• 9 mars 2015

    Le diable s’habille-t-il en Vuitton?

    Le diable s’habille-t-il en Vuitton?

    L’inauguration de la Fondation Vuitton au mois d’octobre dernier a suscité des commentaires partagés, entre éloges de l’édifice et mise en cause de la collusion entre les affaires, la politique et l’art. Au-delà de la polémique, cet événement révèle le mode de fonctionnement d’une économie de marques intégrée et mondialisée.

  • 16 octobre 2013

    Choc de compétitivité ou de complexité?

    Choc de compétitivité ou de complexité?

    Le CICE était censé stimuler la compétitivité des entreprises françaises, notamment industrielles et exportatrices. Le diagnostic établi par Louis Gallois était imparable : pour innover, exporter et investir, il fallait rétablir les marges des entreprises et donc alléger le coût du travail par un transfert des charges sociales patronales vers une assiette de taxation plus large comme la CSG ou la TVA. À l’arrivée le CICE se transforme par sa complexité pratique en arme de désincitation massive pour PME. Comment le carosse a-t-il été transformé en citrouille ? Le récit mérite d’être conté.

  • 7 octobre 2013

    Et pourquoi ne pas breveter les recettes de cuisine?

    Et pourquoi ne pas breveter les recettes de cuisine?

    Si l’on demande aux gens avertis s’il est normal de protéger l’inventeur ou le créateur artistique par des brevets ou des droits d’auteur, il est répondu oui de façon écrasante. Quand le coût de l’innovation est élevée et son coût de reproduction bas, quoi de mieux qu’un brevet ? Qui voudrait prendre la peine d’innover si dès le lendemain l’effort se retrouve chez un concurrent ? Et pourtant, cela fait partie de ces fausses évidences qu’il est utile de questionner.

  • 6 mai 2013

    Dailymotion ou le patriotisme numérique

    Dailymotion ou le patriotisme numérique

    C’est dans le registre picaresque qu’il faut à présent trouver ses mots pour parler de politique industrielle. Ainsi, le vaillant chevalier Montebourg a fait barrage de son corps pour empêcher les vils prédateurs anglo-saxons qui, avec l’aide des pleutres collaborateurs de France Telecom, entendaient ravir clandestinement cette rare pépite technologique issue du génie national : Dailymotion.

  • 8 avril 2013

    Le nouveau marché syndical

    Le nouveau marché syndical

    Le 29 mars, le ministère du Travail a publié les résultats consolidés des élections professionnelles dans le secteur privé. Ces résultats compilent les voix recueillies par les différents syndicats lors des élections professionnelles d’entreprise. Ils ont été livrés par branches et au niveau national interprofessionnel. Ils serviront à établir la représentativité des syndicats dans chaque branche professionnelle et au plan national interprofessionnel. Quelles conclusions peut-on tirer de ces résultats ?

  • 25 février 2013

    Banques : une réforme bien modeste

    Banques : une réforme bien modeste

    Le discours du Bourget nous l’avait appris : le seul véritable adversaire de François Hollande c’était la Finance. L’audace réformatrice de la gauche devait se manifester à cette occasion. La loi préparée de longue date ne souffrirait guère la comparaison avec la modeste Volcker-Rule, prohibant la gestion d’actifs pour compte propre (proprietary trading), l’investissement dans les hedge funds et le private equity. Elle irait plus loin que les réformes Vickers ou Likkanen qui se contentaient de cantonner les activités de banque de détail ou de banque de marché pour ne réserver la garantie publique qu’aux seules activités classiques de dépôt, de gestion des moyens de paiement et de crédit à l’exclusion de toute activité de finance de marché. Mais voilà…

  • 6 février 2013

    Comment (bien) découper les banques ?

    Comment (bien) découper les banques ?

    Si toutes les autorités, du G20 aux superviseurs nationaux, sont à peu près d’accord sur la nécessité d’obliger les banques à mieux circonscrire leurs activités pour compte propre, en opposition à leurs opérations pour compte de la clientèle, il apparaît que le passage à l’acte est problématique. Il n’est pas facile de découper les banques ! Les politiques voudraient bien compenser par des gestes symboliques forts les errements spéculatifs qu’eux-mêmes, ou d’autres avant eux, ont longtemps laissés prospérer. Quant aux économistes, ils en veulent aux politiques de ne pas mettre en place le monde rationnel idéal qu’ils ont abondamment mis en équation. Et chacun de se retourner pour les exercices pratiques vers les « experts bancaires », en dépit de la forte odeur de lobbyisme qu’ils traînent avec eux. Entre la brutalité maladroite et le raffinement cosmétique, une solution équilibrée paraît pourtant à portée de main.

