• 21 mai 2010

    Europe : le dernier train avant l’enfer

    Europe : le dernier train avant l’enfer

    Il est indéniable que le plan de 750 milliards d’euros visant à soutenir la zone euro et à en garantir la stabilité est très ambitieux. Il ne s’agit cependant pour l’heure que de mesures virtuelles, les Parlements de plusieurs Etats membres devant encore se prononcer sur la question. De ce fait, le pari des Européens semble aujourd’hui de plus en plus dangereux au point que certains observateurs en viennent à considérer que la zone euro marche de manière inéluctable vers son éclatement (on entend par là l’abandon – volontaire ou non – de l’euro par un ou plusieurs pays de la zone). Une telle vision semble catastrophiste.

  • 19 mai 2010

    Quelle réforme pour le Pacte de stabilité ?

    Quelle réforme pour le Pacte de stabilité ?

    L’accord conclu il y a dix jours à Bruxelles semble avoir été accueilli favorablement par les marchés. Malheureusement, il est trop tôt pour conclure que ce fut un succès. L’histoire monétaire jugera si ce fut une brillante initiative des gouvernements de la zone euro qui mit un terme à la spéculation, ou le premier pas sur la route glissante de la ruine.

  • 18 mai 2010

    Fiscalité des entreprises : la mauvaise idée du PS

    Fiscalité des entreprises : la mauvaise idée du PS

    Le Parti socialiste vient d’adopter lors sa Convention nationale un texte qui à propos de la fiscalité des entreprises dit ceci : « la bonne imposition des entreprises est celle qui contribue à favoriser l'investissement et les fonds propres et dissuade la distribution de revenus exorbitants du capital aux actionnaires. D’où la proposition de moduler le taux de l'impôt sur les sociétés selon que les bénéfices sont réinvestis ou distribués sous forme de dividendes ou de rachats d'actions. » L’idée n’est pas nouvelle. Le gouvernement Bérégovoy l’avait mise en place dans les années 1990, avant de s’apercevoir que le gouvernement allemand faisait exactement l’inverse : taxer davantage les profits retenus que les dividendes. On décida donc de l’abandonner. Pourquoi ?

  • 13 mai 2010

    Le pari risqué de l’Europe

    Le pari risqué de l’Europe

    En mettant 750 milliards d’euros sur la table, les autorités européennes ont montré qu’elles ont enfin pris la mesure des enjeux qui mobilisent les marchés financiers. Le seul problème est que l’argent n’est pas vraiment là. L’idée est qu’il n’a pas besoin d’être là puisqu’il s’agit de garanties, pas de prêts. L’Union Européenne va simplement se porter garante des dettes publiques espagnole ou portugaise. Il ne faudra lever des fonds que si les gouvernements espagnols ou portugais font défaut, ce qu’ils n’ont aucune raison de faire si les marchés continuent à leur prêter de l’argent, ce que les marchés n’ont aucune raison de ne pas faire si les dettes sont garanties. Bloquer la contagion de la crise sans dépenser un euro, il fallait y penser !

  • 11 mai 2010

    Les enjeux du plan anticrise

    Les enjeux du plan anticrise

    Face à la propagation du feu qui menaçait toute la zone euro et non plus seulement la Grèce, les pays de l’UE ont adopté un plan dont l’ampleur a favorablement surpris les marchés. Cela suffira-t-il pour autant à faire revenir la confiance ?

  • 30 avril 2010

    L’appel au FMI reste la meilleure solution!

    L’appel au FMI reste la meilleure solution!

    Après la Grèce, le Portugal. Après le Portugal, l’Espagne. Après l’Espagne l’Italie? Le jeu de massacre semble devoir se prolonger. Faut-il donc craindre pour l’euro? Pas forcément: le Traité européen a prévu la situation dans laquelle nous nous trouvons et préconise la bonne solution. À Maastricht, le choix était entre une union monétaire imparfaite et pas d’union du tout. C’est très clairement le premier choix qui a été fait. Quelles en sont les conséquences?

  • 28 avril 2010

    L'Allemagne doit-elle relancer sa demande intérieure ?

    L'Allemagne doit-elle relancer sa demande intérieure ?

