• 23 novembre 2007

    Sarkozy : une démocratie parlementaire à direction présidentielle ?

    Sarkozy : une démocratie parlementaire à direction présidentielle ?

    Le problème central que pose le fonctionnement actuel de nos institutions est le suivant. Si l’on veut éviter la dérive présidentialiste, comment faut-il rééquilibrer les pouvoirs et clarifier les relations entre le président et son Premier ministre dans un régime où, selon la volonté de son fondateur « l’autorité indivisible de l’Etat est confiée tout entière au Président par le peuple qui l’a élu » et où, depuis l’instauration du quinquennat en 2000 et l’inversion du calendrier électoral en 2001, puis la victoire présidentielle et législative de Nicolas Sarkozy, et enfin sa pratique du pouvoir, la présidentialisation du régime s’est fortement accrue ? Comment prendre acte plus clairement de la primauté du président tout en renforçant les pouvoirs du Parlement et en encadrant ceux du président ?

  • 22 novembre 2007

    Les statistiques ethniques sont-elles contraires à la Constitution ?

    Les statistiques ethniques sont-elles contraires à la Constitution ?

    Le Conseil Constitutionnel vient de juger les statistiques dites « ethniques » non conformes à l’article 1 de la Constitution qui « assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion ». Prenons ce jugement au sérieux et réfléchissons à l’extension de son application à d’autres variables statistiques : celles portant sur le sexe des personnes.

  • 21 novembre 2007

    Les étudiants sont-ils devenus fous?

    Les étudiants sont-ils devenus fous?

    Le mouvement étudiant actuel a de quoi interloquer. L’université française est dans un état déplorable, nul ne l’ignore. Dans le classement de Shanghai, la première université française (Paris VI) est 39e, et dans les 100 premières universités mondiales, il n’y a, d’après ce classement, que quatre universités françaises (en comptant l’ENS Ulm). Tout classement peut, bien sûr, être contesté, mais ce résultat indique néanmoins que sur la scène mondiale l’enseignement supérieur à la française a peu de visibilité et peu de reconnaissance.

  • 19 novembre 2007

    « Je dois être le maître dans tout et surtout dans ce qui concerne les affaires de la Banque »

    « Je dois être le maître dans tout et surtout dans ce qui concerne les affaires de la Banque »

    « Je dois être le maître dans tout ce dont je me mêle et surtout dans ce qui concerne les affaires de la Banque, qui est bien plus à l'empereur qu'à ses actionnaires puisqu'elle bat monnaie », disait Napoléon. Aujourd'hui Nicolas Sarkozy n'est pas loin de penser la même chose. Sans la citer, le président a de nouveau épinglé la Banque centrale européenne, sur trois thèmes : il faut pouvoir débattre de tout, y compris de la politique monétaire ; l'Europe ne doit pas être la seule grande puissance économique à ne pas pratiquer une politique de change conforme à ses intérêts ; l'indépendance ne doit pas se confondre avec une "totale irresponsabilité". Quelle peut être la portée de ces déclarations ?

  • 16 novembre 2007

    Réformer, mais avec qui ?

    Réformer, mais avec qui ?

    Derrière les mobilisations actuelles au sein de la SNCF, de la RATP ou d'EDF, se pose la question du rapport des syndicats aux évolutions de la société et aux réformes conjoncturelles ou de structure que celles-ci appellent. Le problème interpelle les grandes confédérations. Mais il interpelle aussi le pouvoir politique. Réformer, oui, mais avec qui ?

  • 15 novembre 2007

    Le bon usage de l'aide au commerce

    Le bon usage de l'aide au commerce

    « L'aide au commerce » n'est pas la solution miracle pour le développement et la mondialisation. Economistes et décideurs doivent regarder de plus près la conception spécifique de chaque mesure, évaluer son impact potentiel sur les termes de l’échange et considérer le couple spécifique donateur/bénéficiaire.

  • 12 novembre 2007

    Le libéralisme est-il de gauche?

    Le libéralisme est-il de gauche?

    L'Europe continentale est engagée dans un débat passionné sur la poursuite de réformes favorables à l’économie de marché et à un plus grand libéralisme économique. Chacun sait ce que cela signifie :  compétition, flexibilité du marché du travail, libéralisation des services, baisse des impôts, privatisations. Le débat traditionnel est le suivant : ces réformes sont des réformes de droite, elles peuvent aboutir à plus d’efficacité – et peut-être même à plus de croissance économique – mais elles ont aussi tendance à augmenter les inégalités et à se faire au détriment des plus pauvres. Donc, et ici se fait jour l’argument classique des Européens «socialement compatissants», on ne peut avancer que très prudemment dans cette direction : les gouvernements doivent procéder soigneusement et se tenir prêts à faire marche arrière à n'importe quel point. Or, une bonne partie de ce raisonnement est fondamentalement fausse.

  • 9 novembre 2007

    1,70 dollars pour un euro ?

