afin de ramener les émissions de gaz à effet de serre 20% en dessous de leur niveau de 1990 en 2020, tels sont les termes de l'accord concluant le Conseil européen du 9 mars. Et si cet accord était le premier pas vers l'Europe des projets ?

  • 12 janvier 2007

    Face à la Russie, l'Europe a besoin d'une politique énergique

    Face à la Russie, l'Europe a besoin d'une politique énergique

    Depuis 1994, l’UE demande avec insistance à la Russie qu’elle ratifie la Charte de l’énergie et le Protocole sur le transit. Mais les dirigeants européens ne semblent pas avoir réalisé que le Kremlin n’en pas la moindre intention. Il y a un an, l’Union Européenne s’est trouvée prise au dépourvu quand la Russie a coupé ses livraisons de gaz via l’Ukraine. Aujourd’hui la Russie coupe ses livraisons de pétrole via la Belarus, et l’Europe est à nouveau piégée. La Russie a montré comment elle compte opérer. Si elle ne développe pas une politique appropriée, l’Europe devra payer son indécision d’un coût toujours plus élevé.

  • 18 décembre 2006

    Biocarburants : faut-il défiscaliser davantage ?

    Les biocarburants font l'objet de toute l'attention des pouvoirs publics, et les candidats présidentiels rivalisent de promesses pour encourager leur production. Ces carburants sont le biodiesel, fabriqué à partir d'oléagineux et principalement utilisé en mélange avec le gazole, et le bioéthanol, produit à partir de plantes à sucre ou de l'amidon de céréales, mélangé à l'essence. Ces cultures bénéficient d'aides agricoles. De plus, en France, les biocarburants sont exonérés d'une partie des taxes pétrolières et les distributeurs sont fortement incités par un système de taxe à en incorporer un taux minimum dans les carburants fossiles. La France s'est en effet fixé un objectif d'incorporation de 7% pour 2010, allant au-delà d'une Directive européenne qui prône un taux de 5,75%.

  • 4 octobre 2006

    Les biocarburants : pétrole des pauvres ?

    Les pays en développement, parce qu'ils sont pays agricoles, pourraient-ils tirer parti du développement de la production mondiale et du commerce de biocarburants (éthanol issu de la canne à sucre ou du maïs, biodiesel issu d'huile de colza ou de soja) ? On peut en douter.

  • 12 septembre 2006

    Suez-GDF : politique politicienne contre politique publique

    Il faut écouter les voix qui s'expriment au Parlement, et notamment celle d'élus de l'UMP réputés proches de Nicolas Sarkozy. Ils ont joué un rôle décisif dans la loi débattue ces jours-ci. Ils sont les acteurs d'une formidable régression politique dont il faut craindre dans l’avenir des retombées délétères sur l'intégration européenne, la politique économique et la réforme de l'Etat. Alors qu'au nom des exigences d’investissement nées du nouveau contexte énergétique il était possible de lever la règle des 70% de propriété publique qui limite les mouvements stratégiques de GDF, le gouvernement a choisi une voie autrement plus risquée. Il a élaboré un projet de loi qui mêle transposition de la dernière directive européenne de libéralisation du marché de l'énergie, privatisation de GDF, fusion avec Suez, régulation des prix de l’énergie, missions de service public, et il a enrobé le tout de considérations fumeuses sur le « patriotisme économique ».

  • 23 juin 2006

    Italie : la question énergétique

    Italie : la question énergétique

    La fusion Suez-Gaz de France a été envisagée au nom du patriotisme économique pour contrer les ambitions de l'italien Enel. Mais celui-ci est-il un champion du libéralisme ? Un rapide tour d'horizon des marchés de l’énergie dans la péninsule révèle au contraire la persistance de pratiques monopolistiques et de rentes de position aussi bien dans le secteur de l'électricité que dans celui du gaz. Le prix de l'électricité est en effet l’un des plus élevés d'Europe, et en ce qui concerne le gaz nous avons traversé un hiver à risque, grâce au monopole national qui bloque le développement des infrastructures. L'Italie ne peut se permettre une telle situation ; mais le récent projet de loi du ministre Bersani ne dessine que de vagues orientations aux allures de chèque en blanc, faute de préciser ses ambitions. Qu'est-ce qui servirait le mieux le pays ?

