• 29 septembre 2010

    UE : le nouveau jeu des petits pays

    UE : le nouveau jeu des petits pays

    Les économies tchèque, suèdoise, slovaque et polonaise sont aujourd’hui dans une situation curieuse. Ces quatre pays connaissent un rétablissement spectaculaire avec des taux de croissance élevés, et les prévisions sont bonnes. La Suède vise maintenant une croissance annuelle de 4,5%. Le PIB de la Slovaquie a crû de 8,7% pour le seul deuxième trimestre. Si la République tchèque, la Slovaquie et la Suède ne sont pas encore pleinement rétablies, leur dynamisme est impressionnant, et dans le même temps l’inflation reste modérée. La principale préoccupation des dirigeants est le chômage. Mais la persistance de taux d’intérêts bas contribue à former des bulles dans certains secteurs. Plus largement, on peut s’interroger sur le sens des évolutions en cours et sur les stratégies des politiques.

  • 22 septembre 2010

    L’affaire des Roms et ses conséquences

    L’affaire des Roms et ses conséquences

    De la résolution du Parlement européen aux explications orageuses entre Sarkozy et Barroso, en passant par les déclarations musclées de la Commissaire Viviane Reding, il semble bien que l’Union européenne ne sorte pas indemne de la politique de sécurité des autorités françaises vis-à-vis des Roms. Outre le spectacle de la désunion, la principale victime collatérale pourrait ne pas être la réputation de la France, ni la Roumanie et la Bulgarie, pays souvent montrés du doigt, mais la périphérie européenne de l’UE.

  • 19 juillet 2010

    Quelle gouvernance pour l'Europe ?

    Quelle gouvernance pour l'Europe ?

    Mai 2010 restera dans l'histoire comme le début d’une plus grande solidarité économique dans l’Union européenne, avec une réponse en deux temps : le prêt consenti à la Grèce le 3 mai et le mécanisme de garanties massives décidé les 9 et 10 mai. Mais la forme que prendra cette union reste incertaine. La chancelière allemande souhaite une gouvernance par les règles, une discipline budgétaire restrictive et des punitions draconiennes pour les fautifs. Le président français souhaite une gouvernance par les dirigeants, les pays de la zone euro étant appelés à former une sorte de gouvernement économique qui détermine la politique de la zone euro en fonction des circonstances. Ni l’une ni l’autre de ces formules ne fonctionnera.

  • 15 juillet 2010

    Europe : rien n’est vraiment réglé….

    Europe : rien n’est vraiment réglé….

    L’adoption de la monnaie unique aurait dû être accompagnée d’une mise en commun des régulations et des supervisions bancaires dans la zone euro. Mais des réflexes souverainistes ou protectionnistes ont bloqué toute avancée sur le sujet. Les leçons de cette insuffisance ont-elles été au moins tirées ? Pas du tout, du moins pour l’instant.

  • 17 juin 2010

    L’Europe déclassée ?

    L’Europe déclassée ?

    Qui se souvient qu’en 2007, sur une initiative française, un groupe de réflexion sur l’avenir de l’Europe a été mis en place ? Présidé par Felipe González, le « groupe des sages » a rendu son rapport au Conseil européen du 17 juin. On comprend que les priorités du moment invitent plus à chercher des parades aux attaques des marchés qu’à envisager le futur lointain de l’Union. Mais cette réflexion à un horizon de vingt ans est capitale à plus d’un titre. D’abord parce que le soulagement qui a pu accompagner l’adoption du Traité de Lisbonne pose la question de l’après-Lisbonne : quel est le nouvel horizon que l’Europe se donne à moyen terme ?

  • 27 mai 2010

    Pourquoi le plan Merkel est une erreur

    Pourquoi le plan Merkel est une erreur

    Faire d’un budget à l’équilibre une condition pour rester dans l’euro, comme le propose le gouvernement allemand, est une mauvaise idée, et ce pour deux raisons. Tout d'abord, cela ne fonctionnera pas, et quand nous nous rendrons compte la crédibilité de l'euro en souffrira, ce dont notre monnaie n’a pas besoin. Ensuite, le vrai problème de l'Europe est la croissance, pas les finances publiques. Cela ne signifie pas qu’une réduction des dépenses publiques et du volume des Etats-providence n'est pas une priorité. Mais si on s’engage dans cette voie, cela doit se faire de façon crédible et non irréaliste. Cela n’est guère le cas du projet de Mme Merkel.