    1,70 dollars pour un euro ?

    La baisse régulière du dollar ces dernières années tourne aujourd’hui à la chute libre. Le catalyseur immédiat de cette accélération est l’impression croissante que la crise du crédit a mis la Réserve fédérale américaine le dos au mur et que, dans un contexte politique tendu, elle choisira plutôt de prendre des risques avec le dollar qu’avec l'activité économique. Bien sûr, une partie de cette dynamique est due à l'incertitude et à une grande défiance mutuelle au sein du secteur financier ; le temps devrait réduire cette incertitude, mais entretemps les investisseurs opportunistes – plus communément appelés spéculateurs –  passent leur temps à attendre une politique qui inverserait la tendance et ils croient aujourd’hui voir venir le temps de ce changement.

  • 8 novembre 2007

    Lisbonne : à quoi sert le Traité ?

    Lisbonne : à quoi sert le Traité ?

    Le Traité réformateur a donc été finalisé par la Conférence intergouvernementale. Il reste aux chefs d’Etat et de gouvernement à le signer à Bruxelles le 13 et 14 décembre prochain. Ce traité n’a rien de particulièrement excitant. Pour autant, il mérite d’être ratifié car il va permettre à l’Union à 27 de continuer sa progression, en espérant qu’elle retrouvera d’ici quelques années le souffle permettant de passer à une réforme plus ambitieuse.

  • 7 novembre 2007

    Le défi asiatique du développement durable

    Le défi asiatique du développement durable

    La phase actuelle de réchauffement climatique coïncide avec l’émergence économique et industrielle de vastes régions en développement. Il en découle une querelle autour de plusieurs malthusianismes. De la taille des populations en émergence naît une inquiétude dans les économies développées, et avec elle une vision antagonique de l’accès aux ressources. Légitimée par le maintien pour tous d’un environnement global, elle recouvre parfois une conception asymétrique des efforts de chaque nation. Ce sont les émergents qui perturbent le monde. A cette approche répond assez directement la position inverse : la défense d’un ambigu « droit au développement », souvent promue par les plus riches des pays concernés. Le risque majeur, dans un système de négociations articulées sur les relations internationales, est l’oubli de la nécessaire réflexion sur la réinvention du développement.

  • 5 novembre 2007

    Les superstars européennes

    Les superstars européennes

    L’essentiel du débat public sur les questions de mondialisation – incluant la question de l’agenda de Lisbonne – raisonne en termes de secteurs perdants ou gagnants. En réalité, c’est au sein des secteurs qu’il faut chercher gagnants et perdants. Il faut s’intéresser aux entreprises, plutôt qu’aux secteurs, comme vient de le montrer un groupe de chercheurs européens travaillant conjointement sur des bases de données nationales d’entreprises dans leurs pays respectifs, dont la France.

  • 29 octobre 2007

    L’affaire de la monnaie chinoise

    L’affaire de la monnaie chinoise

    La controverse monétaire entre la Chine et le G7 s’amplifie. Le 8 octobre, les ministres des Finances de la zone euro se sont rapprochés de la position américaine et ont annoncé l’envoi d’une mission à Beijing en vue de faire pression pour une réévaluation du renminbi. Le 19 octobre, le Groupe des Sept, montrant du doigt la Chine, a souligné qu'elle devait « permettre une appréciation accélérée de son taux de change réel ». Parallèlement, pas moins de trois propositions de loi sont en discussion au Congrès américain. Si elles sont adoptées, ces lois donneront instruction à l’administration américaine d’être plus agressive, d’enrôler le Fonds monétaire international dans son offensive, et d’entamer une action contre la Chine à l’Organisation mondiale du commerce.

  • 25 octobre 2007

    Commerce : que faire avec l’Afrique ?

    Commerce : que faire avec l’Afrique ?

    En vertu des accords de Cotonou signés en 2000 et ayant permis à l’Union européenne et aux pays Afrique-Caraïbe-Pacifique (ACP) d’obtenir une clause d’exemption temporaire des règles de l’OMC en 2001, l’Union et les ACP sont tenus de conclure un accord de libre-échange d’ici le 31 décembre. Jusqu’à la fin de l’année, le régime douanier préférentiel accordé par l’UE aux ACP peut donc rester discriminatoire, contrairement aux règles multilatérales. Un pays aussi pauvre ou plus pauvre qu’un ACP n’a pas droit aux mêmes conditions d’accès au marché européen simplement parce qu’il n’est pas un ACP. Cela laisse quand même beaucoup de pauvres en dehors du dispositif de Cotonou (succédant aux accords de Lomé) censé promouvoir le développement. Et ceci même si deux dispositifs parallèles existent, le Système de préférences généralisé (SGP) et l’accord Tout sauf les armes (TSA) ouvert aux seuls Pays les moins avancés (PMAs).