  • 20 juin 2006

    Russie : la folie des renationalisations

    Il se passe quelque chose d'étrange dans l'économie russe. Des entreprises publiques sous-performantes se sont lancées dans une série d'acquisitions d'entreprises privées en bonne santé. Selon la Banque européenne pour la Reconstruction et le Développement, la part de PIB créée par le secteur privé est tombée de 70 à 65 % l'an dernier. Ni le retour de l'idéologie socialiste, ni de pures considérations stratégiques, et encore moins un souci de performance économique n’expliquent ces opérations qui touchent à des secteurs aussi divers que la banque, le pétrole, ou l'automobile.

  • 6 juin 2006

    Le populisme contre le développement

    La décision bolivienne de nationaliser les industries pétrolières et gazières va entraîner de lourdes pertes pour le Brésil. Elle montre aussi que le populisme et les ruptures de contrat restent en Amérique latine une manière facile de botter en touche pour justifier le refus des réformes. Les pays de la région ont une tendance chronique à utiliser leurs ressources naturelles pour atteindre des objectifs politiques.

  • 15 mai 2006

    Sécurité énergétique : l'enjeu latino-américain

    Nous assistons aujourd’hui à une évolution dans l’équilibre des pouvoirs entre pays producteurs et pays consommateurs, mais aussi entre gouvernements et compagnies pétrolières. L'entrée de grands acteurs émergents dans les marchés mondiaux de pétrole intensifie d’autant plus la compétition que certains d’entre eux tentent de mettre leurs réserves sous clé. Les prises de contrôle par les Etats vont croissant, et les conditions d'accès aux ressources se resserrent. Les compagnies et les institutions internationales n’ont pas donné de réponse satisfaisante à cette situation, et certains acteurs ont fait preuve de maladresse, voire d’arrogance. Il serait plus sage et plus constructif d’explorer de nouveaux modes de partenariat permettant d’accompagner l’évolution d’un type de relation aujourd’hui en fin de cycle.

  • 3 avril 2006

    L'Europe a besoin d'un accès libre aux pipelines russes

    La Russie a choisi de faire de la sécurité énergétique le thème dominant du sommet du G-8 qui aura lieu mi-juin à Saint-Pétersbourg. C'est un bon choix. La demande mondiale de pétrole s'élève désormais à presque 85 millions de barils par jour. Les pessimistes soutiennent que la production pétrolière mondiale est à son pic, alors que les optimistes suggèrent qu'en 2020 elle peut atteindre 105 millions de barils ; mais cela ne fait pas grande différence.

  • 28 février 2006

    Suez-GDF : une guerre civile européenne ?

    Nous sommes en août 14, vient de déclarer M. Tremonti : l’affaire Enel-Suez serait le prodrome des guerres civiles européennes. Cette phrase terrible est elle-même la réponse à une image marquante, celle d’un Premier ministre français flanqué de deux PDG muets pour annoncer la fusion de deux entreprises énergétiques cotées, en réponse à l’OPA subliminale d’Enel. Commedia dell’arte contre cocorico du coq gaulois, faut-il que l’Europe soit à ce point en crise pour permettre un tel spectacle !

  • 7 janvier 2006

    La guerre du gaz : une monumentale erreur russe

    A Moscou, le 4 janvier au matin, les autorités ukrainiennes et Gazprom sont parvenus à un accord sur les fournitures de gaz en Ukraine. Ce fut à bien des égards un excellent accord, mais surtout pour l'Ukraine.