  • 21 mai 2010

    Europe : le dernier train avant l’enfer

    Europe : le dernier train avant l’enfer

    Il est indéniable que le plan de 750 milliards d’euros visant à soutenir la zone euro et à en garantir la stabilité est très ambitieux. Il ne s’agit cependant pour l’heure que de mesures virtuelles, les Parlements de plusieurs Etats membres devant encore se prononcer sur la question. De ce fait, le pari des Européens semble aujourd’hui de plus en plus dangereux au point que certains observateurs en viennent à considérer que la zone euro marche de manière inéluctable vers son éclatement (on entend par là l’abandon – volontaire ou non – de l’euro par un ou plusieurs pays de la zone). Une telle vision semble catastrophiste.

  • 19 mai 2010

    Quelle réforme pour le Pacte de stabilité ?

    Quelle réforme pour le Pacte de stabilité ?

    L’accord conclu il y a dix jours à Bruxelles semble avoir été accueilli favorablement par les marchés. Malheureusement, il est trop tôt pour conclure que ce fut un succès. L’histoire monétaire jugera si ce fut une brillante initiative des gouvernements de la zone euro qui mit un terme à la spéculation, ou le premier pas sur la route glissante de la ruine.

  • 13 mai 2010

    Le pari risqué de l’Europe

    Le pari risqué de l’Europe

    En mettant 750 milliards d’euros sur la table, les autorités européennes ont montré qu’elles ont enfin pris la mesure des enjeux qui mobilisent les marchés financiers. Le seul problème est que l’argent n’est pas vraiment là. L’idée est qu’il n’a pas besoin d’être là puisqu’il s’agit de garanties, pas de prêts. L’Union Européenne va simplement se porter garante des dettes publiques espagnole ou portugaise. Il ne faudra lever des fonds que si les gouvernements espagnols ou portugais font défaut, ce qu’ils n’ont aucune raison de faire si les marchés continuent à leur prêter de l’argent, ce que les marchés n’ont aucune raison de ne pas faire si les dettes sont garanties. Bloquer la contagion de la crise sans dépenser un euro, il fallait y penser !

  • 11 mai 2010

    Les enjeux du plan anticrise

    Les enjeux du plan anticrise

    Face à la propagation du feu qui menaçait toute la zone euro et non plus seulement la Grèce, les pays de l’UE ont adopté un plan dont l’ampleur a favorablement surpris les marchés. Cela suffira-t-il pour autant à faire revenir la confiance ?

  • 30 avril 2010

    L’appel au FMI reste la meilleure solution!

    L’appel au FMI reste la meilleure solution!

    Après la Grèce, le Portugal. Après le Portugal, l’Espagne. Après l’Espagne l’Italie? Le jeu de massacre semble devoir se prolonger. Faut-il donc craindre pour l’euro? Pas forcément: le Traité européen a prévu la situation dans laquelle nous nous trouvons et préconise la bonne solution. À Maastricht, le choix était entre une union monétaire imparfaite et pas d’union du tout. C’est très clairement le premier choix qui a été fait. Quelles en sont les conséquences?

  • 29 mars 2010

    Grèce : les bonnes intentions suffiront-elles ?

    Grèce : les bonnes intentions suffiront-elles ?

    Les gouvernements européens ont enfin accordé leurs violons pour établir un plan de soutien à la Grèce, allant même jusqu’à y associer le FMI malgré la réticence de plusieurs pays. La crise est-elle donc passée et pouvons-nous souffler ? Rien n’est moins sûr, car le plan demeure bien vague. Quelles sont ses faiblesses ?

  • 24 février 2010

    L’Europe a-t-elle une aversion pour le risque ?

    L’Europe a-t-elle une aversion pour le risque ?

    Le retrait annoncé des troupes néerlandaises d’Afghanistan a conduit le secrétaire d’État américain à la Défense, Robert M. Gates, à affirmer le 23 février que « la démilitarisation de l’Europe – où une grande partie du grand public et de la classe politique est opposée à la force militaire et aux risques qui y sont associés – fut une bénédiction au XXe siècle pour devenir au XXIe une entrave à la recherche d’une sécurité et d’une paix durable ». Au-delà de l’aversion à la guerre, l’aversion au risque serait-elle devenue l’identité politique de l’Union européenne dans le monde ?

  • 21 février 2010

    Obama peut-il prendre l’Europe au sérieux ?

    Obama peut-il prendre l’Europe au sérieux ?

