Laurence Louër edit

Chercheur au Ceri (Sciences Po) Site personnel de l'auteur Écrivez à Laurence Louër
  • 21 juillet 2006

    La mouvance Hezbollah, une internationale liée à l'Iran

    Dans les milieux islamistes chiites, le terme Hezbollah désigne une mouvance internationale faite d'organisations et d'individus qui se connaissent, entretiennent des relations régulières et, surtout, sont liés par une relation organique à l'Iran. Cette relation organique la distingue d’autres courants islamistes chiites. Le parti iraquien Daawa, par exemple, entretient avec Téhéran une relation essentiellement tactique basée sur la défense d'intérêts ponctuels communs et non sur une dépendance financière ou idéologique. Contrairement à la mouvance Hezbollah d’ailleurs, Daawa n'adhère pas au principe du gouvernement du docteur de la loi (wilayat al-faqih) qui fonde la République islamique d'Iran. Si ses dirigeants révèrent l'ayatollah Khomeyni pour le rôle politique et religieux central qu'il a joué, ils ont d'autres références religieuses tout aussi importantes, en particulier l'Iraquien Mohammed Baqer al-Sadr, assassiné par le régime de Saddam Hussein en 1980, mais aussi le Libanais Mohammed Hussein Fadlallah.

  • 5 juillet 2006

    L'Iran manipule-t-il le monde chiite ?

    La nomination de Jawad al-Maliki au poste de Premier ministre du gouvernement irakien a relancé le débat sur les liens entre l'Iran et les nouveaux dirigeants de l'Irak. Ces derniers sont en effet pour beaucoup membres de partis islamistes chiites longtemps patronnés (Daawa), voire directement créés (ASRII, l'Assemblée suprême pour la révolution islamique en Irak) par la République islamique d'Iran. Malgré sa réputation de « dur », Jawad al-Maliki satisfait – dit-on – les Américains, les Kurdes et les sunnites parce qu'il appartient à une branche de Daawa qui a pris ses distances avec le régime iranien dès le début des années 1980. C'est ce qui explique qu'il ait passé la majeure partie de ses années d'exil en Syrie. Il faut le noter cependant, son prédécesseur Ibrahim al-Jaafari était également issu de cette branche. Dès lors, rien ne permet de d'affirmer que le prochain gouvernement irakien sera moins sensible aux instrumentalisations iraniennes que le précédent.

  • 7 mai 2006

    L'Iran manipule-t-il le monde chiite ?

    La nomination de Jawad al-Maliki au poste de Premier ministre du gouvernement irakien a relancé le débat sur les liens entre l'Iran et les nouveaux dirigeants de l'Irak. Ces derniers sont en effet pour beaucoup membres de partis islamistes chiites longtemps patronnés (Daawa), voire directement créés (ASRII, l'Assemblée suprême pour la révolution islamique en Irak) par la République islamique d'Iran. Malgré sa réputation de « dur », Jawad al-Maliki satisfait – dit-on – les Américains, les Kurdes et les sunnites parce qu'il appartient à une branche de Daawa qui a pris ses distances avec le régime iranien dès le début des années 1980. C'est ce qui explique qu'il ait passé la majeure partie de ses années d'exil en Syrie. Il faut le noter cependant, son prédécesseur Ibrahim al-Jaafari était également issu de cette branche. Dès lors, rien ne permet de d'affirmer que le prochain gouvernement irakien sera moins sensible aux instrumentalisations iraniennes que le précédent.