    Certains pays européens semblent répéter avec l’Allemagne l'erreur qu’ont commise pendant dix ans les Américains, pour qui la faiblesse de la demande intérieure chinoise était un péché contre le reste du monde. Or il est parfaitement légitime que des pays comme l'Allemagne ou la Chine défendent leurs propres intérêts au lieu de chercher à faire le bonheur du monde. Et c’est aux Allemands, non aux Européens, de décider s’ils veulent conserver un excédent des comptes courants. Reste qu’on peut toujours les aider à instruire la question.

  • 23 avril 2010

    Du bouclier fiscal et de ses conséquences

    Du bouclier fiscal et de ses conséquences

    L’impôt sur la fortune (ISF) est un très bon impôt, en même temps qu’un très mauvais impôt. Le bilan est aujourd'hui globalement négatif. Bien malheureusement, comme on va le voir.

  • 18 avril 2010

    Rapport du COR : alarmant, oui, alarmiste non !

    Rapport du COR : alarmant, oui, alarmiste non !

    Alors que la France s’apprête à lancer un débat sur la réforme des retraites, la polémique enfle. Certains à gauche jugent les projections du COR « trop alarmistes », et la tentation existe de faire passer les paramètres de trois (âge, cotisations, taux de remplacement) à un : les cotisations. En réalité, loin d’être alarmistes les prévisions du COR sont optimistes à court terme. Par ailleurs, faire porter tout le poids de la réforme sur les cotisations est inefficace. Une meilleure lisibilité de notre système et une plus grande équité s’imposent donc.

  • 8 avril 2010

    Déséquilibres européens : assez de lieux communs !

    Déséquilibres européens : assez de lieux communs !

    Il y a deux causes structurelles aux déséquilibres intra-européens : les divergences de demande intérieure et les différences d’attractivité pour les investisseurs étrangers. Puisque la crise grecque est l’occasion de repenser la gouvernance de la zone euro, il serait bon d’aller au fond des choses, plutôt que de ressasser les lieux communs comme ceux qui conduisent à penser qu’après la Grèce viendra inexorablement le tour de l’Espagne.

  • 5 avril 2010

    Quand les salaires français sont fixés en Allemagne

    Quand les salaires français sont fixés en Allemagne

    La conclusion est dans ce titre en apparence paradoxal. Pour y arriver, il faut partir du pacte faustien qu’est devenue la zone monétaire européenne : venez, s’il vous plaît, cher pays (disons la Grèce ou le Portugal) ! Passez un examen assez gentillet (le Pacte de stabilité), on fermera les yeux sur le détail de vos comptes ! Vous avez d’un seul coup une monnaie stable, un coût de votre dette réduit de moitié, une capacité quasiment illimitée à l’emprunt public, vos citoyens n’ont plus à emprunter en devise étrangère forte pour chercher des taux d'intérêt plus bas, laissez cela aux Lituaniens ou aux Hongrois ; ils auront leur nouvelle monnaie, toute jolie, toute brillante, l’euro !

  • 29 mars 2010

    Grèce : les bonnes intentions suffiront-elles ?

    Grèce : les bonnes intentions suffiront-elles ?

    Les gouvernements européens ont enfin accordé leurs violons pour établir un plan de soutien à la Grèce, allant même jusqu’à y associer le FMI malgré la réticence de plusieurs pays. La crise est-elle donc passée et pouvons-nous souffler ? Rien n’est moins sûr, car le plan demeure bien vague. Quelles sont ses faiblesses ?

  • 18 mars 2010

    Les Grecs ont-ils manipulé la finance ?

    Les Grecs ont-ils manipulé la finance ?

    Lors de la récente période d’agitation autour des dettes souveraines, les pratiques de la Grèce en matière de gestion de dette publique ont soulevé de vives critiques. L’un des reproches porte sur l’utilisation d’un « swap », un instrument financier dérivé, qui a permis de diminuer fictivement le montant de dette publique grecque. Faut-il pour autant interdire aux Etats de la zone euro de recourir à certaines pratiques de gestion de dette ? Ne serait-ce pas alors une réponse simpliste et peu pertinente à un problème plus profond ?