  • 5 février 2013

    France : un tournant social ?

    France : un  tournant social ?

    L’accord national interprofessionnel du 11 janvier 2013 est une forte étape dans la modernisation du droit social et de ses pratiques, tant par la méthode mise en œuvre que par son contenu.

  • 31 janvier 2013

    La réforme bancaire est-elle en perte de vitesse ?

    La réforme bancaire est-elle en perte de vitesse ?

    Au début du mois de janvier le comité de Bâle, qui donne le la des réglementations bancaires internationales, a présenté ses propositions concernant les exigences de liquidité des banques, lesquelles se sont avérées pour le moins compréhensives envers les établissements bancaires.

  • 28 novembre 2012

    L’étrange fiscalité de l’intéressement

    L’étrange fiscalité de l’intéressement

    Durant l’été 2012, le gouvernement a fait voter une hausse de 8 à 20% du « forfait social », cette taxe pesant sur tous les éléments de la rémunération du salarié qui échappent aux cotisations sociales, dont essentiellement la participation et l’intéressement (ci-après la « participation »). Ce n’est, en accéléré, que la poursuite d’une montée continue depuis 2009 : le « forfait » a été mis en place cette année-là au taux de 2%, puis augmenté de deux points chaque année, jusqu'au récent bond à 20%. C’est un mouvement majeur dans sa philosophie fiscale. Comme tel, il mérite un vrai débat national et non ce grignotage subreptice et peu démocratique. L’Etat doit-il encore largement subventionner les formules de participation salariale ? La réponse doit être donnée clairement : c’est non !

  • 8 novembre 2012

    Gallois, la gauche et la compétitivité

    Gallois, la gauche et la compétitivité

    Avec la publication du rapport Gallois, François Hollande était confronté à un triple problème : que faire d’un rapport qui réfute la doxa socialiste sur les problèmes de compétitivité, quel parti en tirer en termes de politiques publiques, comment inscrire l’action nécessaire dans le contexte politique et économique dégradé de novembre 2012. Comment interpréter la réponse donnée à ces trois questions ?

  • 26 octobre 2012

    Peut-on superviser les banques sans argent ?

    Peut-on superviser les banques sans argent ?

    Avec quel budget l’Autorité bancaire européenne (ABE) – European Banking Authority – a-t-elle fonctionné depuis son entrée en fonction en janvier 2011 ? La réponse est : 20 millions d’euros, soit à peu près 8 fois moins, par exemple, que le budget de l’Autorité de contrôle prudentiel française (ACP). Force est de constater que l’ABE n’a guère eu les moyens de sa mise en route alors même qu’il lui fallait asseoir sa crédibilité pour pouvoir incarner le gendarme du secteur bancaire européen. Certes, c’est à la BCE que l’Union européenne s’apprête à confier la surveillance des banques. Or, cette fonction aurait sans doute mieux convenu à l’ABE qu’à la BCE.

  • 22 octobre 2012

    Les Français sont-ils dans le déni ?

    Les Français sont-ils dans le déni ?

    Un climat anti-entreprise flotte sur Paris. Du «Casse-toi riche con!» de Libération à l’augmentation programmée jusqu’à 60% de la taxation des plus-values de cession, un désamour s’est installé entre la gauche et l’entreprise. Quelles que soient les arrière-pensées politiques qui ont pu la motiver, la révolte des «pigeons» souligne le grand écart entre la complexité du monde économique d’aujourd’hui et une conception archaïque de l’entreprise présente dans le discours ambiant, relayée, voire durcie par le gouvernement actuel et surtout enkystée dans la législation.

  • 11 octobre 2012

    EADS/BAE : pourquoi Merkel a-t-elle dit non ?

    EADS/BAE : pourquoi Merkel a-t-elle dit non ?

