• 6 décembre 2007

    L’euro trop fort : le début de la fin ?

    L’euro trop fort : le début de la fin ?

    Il monte, il monte, l’euro. Le seuil de 1,5 dollars pour un euro est en vue, et sera sans doute franchi très bientôt. En octobre 2000, dans une période de faiblesse qui avait alors beaucoup frappé les esprits, l’euro ne valait que 0,85 dollars. Depuis le début de cette année seulement, il s’est apprécié de près de 15%, toujours vis-à-vis du dollar. Alors il souffle un vent de panique. Airbus a même indiqué que son existence était en jeu. Tout cela est-il justifié ? Non, pour deux raisons principales. D’abord, mesurer l’euro par rapport au dollar est un peu de la supercherie. Ensuite, rien ne dit que la situation va durer bien longtemps.

  • 5 décembre 2007

    Chine : quand le yuan s'éveillera

    Chine : quand le yuan s'éveillera

    Le débat récurrent sur la politique de change de la Chine se focalise sur l’urgence d’une réévaluation nominale du yuan et il a éclipsé la récente information sur le regain de l’inflation dans ce pays. Une appréciation de la monnaie chinoise en termes réels ne pourrait-elle pas faire partie de la solution au problème de la sous-évaluation du yuan ?

  • 19 novembre 2007

    « Je dois être le maître dans tout et surtout dans ce qui concerne les affaires de la Banque »

    « Je dois être le maître dans tout et surtout dans ce qui concerne les affaires de la Banque »

    « Je dois être le maître dans tout ce dont je me mêle et surtout dans ce qui concerne les affaires de la Banque, qui est bien plus à l'empereur qu'à ses actionnaires puisqu'elle bat monnaie », disait Napoléon. Aujourd'hui Nicolas Sarkozy n'est pas loin de penser la même chose. Sans la citer, le président a de nouveau épinglé la Banque centrale européenne, sur trois thèmes : il faut pouvoir débattre de tout, y compris de la politique monétaire ; l'Europe ne doit pas être la seule grande puissance économique à ne pas pratiquer une politique de change conforme à ses intérêts ; l'indépendance ne doit pas se confondre avec une "totale irresponsabilité". Quelle peut être la portée de ces déclarations ?

  • 9 novembre 2007

    1,70 dollars pour un euro ?

    1,70 dollars pour un euro ?

    La baisse régulière du dollar ces dernières années tourne aujourd’hui à la chute libre. Le catalyseur immédiat de cette accélération est l’impression croissante que la crise du crédit a mis la Réserve fédérale américaine le dos au mur et que, dans un contexte politique tendu, elle choisira plutôt de prendre des risques avec le dollar qu’avec l'activité économique. Bien sûr, une partie de cette dynamique est due à l'incertitude et à une grande défiance mutuelle au sein du secteur financier ; le temps devrait réduire cette incertitude, mais entretemps les investisseurs opportunistes – plus communément appelés spéculateurs –  passent leur temps à attendre une politique qui inverserait la tendance et ils croient aujourd’hui voir venir le temps de ce changement.

  • 29 octobre 2007

    L’affaire de la monnaie chinoise

    L’affaire de la monnaie chinoise

    La controverse monétaire entre la Chine et le G7 s’amplifie. Le 8 octobre, les ministres des Finances de la zone euro se sont rapprochés de la position américaine et ont annoncé l’envoi d’une mission à Beijing en vue de faire pression pour une réévaluation du renminbi. Le 19 octobre, le Groupe des Sept, montrant du doigt la Chine, a souligné qu'elle devait « permettre une appréciation accélérée de son taux de change réel ». Parallèlement, pas moins de trois propositions de loi sont en discussion au Congrès américain. Si elles sont adoptées, ces lois donneront instruction à l’administration américaine d’être plus agressive, d’enrôler le Fonds monétaire international dans son offensive, et d’entamer une action contre la Chine à l’Organisation mondiale du commerce.

  • 15 octobre 2007

    Comment mieux gouverner la zone euro ?

    Comment mieux gouverner la zone euro ?