  • 16 mars 2010

    Fonds monétaire européen : une bien mauvaise idée

    Fonds monétaire européen : une bien mauvaise idée

    Il n’y aura pas de Fonds monétaire européen. C’est une idée saugrenue qui répond à des motivations largement infondées. C’est aussi un projet complexe dont les défenseurs ne mesurent ni les implications, ni les conditions de succès.

  • 12 mars 2010

    Qui profite de la baisse de l'euro ?

    Qui profite de la baisse de l'euro ?

    L’euro est passé de 1,51 dollar le 25 novembre 2009 à 1,35 dollar le 23 février dernier, soit une dépréciation de 10%. Faut-il s’en réjouir ? Pas si sûr. La sortie de crise récente a montré que les mouvements de change pouvaient être pénalisants pour la zone euro. Alors que les moteurs asiatiques ont rapidement soutenu la demande mondiale début 2009, ils ont peu bénéficié à la zone euro, peut-être en partie parce que sur la même période la zone euro souffrait des effets de la dépréciation du dollar vis-à-vis de l’euro (le dollar s’est déprécié de près de 20% entre l’automne 2008 et la fin 2009). Si cela est vrai, à l’inverse, la dépréciation du dollar vis-à-vis de l’euro devrait donc être bénéfique pour les échanges de la zone euro. 

  • 10 mars 2010

    Faut-il pousser les banques au divorce ?

    Faut-il pousser les banques au divorce ?

    Les décideurs américains, suivis par de nombreux commentateurs, ont fait d’un retour au Glass-Steagall Act le principal moyen de réduire les risques sur les marchés financiers. Cette loi du New Deal, abrogée en 1999, séparait les banques de dépôts et les banques d’affaires. Or on peut considérer que l'héritage issu de cette séparation a contribué à aggraver la crise. Comment alors comprendre les positions d'Obama ? Et l'Europe doit-elle le suivre ?

  • 18 février 2010

    La titrisation repart de plus belle

    La titrisation repart de plus belle

    La titrisation européenne a survécu à la crise. Pas parce qu’elle s’est réformée pour devenir une activité parfaitement transparente. Et encore moins parce que ses maîtres d’œuvre ont adopté un profil bas ou fait amende honorable. Mais simplement parce que la titrisation, dans sa version simple et épurée, peut être utile. En revanche, l’autre segment de la titrisation – les structures financières alambiquées qui profitent plus aux banques d’affaires qu’aux entreprises – est quant à lui, selon toute vraisemblance, mort et enterré.

  • 16 février 2010

    Grèce : les Européens sont-ils crédibles ?

    Grèce : les Européens sont-ils crédibles ?

    La Grèce fait face à deux difficultés majeures : un problème de solvabilité de moyen terme, avec des finances en piètre état, et une réputation en la matière pas très brillante. La zone euro a également un déficit de crédibilité. Mais il est d’une autre nature : le pacte de stabilité n’est pas parvenu à assainir les finances de ses États membres. Sa capacité à influencer la Grèce pour redresser ses comptes apparaît de ce fait limitée. Aussi cherche-t-elle donc d’abord et avant tout à réduire les primes de risque qui reflètent les différences de situation budgétaires de ses membres. Y parviendra-t-elle ?

  • 13 février 2010

    Seul le FMI peut sauver la Grèce

    Seul le FMI peut sauver la Grèce

    Après plusieurs jours de spéculation (intellectuelle), d’échanges et de déclarations plus ou moins claires, les dirigeants européens ont produit une déclaration de solidarité magnifique avec la Grèce qui n’a qu’un inconvénient : elle manque de substance. Tout y est : solidarité entre Européens, fermeté vis-à-vis d’une Grèce qui a ignoré les sages principes de discipline budgétaire et a même truqué ses comptes, mise à l’écart subtile du FMI.

  • 10 février 2010

    Criminalité: faut-il avoir peur des immigrés?

    Criminalité: faut-il avoir peur des immigrés?

    Silvio Berlusconi a récemment fait scandale en associant les chiffres de l’immigration et ceux de la criminalité. Depuis la polémique fait rage en Italie… mais personne ou presque ne regarde les statistiques. Celles-ci sont pourtant disponibles sur le site de l’Insee cisalpin, l’Istat. D’un côté des Alpes comme de l’autre, il est utile de s’y référer, et plus utile encore de les analyser soigneusement.