    L’avortement du projet de fusion entre EADS et BAE Systems ne s’explique pas principalement par des facteurs industriels et sociaux. L’échec est essentiellement politique, et la responsabilité en incombe d'abord à l’Allemagne. La décision de Berlin de bloquer le processus de fusion est symptomatique d’un désengagement plus général de l’Allemagne par rapport à la construction européenne entamée il y a plus de soixante ans.

  • 5 octobre 2012

    Syndicats : à la recherche d’un nouveau management

    Syndicats : à la recherche d’un nouveau management

    Les confédérations syndicales françaises sont l’objet d’une double attraction : une attraction vers le haut, alimentée par les sollicitations toujours plus nombreuses de l’Etat, et une attraction vers le bas, créée par la décentralisation de la négociation au niveau de l’entreprise et de l’établissement. Tiraillées entre ces deux demandes, elles doivent rechercher un nouveau mode de management qui s’appuie davantage sur leurs structures intermédiaires.

  • 4 octobre 2012

    EADS-BAE : un projet à revoir

    EADS-BAE : un projet à revoir

    Pourquoi fusionner deux entreprises qui ne dégageront pas de synergies de coût et vont se heurter à des obstacles réglementaires et politiques considérables ? L’argument de la taille suffit-il ? Croit-on vraiment que la création d’un Boeing européen peut suffire à lever les réelles objections industrielles et financières que soulève ce projet ? L’argument du rééquilibrage du portefeuille d’activités entre militaire et civil, entre marché européen et marché américain, justifie-t-il davantage cette fusion quand on sait que le marché militaire est déclinant des deux côtés de l’Atlantique et que l’accès au marché américain est restreint ?

  • 11 septembre 2012

    BPI : une solution en quête de problèmes

    BPI : une solution en quête de problèmes

    Le projet de création d’une Banque publique d’investissement (BPI) regroupant dans un premier temps des organes de crédit et d’investissement, nationaux et régionaux, et dans un deuxième temps des guichets d’assurance et d’aide à l’export est le type même de la solution en quête d’un problème. Avec la BPI, on prétend créer du neuf avec de l’existant sans moyens supplémentaires pour remplir des missions contradictoires avec des acteurs qui poursuivront leurs logiques spécifiques. Avec la BPI régionalisée réclamée par les hiérarques régionaux du PS, on risque fort de créer en France l’équivalent des Landesbanken et des Cajas au moment où elles s’effondrent dans leurs pays respectifs. Enfin avec l’apport programmé d’Ubifrance et de la Coface à la BPI régionalisée, on s’apprête à émietter un appareil de soutien à l’exportation déjà sous-dimensionné alors que la France voit ses parts de marché à l’export s’effondrer.

  • 26 juillet 2012

    La polarisation de la société américaine

    La polarisation de la société américaine

    La dernière vague de l’enquête du Pew Research Center sur les valeurs des américains  fait ressortir une polarisation croissante de la société américaine qui se traduit par une distance de plus en plus grande entre électeurs démocrates et électeurs républicains. Les clivages partisans que l’on dit affaiblis en Europe redeviennent très prégnants aux Etats-Unis. A la veille des élections américaines cette réalité mérite d’être examinée de près.

  • 16 juillet 2012

    PSA: l’Etat ne peut pas tout

    PSA: l’Etat ne peut pas tout

    La fermeture programmée d’Aulnay, une fois annoncée, nourrit, comme il fallait le prévoir, une rhétorique de la guerre sociale, de la stigmatisation patronale et un appel à l’Etat protecteur. Avec un bel ensemble la majorité veut faire rendre gorge aux croqueurs de dividendes et les contraindre à rembourser les aides passées, l’opposition dénonce les surcoûts salariaux que la TVA sociale allait corriger, et les syndicats par la bouche d’un délégué CGT proclament : « On est une bombe sociale, une bombe politique et on va l’utiliser ! » Un moment on avait caressé l’espoir d’un nouveau mode de résolution des conflits, d’une appréhension réaliste par les pouvoirs publics de la crise industrielle. Faudrait-il déjà y renoncer ?

  • 12 juillet 2012

    Non, les banques ne sont pas trop taxées !

    Non, les banques ne sont pas trop taxées !

    Le collectif budgétaire annoncé début juillet prévoit le doublement de la taxe sur le risque systémique. Cette taxe s’applique déjà depuis le 1er janvier 2011 aux grandes banques françaises. Doit-on en déduire que le secteur bancaire est trop taxé comme le pensent les banques ?