    Le Conseil européen se réunit le 18 octobre à Lisbonne pour finaliser le projet de Traité simplifié. Mais une des questions qui se posent concerne la manière dont la zone euro doit être gouvernée, une zone prise entre les impératifs d’indépendance de la BCE et les impératifs politiques de l’Eurogroupe. C’est un sujet sur lequel la France s’est souvent distinguée mais sans jamais convaincre ses partenaires. Les idées, pourtant, ne manquent pas. En voici quelques-unes concernant la question de l’indépendance de la BCE. Un deuxième article présentera mercredi d’autres idées concernant le Pacte de stabilité et de croissance.

  • 12 octobre 2007

    Mondialisation: la French Touch

    Mondialisation: la French Touch

    Le 28 septembre, Dominique Strauss-Kahn est devenu le nouveau directeur général du Fonds monétaire international. Il suit ainsi les traces de ses compatriotes Pierre-Paul Schweitzer (1963-1973), Jacques de Larosière (1979-1987) et Michel Camdessus (1987-2000). Ce sont en effet des Français qui ont régné sur le Fonds pour plus de la moitié de son existence. Mais cette touche française sur les organisations économiques internationales les plus puissantes ne s’arrête pas à la 19e rue de Washington – pour ne citer que Pascal Lamy, directeur général de l’Organisation mondiale du commerce depuis 2005, et Jean-Claude Trichet, à la tête de la Banque centrale européenne depuis 2003.

  • 10 octobre 2007

    Retour sur une crise financière loin d'être finie

    Retour sur une crise financière loin d'être finie

    Depuis le mois d'août, les économistes essaient de comprendre pourquoi la diversification du risque par la titrisation, que l'on considérait comme un facteur positif pour la croissance mondiale, s'est avérée être à l'origine de la crise récente. On a d'abord pensé à une crise de liquidités : quelques banques éprouvaient des difficultés injustifiées pour obtenir des fonds dans le marché interbancaire, et les banques centrales ont réagi en fournissant des liquidités par des opérations de marché ouvertes. De nombreux banquiers centraux et universitaires ont commencé à sourire : " je vous l'avais bien dit, il y avait un tel excès de liquidité, cela devait arriver " ; et d'adopter une position ferme à l'égard de l'aléa moral. Mais un mois plus tard, et après l'injection de milliards de dollars supplémentaires, la situation des marchés monétaires et du crédit ne s'était pas améliorée. Pour remédier à la crise du crédit, les banques centrales ont ajouté de nouvelles liquidités à une situation où elles étaient déjà trop abondantes ; sans plus de résultat. Peut-être bien, après tout, que ce n'étaient pas les liquidités.

  • 1 octobre 2007

    Londres : les leçons d'une semaine agitée

    Londres : les leçons d'une semaine agitée

    La troisième semaine de septembre 2007 restera dans les annales des crises financières : pour la première panique bancaire en Grande-Bretagne depuis plus d’un siècle ; pour l’expérience des limites des arrangements complexes en temps de crise ; et pour la défaite de la rigueur intellectuelle face au pragmatisme. Tout cela s’est passé en quelques jours. Voici les faits et les leçons qu’on peut en tirer.

  • 25 septembre 2007

    Les turbulences des marchés et la finance globalisée

    Les turbulences des marchés et la finance globalisée

    Comme à chaque crise, les prédicateurs de l’apocalypse financière croient en l’imminence du jugement dernier. D’autres moins mystiques saisissent l’occasion de fustiger le rôle des fonds spéculatifs, des marchés dérivés, des produits structurés ou du capital risque et réclament un renforcement de la réglementation tous azimuts. L’analyse de la situation intriquée des marchés financiers commande d’abord de résister aux amalgames faciles.

  • 22 septembre 2007

    Pourquoi la BCE ne bouge pas ?

    Pourquoi la BCE ne bouge pas ?

    La banque centrale américaine a amorcé la décrue des taux d'intérêt, avec une baisse d'une ampleur (un demi pour cent) qui a un peu surpris. Est-ce un signal que vont suivre les autres banques centrales, dont la BCE ? C'est peu probable, à ce stade.

  • 12 septembre 2007

    Finance & islam

    Finance & islam

    L'islam est fondé sur le tawhid, l'adhésion totale à la volonté de Dieu telle qu'elle s'exprime dans le Coran et la Sunna, les paroles et les actions du Prophète. Le Coran représente un corpus legis qui règle tous les aspects de la vie, y compris les contrats et l’économie. L'islam est une compénétration entre la religion et la vie sociale et économique : l’homo oeconomicus islamicus, pour résumer, agit toujours en suivant la charia. Dans les pays musulmans existe ainsi une économie religieuse qui n'a pas d’équivalent dans l'histoire européenne et peut déconcerter les économistes occidentaux.

