La tragédie vénézuélienne ou les affres de l’illibéralisme edit
Le cas du Venezuela pourrait à bon droit être enseigné dans les écoles comme le contre-modèle de développement parfait – la voie à ne suivre sous aucun prétexte, tant sur le plan politique que sur le plan économique. Comment, en effet, le pays qui dispose des plus importantes réserves pétrolières mondiales et à qui l’or noir a rapporté depuis vingt ans une manne de plus de 900 milliards de dollars, peut-il dans le même temps être celui qui connaît la plus forte inflation de la planète (une inflation à quatre chiffres en 2017 !), tout en ayant un taux de pauvreté supérieur à 80% et tout en battant les pires records de criminalité (plus de 30 000 homicides par an, pour une population de 31 millions d’habitants) ?
Tel est le tragique paradoxe du Venezuela après deux décennies de chavisme ; cette expérience politique faussement innovante, passée du bolivarisme botté au néo-socialisme autoritaire, et du statut de nouveau phare pour la gauche radicale du monde entier au grand cimetière des illusions révolutionnaires perdues. De ce point de vue, il faut voir comme un symbole fort le fait que Les Temps Modernes, la revue fondée par Jean-Paul Sartre, publie cette année un dossier spécial entièrement consacré au bilan du chavisme et qui ne cache rien du désastre en cours à Caracas depuis 1998. C’est en effet à partir de la quinzaine de contributions (pour la plupart traduites de l’espagnol) contenues dans ce numéro de janvier-mars 2018 que nous tâcherons de plonger au cœur du problème vénézuélien, en distinguant les deux causes majeures – et intimement liées – du désastre chaviste : son illibéralisme économique foncier et son illibéralisme politique, tout aussi éclatant.
L’illibéralisme économiqu ou la faillite annoncée de l’économie de rente administrée
Contrairement à ce qu’essayent encore de faire croire quelques rares défenseurs du modèle bolivarien, l’état calamiteux du Venezuela de Nicolas Maduro, héritier gauche d’Hugo Chavez, n’est pas à rechercher du côté d’un – fantasmatique – complot yankee ou d’un – bien réel – contre-choc pétrolier, mais tout bonnement dans la voie économique suicidaire où s’est enlisé le pays depuis deux décennies.
Veillons tout d’abord à bien prendre la mesure de l’ampleur du fiasco.
Durant la période 1999-2016, le Venezuela affiche le taux de croissance de son PIB le plus faible de toute l’Amérique latine, avec une croissance cumulée de 20.5%, contre une moyenne de 80.9% pour le reste du continent. Si l’on compare cette croissance avec celle des autres pays de l’OPEP, le bilan n’est guère plus reluisant puisqu’entre 2004 et 2017 le pays arbore un taux de croissance cumulée de 27.5%, contre 74.6% en moyenne pour les autres membres de l’organisation. Ce qui montre bien, s’il en était besoin, que le désastre économique en vigueur à Caracas n’a pas pour seule – ni même principale – origine la chute du cours de l’or noir. En terme d’inflation, la République bolivarienne pulvérise encore davantage tous les records puisqu’en 2017 l’augmentation des prix s’établit à 1133% selon les chiffres du FMI.
Sur le plan social, les statistiques sont encore plus accablantes pour les gouvernements d’Hugo Chavez et de Maduro. Là encore, quelques exemples suffiront à cerner l’ampleur de ce qu’il faut bien appeler une tragédie. Ainsi, la pauvreté, qui touchait 45% de la population en 1998, atteint aujourd’hui 81.8% des vénézuéliens. Les restrictions alimentaires sont devenues la norme, y compris à Caracas, la capitale, au point que l’immense majorité des habitants de la République bolivarienne a perdu du poids depuis un an. En effet, les trois quarts de la population ont perdu en moyenne 8.7 kilos par personne en raison de la baisse générale des revenus et de la forte pénurie de produits de première nécessité (à commencer par les aliments et les médicaments). Les hôpitaux n’ont plus les moyens de traiter bon nombre de maladies, tandis que les médecins cubains – naguère troqués par La Havane contre des barils de pétrole et au nom de la solidarité révolutionnaire – ont déserté le pays.