  • 17 octobre 2007

    Pourquoi il faut renationaliser le Pacte de stabilité

    Pourquoi il faut renationaliser le Pacte de stabilité

    Le Conseil européen, qui se réunit le 18 octobre à Lisbonne pour finaliser le projet de Traité simplifié, ferait bien de se pencher avec un peu plus d’imagination sur la manière dont la zone euro est gouvernée. Lundi nous abordions la question de la place de la  BCE dans cette gouvernance. Aujourd’hui, nous abordons un second volet dans lequel nous proposons ni plus ni moins que la renationalisation du Pacte de stabilité et de croissance.

  • 16 octobre 2007

    Le spectre improbable de 1995

    Le spectre improbable de 1995

    En 1995, le gouvernement Juppé s’inclinait devant la vigueur du mouvement de protestation sociale et renonçait à une partie de ses réformes, notamment celle des retraites du secteur public. Aujourd’hui, le vaste agenda de réforme sarkozien comprend également une réforme des régimes de retraite de certains employés du secteur public, et les syndicats ont appelé à une journée de grève « massive » le 18 octobre dans le transport public et les entreprises du secteur public. Va-t-on revivre 1995 ? En réalité, l’agenda des réformes n’est que partiellement comparable, certaines des mesures les plus contentieuses de l’époque ayant été écartées. Alors que 1995 concernait surtout le secteur public, l’agenda 2007 s’attaque à un champ plus vaste de personnes, et répartit les coûts et bénéfices. Les conditions économiques sont différentes, le contexte politique et l’opinion publique ont évolué… La mise en scène 2007 pourrait bien éviter un hoquet de l’histoire.

  • 15 octobre 2007

    Comment mieux gouverner la zone euro ?

    Comment mieux gouverner la zone euro ?

    Le Conseil européen se réunit le 18 octobre à Lisbonne pour finaliser le projet de Traité simplifié. Mais une des questions qui se posent concerne la manière dont la zone euro doit être gouvernée, une zone prise entre les impératifs d’indépendance de la BCE et les impératifs politiques de l’Eurogroupe. C’est un sujet sur lequel la France s’est souvent distinguée mais sans jamais convaincre ses partenaires. Les idées, pourtant, ne manquent pas. En voici quelques-unes concernant la question de l’indépendance de la BCE. Un deuxième article présentera mercredi d’autres idées concernant le Pacte de stabilité et de croissance.

  • 12 octobre 2007

    Mondialisation: la French Touch

    Mondialisation: la French Touch

    Le 28 septembre, Dominique Strauss-Kahn est devenu le nouveau directeur général du Fonds monétaire international. Il suit ainsi les traces de ses compatriotes Pierre-Paul Schweitzer (1963-1973), Jacques de Larosière (1979-1987) et Michel Camdessus (1987-2000). Ce sont en effet des Français qui ont régné sur le Fonds pour plus de la moitié de son existence. Mais cette touche française sur les organisations économiques internationales les plus puissantes ne s’arrête pas à la 19e rue de Washington – pour ne citer que Pascal Lamy, directeur général de l’Organisation mondiale du commerce depuis 2005, et Jean-Claude Trichet, à la tête de la Banque centrale européenne depuis 2003.

  • 11 octobre 2007

    Un parlementaire sur deux de trop en France ?

    Un parlementaire sur deux de trop en France ?

    Dans le monde contemporain, le recours à la démocratie directe est relativement rare. La plupart des décisions publiques sont prises par un nombre restreint d’individus : les représentants. La question de leur nombre est cruciale. Peut-on concevoir des institutions avec un nombre optimal de parlementaires ?

  • 10 octobre 2007

    Retour sur une crise financière loin d'être finie

    Retour sur une crise financière loin d'être finie

    Depuis le mois d'août, les économistes essaient de comprendre pourquoi la diversification du risque par la titrisation, que l'on considérait comme un facteur positif pour la croissance mondiale, s'est avérée être à l'origine de la crise récente. On a d'abord pensé à une crise de liquidités : quelques banques éprouvaient des difficultés injustifiées pour obtenir des fonds dans le marché interbancaire, et les banques centrales ont réagi en fournissant des liquidités par des opérations de marché ouvertes. De nombreux banquiers centraux et universitaires ont commencé à sourire : " je vous l'avais bien dit, il y avait un tel excès de liquidité, cela devait arriver " ; et d'adopter une position ferme à l'égard de l'aléa moral. Mais un mois plus tard, et après l'injection de milliards de dollars supplémentaires, la situation des marchés monétaires et du crédit ne s'était pas améliorée. Pour remédier à la crise du crédit, les banques centrales ont ajouté de nouvelles liquidités à une situation où elles étaient déjà trop abondantes ; sans plus de résultat. Peut-être bien, après tout, que ce n'étaient pas les liquidités.

  • 7 octobre 2007

    Le monde qui bouge…

    Le monde qui bouge…

    L'ONG suédoise Gapminder met à disposition une superbe interface de visualisation de données macro-économiques sur la mondialisation.