• 25 novembre 2008

    Même vaincue, Royal a (peut-être) gagné

    On entend beaucoup dire en ce moment, alors que les socialistes se déchirent, que Ségolène Royal serait atypique au Parti socialiste, qu’elle n’en maîtriserait pas les codes ou qu’elle aspirerait à une rénovation en profondeur des mœurs partisanes parce que celles-ci ne seraient pas les siennes. Comment alors ne pas s’étonner de ce que cette personnalité si peu « socialiste », qui veut secouer si fort le « vieux parti », ait pu rassembler derrière son seul nom la moitié des votes des militants lors du scrutin de désignation du Premier secrétaire le 21 novembre ? Alors même qu’elle a contre elle tout ce que le parti compte de célébrités établies – de sa gauche (Fabius, Hamon, Emmanuelli, Montebourg…) à sa droite (Rocard, partisans de Strauss-Kahn…) en passant par son centre (mou) de gravité depuis dix ans (Hollande, Jospin, Delanoë, Aubry…). Bref, comment celle que ses camarades désignent souvent comme une « usurpatrice » a-t-elle réussi un tel coup ?

  • 22 novembre 2008

    Qui a gagné le congrès de Reims ?

    Qui a gagné le congrès de Reims ?

    La réponse paraît simple : c’est Martine Aubry. La direction du parti socialiste l’a déclarée élue et le Conseil national qui se réunira la semaine prochaine refusera probablement la demande de sa concurrente de rejouer le second tour de scrutin. Il y a donc toutes les chances que cette instance confirme la victoire de la maire de Lille. Celle-ci l’a donc finalement emporté. Le Parti socialiste a une nouvelle secrétaire générale.

  • 20 novembre 2008

    Fonds souverains : pourquoi Sarkozy se trompe

    Fonds souverains : pourquoi Sarkozy se trompe

    Intervenant le 21 octobre devant le Parlement européen, Nicolas Sarkozy a proposé que les pays européens créent leurs propres fonds afin de protéger les entreprises nationales des « prédateurs » étrangers. L'enjeu de cette proposition est plus politique qu'économique. Non seulement elle pose un problème de faisabilité, mais une bonne partie de la paranoïa européenne sur les fonds souverains étrangers est fondée sur des hypothèses erronées.

  • 18 novembre 2008

    Le pari perdu de Delanoë

    Le pari perdu de Delanoë

    Du Congrès de Reims on ne sait qui est le vainqueur. En revanche on connaît d’ores et déjà le grand perdant : Bertrand Delanoë. Etonnant perdant tant il avait réussi, ces dernières années, à élaborer un cocktail aussi rare que précieux en politique en faisant rimer fidélité et audace. Il était ainsi apparu comme un homme neuf sur la scène socialiste et dans les sondages d’opinion tout en étant considéré par son parti comme un véritable militant de longue date. Or dans ce congrès, pour son malheur, il a été fidèle à tout sauf à son audace. En perdant la bataille de Reims, il a montré ses faiblesses à ses adversaires et aux Français.

  • 17 novembre 2008

    Le G7 est mort. Vive le G20 ?

    Le G7 est mort. Vive le G20 ?

    Comme prévu, le sommet du G20 aura accouché de vœux pieux et d’une longue déclaration qui promet des lendemains qui chantent. Rien de ce qui figure dans la déclaration finale n’est nouveau. Un sommet inutile, donc ? Oui, sauf que sa tenue est intéressante en soi si elle signale la mort du G7. Or rien n’est moins sûr.

  • 14 novembre 2008

    Régulation financière : et si on regardait du côté de l’OMC

    Régulation financière : et si on regardait du côté de l’OMC

    Bretton Woods ou pas, l’enjeu de la réunion du G20 qui s’ouvre le 15 novembre est bien celui du multilatéralisme financier. Normes comptables, agences de notation, paradis fiscaux et réglementaires, coordination des superviseurs, marchés dérivés, hedge funds, codes de conduite, les sujets ne manquent pas. L’idée est de s’entendre sur quelques principes qui, espère-t-on, éloigneront le spectre d’une nouvelle crise financière à grande échelle. En admettant que les vingt grandes nations (ou tout autre nombre compris entre sept et vingt) s’entendent sur un « plus petit commun dénominateur » de la régulation, qui sera chargé de superviser les superviseurs nationaux ? Cette question n’est pas posée clairement aujourd’hui parce que la définition de règles communes paraît déjà un objectif extrêmement ambitieux. Il n’existe pas aujourd’hui d’institution pouvant jouer un rôle d’arbitre de la finance internationale, mais un tel arbitre existe bel et bien dans le domaine commercial.