Pour rajouter au malheur des vénézuéliens, leur pays est aussi en train de battre des records mondiaux en terme d’insécurité, le nombre d’homicides ayant augmenté de façon vertigineuse pendant les vingt ans de l’expérience révolutionnaire bolivarienne, jusqu’à atteindre le chiffre exorbitant de 91 homicides pour 100 000 habitants (il était en 1998 de 20 homicides pour 100 000 habitants). Comble de l’ironie pour un régime qui prétend fonder sa légitimité sur la justice sociale et l’aide aux plus démunis, il faut remarquer qu’une partie importante de ces morts violentes ont lieu dans les zones les plus pauvres du pays. La gauche radicale, qui se plaît à souligner combien aux États-Unis les plus modestes et les minorités raciales sont surreprésentés parmi les victimes de la criminalité, devraient réfléchir au fait que ce constat est encore bien plus éclatant au Venezuela, où la probabilité d’être assassiné est bien plus forte dans les régions et les couches de la société les plus déshéritées.
On le voit, le bilan économique, social et sanitaire du chavisme est sans appel, ravalant ce pays d’Amérique latine, jadis en réelle voie de développement, au même rang que certains PMA d’Afrique subsaharienne, dépourvus eux de la moindre ressource naturelle. Car redisons-le : ce bilan désolant accable un pays qui détient 24.8% des réserves mondiales de pétrole, et qui, entre 1999 et 2015, a engrangé 879 milliards de dollars de recettes liées aux exportations d’hydrocarbures ! Certes, la dépendance à l’or noir et les pièges bien connus de l’économie rentière sont antérieurs à l’arrivée au pouvoir d’Hugo Chavez, même s’il est clair que ces affres du mal-développement se sont considérablement aggravés depuis vingt ans.
Le désastreux contre-modèle économique vénézuélien peut être résumé de la manière suivante :
. une hyper-réglementation (contrôle des prix, du change, des taux d’intérêt, du crédit, du travail, etc.) et des nationalisations massives qui renouent avec les impasses de l’économie administrée – dont l’inanité a pourtant été illustrée de longue date par tous les pays ayant adopté le modèle soviétique, inéluctablement voué à la faillite ;
. des expropriations systématiques qui alimentent un climat d’instabilité juridique extrême, que renforcent la politisation et la corruption de tous les rouages administratifs. Un tel cadre contracte inéluctablement l’appareil productif et réduit drastiquement les flux d’investissement privés, tant nationaux qu’internationaux, selon une logique désastreuse et implacable que l’on a pu observer dans bien d’autres kleptocraties (comme par exemple le Zimbabwe de Robert Mugabe) ;
. une croissance débridée des dépenses publiques et de l’endettement de l’État, rendue possible par les recettes pétrolières qui agissent comme une sorte de morphine économique ;
. une politique de change suicidaire qui a défavorisé la production locale en stimulant les importations, au point qu’aujourd’hui tout ou presque est importé au Venezuela.
On pourrait en fait résumer ce sombre tableau en disant que l’État bolivarien est devenu pour l’essentiel une grande entreprise importatrice ayant le monopole sur le marché (alimentaire notamment). Ou, pour dire les choses encore autrement, l’État vénézuélien est devenu une monstrueuse machine clientéliste qui profite exclusivement aux affidés du régime, et notamment à une bureaucratie pléthorique, tout à la fois arbitraire, corrompue et idéologiquement fanatisée.
Car si l’illibéralisme économique est une dimension centrale du fiasco en cours à Caracas depuis deux décennies, il est essentiel de bien comprendre qu’il est très intimement lié à une autre forme d’illibéralisme, tout aussi tragique pour les vénézuéliens : l’illibéralisme politique foncier de l’expérience chaviste.