  • 10 septembre 2007

    Abécédaire des turbulences financières

    Abécédaire  des turbulences financières

    A comme acteurs, B comme banques centrales, C comme crise et contagion : tenants et aboutissants de la crise du subprime.

  • 8 septembre 2007

    Pourquoi l'Afrique intéresse les marchés financiers

    Pourquoi l'Afrique intéresse les marchés financiers

    L'Afrique est plus souvent associée aux flux de capitaux liés à l'aide internationale qu'à ceux en provenance des fonds d'investissements privés internationaux. Imagine-t-on les fonds mutuels anglo-saxons, les véhicules financiers de private equity ou encore les sulfureux hedge funds, se ruer vers le continent noir ? C'est pourtant ce qui est en train de se passer.

  • 6 septembre 2007

    Un ralentissement est inévitable, profitons-en

    Un ralentissement est inévitable, profitons-en

    M. Juncker comme M. Barroso ont raison de souligner la bonne tenue de nos fondamentaux économiques. Ils sont moins crédibles lorsqu'ils assurent que la crise financière ne touchera pas l'économie réelle. Mieux vaut dire la vérité : avec la crise de liquidité qui a déréglé certains marchés financiers européens, dont l'origine est la montée des défauts de paiements dans le marché hypothécaire à risque américain (subprime), le risque macroéconomique a fortement augmenté, y compris en Europe.

  • 11 juillet 2007

    Merci l'Asie

    Merci l'Asie

    Il y a dix ans tout le monde parlait de la crise asiatique et des dérèglements qu'elle pouvait entraîner. Aujourd'hui plus personne ou presque n'en parle tant la capacité de ce continent à s'organiser pour surmonter ses difficultés s'est révélée payante.

  • 5 juillet 2007

    Asie : que reste-t-il de la crise ?

    Asie : que reste-t-il de la crise ?

    Le 2 juillet marquait le dixième anniversaire de la dévaluation du baht, la devise thaïlandaise. Cette dévaluation a déclenché une vague de crises en Asie. Il pourrait apparaître inconvenant de célébrer un tel événement, mais cet anniversaire montre qu'il y a des aspects qui méritent de faire sauter quelques bouchons de champagne. Tout d'abord, il n'y a pas eu de crise en Asie depuis lors. Ensuite, l'Asie s’est vite remise de cette crise et est redevenue la région qui connaît le plus fort taux mondial de croissance économique. Mais cette croissance est-elle soutenable ? Et la région est-elle définitivement à l’abri de nouvelles crises ?

  • 3 juillet 2007

    Le Fonds sans Rato

    Le Fonds sans Rato

    Dans les heures qui ont suivi la démission surprise de Rodrigo de Rato, experts et officiels ont commencé à spéculer sur son successeur à la tête du Fonds monétaire international (FMI). Comme la coutume veut que la présidence revienne à un Européen, la seule question semble être s'il (car il est peu probable que ce soit une femme) sera britannique ou français. Cependant, l'héritage de Rato pose des problèmes plus importants pour le FMI... et pour l'Europe.

  • 14 mai 2007

    Normes comptables internationales : le débat continue…

    Normes comptables internationales : le débat continue…

    Avec la rencontre Bush-Merkel du 30 avril qui ouvre la voie à leur reconnaissance aux Etats-Unis, les normes comptables internationales ont franchi une nouvelle étape dans leur conquête du monde. Le sujet n'est aride qu'en apparence : les choix de normalisation, par leur impact sur les décisions des entreprises, sont une forme de politique économique. Mais de nouveaux doutes apparaissent en même temps sur la viabilité de cette expérience pionnière de gouvernance mondiale.

  • 15 mars 2007

    Monsieur Sarkozy, cessez de taper sur l'euro !

    Monsieur Sarkozy, cessez de taper sur l'euro !

    DevisesUne fois encore, Nicolas Sarkozy a fustigé hier soir l'euro fort. Pourquoi cette critique est-elle démagogique ? L'explication d'un expert espagnol de haut vol.