  • 12 novembre 2008

    Un Obama français est-il possible ?

    Un Obama français est-il possible ?

    La victoire de Barack Obama a soulevé la question, récurrente, de la représentation des minorités dites « visibles » parmi les élus et responsables politiques français. D’aucuns ont voulu y voir un encouragement. D’autres ont souligné le chemin qui restait à parcourir dans une société dont on a souvent entendu dire ces derniers mois qu’elle ne serait pas « prête » à élire l’un des membres de ces minorités à la tête de l’Etat. Outre les qualités personnelles indispensables à l’affaire et les circonstances nécessaires à une telle élection (contexte, adversaire, besoin de changement) qui ont joué un rôle-clef dans le cas américain, on insistera sur l’arrière-plan politique : comment les partis accueillent-ils et promeuvent-ils les personnalités issues de ces « minorités visibles » ?

  • 10 novembre 2008

    Madame Royal tirez la première !

    Madame Royal tirez la première !

    Ségolène Royal, au lendemain du vote des adhérents socialistes et à la veille du congrès de Reims, a entre ses mains, pour une large part, l'avenir du socialisme français. Des décisions qu'elle prendra dans les prochains jours dépendra le cours futur de la gauche française. En effet, François Hollande, après une courte période de flottement, a reconnu que c'était à elle à proposer le nom du futur leader du Parti socialiste. Ce qui implique la prise de deux décisions différentes. La première concerne Ségolène Royal elle-même : veut-elle ou non prendre dès maintenant la direction du Parti socialiste ? La seconde concerne la future ligne politique du PS.

  • 4 novembre 2008

    L'Amérique décline-t-elle ?

    L'Amérique décline-t-elle ?

    La crise financière que traverse le monde incite très naturellement à s’interroger sur l’avenir de la puissance américaine puisque c’est au fond son modèle financier qui est durement attaqué et donc remis en cause. L'heure du déclin américain a-t-elle sonné ?

  • 1 novembre 2008

    Un nouveau Bretton Woods, vraiment ?

    Un nouveau Bretton Woods, vraiment ?

    La rencontre des chefs d'Etat qui va se tenir à Washington suggère que le besoin d’une coopération internationale dans la régulation des institutions et des marchés financiers est enfin reconnu. Je crains cependant que le sommet de Washington ne fasse naître des espérances déraisonnables et n’adopte une mauvaise stratégie.

  • 27 octobre 2008

    Pendant la crise financière Sarkozy fait (toujours) de la politique...

    Pendant la crise financière Sarkozy fait (toujours) de la politique...

    C’est une affaire entendue : cette crise met un terme à 25 ans de domination absolue du marché sur la politique, de la déréglementation sur la régulation, de la cupidité des financiers sur l’esprit du capitalisme entrepreneurial. Pour une opinion publique en prise avec le chômage, l’érosion du pouvoir d’achat et la peur de l’avenir, le spectacle de dirigeants faillis grassement rémunérés ne peut que nourrir un anti-capitalisme atavique que Nicolas Sarkozy a réussi à capter parfaitement, quitte à asphyxier un petit peu plus le PS. C’est une affaire entendue, sauf que dans le monde réel, les faits observés correspondent rarement aux idées reçues.

  • 23 octobre 2008

    La France, l’Europe et la PAC

    La France, l’Europe et la PAC

    La France a profité de sa présidence de l’Union Européenne pour relancer le débat sur une réforme à long terme de la Politique agricole commune : quels devraient être les objectifs après 2013, et quels seraient les instruments politiques adéquats ? Cette initiative est louable. Les déclarations du gouvernement français orientent cependant le débat dans le mauvais sens.

  • 21 octobre 2008

    Ces banques qui n’assurent plus

    Ces banques qui n’assurent plus

    Pourquoi si vite, si fort, si simultané ? Pourquoi cette propagation aux banques européennes ? Cette question intrigue tout un chacun à propos de la très sévère crise de confiance qui touche les banques occidentales. Si toutes ne meurent pas, toutes semblent atteintes, malades en effet, de s’être lancées dans un métier, l’assurance, qui présente des écueils spécifiques. Faute d’être parvenus à les maîtriser, les instruments d’intermédiation financière ont provoqué une panne des échanges sur le marché interbancaire, typique d’une défaillance de marché provoquée par une asymétrie d’information généralisée entre tous les acteurs du système. (Photo Aaron Krach)

  • 17 octobre 2008

    Crise financière : quel remède, docteur ?