L’illibéralisme politique: de la démocratie populiste à l’autoritarisme pur et simple
Si sur le plan économique, la période 1998-2017 est relativement homogène en ce sens qu’elle se caractérise par une logique d’approfondissement – du « modèle » socialiste et rentier et de la crise de sous-développement engendrée par ledit « modèle » –, la logique à l’œuvre sur le plan politique relève quant à elle d’une radicalisation manifeste, qui voit le glissement progressif de la démocratie illibérale[1] et populiste du premier mandat de Chavez vers une véritable dictature qui se dévoile à partir de 2007 et plus encore avec l’arrivée au pouvoir de Maduro en 2012-2013.
Pour un public français, qui n’est pas nécessairement au fait de tous les aléas de l’histoire vénézuélienne récente, il faut rappeler que le jeune lieutenant-colonel Hugo Chavez (il a alors 38 ans) surgit brutalement dans l’histoire de son pays le 4 février 1992 lors d’une tentative de coup d’État avorté contre le président Carlos Andrés Pérez. Après deux ans de prison, l’ex-putschiste remise son uniforme et se construit l’image d’un civil affable qui parvient à se faire élire à la tête de l’État le 6 décembre 1998, à l’issue d’une campagne électorale qu’il a voulue rassurante, veillant scrupuleusement à masquer tout agenda trop résolument radical. Élu avec plus de 56% des voix, il profite indéniablement d’un contexte de crise économique et sociale grave, que lui et ses partisans présentent comme une conséquence des politiques d’ajustement structurel et de restructuration « néo-libérale », même si elle reflète beaucoup plus fondamentalement – déjà – les impasses d’une économie de rente. Une malédiction du pétrole bien connue qui engendre une société aux apparences modernes mais qui s’avère en réalité largement improductive puisqu’elle aboutit à rompre tout lien entre travail et revenu.
Le premier mandat d’Hugo Chavez est d’abord marqué par l’adoption par référendum d’une nouvelle Constitution (la Constitution de la « République Bolivarienne du Venezuela »), censée instaurer une large gamme de mécanismes de démocratie directe et participative, tout en affichant comme autre principe directeur une large décentralisation. Dans les faits, le pratique chaviste du pouvoir a été tout autre puisque la décentralisation est restée un vain mot tandis que la logique participative censée pallier les insuffisances de la démocratie représentative a très vite dérivé vers une personnalisation à outrance du pouvoir. Un phénomène renforcé par le charisme du nouveau président mais aussi par un usage immodéré de médias de masse (notamment audiovisuels) très vite mis au pas, et par une rhétorique de plus en plus radicale.
En effet, dès la campagne électorale de 1998, le candidat Chavez a développé un langage d’exclusion prenant pour cible l’oligarchie et les dirigeants corrompus (un discours d’autant plus efficace en Amérique latine qu’il s’appuie le plus souvent sur une réalité indéniable). Au fil des années, cette logique binaire n’a cessé de s’accentuer jusqu’à déboucher sur un discours séparatiste opposant le bon peuple patriote et bolivarien (c’est-à-dire les partisans du régime) aux traîtres à la patrie, vendus à l’Empire américain et aux intérêts du Grand Capital. Cette hystérisation des clivages idéologiques et des rapports sociaux a rapidement fait de l’arène politique vénézuélienne un véritable champ de bataille où l’adversaire est devenu l’ennemi à éradiquer (avec d’autant plus de rigueur qu’il est toujours présenté comme manipulé par des forces extérieures). Le glissement du combat politique traditionnel vers une guerre civile larvée aboutit ainsi à fracturer la société vénézuélienne comme jamais auparavant, tout en faussant les règles de fonctionnement normales de la démocratie. Car dans le même temps, le régime chaviste s’est employé à museler toute forme d’opposition en pratiquant une censure généralisée dans les médias et en multipliant menaces et chantage envers tous les citoyens désireux d’exprimer la moindre velléité d’esprit critique.