    Le traité de Lisbonne est censé rendre le fonctionnement de l’Union européenne plus efficace, plus démocratique et plus cohérent, en particulier pour ce qui est de sa place dans les relations internationales. Deux fonctions nouvelles ont été créées : Herman van Rompuy, Belge flamand, a été désigné président stable du Conseil européen (la réunion des chefs d’État et de gouvernement des 27), et la Britannique Catherine Ashton, Haut Représentant pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, préside désormais le Conseil des affaires étrangères (la réunion des 27 ministres des Affaires étrangères). Sauront-ils se faire davantage respecter par les partenaires de l’Union européenne, en particulier par les États-Unis ?

  • 16 février 2010

    Grèce : les Européens sont-ils crédibles ?

    Grèce : les Européens sont-ils crédibles ?

    La Grèce fait face à deux difficultés majeures : un problème de solvabilité de moyen terme, avec des finances en piètre état, et une réputation en la matière pas très brillante. La zone euro a également un déficit de crédibilité. Mais il est d’une autre nature : le pacte de stabilité n’est pas parvenu à assainir les finances de ses États membres. Sa capacité à influencer la Grèce pour redresser ses comptes apparaît de ce fait limitée. Aussi cherche-t-elle donc d’abord et avant tout à réduire les primes de risque qui reflètent les différences de situation budgétaires de ses membres. Y parviendra-t-elle ?

  • 9 février 2010

    Russie, Chine et UE à la conquête du gaz turkmène

    Russie, Chine et UE à la conquête du gaz turkmène

    Soyons clairs. Si le Turkménistan n’avait pas de gaz personne ne s’y intéresserait. Mais précisément parce qu’il en recèle beaucoup, il fait l’objet de convoitises de la part de trois acteurs majeurs : la Russie, l'Europe et la Chine.

  • 29 janvier 2010

    L’UE a-t-elle le droit de renflouer la Grèce ?

    L’UE a-t-elle le droit de renflouer la Grèce ?

    Les difficultés de la Grèce continuent, malgré quelques éclaircies temporaires, et le débat se poursuit lui aussi : les traités de l’Union européenne permettent-ils légalement à l’UE de renflouer un de ses États-membres ? Rien n’est moins sûr.

  • 27 janvier 2010

    Droits de l'Homme dans l’UE : merci la Douma !

    Droits de l'Homme dans l’UE : merci la Douma !

    En approuvant le 15 janvier 2010 la ratification du protocole 14 de la Convention européenne des droits de l'Homme, la Douma lève le dernier obstacle à l'adhésion de l'Union européenne à la Convention. Ce protocole permet principalement de simplifier les procédures de la Cour, ce à quoi s'opposait la Russie, dernier État à ratifier le texte parmi les 47 que compte le Conseil de l'Europe. Mais il permet aussi à l’UE de ratifier ce texte alors que, jusqu'à présent, seuls des États pouvaient adhérer. Cela n'est pas sans conséquence pour l'architecture juridique européenne.

  • 8 janvier 2010

    Lisbonne : à ne refaire sous aucun prétexte !

    Lisbonne : à ne refaire sous aucun prétexte !

    « L’Union s’est aujourd’hui fixé un nouvel objectif stratégique pour la décennie à venir : devenir l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde, capable d’une croissance économique durable accompagnée d’une amélioration quantitative et qualitative de l’emploi et d’une plus grande cohésion sociale. » (Déclaration de Lisbonne, 24 mars 2000) Et bien nous y sommes, la décennie est passée. Je n’imagine personne qui pense que la mission a été accomplie. L’échec était annoncé, mais il faudrait à présent faire un bilan et tirer les conséquences d’un projet qui a absorbé bien des efforts et occulté bien des erreurs.

  • 4 janvier 2010

    Que faire pour les Etats surendettés de la zone euro ?

    Que faire pour les Etats surendettés de la zone euro ?

    Les problèmes de finances publiques de la Grèce ont mis en évidence une fragilité de la zone euro : il n’est pas possible de forcer un pays de la zone euro à redresser ses finances publiques, mais un pays avec des finances publiques en mauvais état peut en revanche faire « tanguer » l’euro. Seules les agences de notation semblent avoir un véritable pouvoir : par les notes qu’elles attribuent aux dettes souveraines, elles menacent effectivement les banques de certains pays d’interdiction de refinancement auprès de la BCE. Les institutions européennes seraient plus crédibles si elles reprenaient un rôle aussi concret que celui des agences de notation et montaient une procédure pour rendre payant un ajustement des finances publiques et coûteux un refus de le faire.