    Crise financière : quel remède, docteur ?

    Chaque jour, dans l’urgence, banques centrales et gouvernements luttent contre l’incendie : une impressionnante crise de confiance s'est déclarée au sein du système financier le plus sophistiqué jamais atteint. Avant même que fumée et poussière ne retombent, il faut essayer de discerner les questions sur lesquelles les pouvoirs publics doivent aiguiller les acteurs de ce drame afin de limiter les dommages et de faciliter la reconstruction.

  • 14 octobre 2008

    Européens, encore un effort !

    Européens, encore un effort !

    Deux problèmes demandent aujourd’hui à être traités en priorité : l’érosion des bases de capital des banques, et le fonctionnement du marché interbancaire. Si les banques centrales ont agi d’une façon concertée, en revanche les Etats ont donné le spectacle de leurs dissensions. Celles-ci ont-elles vraiment disparu ?

  • 11 octobre 2008

    Crise financière : qui va payer ?

    Crise financière : qui va payer ?

    Au plus fort de la tourmente financière, les gouvernements européens multiplient les annonces à plusieurs dizaines de milliards d'euros, voire plusieurs centaines de milliards dans le cas des garanties publiques des dépôts. Le Pacte de stabilité est mis en veilleuse et les règles européennes relatives aux aides publiques aux entreprises sont interprétées avec bienveillance par la Commission européenne. Aux Etats-Unis, le plan Paulson finalement adopté conduit à transférer à l'Etat fédéral un risque de 700 milliards de dollars, auxquels s'ajoutent 150 milliards de baisses d'impôts. Mais d'où vient donc soudainement tout cet argent public, et qui paiera la note finale ?

  • 10 octobre 2008

    Un G16 plutôt qu’un simple G8

    Un G16 plutôt qu’un simple G8

    Les années 1980 ont connu le tournant de la deuxième grande mondialisation économique de l’histoire. Il ne faudrait pas qu’elle se termine comme celle du dix-neuvième siècle. Crises économiques et guerres vont souvent de pair. Le premier choc énergétique de 1973, le tournant des réformes économiques en Chine à la fin des années 1970 puis celles de l’Inde et enfin la chute du mur de Berlin en 1989, ont progressivement conduit à un bouleversement économique de la planète. L’idée de réunir un G7 ou G8 sous le format actuel est clairement inadaptée lorsqu’on voit les nuages s’amonceler sur les pays émergents, Chine et Inde comprises.

  • 9 octobre 2008

    Garantir les dépôts : oui, mais à quelles conditions ?

    Garantir les dépôts : oui, mais à quelles conditions ?

    Dix ans après la crise asiatique de 1997-08, ce que l’on pourrait nommer la crise bancaire occidentale de 2007-2008 se développe d’une façon qui était prévisible. Les banques sont sous pression et reconnaissent des pertes, les plus faibles ou les plus petites ferment, on recapitalise celles qui sont trop grosses pour faire faillite, et les actifs non performants sont retirés du système. C'est toujours la même histoire, avec quelques variantes mineures. En 1997-98, on a procédé pays par pays, dans toute l’Asie, et une abondante littérature a été consacrée à cette crise. Pourtant, une de ses leçons essentielles a été oubliée : avant d’envisager la fermeture d’institutions importantes, il faut garantir les dépôts de l’ensemble du système. Est-il trop tard pour le faire ?

  • 8 octobre 2008

    Crise de liquidité ou de solvabilité ?

    Crise de liquidité ou de solvabilité ?

    La crise financière continue de plus belle, aussi bien aux Etats-Unis, où le Congrès a finalement accepté le plan Paulson le 3 octobre, qu’en Europe. Des deux côtés de l’Atlantique on ne compte plus (ou difficilement) le nombre de banques qui sombrent ou sont rachetées. La situation évoluant de jour en jour, quelle est la nature exacte du problème, et quelle solution y apporter ?

  • 7 octobre 2008

    L’Europe entre concurrence et coopération

    L’Europe entre concurrence et coopération

    Samedi 4 octobre, les dirigeants des quatre pays européens membres du G8, ainsi que les présidents de l’eurogroupe, de la Commission européenne et de la BCE se sont réunis à l’Elysée, à l’invitation de Nicolas Sarkozy, après une semaine terrible pour le secteur bancaire en Europe. Ce mini-sommet a-t-il atteint ses objectifs ? Marque-t-il le début d’une large coopération ?