La démocratie supposément participative prônée à Caracas – et qui a su alors séduire la gauche radicale du monde entier – a ainsi très vite laissé la place à un populisme autoritaire et manichéen, tout en engendrant une politisation extrême de la société. L’orateur charismatique qu’a été indéniablement Hugo Chavez a fait alors un usage si intensif des médias – à commencer par la télévision – que la politique vénézuélienne s’est bientôt transformée en un vaste reality show dans lequel toutes les foucades du Président ont été savamment mises en scène pour donner un faux sentiment de proximité ainsi que l’illusion de la démocratie participative. Une saturation de l’espace médiatique et de l’espace politique qui a abouti à ce que Chavez occupe peu à peu tout l’imaginaire collectif, au grand dam d’une partie croissante de la population, accablée par cette hypertrophie symbolique et impuissante à prévenir cette intrusion systématique de la politique jusque dans les moindres recoins de son intimité. C’est ainsi par exemple que chaque dimanche, le chef de l’État vénézuélien s’est introduit de force dans les foyers pour raconter à l’écran ses dernières lubies et mettre en scène ses dernières décisions. Dans son émission « Alo Presidente », il lui est ainsi fréquemment arrivé de transmettre en direct des ordres à ses ministres, de congédier par écran interposé des dirigeants d’entreprises nationales ou des responsables administratifs, ou encore de signer des décrets sous l’œil de caméras complaisantes, sans jamais oublier au passage d’insulter ses adversaires…
Un tel usage des médias de masse, destiné à court-circuiter les relais officiels traditionnels (tant politiques qu’administratifs) n’est évidemment pas sans rappeler, par certains aspects, l’usage immodéré des tweets auquel s’adonne quotidiennement l’actuel locataire de la Maison blanche. D’autant qu’on peut trouver un autre point commun entre Hugo Chavez et Donald Trump : leur égal mépris des faits et de la vérité ; leur identique dédain de l’information véridique. Dans les deux cas, le récit égocentrique remplace le raisonnement logique ou les chiffres vérifiables, dans un mélange de nombrilisme et de relativisme complet (tout serait affaire d’opinion) ; deux travers de nature à saper les fondements mêmes de tout débat démocratique. Avec Chavez hier, comme avec Trump aujourd’hui, le storytelling remplace la délibération ; l’émotion remplace la réflexion ; l’image remplace la confrontation des idées, dans un climat de saturation qui contribue grandement à l’hystérisation des rapports politiques – chaque citoyen se voyant contraint de « participer » au spectacle imposé par l’ego au pouvoir, dans une position de spectateur captif et impuissant.
Mais le parallèle avec Donald Trump s’arrête là, d’autant qu’à partir de 2007, la radicalisation du régime chaviste connaît une accélération évidente, qui va bientôt conduire le Venezuela à passer d’une démocratie illibérale à un véritable régime autoritaire, finalement très proche des vieilles dictatures communistes de l’époque de la Guerre froide.
Réélu le 3 décembre 2006 avec 62.8% des suffrages exprimés, Hugo Chavez entend alors mettre en place ce qu’il appelle « le socialisme du XXIe siècle » (dont on peine à vrai dire à voir la différence avec celui du siècle précédent…), ce qui passe à ses yeux par un nouveau changement de Constitution. Rejeté par les vénézuéliens lors du référendum du 2 décembre 2007, ce projet de transformation révolutionnaire de la société (projet qui constituait en réalité l’agenda caché du leader bolivarien) doit dès lors être mis en œuvre de force, ce qui va conduire Chavez et son dauphin Maduro (élu de justesse en 2013, malgré les conditions discutables dans lesquelles s’est déroulé le scrutin) à accentuer chaque jour davantage les violations flagrantes des règles démocratiques les plus élémentaires. En effet, tant le pouvoir judiciaire (à travers le Tribunal Suprême de Justice) que le pouvoir législatif vont être littéralement assujettis à l’exécutif, suivant une fuite en avant dont toutes les étapes ne sauraient être rappelées ici.
Inaugurée par le déni de démocratie que fut le non-respect du référendum de décembre 2007, cette dérive autocratique a été systématisée par Maduro.
Après la victoire de l’opposition aux législatives de décembre 2015 (celle-ci remportant alors 112 sièges sur 157), les chavistes font voter par la majorité sortante la nomination in extremis de 13 nouveaux magistrats à la Cour Suprême, qui s’empresse dès lors d’invalider plusieurs nouveaux députés, afin de priver les opposants de Maduro d’une majorité des deux tiers.
Pour empêcher le déroulement d’une procédure de référendum révocatoire, Maduro proclame en mai 2016 l’état d’exception et d’urgence économique, arguant que le Venezuela serait victime d’une guerre économique menée par l’impérialisme yankee et le « fascisme », incarnés aussi bien par la droite vénézuélienne que par l’ex-président colombien Alvaro Uribe.
En mars 2017, le Tribunal Supérieur de Justice, à la botte de Maduro, retire aux députés leur immunité, tout en dépouillant l’Assemblée de ses fonctions, affichant ainsi on ne peut plus clairement la vocation purement dictatoriale du chavisme (ce qui explique du reste la réprobation immédiate et quasi unanime de la communauté internationale).
Entre avril et octobre 2017, des manifestations massives d’opposants sont violemment réprimées par le pouvoir, faisant plus de cent morts, et entraînant plus de 12 000 arrestations.
« Si le peuple vote mal, il faut changer le peuple », écrivait Bertold Brecht. C’est très précisément ce qu’a fait à diverses reprises Nicolas Maduro. D’abord en octobre 2016, en faisant voter le budget recalé par l’Assemblée par un pseudo « Congrès de la Patrie », une instance ad hoc dominée par le parti chaviste (Parti Socialiste Unifié du Venezuela) et qui n’existe même pas dans la Constitution. Puis en 2017, lorsqu’il fait élire une Assemblée constituante qui n’a nullement pour mission de rédiger une énième Constitution, mais bien plutôt de se substituer à une Assemblée nationale démocratiquement élue mais qui a eu le tort d’être majoritairement acquise à l’opposition…
Arrivé au terme de ce bilan accablant, se pose inévitablement la question des leçons à tirer de l’expérience chaviste. Si la faillite inéluctable de toute économie administrée n’a pas attendu le fiasco vénézuélien pour éclater dans toute son évidence, une autre leçon est peut-être encore plus précieuse par ces temps de populisme rampant : à savoir que l’illibéralisme politique est tout aussi suicidaire que l’illibéralisme économique, et qu’en démocratie, le populisme débridé peut mener tout droit vers l’autoritarisme, dès lors que quelques principes fondamentaux du libéralisme politique sont allègrement bafoués : la séparation des pouvoirs (et au premier chef l’indépendance d’une justice apte à lutter efficacement contre la corruption des élites) ; le respect des règles de la délibération publique (qui suppose le souci constant de ne pas hystériser les débats) ; le refus de politiser tous les rouages de la vie sociale et de l’économie (en d’autres termes, le respect de la « liberté des Modernes », au même titre que celle des « Anciens ») ; la garantie du pluralisme des médias et le refus d’un relativisme généralisé qui nie l’idée même de vérité et de toute procédure de falsification (pour utiliser le vocabulaire de Karl Popper) ; enfin le rejet de la personnification à l’extrême de la vie politique qu’engendre inéluctablement le populisme.
[1] Sur la question de la démocratie illibérale, voir Fareed Zakaria, The Future of Freedom : Illiberal Democracy at Home and Abroad, New York and London, W. W. Norton & Company, 2003 (trad. fr., L’Avenir de la Liberté : la Démocratie illibérale aux Etats-Unis et dans le Monde, Paris, Odile Jacob, 2003).
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